Aromathérapie et Médecine traditionnelle chinoise

Il y a quelques mois de ça, j’ai évoqué le cas d’un petit livre (Serge Hernicot, Les huiles essentielles énergétiques) dont j’ai fait la chronique dans la bibliothèque.
Serge Hernicot, sinologue et acupuncteur de son état, connaît donc très bien la médecine traditionnelle chinoise. Il s’est inspiré des cinq éléments que sont le Feu, le Bois, la Terre, l’Eau et le Métal. Ce sont ces mêmes éléments qu’on utilise dans le cadre du Feng-Shui. Ainsi, à chacun de ces cinq éléments correspond une couleur :

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Mais chaque élément est aussi lié à une saveur :

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Serge Hernicot a eu l’idée de goûter les huiles essentielles afin de déterminer leur(s) saveur(s). Ainsi, une huile essentielle amère dépend-elle du principe du Feu. C’est le cas de l’huile essentielle de cèdre de l’Atlas (Cedrus atlantica).

D’autres thérapeutes, Michel Odoul et Elske Miles, ont eu l’idée, de leur côté, d’associer des huiles essentielles aux méridiens que comporte le corps humain et ont porté leurs efforts sur les dix principaux : cinq paires régies chacune par un des cinq éléments de la médecine traditionnelle chinoise :

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Lors de la lecture de leur ouvrage commun (La phyto-énergétique), on apprend que, par exemple, l’huile essentielle de niaouli (Melaleuca quinquenervia) s’inscrit dans le principe du Métal (couleur blanche et saveur piquante). Mais les huiles essentielles qu’ils abordent n’ont pas été classées au hasard parmi les cinq principes élémentaires propre à la médecine traditionnelle chinoise. C’est un résultat qui est le fruit d’une longue et soucieuse maturation déployée sur pas moins de quinze pages.
Comment en sont-ils arrivés là ? En superposant une cartographie bio-éléctronique des huiles essentielles employées et les cinq éléments, ils ont obtenu ceci :

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Dès lors, selon ce cadre de pensée, chaque huile essentielle peut, de par sa composition moléculaire, être inscrite dans le groupe du Feu, de la Terre, etc.

L’approche de Hernicot et celle d’Odoul et Miles sont intéressantes à plus d’un titre. Cependant, lorsqu’on compare leurs résultats respectifs, on se rend compte qu’ils ne concordent en aucun cas. Par exemple, Odoul et Miles placent l’huile essentielle de basilic tropical (Ocimum basilicum) dans la Terre alors que Hernicot la range dans le Métal. Même chose pour l’huile essentielle de menthe poivrée (Mentha x piperita). D’une part, on lui attribue le Métal, d’autre part le Feu.

On a un problème, là. Et je suis bienheureux d’avoir levé ce lièvre pour vous (^^). Alors, étant donné que nos auteurs se trouvent (bien malgré eux) en désaccord, je vais donc m’atteler à la tâche suivante : goûter toutes les huiles essentielles citées par Odoul et Miles, puis vérifier selon la table de correspondances s’il est possible de corriger cet écueil (ou pas !)

P. S. : vous trouverez dans ce Pdf un tableau de correspondances qui reprend les différents petits tableaux qui émaillent ce post, la liste d’huiles essentielles de Hernicot, ainsi que celle d’Odoul/Miles.

© Books of Dante – 2013

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Les huiles essentielles énergétiques (Serge Hernicot)

les huiles essentielles energetiques

Les huiles essentielles énergétiques
Serge Hernicot
Éditions le Sureau
2007

Bon. Je me suis laissé tenter par ce petit livre (64 pages, 8,50 €) des éditions du Sureau qui n’en sont pas à leur coup d’essai en ce qui concerne le domaine de la santé et du bien-être bien que cela ne soit pas là leur centre d’intérêt majeur. C’est à eux, par exemple, que l’on doit le Manuel pratique de l’aromathérapie au quotidien de Patrice de Bonneval, le fondateur de l’école lyonnaise des plantes médicinales. Ce qui n’est pas peu.

L’EXTÉRIEUR

Vue le nombre de pages, il aurait été préférable de faire de ce livre un format A6 et non un 14 X 22 grêle à souhait. Cela l’aurait quelque peu épaissi et, de fait, rendu davantage cossu, avec du ventre, quoi !
Étant particulièrement attentif au design, je tiens à dire que la couverture aurait gagné à ne pas présenter une plante qui n’a que peu de rapport (que dis-je ? Aucun rapport !) avec le domaine de l’aromathérapie : un lantana. Imaginez un peu un croton venant illustrer un ouvrage de phytothérapie ! Quoi que… J’ai bien vu une feuille de ginkgo orner un des tirages du tome Aromathérapie de Valnet, c’est tout dire…

L’INTÉRIEUR

Avant d’acquérir ce livre, je ne connaissais pas du tout son auteur. Au gré de mes recherches, j’ai vu deux mots clés sur la couverture (huiles essentielles, énergétique) et je me suis arrêté face à cet ouvrage dont la quatrième de couverture est, ma foi, fort alléchante :

L’auteur, sinologue et acupuncteur, nous propose ici une approche des huiles essentielles en fonction des principes de l’énergétique chinoise.
Les taoïstes chinois avaient une manière d’appréhender les plantes basée sur une écoute subtile de leur corps et de leurs sensations.
Avant que les méthodes scientifiques d’investigation des plantes existent, cette écoute subtile était une des seules possibilités de recherche.
Alliée à une logique, en fonction du yin et du yang et des cinq éléments, elle leur permettait de classer et d’utiliser toutes les informations données par les plantes.
L’auteur a procédé de la même manière pour étudier les huiles essentielles à partir de leurs éléments remarquables, à savoir leur saveur, leur nature et leur parfum.
Cette manière d’appréhender les huiles essentielles lui a permis de faire ressortir des propriétés singulières, ayant une action sur le psychisme, l’émotionnel.
Le parfum a un rôle important sur notre système énergétique, c’est d’ailleurs en grande partie pour cela que l’on brûle des plantes aromatiques dans les lieux de culte.

Je ne suis ni sinologue ni acupuncteur, pour tout dire j’ai peu à voir avec la médecine traditionnelle chinoise. Et cette carence s’est fait ressentir lors de la lecture de l’ouvrage. Je sais ce que sont les lois d’inhibition et d’engendrement, je connais l’identité des cinq éléments, je comprends le rôle des méridiens, etc. Ceci étant dit, il aurait été profitable que cet ouvrage allonge quelque peu la sauce pour qui n’y connaît rien en énergétique chinoise. Il est d’ailleurs dommage que cette édition (une réimpression, en fait) n’apporte pas un plus par rapport à celle, plus ancienne, de 1998. Cela aurait été l’occasion de corriger les coquilles, également.

Enfin, pas de conclusion. Le texte s’arrête abruptement après une liste finale d’une trentaine d’huiles essentielles et essences. Si le sujet est intéressant, il y a, derrière tout cela, un fort relent d’inachevé.

© Books of Dante – 2013

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