Comment avoir de la menthe chez soi toute l’année ?

La menthe est une aromatique de choix en cuisine. Tant fraîche que sèche, elle rend de grands services. C’est une plante qu’on trouve couramment sur les marchés et dans les rayons de plantes aromatiques sous sachet plastique des grands magasins, à côté du basilic et de la ciboulette. Seulement, la plupart du temps, on nous vend une botte dont on n’utilisera qu’une maigre partie. Alors, que faire du reste ?
Plusieurs possibilités s’offrent à nous. La première consiste à prélever la quantité de feuilles nécessaire à l’élaboration de notre plat du jour et à faire sécher les autres tiges. Comme cela, nous aurons de la menthe sèche pour infusion, par exemple. Mais on peut faire mieux encore. Plaçons les tiges dans un bocal en verre rempli d’eau. Veillons à ceci : plus les tiges sont grandes et plus le bocal devra être haut. La menthe étant une grosse buveuse, il faudra remplir d’eau régulièrement le bocal, sans compter que la menthe, c’est pied dans l’eau et tête au soleil. La meilleur place ? Derrière le carreau d’une fenêtre exposée au soleil. Il y aura donc un phénomène d’évaporation tout à fait normal.
Au fur et à mesure, les feuilles basales finiront pas jaunir, puis tomberont dans le bocal. Laissons-les y, elles fourniront aux tiges leur propre engrais (cependant, pour être certain que nos tiges ne manquent de rien, il est possible d’ajouter de l’argile en poudre à l’eau contenue dans le bocal. Riche en oligo-éléments, l’argile fournira à la menthe les sels minéraux nécessaires).

2014-05-29 11.37.15

Jour après jour, on verra que, à l’aisselle des feuilles tombées, de petites radicelles se forment (cf. flèche de gauche sur la photo). Puis, des racines (cf. tige du centre). Enfin, non seulement des racines mais aussi de petites tiges (cf. flèche de droite). Lorsque le « chignon » de racines sera suffisamment important, on pourra procéder au rempotage des tiges dans un vrai pot avec de la vraie terre dedans. Nous aurons ainsi, à domicile, une menthe qui pourvoira à nos besoins durant presque toute l’année, sans compter que cela permettra aussi d’éviter le gaspillage :-)

© Books of Dante – 2014

Découvrez mon nouveau livre !

La lavande papillon (ou stoechade)

Stoechade_2
Certaines sources mentionnent que la lavande stoechade était connue des anciens Grecs et Romains. Apparemment, ils s’en servirent comme remède détoxiquant et en guise de contre-poison. Il faut cependant accueillir ces informations avec la plus grande réserve sachant la toxicité de cette lavande. Dioscoride semble y faire référence. Théophraste parle d’une lavande de mer. Bien que maritime, la lavande stoechade n’est certainement pas la plante dont parle le médecin grec, mais bien plutôt une saladelle.
Il existe peu d’informations relatant ses emplois passés. Dans les années 1940, Fournier rapporte qu’on extrayait artisanalement les principes actifs de cette lavande en Espagne. « On suspend les épis fleuris, tête en bas, dans des bouteilles que l’on expose au soleil ». La solution obtenue était employée comme hémostatique et antiseptique sur les plaies.

Si les caractères morphologiques des lavandes et des lavandins occasionnent souvent des confusions, avec la stoechade, il est impossible de se tromper. Les fleurs violet-pourpre sont serrées en épi carré et surmontées de houppettes originales : des bractées qui font ressembler chaque épi à un papillon ventru. Les feuilles, duveteuses et grisâtres (d’où le nom de lavande cotonnée qu’on lui donne parfois), sont particulières dans le sens où elles grimpent jusqu’aux sommités fleuries contrairement aux autres espèces de lavandes. C’est une plante qui affectionne les sols riches en silice, les coteaux arides, la garrigue, les bords de mer. On la trouve essentiellement sur le littoral méditerranéen : Corse, sud de la France (massif de l’Estérel, îles d’Hyères), Portugal, Espagne, Sardaigne…

1. Huile essentielle de lavande stoechade : composition et description

  • Cétones monoterpéniques : fenchone, camphre, verbénone (70 à 80 %)
  • Monoterpènes (15 %)

Comme chez toutes les lavandes, ce sont les sommités fleuries qui sont distillées. L’huile essentielle obtenue est de couleur jaune clair à orangé. Son parfum est décrit comme herbacé et fleuri, avec une touche de romarin et de lavande aspic (en raison de la présence de camphre, entre autres). Certains auteurs considèrent son parfum comme médiocre. Cependant, on ne peut lui reprocher de n’être ni original ni entêtant.

2. Propriétés thérapeutiques

  • Anticatarrhale, mucolytique, expectorant, décongestionnante des voies respiratoires
  • Antibactérienne spécifique (sur Pseudomonas aeruginosa ; à noter que rares sont les huiles essentielles à venir à bout de cette redoutable bactérie responsable de maladies nosocomiales)
  • Anti-inflammatoire
  • Cicatrisante
  • Décontractante musculaire
  • Tonique psychique

Peu de propriétés (comparativement à d’autres huiles essentielles), mais des actions ciblées et très puissantes.

3. Usages thérapeutiques

  • Troubles de la sphère respiratoire : bronchite chronique, sinusite chronique, otite d’origine infectieuse, otite séreuse, mucoviscidose (en compagnie de la menthe pouliot – Mentha pulegium – que nous aborderons dans un prochain article)
  • Troubles musculaires : crampes, douleurs, préparation à l’effort chez les sportifs (action similaire à celle de la gaulthérie couchée – Gaultheria procumbens)
  • Troubles cutanés : plaies (accidentelles et chirurgicales), eczéma sec, urticaire, dartre, pityriasis, escarres, piqûres d’insecte, brûlures, chéloïde, cellulite
  • Inflammations diverses : stomatite, hémorroïdes, sciatique

4. Modes d’emploi

  • Voie cutanée diluée
  • Inhalation
  • Diffusion atmosphérique (avec prudence)

5. Contre-indications

S’il convient d’être prudent avec les huiles essentielles de sauge officinale (Salvia officinalis) et d’hysope officinale (Hyssopus officinalis) par exemple, avec celle de lavande stoechade, il est obligatoire d’être très prudent. En effet, la très forte proportion de cétones monoterpéniques nécessite de prendre les précautions qui s’imposent. Cela fait de cette huile essentielle un produit hautement neurotoxique et abortif. De fait, elle est :
– Interdite à la femme enceinte et à celle qui allaite
– Interdite chez le bébé et l’enfant (sauf en cas d’otite séreuse chez ce dernier)
– Interdite chez la personne neurologiquement fragile.
Même une personne non concernée se gardera d’en faire un usage au long cours. C’est une huile essentielle extrêmement puissante à tel point qu’on ne saurait en faire un usage massif et immodéré, un aspect que nous n’hésiterons pas à rappeler lorsque nous aborderons l’huile essentielle de menthe pouliot (Mentha pulegium) qui contient elle aussi une cétone monoterpénique, la pulégone, dans une proportion avoisinant parfois les 90 %.

© Books of Dante – 2014

Découvrez mon nouveau livre !

Préparons l’été : sirops maison ! :-)

rose-flower-water-june-2011-011
Savez-vous qu’avec de l’eau, du sucre et des extraits végétaux vous pouvez concocter toute une gamme de sirops aussi savoureux les uns que les autres ? Durant le Printemps et l’Été, les floraisons se succèdent et ne se ressemblent pas ; la Nature étant si bien faite qu’elle égraine l’éclosion des fleurs au fil des mois. C’est pourquoi là où on trouvait la timide violette, on voit parader le fier capitule du pissenlit.

Vous avez repéré un filon ? Tant mieux. Mais avant toute récolte, prenez connaissance des principes de base, puis ayez soin de réunir le matériel suivant :

  • Des sacs en papier kraft afin de pouvoir y entreposer vos récoltes
  • Autant de bocaux en verre (avec couvercle) que vous aurez ramassé d’échantillons végétaux
  • Un saladier
  • Un entonnoir
  • Un torchon à maille fine
  • Des bouteilles en verre
  • Une casserole

Deux manières de procéder s’offre maintenant à vous. Rien de très compliqué pour l’une comme pour l’autre. Nous verrons que c’est simplement l’une des étapes qui diffère.

  • Vous avez à votre disposition de jolis pétales de rose ? Des corymbes de fleurs de sureau ? Très bien. Placez votre matière végétale dans un bocal en verre (l’idéal étant que la taille de ce bocal soit adapté à la quantité de plante récoltée). Tassez bien et couvrez d’eau jusqu’à ras-bord. Fermez le bocal avec le couvercle et entreposez-le en plein soleil afin qu’une digestion naturelle se produise.
  • Il faut compter une douzaine d’heures d’exposition pour les parties les plus délicates, un peu plus pour les feuilles, davantage encore pour les parties coriaces. Si le soleil se fait sporadique, il faudra rallonger la durée d’exposition. L’eau extrait plus difficilement les arômes que l’alcool mais une exposition solaire permet au contenu du bocal d’atteindre une température comprise entre 40 et 50° C (l’effet loupe du verre), ce qui permet une extraction tout en douceur des arômes des plantes. De temps à autre, prenez soin de remuer régulièrement le bocal avec des mouvements circulaires.
  • Enfin, le grand jour arrive, celui du filtrage. Il ne s’agit pas que d’un égouttage mais d’un pressage à la force du poignet. Placez le torchon au dessus du saladier et déposez le contenu du bocal. Regroupez les quatre coins du torchon et pressez au maximum afin d’extraire le plus de jus possible. Ensuite, pesez une quantité égale de sucre à celle de jus obtenu puis ajoutez-le à la préparation.
  • C’est ici que les méthodes diffèrent :
    1 – Mettez le liquide sucré dans une bouteille en verre de taille adaptée. Puis exposez cette bouteille en plein soleil jusqu’à ce que le sucre soit totalement dissout. De temps à autre, agitez l’ensemble.
    2 – Placez le liquide dans une casserole, sur feu vif. Ajoutez une valeur égale d’eau et de sucre (liquide sucré 1/3, eau 1/3, sucre 1/3). Dès les premiers bouillons, baissez le feu au maximum et laissez cuire une vingtaine de minutes. Embouteillez, laissez reposer et stockez au frais.
  • Dégustez !

Quelques suggestions de plantes : rose (pétales), sureau (fleurs), tilleul (fleurs), coquelicot (pétales), violette (fleurs), chèvrefeuille (fleurs), verveine citronnée (feuilles), menthe (feuilles), etc.

© Books of Dante – 2014

Découvrez mon nouveau livre !

Petit tour d’horizon sur les épices

épices

Qu’est-ce qu’une épice ? Quel « cahier des charges » une plante doit-elle remplir afin d’être qualifiée d’épice ? Tout d’abord, il apparaît important de mentionner que le mot épice provient du latin species qui a plusieurs significations : apparence (sens premier), espèce (sens deuxième) et substance (sens troisième).
Nous abandonnerons le sens premier qui ne nous intéresse pas ici. En ce qui concerne le sens deuxième, quel rapport peut-il exister entre ces deux mots ? Prenons l’exemple du poivre. Au Moyen-Âge, il devient rapidement une monnaie d’échange. De nombreuses expressions font référence à cet état de fait parmi lesquelles cher comme poivre (très cher), payer en espèces (en épices). A propos du sens troisième, il est clair qu’il fait référence à l’épice en tant que substance d’origine végétale dont le but en cuisine est de relever et/ou de parfumer les plats.

Historiquement, l’heure de gloire des épices se situe au Moyen-Âge, quand bien même la fameuse route des épices voit passer depuis l’Antiquité des produits en provenance d’Arabie et d’Inde, par exemple (à l’exception de quelques plantes, la plupart des épices est ou était originaire d’Orient et d’Extrême-Orient). Pourquoi cet engouement médiéval pour les épices ? Sans doute, comme on l’a longtemps pensé, pour masquer la relative absence de fraîcheur des produits par la puissance de leurs arômes… Du tout. Il n’en est rien et c’est résolument faux ! Cet engouement est tout d’abord affaire de goût, mais aussi de luxe et de prestige, eu égard au prix élevé des épices. Au Moyen-Âge, on consomme le poivre, le safran, le gingembre, la cannelle, le clou de girofle et, surtout, l’épice de prédilection, la fameuse maniguette (graine de paradis) aujourd’hui tombée dans un relatif oubli, comme cela a été le cas de certaines autres plantes telles qu’hysope et livèche.
Si les épices sont demeurées pendant longtemps un produit de luxe, donc onéreux, c’est parce qu’elles sont restées sous monopole vénitien jusqu’au XIV ème siècle. Par la suite, Génois, Portugais et Espagnols n’auront de cesse de mettre à bas ce monopole par le biais d’expéditions – l’ère des grandes découvertes -, ainsi que par la mise en œuvre de leurs propres cultures, tel que les Hollandais et les Anglais le firent au XIX ème siècle pour la culture du thé afin de faire tomber le monopole chinois.
Pour la gastronomie médiévale, impossible de se passer d’épices qui, souvent, remplacent le beurre et le sucre dans les préparations : maquereau en pasté, sauce cameline, galettes au cumin, agneau à l’aigre-douce, saumon à la calimafrée, sauce verte aux épices, hypocras, arboulastre en tarte, sans oublier le fameux « 4 épices » à base de poivre, de muscade, de clou de girofle et de gingembre.

Aujourd’hui, les épices se sont relativement vulgarisées. Elles sont devenues moins onéreuses (hormis quelques-unes comme le safran, par exemple, et la cardamome dans une moindre mesure) et beaucoup moins utilisées paradoxalement. Quand on poivre sa salade, on n’a pas toujours conscience des heurts anciens engendrés par la conquête du poivre au cœur d’une guerre économique.
De la même façon qu’une épicerie n’est plus aujourd’hui le commerce d’antan spécifiquement réservé à la vente de ces substances aromatiques et condimentaires, il vous appartient de constituer par vous-même votre propre petite épicerie.

Voici maintenant une nomenclature non-exhaustive des principales épices. Étant donné qu’on n’utilise pas toujours la plante entière pour ses vertus aromatiques et condimentaires, ces plantes ont été classées en fonction de la partie utilisée : racines et rhizomes, feuilles et tiges, fruits et baies, enfin, semences.

Racines et rhizomes : ail, céleri, curcuma, échalote, petit galanga, gingembre, oignon, raifort, réglisse, wasabi, zédoaire.

Feuilles et tiges : absinthe, ache, aneth, basilic, bourrache, cannelle, céleri, cerfeuil, ciboulette, citronnelle, coriandre, estragon, fenouil, hysope, kaloupilé, laurier, livèche, mélisse, menthe, oignon, origan, oseille, persil, romarin, sarriette, sauge, serpolet, thym, verveine citronnée.

Fruits : bergamote, citron, combava, genévrier, muscade, paprika, piment, vanille.

Graines et semences : aneth, anis vert, badiane, cacao, carvi, céleri, coriandre, cumin, fenugrec, fève tonka, fenouil, maniguette, moutarde, nigelle, pavot, poivre, sichuan.

Quelques mélanges d’épices

  • Bouquet garni : persil, laurier et thym.
  • Cinq épices (Chine) : badiane, sichuan, fenouil, cannelle, girofle.
  • Colombo (Asie du Sud) : paprika, cumin, coriandre, gingembre, poivre, cardamome, badiane, girofle, moutarde, safran.
  • Curry (Inde, Asie du Sud-Est) : gingembre, ail, oignon, cardamome, cumin, cannelle, curcuma, piment, poivre, fenouil, fenugrec, girofle, moutarde. Garam massala et tandoori massala sont deux formes de curry dont il existe de nombreuses autres recettes en fonction des localités géographiques.
  • Massalé (Réunion) : coriandre, cumin, fenugrec, moutarde, girofle, curcuma, kaloupilé, muscade.
  • Harissa (Maghreb) : piment rouge, coriandre, carvi, cumin, ail.
  • Pesto (Italie) : basilic, ail, pignons de pin, huile d’olive, parmesan.
  • Pistou (Provence) : basilic, ail, huile d’olive.

A savoir

Il est possible d’employer les huiles essentielles en cuisine en lieu et place des plantes fraîches ou sèches. C’est le cas des suivantes : aneth, baie rose, basilic, cannelle, cardamome, citronnelle, combava, coriandre, cumin, curcuma, estragon, gingembre, girofle, laurier, maniguette, marjolaine, menthe, muscade, poivre, romarin, thym, verveine, ylang-ylang, etc.

© Books of Dante – 2014

Découvrez mon nouveau livre !

L’argile (partie 2) : usages thérapeutiques et domestiques, précautions d’emploi

1. L’argile : comment ?

A. Usage interne

  • Le lait d’argile : une à deux cuillerées d’argile en poudre dans un verre d’eau minérale. A mélanger avec une cuillère en bois, jamais en métal. Deux usages : 1 – à boire après repos en laissant le dépôt argileux au fond du verre. 2 – à boire tel quel, aussitôt mélangé.
    Lorsqu’on veut effectuer une cure argileuse au lait d’argile, il est bon d’en passer par l’usage n°1 pendant trois semaines, puis d’appliquer l’usage n°2 par la suite. L’idéal étant d’arriver à faire une cure alternée, une semaine sur deux.

  • Les boulettes d’argile : il s’agit d’un mélange d’argile et d’eau auquel on ajoute quelques gouttes d’huile essentielle si besoin est. On roule cette pâte entre les doigts afin d’en confectionner des boulettes que l’on laissera sécher. Ensuite, on les suce comme des bonbons.

B. Usage externe

  • Le cataplasme : pour cela, il faut mélanger de l’argile à de l’eau. En premier lieu, on place la quantité d’argile nécessaire dans un récipient. On couvre d’eau et on laisse reposer. A l’aide d’une cuillère non métallique, on dispose l’argile en couche épaisse (2 à 3 cm) sur un tissu assez robuste en fibres naturelles (coton, lin, etc.). Ensuite, on plaque le cataplasme (argile côté peau) sur la partie à traiter en maintenant l’ensemble à l’aide d’un bandage pas trop serré.
    En fonction des cas, on le laisse en place de quelques minutes jusqu’à la nuit entière. Après application et séchage de l’argile, on retire le cataplasme tout doucement, on nettoie la peau à l’eau claire, enfin, on jette le cataplasme.
    On utilisera de l’eau froide ou tiède selon le but recherché (cf. cataplasme froid, cataplasme tiède), mais jamais d’eau glacée, encore moins d’eau bouillante. On peut adjoindre d’autres ingrédients tels qu’huiles essentielles, infusions de plantes, sel de mer gris, chlorure de magnésium, huile d’amande douce, huile d’olive, levure de bière, jamais au hasard mais afin de catalyser les effets de l’argile en fonction du but à atteindre. Il ne s’agit donc pas d’une tambouille approximative !

=> Le cataplasme froid : il est préconisé lorsqu’on veut le placer sur une partie du corps chaude, fiévreuse, enflammée ou congestionnée. Après application, le cataplasme va rapidement se réchauffer, il sera donc nécessaire de le remplacer aussi souvent que nécessaire.
=> Le cataplasme tiède : destiné à revitaliser un organe en particulier (foie, reins, vessie, etc.) Pour chauffer l’argile, on peut placer le mélange eau-argile au soleil, au-dessus d’un radiateur, le mieux étant le bain-marie. Évitez par-dessus tout de chauffer l’argile au micro-onde !

  • Le poudrage, déjà évoqué ici.

masque_argile

2. L’argile : autres usages

A. Beauté

  • Masques divers pour peau normale, sèche, très sèche, abîmée, sensible, mixte, grasse, etc. Crèmes adoucissantes, antirides.
  • Pour les cheveux : gras, secs, dévitalisés, pelliculeux, etc.
  • Pour le corps : bains relaxants, bains amincissants, cellulite, etc.

B. Maison

  • Contre les odeurs de réfrigérateur, de tabac, de cuisine, d’essence et de gas-oil
  • Pour purifier l’eau de boisson

C. Jardin

  • En cas de greffe, de branches cassées ou fendues
  • Pour purifier l’eau d’un puits
  • Pour enrichir la terre des plantes d’intérieur

3. L’argile : attention !

Une fois de plus, une thérapie n’a rien d’anodin. Aussi, indiquerons-nous ci-dessous l’ensemble des contre-indications et conseils à respecter avant de démarrer toute cure argileuse :

  • Tendance ou risque d’occlusion intestinale
  • Éviter les prises internes d’argile en cas de constipation chronique, de traitements allopathiques ou homéopathiques, d’utilisation de contraceptif oral
  • Ne jamais prélever soi-même l’argile dans la nature car rien ne nous indique qu’elle est indemne d’impuretés, de pollutions, voire de radioactivité. Il est donc bien préférable de s’en remettre aux argiles vendues dans le commerce.
  • Ne jamais réutiliser de l’argile ayant servi. Les cataplasmes, par exemple, sont à usage unique !
  • Lors de la préparation de l’argile, que ce soit pour un usage interne ou externe, il est impératif d’utiliser du matériel adéquat et non souillé, cela va de soi. On se servira de bols en bois, en terre, en verre, relativement épais. En effet, un récipient aux parois trop fines (genre cristal) peut se briser sous l’effet des interactions ioniques puissantes des éléments minéraux contenus dans les diverses argiles lorsqu’elles sont placées au contact de l’eau. Comme il a été dit plus haut, ne jamais utiliser de cuillère en métal, une cuillère en bois (ou en céramique) étant ce qui est le plus adapté.

4. L’argile : annexes

Les animaux et l’argile

Perroquets_Pérou_argile

Pratiquement tous les animaux vertébrés qui mangent fruits, feuilles ou graines ont recours à l’argile pour se soigner, au-delà des traditionnels bains de boue. C’est le cas des éléphants, des rhinocéros, des girafes, des buffles et des chimpanzés en Afrique. En Amérique du Sud, perroquets et singes se soignent par l’ingestion de boulettes d’argile.
L’argile permet de lutter contre les mycotoxines, les endotoxines, les produits chimiques de synthèse, les bactéries et les virus. De plus, elle protège le tube digestif et agit comme anti-acide.
En 1999, on a vérifié l’hypothèse suivante : les animaux utilisent-ils l’argile comme contre-poison ? Par expérience, on a démontré que l’argile prévenait le passage des alcaloïdes dans le sang, au niveau de l’absorption intestinale. Ainsi, protège-t-elle l’intestin des agressions chimiques des parties végétales toxiques ingérées. C’est particulièrement le cas pour certaines espèces de singes qui supportent ainsi une nourriture que d’autres animaux ne toléreraient pas.

© Books of Dante – 2014

Découvrez mon nouveau livre !

Fabriquer son vinaigre de cidre

Vinaigre de cidre

Pour laisser libre court à votre volonté, je vous propose trois entrées : les pommes, le jus de pommes, le cidre. Il va de soi que ces cheminements (schématisés ci-dessous) représentent plus ou moins de labeur.

  1. Pommes => jus de pommes => cidre => vinaigre de cidre
  2. Jus de pommes = > cidre => vinaigre de cidre
  3. Cidre => vinaigre de cidre

Quelle que sera la manière dont vous procéderez, il faudra clairement garder à l’esprit que du choix des produits utilisés dépend ou non la réussite du résultat final. Tant qu’à faire, autant faire les choses bien et bio.

Si vous optez pour le chemin le plus long : il vous faut des pommes non traitées, afin d’éviter que des résidus de produits chimiques se retrouvent à terme dans votre vinaigre. Tournez-vous vers des pommes douces plutôt qu’acides, pour la simple et bonne raison que les premières contiennent davantage de sucre ; elles produiront plus d’alcool lors de la fermentation spiritueuse (ou alcoolique). On évitera donc la Granny Smith et la Canada grise. Au niveau des pommes douces, détournez-vous autant que possible de la Golden qui est, à ma connaissance, la pire pomme qui se puisse concevoir. C’est très simple, selon moi, elle devrait être bannie de toutes les tables (beaucoup trop oxydée pour être bonne pour la santé). Le mieux étant ces petites pommes à la peau rouge et jaune qu’on trouve dans les vieux vergers. Cueillies à maturité, on peut les réserver quelques temps. Leur peau commence à se flétrir, elles perdent en eau et gagnent en sucre, excellente chose pour la suite du travail qui nous attend.
Maintenant, allez directement à l’étape n° 1.

Si vous optez pour le chemin médian : le meilleur choix réside dans un jus de pommes artisanal, vous savez, trouble parce que non filtré. N’espérez pas obtenir de bons résultats avec une brique de jus de pommes achetée dans le Leader Price du quartier, ce genre de produit ne jouissant pas d’une excellente vitalité. Donc, du jus de pommes artisanal et bio. Méfiez-vous cependant, il existe dans le commerce des jus de pommes bio qui donnent toute l’apparence de l’artisanal mais qui n’en sont pas. Si les pommes utilisées, elles, sont bio, le processus d’obtention du jus est industriel. Mefiat, donc.
Enfin, exigez du marchand qu’il vous indique quelles pommes ont été employées pour confectionner le jus, cela pour la même raison qui a été indiquée plus haut : la teneur en sucre.
Maintenant, allez directement à l’étape n° 3.

Si vous optez pour le chemin le plus court : il va falloir partir à la recherche du cidre le plus adéquat. Cidre bio s’entend, obtenu grâce à des procédés artisanaux. De même qu’avec le jus de pommes, n’hésitez pas à vous renseigner auprès des marchands. Privilégiez un cidre à haute teneur en alcool (4,5°), car plus d’alcool = plus de « nourriture » pour les mycodermes acétiques.
Maintenant, allez directement à l’étape n° 4.

Étape 1 : coupez vos pommes non pelées en quartiers, puis laissez-les brunir à l’air libre le temps nécessaire.

Étape 2 : pressez les pommes brunies à l’aide d’une centrifugeuse afin d’en extraire le jus. Si vous ne possédez pas ce type de matériel, il va falloir ruser. Broyez vos pommes avec un moulin à légumes afin d’en faire une compote que vous placerez au centre d’un torchon. Réunissez les quatre coins et essorez comme vous le feriez de votre linge. C’est une méthode assez archaïque mais qui vaut ce qu’elle vaut. En revanche, elle présente l’inconvénient d’obtenir moins de jus qu’avec une centrifugeuse, à quantité égale de pommes.

Étape 3 : placez le jus de pommes dans un récipient adéquat ; ici, une bonbonne ou une carafe, dont on enveloppera le col d’un ballon de baudruche. Celui-ci gonflera au fur et à mesure de la fermentation alcoolique et aura l’avantage de couper le jus du contact de l’air ambiant. Entreposez le récipient dans un endroit où la température est voisine de 25 ° C. La fermentation débute. Elle se déroulera sur plusieurs semaines en fonction de la constance de la température, de la qualité des pommes, de la quantité de sucre qu’elles contiennent et des mystères du vinaigre. Finalement, nous obtenons du cidre maison.

Étape 4 : versez le cidre dans un saladier afin que la plus grande surface de liquide soit en contact de l’air. C’est essentiel pour que la fermentation acétique se produise puisque le mycoderme du vinaigre (la bactérie responsable de cette fermentation) est très friande d’oxygène. La croyance populaire qui veut qu’on ajoute ce que l’on appelle la « mère » de vinaigre afin de faciliter la fermentation acétique est infondée. Certains maîtres vinaigriers insistent sur le fait que cela n’est pas du tout nécessaire car le mycoderme est une bactérie présente dans l’air. Elle saura donc facilement se frayer un chemin jusqu’à votre saladier (que l’on aura au préalable recouvert d’un torchon afin d’éviter aux poussières et autres saletés de piquer du nez dans votre préparation).
Note : il va sans dire qu’en lieu et place du saladier on peut utiliser un vinaigrier.

Étape 5 : lorsque la fermentation acétique sera totale, vous pourrez reconnaître l’odeur du vinaigre de cidre qui se distingue bien de celle du cidre. N’hésitez pas à goûter régulièrement. Si le goût s’avère encore sucré, cela signifie que la fermentation n’est pas encore achevée. Il vous faudra faire preuve d’encore un peu de patience. Quand la totalité du liquide contenu dans votre vinaigrier sera du vinaigre de cidre, prélevez-en une quantité donnée (la valeur d’un verre) et ajoutez un verre de cidre pour alimenter l’acétification et permettre au cycle de se perpétuer. Ainsi fait, versez le contenu du verre dans une bouteille au volume adapté ; vous pouvez désormais faire usage de votre propre vinaigre de cidre dont les champs d’application sont nombreux.

P. S. : il est possible de procéder de même avec la poire, le jus de poire ou le poiré (une sorte de cidre fabriqué avec des poires à poiré) afin d’obtenir du vinaigre de poire.

© Books of Dante – 2014

Découvrez mon nouveau livre !

L’argile (partie 1) : où, quand, quoi, propriétés ?

1. L’argile : où et quand ?

Elle est connue depuis des millénaires, si l’on en croit d’anciens papyrus égyptiens. Il y a 5 000 ans de cela, les médecins égyptiens utilisaient de l’ocre jaune – variété d’argile – afin de soigner une multitude de maux. Les embaumeurs s’en servaient pour la conservation des corps, non sans l’avoir additionnée d’huiles essentielles.
En Grèce, on l’appelait « terre de Lemnos » où Galien se rendit afin d’en constater les effets à travers des cas de dysenterie, intoxications, hémorragies et autres troubles digestifs. Quant à Pline l’Ancien, il évoque une terre blanche se situant près de Naples.
L’usage de l’argile est attesté de façon quasi universelle (Hildegarde de Bingen, Marco Polo, Avicenne, etc.) en de multiples endroits (Afrique, Himalaya, etc.)
Au XIX ème siècle pourtant, elle est en butte aux progrès de la médicamentation chimique. Cependant, des personnalités comme l’Abbé Kneipp surent lui rendre ses lettres de noblesse. Ce dernier sut en venter toutes les vertus après observation de cas de guérison par l’argile sur des animaux malades. Par la suite, il adapta cette thérapie à l’homme. D’autres que lui prospectèrent dans cette voie : Louis Kühne, Adolf Just, Julius Stumpf, le pasteur Felke, etc.
Au début du XX ème siècle, on mélange l’argile à de la moutarde destinée aux soldats français de la Première Guerre Mondiale afin d’éviter des cas de dysenterie, ce qui eut des effets positifs.
Plus tard, bien qu’injustement qualifié de « remède de bonne fame », l’argile a su retrouver une certaine notoriété grâce aux travaux de Raymond Dextreit, entre autres.

green_clay_2

2. L’argile : c’est quoi ?

On distingue l’argile d’altération rocheuse (granit, etc.) de l’argile issue de la sédimentation. Chimiquement, les argiles sont des silicates d’alumines hydratés qui contiennent des éléments minéraux multiples, lesquels sont responsables des différentes couleurs des argiles.

  • Argiles riches en silice et alumine : kaolinite, dicktite, halloysite, montmorillonite (de Montmorillon, en France ; également appelée : terre à foulon, terre de Sommières, terre de Carpentras, bentonite, etc.), pyrophyllite, illites

  • Argiles riches en silice et magnésium : antigorite, saponite, talc, vermiculites, sépiolite, attapulgite

  • Argiles riches en silice et fer : nontronite, glauconite

Les argiles les plus courantes en thérapie sont les quatre suivantes : la montmorillonite, la kaolinite, les illites et l’attapulgite. S’y ajoute le rhassoul en cosmétique.

3. L’argile : propriétés ?

  • Absorption : il s’agit là du fameux effet « pompe » de l’argile.
  • Adsorption : capacité qu’a l’argile de fixer et de neutraliser toxines et autres alcaloïdes.
  • Radioactivité : l’argile est capable d’agir sur les radiations nocives. Raymond Dextreit avance qu’il « semble que l’argile possède la propriété de stimuler la radioactivité des corps sur lesquels elle est appliquée si celle-ci est déficitaire, ou d’absorber celle en excès ».
  • Antibactérien.

green_clay

A. Montmorillonite (la fameuse verte, mais parfois bleue ou blanche) : il s’agit là d’une argile de qualité supérieure qui n’a rien à voir avec les autres argiles vertes, d’où sa prépondérance en thérapie. Elle est désintoxiquante, minéralisante et absorbante. On l’utilise sous forme de cataplasme, eau argileuse, bain de bouche, dentifrice, etc. Elle est communément utilisée pour traiter les affections suivantes : abcès dentaires, carie, autres problèmes de dents et de gencives / asthme, angine, maux de gorge, bronchites, rhume, sinusite / ulcères stomacaux, gastrite, gastro-entérite, vers intestinaux / verrues, brûlures, zona / fatigue générale, asthénie / fibrome, kyste ovarien / maux de tête / cystite / entorses, lumbago / transpiration excessive.

B. Kaolinite (blanche) : cette argile-là s’utilise en cataplasme, emplâtre, masque. Elle possède des vertus antibactériennes, anti-inflammatoires, cicatrisantes et désintoxiquantes. On l’utilise dans les cas suivants : protection des muqueuses gastrique et intestinale, fermentation intestinale constipation, diarrhée, intoxications alimentaires, colites / métrites, vaginites, leucorrhée / rougeur de fesses chez les bébés (en lieu et place du talc) / odeurs corporelles.

C. Attapulgite (blanche, verte, rouge vif) : grand pouvoir adsorbant. En cas de : pansements gastriques, ulcères d’estomac, colites, gastrite, gastro-entérite, diarrhée.

D. Illites : absorbantes. Particulièrement en cataplasme. Pour les affections suivantes : abcès, furoncles, ulcérations, panaris, eczéma, psoriasis, dermatoses / asthme, bronchite, rhume, sinusite / troubles digestifs, gastrite, gastro-entérite / contusions, entorses, foulures, plaies, blessures, brûlures / rhumatismes, arthrose / impuretés et toxines / fibrome, kyste ovarien /maux de tête / otites, douleurs d’oreilles / cystite / problèmes dento-gingivaux.

Dans la seconde partie de cet article, nous aborderons les différentes manières d’utiliser l’argile, tant par voie interne qu’externe. Seront évoqués également les autres usages domestiques de l’argile ainsi que les précautions d’emploi.

© Books of Dante – 2014

Découvrez mon nouveau livre !

Le vinaigre : ses propriétés, ses usages, etc.

Vinegar Pot. A120603 William Sonoma Fall 1

De par son nom, il serait aisé d’en déduire que le vinaigre n’est autre que du vin aigri. Or, il n’en est rien. Le vinaigre résulte de la fermentation acétique d’un liquide alcoolisé par le biais d’une bactérie aérobie, le mycoderme du vinaigre (Mycoderma aceti), qui oxyde l’éthanol et le transforme en acide acétique. Ce liquide alcoolisé peut tout aussi bien être du vin (blanc, rouge, etc.) qu’un autre type de liquide tel que cidre, bière, solutions d’alcool de parties végétales diverses (céréales, sèves, riz, algues, fruits, épices, fleurs, miel, bois, etc.).

L’obtention du vinaigre passe par deux étapes primordiales :

  • La fermentation spiritueuse (qui permet la transformation du sucre en alcool : par exemple, le jus de raisin en vin, le jus de pomme en cidre).
  • La fermentation acétique (qui permet, donc, la transformation de l’alcool en acide acétique, dont Pasteur établira la formule en 1864).

Il est important d’indiquer que le premier vin venu n’est pas susceptible de se transformer en vinaigre. Il peut tout aussi bien subir ce que l’on appelle la fermentation putride qui fera d’un vin une abominable piquette (un vin piqué) qui n’aura rien du vinaigre mais tout du vin aigre ! Par ailleurs, d’autres vins auxquels on ajoute du dioxyde de soufre pour en éviter l’acétification se prêtent mal à l’élaboration du vinaigre.

Résumons. Le vinaigre se forme si ces conditions sont réunies :

  • Un liquide sucré et alcoolisé
  • De l’oxygène
  • De la chaleur
  • Des mycodermes

Sans cela, pas de vinaigre. A ce propos, la législation française est très stricte. La dénomination de vinaigre concerne uniquement les produits obtenus par le procédé de la double fermentation ; décret n° 88-1207 du 30/12/88. Les vinaigres de vin doivent titrer 6°, tous les autres, 5° seulement.

Le vinaigre ne date pas d’hier. Connu de la Rome et de la Grèce antiques, ainsi que des Égyptiens (rappelons-nous la perle de Cléopâtre dissoute dans un verre de vinaigre), on en sait beaucoup moins sur son origine. Quel mystérieux hasard a, un jour, voulu qu’un liquide laissé à l’abandon se transforme en vinaigre ? En revanche, on sait que son processus de fabrication est resté longtemps hasardeux (à l’instar de celui du vin), la maîtrise de la double fermentation ayant été à l’origine des difficultés rencontrées par les vignerons, dans un premier temps, puis par les vinaigriers, qui se regroupèrent en corporation dès 1394.
Hildegarde de Bingen elle-même ne s’en priva pas. Elle était très attachée au vinaigre de cidre qui est toujours celui dont les usages thérapeutiques sont les plus efficaces. Elle disait du vinaigre qu’il « évacue la pourriture de l’homme, diminue en lui les humeurs et [que] la nourriture passe en lui par la voie directe » (en référence à ses propriétés antiseptique et digestive).

Aussi, concentrerons-nous la suite de cet article sur le vinaigre de cidre, un must d’un point de vue médicinal. Sans pour autant omettre les autres types de vinaigres : souci, sureau, romarin, rose, ortie, sauge, etc. (qui sont, en fait, obtenus par une macération de plantes dans du vinaigre afin que celui-ci se charge d’une partie des principes actifs des plantes utilisées).

1. Principes actifs : acide acétique, acides aminés, vitamines (C, B1, B2, B6, B12, D), sels minéraux et oligo-éléments (potassium, calcium, sodium, magnésium, soufre, silicium, fer, fluor, chlore, phosphore, bore…).

2. Propriétés thérapeutiques : digestif, apéritif et régulateur du transit, antiseptique, désinfectant et antibactérien, antiputride, rééquilibrant et fortifiant, expectorant, sudorifique, fluidifiant sanguin, astringent, antioxydant, tonique neuromusculaire, préventif des intoxications alimentaires, améliore l’absorption du fer, anticancérigène.

3. Usages thérapeutiques :

En interne :

  • Troubles liés à la sphère gastro-intestinale : ballonnement, flatulence, constipation, diarrhée, digestion difficile, gastrite, vomissements, nausées, manque d’appétit, intoxications alimentaires
  • Troubles liés à la sphère respiratoire : asthme, bronchite, toux, rhume, maux de gorge
  • Troubles osseux et musculaires : arthrite, décalcification, ostéoporose, crampes et contractures musculaires diurnes comme nocturnes
  • Hypertension artérielle
  • Hémorroïdes
  • Cholestérol
  • Anémies
  • Stress, nervosité, surmenage, asthénie, fatigue.

En externe :

  • Troubles cutanés : zona, eczéma, psoriasis, urticaire, démangeaisons, érythème fessier du nourrisson, blessures infectées, brûlures, coup de soleil, piqûres et morsures d’insectes, durillon, cors
  • Algies diverses : rhumatismes, douleurs et raideurs articulaires, entorse, maux de dents, maux de tête, plaies des muqueuses buccales, aphtes
  • Infections : candidoses, mycoses, infections oculaires
  • Vertiges, syncopes
  • Otites
  • Fièvre, angine.

4. Posologie : on estime qu’une cuillerée à café de vinaigre de cidre additionnée d’une cuillerée à café de miel mélangée dans un verre d’eau tiède est la dose idéale. A prendre ½ heure avant les repas.

5. Autres usages :

  • Condiment, le vinaigre est aussi un excellent conservateur des aliments (cornichons, oignons, câpres, etc.).
  • Soins capillaires : cheveux « électriques », brillance et souplesse des cheveux, accentuation de la couleur de cheveux bruns et blonds, cheveux abîmés, ternes, cassants et gras, pellicules, démangeaisons du cuir chevelu, lentes et poux.
  • Beauté : acné, peaux grasses, peaux sèches, déodorant, effet tenseur cutané, adoucissant et tonifiant cutané, hygiène bucco-dentaire.

6. Contre-indications et remarques :

  • Le vinaigre ne doit jamais être avalé pur. Il faut impérativement le diluer pour un usage par voie interne, son acidité étant susceptible d’attaquer l’émail dentaire.
  • Le vinaigre est déconseillé en cas d’ulcération gastrique.
  • Rappelez-vous qu’un vinaigre ordinaire de qualité médiocre peut causer une acidification du terrain ainsi que des maux et aigreurs d’estomac. Remettez-vous en à un vinaigre de bonne qualité, biologique si possible. Ceci dit, dans le commerce il existe des vinaigres obtenus avec des pommes bio, d’autres pas. Cependant, il faut savoir que près de 95 % de la production de vinaigre nationale (bio et non bio) est l’objet d’un traitement industriel qui dénature pour beaucoup le produit final. « Un liquide qui entre en vinaigrerie et qui subit deux à trois filtrations d’ici sa mise en bouteille est débarrassé de toutes les vitamines, protéines et autres ferments naturels qui en font la qualité nutritive et organoleptique » (Geneviève Fournil Marietta, Faites votre vinaigre, éditions Utovie, p. 34). Il n’en reste pas moins que les vinaigres de cidre, bio ou pas, présentent tout de même de très bonnes propriétés anti-oxydantes, même s’il est vrai qu’un vinaigre bio obtenu grâce à des procédés artisanaux dépassera sans difficulté en qualité ceux qui subissent des traitements industriels. Artisanal donc… ou maison, si l’on est tenté par l’auto-production :-)

    © Books of Dante – 2014

Découvrez mon nouveau livre !