Petit Larousse des huiles essentielles

Thierry Folliard
ISBN : 978-2-035-89596-7
24,90 € TTC

Petit Larousse des HE

La première fois où j’ai eu ce livre entre les mains, il n’y a pas eu coup de foudre. Mais comme j’aime observer et décortiquer ce qui se fait dans le domaine de l’aromathérapie, j’en ai acquis un exemplaire (en plus, ça m’a donné l’occasion de filer quelques sous à mon libraire).
Les couleurs de la couverture sont fadasses, on dirait plus un bouquin de découverte des champignons au fin fond de la Corrèze au mois de septembre qu’un bouquin sur les huiles essentielles qui ne sont ni corréziennes, ni fadasses, ni si pauvrement présentées qu’elles le sont sur le présent ouvrage dont je me propose aujourd’hui de vous faire la critique.

LA FORME

De dimension moyenne (24 * 20), ce livre à la couverture renforcée et à la tranche toilée veut donner toute l’apparence d’un dico, même si cela n’est pas spécifié sur la couverture. (D’façon, le mot « Larousse » est tombé dans le langage commun pour désigner un dictionnaire. Et depuis le temps que ça dure – 1852 – on ne s’étonnera pas de cette prééminence.)
304 pages de papier de belle qualité (imprimées en Espagne : quand donc Larousse refera-t-il du made in France ?), relativement épais (2,5 cm), massif, solide, fait pour durer comme tout dictionnaire qui se respecte. Ceux qui connaissent déjà le Petit Larousse des plantes médicinales (2009) auront, grosso modo, une idée de la bête. En cela, on est très loin de la bible de Festy, à la couverture souple et fragile, aux pages brochées constituées d’un papier si fin qu’on dirait du papier à cigarette. Les deux bouquins affichent un prix quasi identique mais, à deux euros près, je note une très nette préférence pour celui de Folliard. De plus, chez Festy, aucune illustration, c’est d’un triste, alors qu’on ne peut en dire autant du dernier né de chez Larousse, riche d’une nombreuse iconographie. (Quoi que certains clichés sont d’une classique banalité : pas mal d’images se trouvent dans d’autres bouquins d’aromathérapie. On prend les mêmes et on recommence ?)

L’HOMME

Folliard, contrairement à Festy, n’est pas homme à s’éparpiller dans une multitude d’ouvrages qui se recoupent les uns les autres, parfois de manière fort grossière. On lui doit un ABC de l’herboristerie familiale chez Grancher entre autres. Laconique à son sujet, la quatrième de couverture nous explique en deux lignes qui il est : « Thierry Folliard est naturopathe éducateur de santé. Ancien ingénieur, diplômé d’aromathérapie, il exerce aujourd’hui dans une herboristerie parisienne ».

LE FOND

On distingue nettement trois grandes parties.

  • Généralités : origines, modes d’extraction, familles moléculaires, propriétés thérapeutiques, etc.

Petit larousse des HE p. 29 (extrait)

  • Les huiles essentielles : une cinquantaine en double-page, plus du double mais moins détaillées à la suite. On retrouve les grandes huiles essentielles classiques et archiconnues (essence de citron, huile essentielle de menthe poivrée, d’eucalyptus globuleux, etc.) qui côtoient des huiles essentielles moins courantes (saro, lentisque pistachier, katrafay…). A noter, une assez belle représentation des huiles essentielles malgaches (baie rose, famonty, gingembre papillon, iary, issa, hélichryse faradifani…) et du continent océanique (kunzéa, fragonia, manuka…).

Petit larousse des HE p. 132-133
Petit larousse des HE p. 188-189

  • Les recettes de A à Z : 167 affections répertoriées. Chacune d’elles est introduite pas un petit texte descriptif. Que nous propose-t-on ? Certaines affections n’appellent qu’une seule recette. Selon les cas, elle est plus ou moins élaborée, plus ou moins onéreuse. En revanche, pour d’autres troubles, l’auteur se fait plus prolixe. Prudent, Thierry Folliard, en tant que naturopathe, sait qu’il peut indiquer des recettes à faire soi-même : il invite donc le lecteur à les préparer lui-même à la condition expresse qu’elles se destinent uniquement à un usage externe. Il n’en va pas de même pour un usage interne, pour lequel l’auteur exprime explicitement au lecteur qu’il doit faire préparer en officine les différentes compositions.

Petit larousse des HE p. 232-233
Petit larousse des HE p. 247 (extrait)

Bon. Là on bute face à un problème logique : les recettes de l’auteur, bien qu’intéressantes, ne peuvent en aucun cas être préparées en officine sans l’aval d’un médecin aromathérapeute ayant rédigé une ordonnance. Or ce livre n’est pas une ordonnance. On peut donc imaginer dans quelle situation drastique pourra être placé une personne désireuse de faire préparer les remèdes indiqués, chose rendue d’autant plus difficile, sinon impossible, depuis la loi d’avril 2008. En effet, un pharmacien n’est plus autorisé à effectuer des compositions magistrales à la demande d’un patient. De plus, la faiblesse du nombre de pharmacies que compte l’hexagone à même de répondre à de telles demandes ne laisse que peu de choix. Le docteur Valnet se plaignait déjà du peu de pharmacies sérieuses capables d’élaborer des compositions magistrales à base d’huiles essentielles. On se rend compte que cela n’a guère évolué depuis… Pour réussir ce tour de force, il faut avoir sous la main un médecin formé à l’aromathérapie ainsi qu’une pharmacie pouvant répondre à ses ordonnances. Force est de constater que cela n’est pas donné à tous le monde et que la réunion de ces deux conditions ne concerne qu’une fraction de la population française, à grande majorité urbaine (Ce n’est pas tout à fait un hasard si Valnet exerçait à Paris et non au fin fond de la Creuse…) Ainsi, un grand nombre de ces recettes reste inutilisable en l’état. Cela donne l’impression (malheureuse) de dissuader plus que d’inciter. Un livre qui ne colle pas vraiment à la réalité du terrain (accessibilité aux prescripteurs et aux préparateurs, coût exorbitant de certaines compositions à base d’huiles essentielles non inscrites au Codex : non seulement c’est cher, mais vous ne serez même pas remboursé par la Sécurité Sociale. La santé est-elle à ce prix ?) A coup sûr, ce livre finira comme ultime référence en la matière sur l’étagère d’un « bobo » qui ne manque pas de moyens. Le gros des troupes, passez votre chemin.

Bref. Dans l’ensemble, du bon, du moins bon, quelques coquilles, inexactitudes et autres bourdes. Quelques exemples : l’image de droite, page 26, ne représente pas une hysope officinale comme indiqué dans la légende mais une espèce de sauge ; plus loin, page 30, l’image du centre n’est pas une berce du Caucase mais une angélique ; page 41, une confusion est faite entre macérât huileux et huile végétale, de même qu’à la page 43 ; page 42, le jojoba n’est pas une huile végétale mais une cire végétale ; l’auteur ne distingue pas les notions d’essence et d’huile essentielle, etc.

© Books of Dante – 2014

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L’huile essentielle de laurier noble

Laurier noble

Arbre sacré lié à l’histoire d’Apollon et de Daphné, le laurier a été depuis très longtemps reconnu comme un arbre d’immortalité, mais également comme un symbole de triomphe, de gloire et de victoire (1). En cela, on se remémorera la fameuse couronne de laurier dont on ornait le chef des généraux antiques ainsi que celui des poètes. De même, les médecins nouvellement promus recevaient une couronne de baies de laurier : bacca laurea, expression que l’on retrouve encore de nos jours dans le nom du diplôme de fin d’études secondaires, le baccalauréat. Symbole de paix à l’instar de l’olivier, il est réputé protéger de la foudre (à ce titre, il est utile d’indiquer que c’est un arbre sur lequel la foudre jamais ne s’abat…).

Si son aire d’origine concerne l’Asie mineure, le laurier s’est, par la suite, déployé à tout le bassin méditerranéen où il est encore actuellement cultivé (Croatie, Albanie, Maroc…) mais également dans d’autres points du globe : Amérique centrale, Amérique du sud, Inde, etc.

Arbre de petite taille, il peut lui arriver de grimper à près de 10 m de hauteur. Ses tiges ligneuses et robustes portent les fameuses feuilles en forme de fer de lance, coriaces et vernissées sur la face supérieure, à l’odeur aromatique caractéristique, lesquelles entrent dans la composition du fameux « bouquet garni » si cher aux cordons bleus.

A l’heure actuelle, il est plus que négligé d’un point de vue de ses usages thérapeutiques, il a été, à tort, relégué à la cuisine, comme simple condiment, en compagnie du persil qui a lui aussi subi la même disgrâce. Comme l’indiquait Paul-Victor Fournier dans son Dictionnaire des plantes médicinales et vénéneuses de France, le laurier « est descendu de l’officine à la cuisine », chose que beaucoup d’auteurs contemporains auront remarqué. Pourtant il est riche de propriétés et de vertus.


  1. De par son caractère semper virens, il possède, à l’instar du cyprès et de l’if, une symbolique d’immortalité. Et ce n’est pas pour rien que les Romains en firent un symbole de gloire. Sans doute afin de chercher à pérenniser la grandeur de Rome…

Huile essentielle

Extraite des feuilles par distillation à la vapeur d’eau, l’huile essentielle de laurier noble est un liquide mobile incolore ou jaune très pâle. Son parfum, aux notes épicées, est frais et puissant, en raison de la présence d’eucalyptol (ou 1-8 cinéole) à hauteur de 35 à 45 %.
Le rendement est très variable, compris entre 1 et 4 % mais il peut doubler en fonction de la saison à laquelle les feuilles sont récoltées.
Jusqu’à la fin du XIX ème siècle, on distillait les baies pour ne se préoccuper que des feuilles par la suite, quand bien même l’huile essentielle extraite des baies présentait des propriétés bien plus puissantes encore.

Propriétés thérapeutiques

-Anti-infectieuse (antibactérienne, antifongique, antivirale), antinévralgique, antalgique, anti-inflammatoire, décontractante musculaire, antispasmodique, mucolytique, expectorante, anticatarrhale, carminative, digestive, équilibrante du système nerveux sympathique et parasympathique, immunostimulante, tonique, anti-oxydante, insectifuge, tonifiante du cuir chevelu, stimulante capillaire

Usages thérapeutiques

-Troubles de la sphère respiratoire : bronchite, sinusite, rhinite, toux…
-Maladies virales : grippe, rougeole, varicelle, herpès labial, hépatite, entérocolite
-Maladies fongiques : mycoses cutanées, unguéales, gynécologiques et digestives
-Troubles de la sphère gastro-intestinale : inappétence, dyspepsie, colite, flatulence, putréfaction et fermentation gastro-intestinale
-Troubles circulatoires : jambes lourdes, mauvaise circulation sanguine
-Troubles de la sphère génito-urinaire : énurésie, incontinence, prostatite
-Troubles bucco-dentaires : gingivite, stomatite, aphte, odontalgie, parodontose
-Troubles cutanés : acné, psoriasis, escarres, ulcères variqueux, nécrose, gangrène
-Troubles articulaires et musculaires : arthrite, polyarthrite, rhumatisme, névrite, hématome, bleu, coup, choc, crampe musculaire, contracture musculaire, lumbago, entorse
-Action sur la sphère psycho-émotionnelle : anxiété, peur, dépression, déprime, asthénie, trouble de l’humeur
-Alopécie, cheveux ternes

Propriétés psycho-émotionnelles

-Donne confiance à ceux qui sous-estiment leurs capacités intellectuelles ou qui ont des difficultés à s’exprimer verbalement.
-Renforce la capacité de concentration et la mémoire.
-Manque de confiance en soi, peur de parler en public, trac, timidité, en cas d’examen oral et/ou écrit, de compétition sportive, d’entretien d’embauche ; développe le courage pour affronter une épreuve, aide à dépasser ses limites, apporte la force du vainqueur, amène la réussite.

Modes d’emploi

-Voie cutanée diluée (5 % pour le visage, 20 % pour le corps)
-Voie orale diluée
-Diffusion atmosphérique
-Inhalation sèche et humide

Précautions d’emploi, contre-indications et autres remarques

-L’huile essentielle de laurier noble n’est réservée qu’à l’adulte, et encore, à faibles doses et sur de courtes périodes, car elle peut induire une action narcotique. On en évitera l’emploi chez la femme enceinte et allaitante.
-Si elle est utilisée pure sur la peau, des irritations sont possibles, ainsi qu’une sensibilisation de type allergique.
-Des études japonaises cherchent à démontrer l’action de l’eucalyptol sur le cancer.

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Les huiles essentielles à cétones

Plantes à cétones

Déjà, alors que nous abordions les huiles essentielles à phénols, nous avions levé un sourcil. Aujourd’hui, à travers le sujet qui nous occupe, il est tout préférable de tiquer. En effet, parce que dans le monde de l’aromathérapie, les cétones se trouvent être les molécules les plus délicates à manier en raison du potentiel toxique qui les habite. Bien entendu, il ne s’agira pas de les condamner mais de rendre compte de cet aspect qui est relatif d’une huile essentielle à une autre.

Fort nombreuses, les cétones élisent domicile dans diverses familles botaniques (Astéracées, Lamiacées, Cistacées, Myrtacées…). Les huiles essentielles qu’on en extrait contiennent parfois d’importantes quantités de cétones, bien que cela n’indique pas forcément que de telles huiles essentielles seraient plus toxiques que d’autres qui en contiendraient moins. Cela s’explique par le fait que toutes les cétones ne sont pas exactement dotées de la même dangerosité. Par exemple, l’huile essentielle d’aneth, contenant 30 à 45 % de carvone, présente moins de risque qu’une huile essentielle de romarin officinal à camphre, dans laquelle on ne trouve seulement que 15 à 25 % de camphre. Il n’est pas uniquement question de quantité mais aussi de la nature de la cétone considérée (de même qu’il existe des cétones agressives dites monoterpéniques, on rencontre des cétones gentilles dites sesquiterpéniques). Si le carvone, dont nous venons de parler, est moins problématique, il demeure pourtant que certaines cétones comme le camphre (ou bornéone), la thujone, le pinocamphone, la pulégone, etc. sont des molécules qu’il convient de bien connaître avant toute utilisation car c’est la rigoureuse connaissance d’un produit qui permettra d’en tirer profit au mieux sans tomber dans certains pièges peu recommandables.

La toxicité des cétones est donc affaire de relativité. Elle tient à plusieurs facteurs : la nature de la cétone, sa concentration dans l’huile essentielle, les doses employées et leur périodicité, la voie d’administration, le seuil de tolérance du patient, la nature même du patient.
Par exemple, pour une même huile, on considère que la voie orale est plus risquée qu’une application cutanée. Par ailleurs, en ce qui concerne la voie orale, la toxicité est inégale d’une cétone à l’autre comme le suggèrent les données suivantes :

++++ : lavande stoechade, menthe pouliot, sauge officinale, hysope officinale
+++ : romarin officinal à camphre, menthe poivrée, menthe des champs, eucalyptus mentholé
++ : hélichryse d’Italie, romarin officinal à verbénone, carvi, lavande aspic
+ : aneth, menthe verte

Nous avons parlé des dangers liés à l’emploi de telles huiles essentielles. Précisons lesquels. Tout d’abord, certaines cétones sont neurotoxiques (camphre, thujone, pulégone…), sans compter que cet effet est cumulatif dans le temps. Le processus d’intoxication est le suivant : dysfonctionnement neuronique => excitation => stupéfaction => dépression => crise clonique => coma (éventuellement suivi d’un décès). Ensuite, certaines huiles essentielles à cétones sont abortives (sauge officinale, hysope officinale, thuya occidental…), elles traversent la barrière placentaire et peuvent grandement endommager le fœtus.
Aussi, les femmes enceintes et celles qui allaitent, les bébés, les enfants ainsi que les personnes neurologiquement fragiles se priveront de l’emploi d’huiles essentielles à cétones.
Cependant, il n’appartient pas au premier venu de se procurer aisément ces huiles essentielles puisque un certain nombre d’entre elles entre dans la liste des huiles essentielles placées sous monopole pharmaceutique (cf. JO n° 182 du 8 août 2007).

Venons-en maintenant aux propriétés thérapeutiques générales des huiles essentielles à cétones :

  • Négativantes
  • Action sur le système nerveux central : stimulantes à faibles doses
  • Action sur la vésicule biliaire : cholagogues et cholérétiques
  • Anti-infectieuses (moins puissantes que les phénols) : antibactériennes, antifongiques, mais surtout antivirales
  • Antiparasitaires
  • Mucolytiques (elles permettent de drainer le mucus excessif hors de l’organisme)
  • Lipolytiques (se dit d’une substance qui a la propriété de dissoudre les corps gras lors de la digestion, Wikipédia)
  • Désclérosantes et cicatrisantes

Comme toujours, il existe des spécificités. Par exemple, l’huile essentielle de romarin officinal à verbénone est un bon équilibrant endocrinien tandis que celle de sauge officinale est antisudorifique.

Liste (non exhaustive) des huiles essentielles à cétones : aneth (30 à 45 %), carvi (45 à 65 %), ciste ladanifère (5 à 10 %), coriandre (4 à 6 %), curcuma (65 %), eucalyptus mentholé (35 à 40 %), eucalyptus à cryptone (6 %), fenouil doux (3 à 5 %), géranium bourbon (6 à 9 %), hélichryse d’Italie (10 à 15 %), hysope officinale (50 %), lavande aspic (10 à 15 %), lavande stoechade (75 %), lavandin abrial (7 à 11 %), lavandin grosso (6 à 8 %), lavandin super (3 à 7 %), menthe des champs (30 %), menthe poivrée (32 %), menthe pouliot (75 à 80 %, parfois 90 %), menthe verte (45 à 70 %), romarin officinal à camphre (15 à 20 %), romarin officinal à cinéole (5 à 10 %), romarin officinal à verbénone (10 à 15 %), sauge officinale (60 à 70 %), thuya occidental (70 %).

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Les huiles essentielles et essences à coumarines

Bergamot oranges  on white background

Bien que présentes en très faibles proportions dans un grand nombre de plantes, les coumarines (850 à 1 000 connues) sont des molécules aromatiques très puissantes, la taille n’ayant ici aucun rapport avec leur efficacité comme nous allons pouvoir le constater par la suite. On les trouve dans différentes familles botaniques :

  • Rutacées : bergamote (0,2 à 0,4 %), citron (< 0,5 %), orange douce (< 0,5 %), pamplemousse (< 0,5 %), etc.
  • Lamiacées : mélisse officinale (< 0,5 %), lavande vraie (0,03 à 0,06 %), lavande aspic (0,02 %), lavandin super (0,04 %)…
  • Astéracées : camomille allemande, estragon…
  • Lauracées : cannelle de Ceylan « écorce »

Les deux domaines thérapeutiques de prédilection de ces huiles essentielles et essence sont le système nerveux et le système veineux.

  • Sédatives, hypnotiques, anxiolytiques, antispasmodiques, hypotensives , négativantes, inductrices du sommeil : insomnie, stress, dystonie neuro-végétative, asthénie, dépression, déprime…
  • Décongestionnantes veineuses, anticoagulantes, fluidifiantes du sang : stases veineuses telles que varices, couperose, hémorroïdes, hématomes…
  • Hépatostimulantes
  • Hypothérmisantes
  • Anticonvulsives (une molécule, l’herniarine, contenue dans l’huile essentielle de lavande vraie est à l’étude afin d’en vérifier les propriétés anti-épileptiques…)
  • Antiparasitaires et anti-infectieuses pour certaines d’entre elles
  • Vasodilatatrice, bronchodilatatrice, urétérodilatatrice (khella)

Sachant que la plupart de ces huiles essentielles et essences contiennent aussi des phénols et des monoterpènes, dont nous avons par ailleurs relevé le caractère irritant, on prendra soin de les mêler à une huile végétale avant tout usage cutané. De plus, étant photosensibilisantes, on veillera à ne pas s’exposer au soleil après toute application, de même que par voie interne (même s’il est vrai que c’est alors moins problématique, il est bon de rester prudent).
Pourquoi ? Parce que, comme j’ai déjà eu l’occasion de l’indiquer dans un autre article, les UV et les coumarines ne font pas bon ménage. Cela a pour inconvénient d’activer la mélanogénèse et d’aboutir à un processus carcinogénique. Bien entendu, il est bon de garder à l’esprit que les réactions cutanées sont variables selon la sensibilité de la peau, les doses utilisées, la durée d’exposition solaire, l’intensité des UV, etc. Pour éviter un éventuel problème de photosensibilisation, il est préférable d’appliquer ces huiles essentielles et essences en fin de journée. Étant, pour la plupart, négativantes, elles sont parfaites pour agir à ce moment là. Et, sans soleil, aucun risque !

Sinon, il est toujours possible de se tourner vers des produits comme l’huile essentielle de bergamote. A la base, il s’agit d’une essence qu’on extrait mécaniquement du zeste de la bergamote, puis qu’on distille dans un alambic : on obtient ainsi une huile essentielle sans coumarines. Avantage : pas de problème de photosensibilisation. Inconvénient : on se prive des puissantes propriétés des coumarines. De plus, de tels produits sont rares et plus chers que le produit classique. A vous de faire votre choix.

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Les huiles essentielles à phénols

phénols

Les phénols composent une famille moléculaire aux propriétés excessivement puissantes. Si nous avons dit des monoterpènes qu’ils sont positivants et plein de peps, les phénols sont, quant à eux, de la pure dynamite ! Il s’agira donc de les manier avec prudence. On les trouve plus particulièrement dans ces quelques familles botaniques :

  • Lamiacées (thym, origan, sarriette, serpolet…)
  • Lauracées (cannelle, laurier noble)
  • Myrtacées (clou de girofle)
  • Apiacées (ajowan)

Tout comme pour les monoterpènes et les sesquiterpènes, on observe des propriétés communes et d’autres plus spécifiques :

  • Anti-infectieuses à très large spectre d’action : antibactériennes, antivirales, antifongiques, antiparasitaires
  • Positivantes, toniques, stimulantes, immunostimulantes
  • Anti-oxydantes
  • Antalgique, antispasmodique, cautérisante pulpaire (clou de girofle)
  • Antalgique percutanée, anti-inflammatoire (sarriette des montagnes)
  • Antinauséeuse, carminative (ajowan)

Comme cela a déjà été évoqué à propos des monoterpènes, les phénols sont puissamment dermocaustiques. En application pure sur la peau et les muqueuses, des phénomènes tels qu’irritation, érythème, sensation de chaleur et/ou de brûlure peuvent se produire. Il sera bon d’observer les règles de dilution suivantes :

  • Muqueuses : 1 % max.
  • Peau : 5 % max.

A cette toxicité cutanée, peut s’ajouter une toxicité hépatique en cas de prise orale. Vu la puissance des huiles essentielles à phénols, il n’est pas recommandé de procéder à des traitements internes au long cours. On procédera à un traitement d’attaque sur 5/7 jours puis on optera pour d’autres huiles essentielles plus « légères ». La plupart des huiles essentielles à phénols sont hépatotoxiques à hautes doses et sur un laps de temps prolongé, sauf celles de cannelle de Ceylan « feuilles » et de clou de girofle qui présentent l’inconvénient d’être incompatibles avec les personnes sujettes à des pathologies cardio-vasculaires.
A propos de la diffusion atmosphérique de telles huiles essentielles, les quantités et la durée de diffusion devront être réduites au strict minimum. En effet, ces huiles essentielles en diffusion sont irritantes pour les muqueuses (oculaires, buccales…).

Les phénols les plus fréquents dans le monde aromatique se nomment thymol, carvacrol, eugénol et australol. Contrairement aux monoterpènes, les phénols sont très longs à apparaître lors de la distillation. Il faut compter pas moins de 90 mn avant de les voir pointer le bout du nez. Peut-on, dès lors, affirmer que ce sont des molécules lourdes ? Assurément, bien qu’elles soient très peu employées en parfumerie pour d’évidentes raisons liées à la dermocausticité ainsi qu’au potentiel allergisant qui caractérisent ces molécules. En revanche, on peut utiliser avec bonheur et succès ces huiles essentielles en cuisine : thym, sarriette, cannelle, clou de girofle, serpolet, etc. Cependant, on veillera bien à respecter scrupuleusement les doses. En effet, il serait dommage de gâcher un plat par l’arôme excessif d’un clou de girofle ou d’un thym qui viendrait masquer toutes les autres saveurs.

Pour finir, une petite liste des principales huiles essentielles à phénols : ajowan (46 %), cannelle de Ceylan « écorce » (8 %), cannelle de Ceylan « feuilles » (80 %), clou de girofle (80 %), laurier noble (10 %), origan compact (65 %), origan d’Espagne (70 %), origan vulgaire (70 %), sarriette des montagnes (60 %), serpolet (30 %), thym à feuilles de sarriette (15 %), thym vulgaire à thymol (50 %).

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Les huiles essentielles à monoterpènes

Les monoterpènes sont un ensemble de molécules aromatiques très courantes dans le monde de la chimie végétale. Nombreuses sont les plantes qui en contiennent. Certaines à hauteur de quelques %, d’autres en masse. Comme l’indique Wikipédia, « on peut trouver des monoterpènes dans plus de 2 000 plantes de 60 familles différentes ». Par exemple, le citronnier de la famille des Rutacées et le pin sylvestre de celle des Pinacées, bien que ne présentant aucune caractéristique botanique commune, produisent tous deux une huile essentielle contenant des monoterpènes. On peut même trouver la même molécule chez l’une et l’autre de ces huiles essentielles. C’est le cas du béta-pinène présent tant dans l’essence de citron (10-17 %) que dans l’huile essentielle de pin sylvestre (18-23 %).

Tous comme les sesquiterpènes, les monoterpènes présentent dans leur ensemble des propriétés thérapeutiques globales. Aussi reconnaît-on aux monoterpènes les vertus suivantes :

  • Positivants
  • Décongestionnants respiratoires
  • Lymphotoniques
  • Stimulants digestifs
  • Antiseptiques atmosphériques
  • Antiviraux
  • Expectorants

Ainsi que des propriétés spécifiques à certains monoterpènes (antalgique, cortison like, etc.). Si l’on compare les propriétés générales des sesquiterpènes et celles des monoterpènes, on constate qu’il y en a très peu qui sont identiques.

Contrairement aux sesquiterpènes, dont nous avons dit qu’elles sont des molécules lourdes, les monoterpènes sont des molécules légères dont la durée de rétention est la plus courte lors de la distillation. Par exemple, l’une d’elle, l’alpha-pinène, présente aussi bien dans l’huile essentielle de cyprès toujours vert que dans celle de laurier noble, apparaît toujours en premier après environ 15 minutes de distillation. De fait, en parfumerie, les huiles essentielles qui contiennent beaucoup de monoterpènes, comme les agrumes, sont employées comme note de tête, c’est-à-dire la fraction parfumée la plus volatile qui laissera ensuite la place à la note de cœur, enfin à la note de fond.

Autre caractéristique qui oppose les sesquiterpènes aux monoterpènes : l’application cutanée. Si les sesquiterpènes sont sans danger par cette voie-là, il n’en va pas de même des monoterpènes qui recensent des molécules potentiellement allergisantes et irritantes pour la peau si employées pures. Le limonène (cf. schéma ci-dessous), présent à hauteur de 80 % dans l’essence de citron, est l’une d’elles. Il est donc nécessaire de diluer ces huiles essentielles dans une huile végétale avant toute application afin d’en éviter la dermocausticité.

Molécule de limonène

Là où les huiles essentielles à sesquiterpènes invitent à la détente, à la relaxation, à l’introspection spirituelle, au contraire, les huiles essentielles à monoterpènes sont, pour beaucoup d’entre elles, pleines de peps et de fraîcheur, autant dire qu’elles pétillent. D’essence plus yang que yin, elles favorisent l’action plus que la réflexion, mais aussi l’audace, le courage d’oser et de faire, etc.

Liste des principales huiles essentielles à monoterpènes : bergamote (55 %), ciste ladanifère (47 %), citron (91 %), cyprès toujours vert (92 %), encens (78 %), épinette noire (47 %), genévrier commun (83 %), lédon du Groenland (35 %), mandarine rouge (98 %), myrte vert (58 %), orange douce (97 %), pamplemousse (94 %), pin sylvestre (92 %), poivre noir (57 %), romarin officinal à camphre (33 %), romarin officinal à verbénone (49 %).

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Les huiles essentielles à sesquiterpènes

sesquiterpènes

Aujourd’hui, nous allons aborder une classe de molécules aromatiques que j’apprécie plus particulièrement : les sesquiterpènes. Rares mais nombreuses, ces molécules se trouvent dans certaines plantes un peu partout dans le monde. Au cœur même d’une plante, les sesquiterpènes jouent le rôle d’agent de défense. Cela n’est pas tout à fait un hasard si les huiles essentielles qui en contiennent présentent peu ou prou des propriétés anti-infectieuses (bien que ce ne soit pas là leur domaine de prédilection).

Si cette famille renferment de nombreuses molécules différentes les unes des autres, on peut dire que, globalement, les huiles essentielles à forte teneur en sesquiterpènes sont dotées des propriétés thérapeutiques suivantes :

  • Négativantes ou positivantes
  • Anti-inflammatoires
  • Calmantes
  • Hypotensives
  • Décongestionnantes veineuses
  • Décongestionnantes lymphatiques
  • Anti-allergiques

Bien sûr, il s’agit là d’un tronc commun de propriétés thérapeutiques, d’autres huiles essentielles à sesquiterpènes présentant des propriétés plus spécifiques que n’ont pas les autres. Par exemple, le chamazulène (molécule présente dans les huiles essentielles de camomille allemande et d’achillée millefeuille et qui leurs donne une jolie couleur indigo) est une molécule antiphlogistique, antiprurigineuse et antihistaminique. Mais on ne peut en dire autant de l’huile essentielle de vétiver de laquelle le chamazulène est absent. En revanche, ce dernier possède bien d’autres capacités que n’ont ni la camomille allemande ni l’achillée millefeuille. Par ailleurs, deux sesquiterpènes différents peuvent posséder les mêmes propriétés thérapeutiques.

Rares, nous l’avons souligné, car présentes dans assez peu de végétaux et dans de moindres proportions (par rapport aux monoterpènes par exemple), les sesquiterpènes sont, de plus, difficiles à extraire des plantes qui les contiennent. Ce sont des molécules dites « lourdes » car elles ne font pas partie de celles qui s’échappent en début de distillation, bien au contraire, elles n’apparaissent qu’en milieu, voire en fin de distillation. Ce qui s’explique par le fait que les parties végétales employées pour les extraire sont, très souvent, des racines (curcuma, gingembre, nard), des résines (myrrhe), enfin des bois ou des écorces (santal, katrafay). Du fait de la lourdeur des molécules qui composent ces huiles essentielles, un certain nombre d’entre elles sont employées par l’industrie de la parfumerie comme note de fond.

Un autre point commun aux huiles essentielles à sesquiterpènes réside dans le fait qu’elles jouissent d’une excellente tolérance cutanée. On pourra, dans la plupart des cas, les appliquer pures sur la peau qui demeure l’interface privilégiée de ces huiles essentielles. Cependant, il est bon de noter qu’un usage massif de telles huiles peut provoquer des allergies qu’à petites doses elles sont sensées combattre.

Enfin, d’un point de vue spirituel, « les huiles essentielles à sesquiterpènes étaient fréquemment employées dans l’Antiquité à des fins spirituelles. Elles favorisent en effet le développement d’une vision holistique et aident à percevoir et comprendre les mondes subtils et invisibles. Elles relient les énergies telluriques et cosmiques, dissolvent les blocages et la rigidité, apaisent, détendent et équilibrent le système nerveux. Elles sont d’un bon soutien pour ceux qui méditent » (Lydia Bosson, L’aromathérapie énergétique, p. 36). Qu’on ne s’étonne donc pas de trouver dans cette famille des huiles essentielles telles que le santal, la myrrhe, ou encore le nard de l’Himalaya…

Pour finir, listons brièvement les principales huiles essentielles de cette famille : achillée millefeuille, camomille allemande, cèdre de l’Atlas, curcuma, genévrier commun, gingembre officinal, hélichryse d’Italie, katrafay, myrrhe, nard de l’Himalaya, patchouli, santal blanc, vétiver, ylang-ylang.

© Books of Dante – 2014

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Le katrafay, huile essentielle malgache

Huile essentielle de katrafay (Cedrelopsis grevei)

Description :

Espèce végétale endémique à l’île de Madagascar, le katrafay, selon son exposition, est soit un arbuste de 2 m ou bien un arbre de 15.
Son tronc rugueux évoque assez celui du niaouli tandis que ses feuilles rappellent celles du ravintsara.
Les fleurs, jaunes et assez discrètes, donnent naissance à des capsules vertes qui noircissent avec le temps et dont on extrait une huile végétale.
Le katrafay est, avec le saro, l’un des nombreux arbres-médecine de la végétation malgache.

En écorçant le tronc du katrafay, on obtient de longues bandelettes que, parfois, on entortille tant et si bien qu’on en fait des pelotes comme nous le voyons ci-dessous :

Pelotes de Katrafay

Elles seront par la suite distillées à l’aide de la vapeur d’eau d’un alambic. L’huile essentielle obtenue est liquide et mobile, d’une couleur allant du jaune clair au jaune orangé. A première olfaction, ce sont des notes terreuses et légèrement âcres de gingembre et de curcuma qui montent au nez. Par la suite, on distingue le boisé et le balsamique, une sorte de chaleur douce évoquant assez l’arôme de l’huile essentielle de bois de rose (Aniba rosaeodora).

135 molécules forment cette huile essentielle dont une petite dizaine représente 50 % de la totalité. L’huile essentielle de katrafay contient donc une flopée de molécules présentes dans de très petites proportions pour certaines d’entre elles (de l’ordre de 0,005 %).
La famille moléculaire majoritaire se trouve être celle des sesquiterpènes (plus de 50 %), dont la représentante majeure est l’ishwarane (17 à 25 %). Le katrafay s’inscrit donc dans le groupe des huiles essentielles à sesquiterpènes dans lequel on range également le cèdre de l’Atlas (Cedrus atlantica), la myrrhe (Commiphora molmol), le nard de l’Himalaya (Nardostachys jatamansi), le patchouli (Pogostemon cablin), etc. Elles ont toutes la particularité de présenter une excellente tolérance cutanée, ce qui n’est pas tout à fait un hasard si l’on considère le terrain d’action privilégié de ces huiles essentielles : la peau et ses affections. Le katrafay n’y fait pas exception. Je remercie au passage la société Astérale pour m’avoir fourni la CPG :)

Propriétés thérapeutiques :

  • Tonique, fortifiante, rééquilibrante des glandes surrénales
  • Décongestionnante
  • Anti-inflammatoire
  • Antihistaminique, antiprurigineuse
  • Antalgique
  • Inductrice du sommeil

Usages thérapeutiques :

  • Action sur les muscles, les articulations, les tendons : rhumatisme, arthrite, polyarthrite, douleurs musculaires, douleurs dorsales
  • Action sur la sphère cutanée : troubles cutanés persistants, allergies cutanées, eczéma, psoriasis, prurit, crevasses, gerçures, peaux sèches, brûlures
  • Fatigue, asthénie, surmenage, convalescence
  • Insomnie, troubles du sommeil
  • Maux de tête
  • Énurésie chez l’enfant

L’hydrolat aromatique de katrafay se charge d’autres maux : conjonctivite inflammatoire, fatigue oculaire mais aussi des peaux sèches, irritées et sensibles aux allergènes.

Modes d’emploi :

Pour l’huile essentielle : voie cutanée, voie orale, diffusion atmosphérique, olfaction
Pour l’hydrolat aromatique : compresse, pulvérisation

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Soigner une sinusite à l’aide des plantes

Il est bien possible que certains d’entre vous aient attrapé un vilain rhume, ce qu’en langage médical on appelle une rhinite et que l’on retrouve parfois associée à la pharyngite à travers la célèbre rhino-pharyngite. Parfois ça se complique et peut s’ajouter à l’ensemble une sinusite. C’est une affection qui peut paraître banale comme ça, mais… « lorsqu’un virus, un champignon, une bactérie ou une allergie affecte les muqueuses du nez, celles-ci réagissent en s’enflammant et en enflant, provoquant l’obstruction des sinus. Dès lors, le mucus n’est plus drainé normalement, et les virus ou bactéries peuvent se développer rapidement. Les sinusites commencent donc, dans la plupart des cas, par une rhino-pharyngite virale qui entraîne une altération des capacités épuratoires de l’appareil cilié naso-sinusien et peuvent évoluer vers une authentique sinusite bactérienne » (Source : Wikipedia).

Sinus

Hein, vous voyez c’est pas chouette quand même. Sans compter qu’elle s’accompagne d’une baisse du tonus, ce qui a pour conséquence une dégringolade de l’esprit créatif, un encombrement permanent entravant nos gestes (parce que, dégainer le mouchoir toutes les trois minutes, ça devient lourd, à la longue). Bref, avant de vous ruer chez l’ORL, il existe une petite recette très simple à réaliser. Il vous faudra :

  • 1 litre d’eau
  • 1 oignon émincé
  • 2 cuillères à soupe de vinaigre de cidre (ou de pommes, comme disent nos amis suisses)
  • 1 cuillère à soupe de gros sel
  • Du romarin, si possible frais. Si vous n’en avez pas, opter pour du romarin sec ou bien carrément son huile essentielle. Par ailleurs, la sauge officinale, le thym et le laurier peuvent se substituer au romarin

Placez l’eau ainsi que tous les ingrédients dans une casserole et portez le tout à ébullition. Dès que les premiers bouillons apparaissent, coupez le feu et couvrez : votre fumigation humide est prête. Vous imaginez la suite, armez vous d’une serviette, placez vos fosses nasales au-dessus de la casserole bouillante et respirez-en les vapeurs pendant au moins cinq bonnes minutes. Veillez à ne pas vous tenir trop prêt, ça chauffe dur là-dessous.
Vous allez ressentir un mieux-être immédiat. Mouchez-vous. La rhinorrhée, c’est-à-dire l’écoulement nasal, qui était jusqu’alors de couleur jaune plus ou moins soutenue devient plus incolore et moins épaisse. Avec le temps, vous vous rendrez compte que, bien que la nécessité de faire appel au mouchoir soit toujours présente, vous vous en servirez moins fréquemment qu’auparavant.

A la suite de cette fumigation, vos pores sont bien dilatés, aussi profitez-en pour procéder à l’application transcutanée locale (cf. photo ci-dessus) de la petite synergie suivante :

  • Une huile végétale fluide (noisette, noyau d’abricot, rose musquée, macadamia, etc.).
  • Une huile essentielle à oxydes telle que : ravintsara, myrte vert, romarin à 1-8 cinéole, eucalyptus globuleux, eucalyptus radié, laurier noble (au choix).

Elle aura pour conséquence de renforcer les effets de la fumigation en portant au plus près des sinus des huiles essentielles bien connues pour leurs nombreuses propriétés portant sur la sphère ORL.

Ci-après, une liste (non exhaustive) d’autres huiles essentielles utilisables en pareil cas : arbre à thé, bois de rose, camomille romaine, hélichryse d’Italie, hysope couchée, lavande aspic, marjolaine à coquilles, menthe poivrée, niaouli, palmarosa. Voilà. Avec ça, il y a de quoi faire.

Portez-vous bien ;-)

P. S. : réitérez plusieurs fois l’expérience, cela n’en sera que plus efficace.

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Comment diffuser les huiles essentielles ?

Il fut un temps pas si lointain où, dans les hôpitaux, on se livrait à des pratiques qui, pour le moins étranges qu’elles paraissent à nos yeux, n’étaient pas dénuées d’efficacité. Des infirmières baladaient un peu partout des bacs d’eau bouillante dans lesquels marinaient des feuilles d’eucalyptus. C’est ce qu’on appelle une fumigation humide dont le but était d’aseptiser l’atmosphère. Aujourd’hui, pour diffuser les arômes, on peut allègrement se passer d’une cuve d’acier zingué de 25 litres… ^^ puisqu’on trouve dans le commerce différents dispositifs permettant de diffuser les huiles essentielles. Il en existe à tous les prix, de diverses qualités et… efficacité. Répertorions donc ce qui se fait dans ce domaine.

  • Le brûle parfum

Objet le plus souvent esthétique, il est parfois employé comme diffuseur. Le hic, c’est qu’il a rapidement tendance à cuire les huiles essentielles, tant et si bien qu’il faut en rajouter souvent, additionnées d’eau, dans le réceptacle prévu à cet effet. Comme son nom l’indique, il brûle les huiles essentielles, pour cela il demeure inefficace et bien trop gourmand.

brûle-parfum

  • La rondelle sur ampoule

Peu chère, elle cherche à bénéficier de la chaleur d’une ampoule afin de disperser dans l’atmosphère le produit qu’on y aura versé pur. Malheureusement, le souci réside dans le point évoqué précédemment : l’ampoule développe bien trop de chaleur pour que les huiles essentielles puissent y résister correctement. Chauffées à une température trop élevée, elles sont susceptibles de voir leur composition biochimique se modifier. De plus, je ne suis pas certain que les huiles essentielles apprécient grandement le rayonnement électro-magnétique des ampoules qui, soit dit en passant, est pire chez les ampoules à économie d’énergie que chez les ampoules classiques.

  • Le galet sur radiateur

Bénéficiant d’une chaleur plus douce, quelques gouttes déposées sur le galet permettent de libérer les effluves parfumées dans l’atmosphère de manière plus respectueuse vis-à-vis des huiles essentielles. Cependant, son rayon d’action reste limité (impossible de l’utiliser durant la saison chaude à moins d’allumer le radiateur, ni de le déplacer où l’on souhaite).

  • Le diffuseur électrique à chaleur douce

Une coupelle dans laquelle on place un peu d’eau et les gouttes d’huile essentielle est chauffée très légèrement par une résistance électrique située à l’intérieur de l’appareil. Cela n’est pas un mauvais produit (notons au passage que certains diffuseurs de ce type sont très mauvais), mais il devra se limiter à des pièces de faible volume.

  • Le diffuseur à ventilateur

Un petit moteur entraîne une roue à palettes. On dispose quelques gouttes sur un tapis en mousse, le mouvement d’air produit par le ventilateur chasse les molécules aromatiques aux environs. La faible puissance de l’objet, son aspect gadget, ne permet en rien d’obtenir un résultat correct, loin de là. Autant placer les huiles essentielles sur le filtre d’un aspirateur, cela sera autrement plus efficace.

  • Le diffuseur à ultrasons

Là, on a affaire à la Rolls des diffuseurs. Mais attention, cela dissimule bien des tacots.

Certains se présentent sous la forme d’une vasque contenant un moteur doté d’une lentille en céramique qui, par vibration ultrasonique, va dégager un nuage de brume composé de micro-gouttelettes d’eau mêlée aux huiles essentielles. Le souci, avec ce type d’appareillage, c’est qu’en l’absence de tout ventilateur, le nuage de brume reste contigu à l’appareil et se disperse donc assez mal. Qui plus est, l’eau va finir par retomber tout autour du diffuseur et finira tôt ou tard par « inonder » les alentours, alors qu’un diffuseur muni d’un système de soufflerie projette un « jet » de brume aromatique de manière énergique et à bonne distance. Ainsi, les arômes ne stagnent pas à portée du diffuseur.

Diffuseur à vasque

Les matériaux employés dans la fabrication d’un diffuseur peuvent être également source de désagréments. Certains utilisateurs de diffuseurs en plastique (made in China, surtout) déplorent le fait que la diffusion d’huiles essentielles s’accompagne parfois d’une odeur de plastique. Par ailleurs, certains diffuseurs constitués de matière plastique sont fragiles. Moins onéreux à l’achat, beaucoup de diffuseurs de ce type deviennent défectueux quand ils ne finissent pas par s’encrasser avant de tomber en panne.

C’est alors qu’il faut se tourner vers plus cher mais plus efficace, c’est-à-dire vers un diffuseur qui fait ce pour quoi il a été conçu. On peut alors acquérir un système avec verrerie qui, bien entendu, demeure relativement fragile.

Diffuseur à verrerie

Vous l’aurez compris, le marché des diffuseurs d’huiles essentielles est une telle jungle qu’il n’est pas impossible d’avoir affaire à un produit défaillant, inadapté, fragile, mal pensé et mal conçu, etc. Ce qui est fort dommageable surtout s’il s’agit d’un premier achat.
Ainsi, avant tout achat, renseignez-vous (et pas uniquement auprès des vendeurs de magasins spécialisés dont beaucoup n’y connaissent rien). Consultez et comparez les avis et les commentaires des clients sur les sites internet de grandes centrales d’achat. Exigez d’un fabricant qu’il vous communique toute documentation relative à tel ou tel diffuseur qu’il produit si jamais ces données sont indisponibles. Si vous connaissez un magasin proposant ce type de produits à la vente, demandez qu’on vous fasse une démonstration (en effet, qui achèterait une voiture ou un vêtement sans l’essayer ?). En résumé : prenez toutes les précautions nécessaires avant achat au risque de le regretter par la suite, ce qui n’est pas l’objectif.
Enfin, il faut savoir que ce type de produits, comme beaucoup d’autres, est soumis à des « innovations » galopantes. Les modèles changent rapidement, les pièces de rechange deviennent vite introuvables, etc.

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