Comment absorber les huiles essentielles par voie orale ?

Dès qu’on commence à employer les huiles essentielles, un certain nombre de précautions d’usage s’impose. C’est particulièrement le cas lors d’une prise orale.
Contrairement aux teintures-mères, les huiles essentielles ne sont pas miscibles dans l’eau. On peut aisément le constater en versant quelques gouttes dans un verre d’eau : elles flottent en surface (compte tenu de leur densité inférieure à celle de l’eau). Elles ne sont donc pas diluées, et en avalant le tout, on risque fort de faire connaissance avec le côté fortement caustique de la plupart des huiles essentielles sur nos muqueuses buccales. Pour parer à ce problème, il existe différents moyens que nous allons maintenant présenter ci-dessous. Précisons au passage que chacun d’eux implique avantage et inconvénients et laissons aux fanas d’absorption sub-linguale le délice d’une application d’huiles essentielles à l’état pur ^^

Un substrat naturel

Une petite cuillère de miel, de crème fraîche ou d’huile végétale (c’est selon les goûts de chacun) représente une opportunité simple à exécuter afin d’absorber par voie orale la plupart des huiles essentielles, puisqu’elles ont alors l’avantage de se mélanger facilement à ces produits. Cependant, cela n’enlève en rien le pouvoir encore échauffant des huiles essentielles sur les muqueuses. On évitera donc d’utiliser des huiles essentielles dermocaustiques par ce moyen (cannelle de Ceylan, thym vulgaire à thymol, thym vulgaire à carvacrol, origan vulgaire à carvacrol, clou de girofle, etc.).

miel

Le comprimé neutre

Tout rond tout blanc, il est doté de deux surfaces planes sur lesquelles on dépose une à une le nombre de gouttes nécessaires à une prise, généralement trois. Au-delà, le comprimé sature et transpire. Or, l’intérêt du comprimé neutre réside dans sa capacité à éponger les huiles essentielles. Quand cela est fait, on l’avale à l’aide d’un verre d’eau. Certains fabricants recommandent de le sucer ou de le croquer, c’est selon. Au rang des inconvénients, on trouve la composition de ces comprimés : sorbitol E420 (un édulcorant assez mal digéré par l’organisme), E460, E572, etc. qui font d’un comprimé neutre un assemblage chimique qui rebutera probablement certaines personnes.

comprimé neutre

La gélule

Forme galénique bien connue, elle peut tout à fait accueillir les gouttes nécessaires à une prise, à condition d’être d’une contenance suffisante. Plusieurs variantes sont disponibles : gélatine végétale, gélatine de poisson, gélules gastro-résistantes ou classiques.
La gélule, bien qu’un peu plus compliquée à l’emploi (il faut bien faire tomber les gouttes à l’intérieur sans qu’elles s’écoulent au dehors) présente l’intérêt de ne pas mettre l’œsophage au contact des huiles essentielles, chez les personnes délicates. Tout comme le comprimé neutre, on l’avale à l’aide d’un verre d’eau.
Le principal inconvénient se situe au niveau de la composition du corps cylindrique de la gélule. Mais de plus en plus, les gélatines d’origine végétale sont venues remplacées la gélatine issue des os de bœuf et de peau de porc.

gélules

© Books of Dante – 2014

Découvrez mon nouveau livre !

Le tournesol, fleur du Soleil

Van Gogh - Tournesols

PORTRAIT GENERAL

Le tournesol est une plante annuelle à croissance rapide qui possède une longue tige épaisse et velue dont la hauteur atteint généralement 2,5 à 3 m, parfois davantage. C’est le cas de certains spécimens isolés qui s’épanouissent davantage lorsqu’ils ont de la place pour cela, à l’instar du poisson rouge. Alors la taille de la plante peut plus que doubler (5 à 7 m).
Cette plante porte de grandes feuilles cordiformes, à nervure centrale proéminente, placées en hélice le long de la tige et dont Léonard de Vinci dira ceci : « la feuille tourne toujours sa partie supérieure vers le ciel afin d’être mieux capable d’accueillir la rosée sur sa pleine surface ; et ces feuilles sont disposées de manière à se recouvrir l’une l’autre aussi peu que possible. Cette alternance fournit les espaces ouverts à travers lesquels le soleil et l’air peuvent s’insinuer ».
Dès l’été, et jusqu’en octobre, de grandes inflorescences jaune d’or – celles-là mêmes qu’immortalisa Van Gogh – apparaissent. Leur diamètre avoisine 30 cm, davantage selon le spécimen (jusqu’à 40 cm).
C’est une plante qui affectionne les sols drainés, fertiles et ensoleillés.

UN ADEPTE DU SOLEIL

Espèce végétale aux multiples surnoms vernaculaires, le tournesol ne laisse pas de doute quant à sa nature première. Son nom d’hélianthème est fabriqué sur la base de deux racines grecques : helios (le soleil) et anthos (la fleur), autrement dit, la fleur de soleil. Plus brièvement, on le nomme soleil ou grand soleil lorsqu’il est atteint de gigantisme, ce qui n’est pas chose rare. Bien évidemment, qu’on ait affublé une telle plante d’un nom pareil provient essentiellement de la forme radiée de sa fleur (qui n’en est pas vraiment une) et de la propension qu’a le tournesol (ou girasol) de suivre la course du soleil avec sa tête, en réalité un capitule, qui, comme c’est le cas chez de nombreuses astéracées (ex composées), est formé non pas d’une seule fleur mais de centaines. On distingue un cœur de fleurs tubuleuses et une couronne de ligules jaune d’or dont on se méprend quant à leur identité quand on les qualifie improprement de pétales. On retrouve une organisation similaire chez la camomille, la pâquerette, la marguerite, etc.

Il existe des dizaines d’espèces du genre helianthus dont une douzaine sont annuelles (comme notre tournesol commun) alors que les autres sont vivaces (ce qui est le cas d’Helianthus tuberosus, le topinambour). On distingue trois grandes catégories :

  • Des helianthus à l’état sauvage qui poussent en Amérique du Nord et couvrent parfois des milliers d’hectares.
  • Des cultivars à fin alimentaire : plantes gigantesques (jusqu’à de 6 m de hauteur) dont les capitules mesurent parfois jusqu’à 80 cm de diamètre. Les graines se mangent crues, grillées ou écrasées en farine, et fournissent une huile très utilisée en cosmétologie comme en cuisine, bien sûr.
  • Des cultivars à fin ornementale : à capitules simples ou doubles, jaunes, rouges, violets, bruns, etc. Ce sont certains d’entre-eux que nous voyons ci-dessous :

helianthusannuushopiblaod5MINOLTA DIGITAL CAMERA

helianthusannuusvelvetqim0helianthuslemonqueenxa0

A L’ORIGINE, UNE PLANTE INDIENNE

Le tournesol est originaire d’Amérique. Ce n’est que lors des échanges entre le nouveau continent et l’Europe que cette plante fut ramenée sur le vieux continent à la fin du XVI ème siècle dans le but d’y être cultivée et consommée. Dès le tout début du XVIII ème siècle, on procède à l’extraction de l’huile contenue dans ses graines. En 1820, elle devient l’objet d’une culture importante en Russie, ce qui fait croire, parfois, que le tournesol en est originaire. Par la suite, on assistera au déploiement de sa culture dans d’autres pays (Hongrie, Italie, Inde…).
Au-delà de ces aspects, il faut savoir que le tournesol est une plante majeure pour un grand nombre de peuples amérindiens qui l’utilisaient autant pour ses valeurs nutritives que médicinales. Cependant, il est difficile de dater avec exactitude la période à laquelle le tournesol a été utilisé par ces peuples du fait que la graine de tournesol est relativement fragile et que peu de restes demeurent (contrairement aux grains de maïs qui, une fois secs, peuvent se conserver pendant des millénaires.) Malgré tout, on sait que les usages médicinaux du tournesol chez les Amérindiens étaient largement répandus : les Zunis l’utilisaient contre les morsures de serpents, les Dakotas contre les douleurs pectorales, les Pawnees comme additif alimentaire en cas de grossesse, etc.
Les Hopis mariaient des tournesols à leur chevelure au moment des cérémonies religieuses tandis qu’ils utilisaient une variété à graines violettes (variété « Hopi », tceqaaqawu) afin de s’en servir comme teinture pour les textiles alors qu’aujourd’hui on utilise encore les ligules afin d’obtenir un colorant jaune.

LE TOURNESOL, TOUT UN SYMBOLE !

Du fait de la fidélité solaire du tournesol, on a fait de cette plante un symbole de dévotion, de sa prolixité un symbole potentiel de fécondité et de renouveau qui s’illustre tant par la quantité de graines qu’un seul pied est susceptible de produire que par l’abondant nectar qu’il fournit aux abeilles.
L’habilité à rayonner que possède le tournesol fait de la lame 19 du Flower Speaks l’homologue du Soleil dans le Tarot de Marseille. Ainsi, les mots-clés qui lui sont associés sont les suivants : enthousiasme, individualité, sincérité, impulsion créatrice, reconnaissance, capacité de guérison, meneur confiant, figure d’autorité, force, intelligence, prospérité, fournisseur d’abondance.

The Flower Speaks - Sunflower

Mais, après qu’il ait déployé sa corolle vers le Ciel, voici qu’une fois sa vie achevée, sa tête grosse comme un ventre, se tourne vers la Terre. A l’image de ceux que l’on peut voir sur la pochette du dernier album de Dead Can Dance dont le titre – Anastasis – illustre à merveille la capacité future du tournesol de se relever grâce aux graines qui, bien qu’elles l’alourdissent, le fixent dans la torpeur, sont autant de gages de renouveau.

Anastasis

Nous avons indiqué plus haut, à travers les paroles de Léonard, la question de la présence de feuilles étagées de façon spiralée. Si l’on observe le capitule d’un tournesol, nous voyons également des spirales que dessinent les graines géométriquement disposées. Certaines tournent dans le sens des aiguilles d’une montre, d’autres à l’inverse de ce mouvement. Et elles sont construites selon ce que l’on appelle le nombre d’or, lequel s’exprime ici à travers la suite de Fibonacci. Je laisse la parole à Priya Hemenway qui évoque cela dans son ouvrage intitulé Le Code Secret.

Le tournesol en thérapie :

1. Parties utilisées : ligules, graines.

2. Principes actifs contenus dans l’huile végétale :

Une fois mûrs, les gros fruits bruns et aplatis du tournesol recèlent une graine. C’est elle qui, selon les variétés, fournit de 25 à 50 % d’huile destinée à l’alimentation (extraction à froid) et à l’industrie de la savonnerie, des vernis et peintures (extraction à chaud). Quant au tourteau, c’est-à-dire le résidu de l’extraction, il fait le bonheur du bétail qui trouve là une source non négligeable d’alimentation.
Venons-en à la composition de l’huile végétale de tournesol dont on se sert en cuisine mais également en aromathérapie entre autres usages.

  • Acides gras saturés : 10-13 %
  • Acides gras insaturés : 86-96 % dont
  • Oméga 3 : < 0,5 %
  • Oméga 6 : 60-66 %
  • Oméga 9 : 26-32 %
  • Vitamine E : 60 mg/100g

3. Propriétés médicinales : fébrifuge, cicatrisant, anti-inflammatoire, diurétique, expectorant, laxatif, préventif des maladies cardio-vasculaires.

4. Usages médicinaux : fièvre, toux, maux d’estomac, inflammation rénale, dysenterie, articulations douloureuses, blessures, peaux sèches.

5. Autres usages :

  • Il existe un élixir genre Bach à base tournesol. Il est utilisé pour aider à résoudre les conflits liés à l’image parentale, mais aussi pour équilibrer un ego prédominant ou trop effacé.
  • En cuisine, l’huile végétale de tournesol est utilisée tant pour l’assaisonnement que pour la cuisson. Du tournesol, on croque les graines, on décore une salade de ses ligules jaune d’or, on prépare les capitules non ouverts à la vapeur, à l’instar des artichauts.
  • Parmi certains usages peu connus citons les deux suivants : la moelle contenue dans la tige fut utilisée en Chine pour fabriquer du papier. On a planté des tournesols sur des sols marécageux – tout comme l’eucalyptus – afin de les éponger et de lutter ainsi contre des maladies comme la malaria.

    © Books of Dante – 2013

Visitez la petite boutique du blog !

Huile végétale de rose musquée du Chili (Rosa mosqueta)

Très proche botaniquement de l’églantier (Rosa canina), le rosier musqué est endémique du territoire américain et pousse plus particulièrement dans les Andes chiliennes.

Tout comme son cousin européen, le rosier musqué du Chili produit des fruits – les cynorhodons – extrêmement riches en vitamine C. Mais, en ce qui nous concerne, ce qui nous intéresse se cache à l’intérieur de ces mêmes fruits, à savoir : les akènes (graines) dont on exprime à froid l’huile qu’ils contiennent. L’huile végétale ainsi obtenue est particulièrement riche en acides gras polyinsaturés (80 %) lesquels sont nécessaire à la bonne régénération cellulaire et permettent également aux parois cellulaires de demeurer souples.

Rose musquée

Composition :

* Acide linolique (44 %), acide alpha-linolénique (36 %), acide oléique (16 %), acide palmitique (3 %), acide stéarique (1 %), vitamines A, D, E, K

Huile végétale fluide extraite des akènes (graines) qui se trouvent dans les cynorhodons. De couleur orange et à la franche odeur de graines fraîches.

Propriétés thérapeutiques :

* Nourrissante cutanée, régénératrice cellulaire, cicatrisante, tenseur cutané, protectrice solaire, radioprotectrice, anti-oxydante

Usages thérapeutiques :

* Brûlures, en prévention d’un traitement de radiothérapie (en compagnie des huiles essentielles de lavande fine, de niaouli et/ou d’arbre à thé), cicatrices, chéloïdes, crevasses, escarres, acné, psoriasis, eczéma, vieillissement cutané, rides, taches de vieillesse, peaux déshydratées, sèches, fragiles, ternes, couperose, vergetures, coups de soleil

Modes d’emploi :

* Cette huile végétale est particulièrement adaptée à des emplois qui touchent la couche cornée et l’épiderme.

* Elle peut être associée à une ou plusieurs autres huiles végétales ainsi qu’à une ou plusieurs huiles essentielles en fonction du résultat escompté bien entendu.

Huiles végétales

Huiles essentielles

Cicatrices

Rose musquée, calendula, macadamia

Bois de rose, carotte, néroli, ciste, rose de Damas, patchouli, encens, santal blanc, sauge sclarée, etc.

Brûlures

Rose musquée, amande douce, argan

Camomille romaine, encens, niaouli, géranium, lavande aspic, lavande fine, ylang-ylang, etc.

Protection solaire

Rose musquée, calophylle inophyle, olive, avocat,

Lavande fine, niaouli, ylang-ylang, etc.

Précautions d’emploi :

* L’oxygène, la chaleur et la lumière sont les ennemis de l’huile végétale de rose musquée. Il faudra donc veiller à la conserver au réfrigérateur afin qu’elle ne s’oxyde et ne s’altère pas.

© Books of Dante

Découvrez mon nouveau livre !

L’argan, l’or liquide du Maroc…

 Typique du sud-ouest marocain, l’arganier est un arbre trapu de 6 à 10 m de hauteur qui pousse sur le sol d’une zone semi-aride classée réserve mondiale de la biosphère par l’UNESCO. Cela s’explique par le fait qu’il ne pousse nulle part ailleurs que dans cet écosystème, bien que des tentatives de cultures aient été réalisées sans grand succès en d’autres lieux.

frutto-argania-spinosa

Ses fruits ressemblent à de grosses olives charnues : à l’intérieur, on trouve une à trois amandes comestibles qui renferment la fameuse huile que l’on obtient par expression mécanique, après avoir traditionnellement ramassé les fruits sur l’arbre, les avoir séchés au soleil et, enfin, décortiqués manuellement.

Bien que les rendements soient faibles (2 à 3 litres d’huile pour 100 kg de fruits), la fructification intervient assez rapidement dans la vie de l’arbre, aux environs de la cinquième année. De plus, il se régénère de lui-même très facilement, par rejet ou par germination, ce qui entretient naturellement le parc d’arganiers bien que son écosystème soit l’objet de menaces (déforestation, surpopulation, etc.).

Huile végétale (extraite des amandes par pression mécanique à froid) :

* Acide oléique (45 à 48 %), oméga 6 (30 à 35 %), acide palmitique (12 à 13 %), acide stéarique (5 à 6 %), vitamine E (40 mg au 100 g)

Propriétés thérapeutiques :

* Anti-inflammatoire, hypocholestérolémiante (apte à réduire les traces de lipides dans le sang), anti-oxydante, raffermissante cutanée, assouplissante cutanée, nourrissante cutanée, cicatrisante, protectrice cutanée, préventive d’un certain nombre d’affections (diabète, arthrite, rhumatisme, hypertension, troubles cardio-vasculaires, etc.).

Usages thérapeutiques :

* Troubles cutanés (peaux matures, sèches – y compris en cas de desquamations importantes (1) -, dévitalisées, sensibles ; vieillissement cutané, brûlures, gerçures, vergetures, acné, varicelle, coups de soleil). Hormis cela, elle rentre en ligne de compte dans de nombreuses autres affections cutanées en compagnie d’huiles essentielles (rose de Damas, néroli, ciste ladanifère, bois de rose, géranium odorant, nard de l’Himalaya, patchouli, lavande fine etc.) : psoriasis, eczéma, impétigo, plaies atones, ulcères variqueux, escarres, érythèmes, etc.

* Soins capillaires : nourrit les cheveux, freine leur chute, redonne de l’éclat, les fortifie lorsqu’ils sont secs, cassants, abîmés ou sujets aux pellicules.

* Ongles cassants.

* Études en cours : l’huile végétale d’argan pourrait être préventive d’un certain nombre de cancers (en particulier cutanés), de maladies dégénératives et cardio-vasculaires.

_______________________

1. L’huile végétale d’argan agit par hydratation de la peau, ce qui limite les pertes d’eaux responsables du dessèchement cutané.

© Books of Dante

Découvrez mon nouveau livre !