Il y a déjà deux ans (!), nous avons posé quelques bases dans cet article. Avant de lire la suite que je ne vous donne qu’aujourd’hui (le temps que les informations montent au cerveau ^^), je vous suggère d’en (re)prendre connaissance, cela vous aidera grandement dans la compréhension de l’article du jour.
Nous allons aborder l’élément Eau, union des principes Froid et Humide, ainsi que les huiles essentielles majeures qui y sont associées. Pour cela, on portera notre attention sur le secteur II de la cartographie moléculaire que nous retrouvons ci-dessous :
Ce secteur regroupe l’ensemble des molécules apolaires et négativantes. Nous en voyons deux :
- le grand groupe des esters (n° 3, en vert)
- le groupe des sesquiterpènes (n° 4, en violet), coupé en deux (nous ne considérerons uniquement que les molécules situées dans la partie supérieure de ce groupe)
Commençons par les esters. Dans quelles huiles essentielles en trouve-t-on beaucoup ?
- Gaulthérie couchée : 99 %
- Sauge sclarée : 80 %
- Hélichryse d’Italie 45 %
- Lavande fine : 40 %
- Bouleau noir : 99 %
D’une manière ou d’une autre, toutes les huiles essentielles de ces plantes entretiennent de façon majoritaire une relation avec l’élément Eau. Que pouvons-nous dire pour argumenter cette thèse ?
-Sauge sclarée, hélichryse d’Italie et lavande fine sont des plantes qui vivent sur des sols très secs et arides, elles savent ce que c’est que de manquer d’eau, c’est pour cela qu’elles ont développé des mécanismes qui empêchent les déperditions d’eau trop importantes liées à la chaleur. Comme si cela ne suffisait pas, lorsqu’on les récolte en vue de les distiller, on les fait sécher un certain temps afin de leur faire perdre l’excès d’eau qu’elles contiennent.
Par ces caractéristiques, elles sont diamétralement opposées à l’élément Feu, Chaud et Sec, chose d’autant plus étonnante que les esters sont des molécules apolaires. C’est-à-dire que, loin d’être hydrophobes, elles présentent une très forte insolubilité dans l’eau (ça l’est bien davantage encore pour les sesquiterpènes). Malgré tout, les huiles essentielles de sauge sclarée, de lavande fine et d’hélichryse d’Italie savent transmettre d’une manière qui n’appartient qu’à elles l’élément Eau pourtant très peu présent dans leur biotope.
-Quant à la gaulthérie couchée, elle ne vit pas dans un milieu aride. Au contraire, son lieu de vie est particulièrement humide et froid, de même que le bouleau noir américain.
Indiquons tout d’abord le fait que toutes ces huiles essentielles sont des anti-inflammatoires puissants. « Certains foyers inflammatoires ‘chauds’ présentent un surplus de charges ‘positives’. Ce type de molécules […] ‘négativantes’ pourront céder des charges négatives afin de compenser l’excès de charges positives et diminuer ainsi l’inflammation » (1). Elles s’opposent au feu de l’inflammation qu’elles apaisent. C’est donc ajouter de l’eau sur le feu afin de l’éteindre en quelque sorte.
- Gaulthérie couchée et bouleau noir, à la formule biochimique identique, sont anticoagulantes et vasodilatatrices, elles permettent une meilleure circulation sanguine. Par ailleurs, elles ont une action remarquable sur les crampes musculaires dont certaines ont pour origine la déshydratation. Anti-inflammatoires comme nous l’avons dit, elles calment les « points chauds » : tendinite, rhumatisme, arthrite…
- L’hélichryse d’Italie est fluidifiante du sang et tonique lymphatique. De plus, elle s’oppose aux rétentions hydrolipidiques et à la cellulite, preuve d’une mauvaise circulation périphérique. Elle a donc des actions diluantes et circulatoires. Mucolytique, elle favorise l’excrétion des sécrétions bronchiques trop abondantes, une fois encore en les diluant. Elle calme aussi les inflammations (rhumatisme, arthrite, polyarthrite), ainsi que les coups, chocs et traumatismes.
- La lavande fine est bien connue pour calmer les brûlures, les coups de soleil, les piqûres d’insectes, etc. Son action anti-inflammatoire s’illustre magistralement à travers crampes et contractures musculaires par exemple, ainsi que lors d’épisodes circulatoires inflammatoires (phlébite, artérite). Tout comme la sauge sclarée que l’on va aborder ci-dessous, la lavande fine apaise les bouffées de chaleur. Enfin, l’huile essentielle de lavande fine est très utile en application cutanée quinze minutes avant séance de radiothérapie.
- La sauge sclarée tempère la circulation de certains liquides dans le corps. Aussi l’utilise-t-on en cas de règles trop abondantes, qu’elle régule, et en cas de leucorrhée. De plus, elle améliore la circulation artérielle. On peut dire que la sauge sclarée diminue des mouvements trop tumultueux de l’organisme et qu’elle en augmente d’autres qui sont assoupis. Par exemple, elle endigue une transpiration excessive alors qu’elle lutte contre la sécheresse vaginale. De même, lipolytique, elle est une précieuse aide en cas de cellulite, son action drainante excrétant hors du corps certains excès hydrolipidiques.
Bien. Venons-en maintenant aux sesquiterpènes négativants. Selon toute vraisemblance, certaines de ces molécules n’ont pas besoin de se trouver en masse dans les huiles essentielles pour bien agir et faire d’elles des marqueurs de l’élément Eau.
Chez ces sesquiterpènes, on retrouve certaines attributions propres aux esters, à savoir que la plupart des huiles essentielles qui contiennent des sesquiterpènes favorisent la mobilité des liquides (sang, lymphe, etc.) dans le corps, et que, tout comme les esters, les sesquiterpènes apaisent ce que nous avons nommé « points chauds », c’est-à-dire l’ensemble des circonstances lors desquelles il y a brûlures, coups, chocs, douleurs inflammatoires… Enfin, chez elles, on retrouve aussi des propriétés décongestionnantes et drainantes. Nous avons sélectionné cinq de ces huiles essentielles que voici :
- Achillée millefeuille : 20 %
- Matricaire : 45 à 48 %
- Cèdre de l’Atlas : 50 à 85 %
- Cèdre de Virginie : 50 %
- Verge d’or : 40 %-L’achillée millefeuille corrige les règles trop abondantes, ainsi que les hémorragies diverses. Par ailleurs, elle draine les œdèmes et soulage les douleurs inflammatoires liées aux entorses et aux foulures.
-La matricaire chasse les chaleurs de la fièvre.
-Le cèdre de l’Atlas, grande huile circulatoire au niveau artérielle s’oppose aux stases veineuses et lymphatiques. Lipolytique, elle est utile en cas de rétention hydrolipidique et de cellulite.
-Le cèdre de Virginie ressemble assez au précédent dans ses attributions thérapeutiques. Son huile essentielle, décongestionnante veineuse et lymphatique, stimule la circulation du sang. Elle est employée en cas d’œdème, de rétention hydrolipidique et lorsqu’un drainage lymphatique s’avère nécessaire.
-Puissante diurétique, l’huile essentielle de verge d’or porte son action sur les reins qu’elle draine et dont elle efface les inflammations comme les néphrites, ainsi qu’au niveau de la vessie, à travers les si douloureuses et cuisantes cystites.
Pour finir, une chose remarquable (sans véritablement savoir si elle est pertinente) peut être distinguée. Pour cela, parlons du point éclair : il « correspond à la température la plus basse à laquelle un corps combustible émet suffisamment de vapeurs pour former, avec l’air ambiant, un mélange gazeux qui s’enflamme sous l’effet d’une source d’énergie calorifique telle qu’une flamme pilote » (2). Parmi les dix huiles essentielles que nous avons abordées, nous pouvons mentionner qu’une sur dix possède un point éclair inférieur à 50° C, quatre entre 50 et 75° C, et cinq entre 75 et 100° C (3). Cela signifie-t-il que ces huiles essentielles résistent plus facilement que les autres à la chaleur en vertu du fait qu’elles appartiennent à l’élément Eau ? Cela reste à démontrer. Nous verrons dans un prochain article (espérons que cela ne soit pas en 2019, ah ah), où il sera question des huiles essentielles et de l’élément Air, si cette hypothèse est valide ou pas.
- Michel Faucon, Traité d’aromathérapie scientifique et médicale, p. 123.
- Wikipedia.
- Voici les points éclair attribués à nos dix huiles essentielles : verge d’or (38° C), achillée millefeuille (57° C), hélichryse d’Italie (58° C), sauge sclarée (62° C), lavande fine (68° C), cèdre de l’Atlas (93° C), cèdre de Virginie (93° C), gaulthérie couchée (94° C), bouleau noir (96° C), matricaire (100° C).
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