Petit Larousse des huiles essentielles

Thierry Folliard
ISBN : 978-2-035-89596-7
24,90 € TTC

Petit Larousse des HE

La première fois où j’ai eu ce livre entre les mains, il n’y a pas eu coup de foudre. Mais comme j’aime observer et décortiquer ce qui se fait dans le domaine de l’aromathérapie, j’en ai acquis un exemplaire (en plus, ça m’a donné l’occasion de filer quelques sous à mon libraire).
Les couleurs de la couverture sont fadasses, on dirait plus un bouquin de découverte des champignons au fin fond de la Corrèze au mois de septembre qu’un bouquin sur les huiles essentielles qui ne sont ni corréziennes, ni fadasses, ni si pauvrement présentées qu’elles le sont sur le présent ouvrage dont je me propose aujourd’hui de vous faire la critique.

LA FORME

De dimension moyenne (24 * 20), ce livre à la couverture renforcée et à la tranche toilée veut donner toute l’apparence d’un dico, même si cela n’est pas spécifié sur la couverture. (D’façon, le mot « Larousse » est tombé dans le langage commun pour désigner un dictionnaire. Et depuis le temps que ça dure – 1852 – on ne s’étonnera pas de cette prééminence.)
304 pages de papier de belle qualité (imprimées en Espagne : quand donc Larousse refera-t-il du made in France ?), relativement épais (2,5 cm), massif, solide, fait pour durer comme tout dictionnaire qui se respecte. Ceux qui connaissent déjà le Petit Larousse des plantes médicinales (2009) auront, grosso modo, une idée de la bête. En cela, on est très loin de la bible de Festy, à la couverture souple et fragile, aux pages brochées constituées d’un papier si fin qu’on dirait du papier à cigarette. Les deux bouquins affichent un prix quasi identique mais, à deux euros près, je note une très nette préférence pour celui de Folliard. De plus, chez Festy, aucune illustration, c’est d’un triste, alors qu’on ne peut en dire autant du dernier né de chez Larousse, riche d’une nombreuse iconographie. (Quoi que certains clichés sont d’une classique banalité : pas mal d’images se trouvent dans d’autres bouquins d’aromathérapie. On prend les mêmes et on recommence ?)

L’HOMME

Folliard, contrairement à Festy, n’est pas homme à s’éparpiller dans une multitude d’ouvrages qui se recoupent les uns les autres, parfois de manière fort grossière. On lui doit un ABC de l’herboristerie familiale chez Grancher entre autres. Laconique à son sujet, la quatrième de couverture nous explique en deux lignes qui il est : « Thierry Folliard est naturopathe éducateur de santé. Ancien ingénieur, diplômé d’aromathérapie, il exerce aujourd’hui dans une herboristerie parisienne ».

LE FOND

On distingue nettement trois grandes parties.

  • Généralités : origines, modes d’extraction, familles moléculaires, propriétés thérapeutiques, etc.

Petit larousse des HE p. 29 (extrait)

  • Les huiles essentielles : une cinquantaine en double-page, plus du double mais moins détaillées à la suite. On retrouve les grandes huiles essentielles classiques et archiconnues (essence de citron, huile essentielle de menthe poivrée, d’eucalyptus globuleux, etc.) qui côtoient des huiles essentielles moins courantes (saro, lentisque pistachier, katrafay…). A noter, une assez belle représentation des huiles essentielles malgaches (baie rose, famonty, gingembre papillon, iary, issa, hélichryse faradifani…) et du continent océanique (kunzéa, fragonia, manuka…).

Petit larousse des HE p. 132-133
Petit larousse des HE p. 188-189

  • Les recettes de A à Z : 167 affections répertoriées. Chacune d’elles est introduite pas un petit texte descriptif. Que nous propose-t-on ? Certaines affections n’appellent qu’une seule recette. Selon les cas, elle est plus ou moins élaborée, plus ou moins onéreuse. En revanche, pour d’autres troubles, l’auteur se fait plus prolixe. Prudent, Thierry Folliard, en tant que naturopathe, sait qu’il peut indiquer des recettes à faire soi-même : il invite donc le lecteur à les préparer lui-même à la condition expresse qu’elles se destinent uniquement à un usage externe. Il n’en va pas de même pour un usage interne, pour lequel l’auteur exprime explicitement au lecteur qu’il doit faire préparer en officine les différentes compositions.

Petit larousse des HE p. 232-233
Petit larousse des HE p. 247 (extrait)

Bon. Là on bute face à un problème logique : les recettes de l’auteur, bien qu’intéressantes, ne peuvent en aucun cas être préparées en officine sans l’aval d’un médecin aromathérapeute ayant rédigé une ordonnance. Or ce livre n’est pas une ordonnance. On peut donc imaginer dans quelle situation drastique pourra être placé une personne désireuse de faire préparer les remèdes indiqués, chose rendue d’autant plus difficile, sinon impossible, depuis la loi d’avril 2008. En effet, un pharmacien n’est plus autorisé à effectuer des compositions magistrales à la demande d’un patient. De plus, la faiblesse du nombre de pharmacies que compte l’hexagone à même de répondre à de telles demandes ne laisse que peu de choix. Le docteur Valnet se plaignait déjà du peu de pharmacies sérieuses capables d’élaborer des compositions magistrales à base d’huiles essentielles. On se rend compte que cela n’a guère évolué depuis… Pour réussir ce tour de force, il faut avoir sous la main un médecin formé à l’aromathérapie ainsi qu’une pharmacie pouvant répondre à ses ordonnances. Force est de constater que cela n’est pas donné à tous le monde et que la réunion de ces deux conditions ne concerne qu’une fraction de la population française, à grande majorité urbaine (Ce n’est pas tout à fait un hasard si Valnet exerçait à Paris et non au fin fond de la Creuse…) Ainsi, un grand nombre de ces recettes reste inutilisable en l’état. Cela donne l’impression (malheureuse) de dissuader plus que d’inciter. Un livre qui ne colle pas vraiment à la réalité du terrain (accessibilité aux prescripteurs et aux préparateurs, coût exorbitant de certaines compositions à base d’huiles essentielles non inscrites au Codex : non seulement c’est cher, mais vous ne serez même pas remboursé par la Sécurité Sociale. La santé est-elle à ce prix ?) A coup sûr, ce livre finira comme ultime référence en la matière sur l’étagère d’un « bobo » qui ne manque pas de moyens. Le gros des troupes, passez votre chemin.

Bref. Dans l’ensemble, du bon, du moins bon, quelques coquilles, inexactitudes et autres bourdes. Quelques exemples : l’image de droite, page 26, ne représente pas une hysope officinale comme indiqué dans la légende mais une espèce de sauge ; plus loin, page 30, l’image du centre n’est pas une berce du Caucase mais une angélique ; page 41, une confusion est faite entre macérât huileux et huile végétale, de même qu’à la page 43 ; page 42, le jojoba n’est pas une huile végétale mais une cire végétale ; l’auteur ne distingue pas les notions d’essence et d’huile essentielle, etc.

© Books of Dante – 2014

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Les huiles essentielles à sesquiterpènes

sesquiterpènes

Aujourd’hui, nous allons aborder une classe de molécules aromatiques que j’apprécie plus particulièrement : les sesquiterpènes. Rares mais nombreuses, ces molécules se trouvent dans certaines plantes un peu partout dans le monde. Au cœur même d’une plante, les sesquiterpènes jouent le rôle d’agent de défense. Cela n’est pas tout à fait un hasard si les huiles essentielles qui en contiennent présentent peu ou prou des propriétés anti-infectieuses (bien que ce ne soit pas là leur domaine de prédilection).

Si cette famille renferment de nombreuses molécules différentes les unes des autres, on peut dire que, globalement, les huiles essentielles à forte teneur en sesquiterpènes sont dotées des propriétés thérapeutiques suivantes :

  • Négativantes ou positivantes
  • Anti-inflammatoires
  • Calmantes
  • Hypotensives
  • Décongestionnantes veineuses
  • Décongestionnantes lymphatiques
  • Anti-allergiques

Bien sûr, il s’agit là d’un tronc commun de propriétés thérapeutiques, d’autres huiles essentielles à sesquiterpènes présentant des propriétés plus spécifiques que n’ont pas les autres. Par exemple, le chamazulène (molécule présente dans les huiles essentielles de camomille allemande et d’achillée millefeuille et qui leurs donne une jolie couleur indigo) est une molécule antiphlogistique, antiprurigineuse et antihistaminique. Mais on ne peut en dire autant de l’huile essentielle de vétiver de laquelle le chamazulène est absent. En revanche, ce dernier possède bien d’autres capacités que n’ont ni la camomille allemande ni l’achillée millefeuille. Par ailleurs, deux sesquiterpènes différents peuvent posséder les mêmes propriétés thérapeutiques.

Rares, nous l’avons souligné, car présentes dans assez peu de végétaux et dans de moindres proportions (par rapport aux monoterpènes par exemple), les sesquiterpènes sont, de plus, difficiles à extraire des plantes qui les contiennent. Ce sont des molécules dites « lourdes » car elles ne font pas partie de celles qui s’échappent en début de distillation, bien au contraire, elles n’apparaissent qu’en milieu, voire en fin de distillation. Ce qui s’explique par le fait que les parties végétales employées pour les extraire sont, très souvent, des racines (curcuma, gingembre, nard), des résines (myrrhe), enfin des bois ou des écorces (santal, katrafay). Du fait de la lourdeur des molécules qui composent ces huiles essentielles, un certain nombre d’entre elles sont employées par l’industrie de la parfumerie comme note de fond.

Un autre point commun aux huiles essentielles à sesquiterpènes réside dans le fait qu’elles jouissent d’une excellente tolérance cutanée. On pourra, dans la plupart des cas, les appliquer pures sur la peau qui demeure l’interface privilégiée de ces huiles essentielles. Cependant, il est bon de noter qu’un usage massif de telles huiles peut provoquer des allergies qu’à petites doses elles sont sensées combattre.

Enfin, d’un point de vue spirituel, « les huiles essentielles à sesquiterpènes étaient fréquemment employées dans l’Antiquité à des fins spirituelles. Elles favorisent en effet le développement d’une vision holistique et aident à percevoir et comprendre les mondes subtils et invisibles. Elles relient les énergies telluriques et cosmiques, dissolvent les blocages et la rigidité, apaisent, détendent et équilibrent le système nerveux. Elles sont d’un bon soutien pour ceux qui méditent » (Lydia Bosson, L’aromathérapie énergétique, p. 36). Qu’on ne s’étonne donc pas de trouver dans cette famille des huiles essentielles telles que le santal, la myrrhe, ou encore le nard de l’Himalaya…

Pour finir, listons brièvement les principales huiles essentielles de cette famille : achillée millefeuille, camomille allemande, cèdre de l’Atlas, curcuma, genévrier commun, gingembre officinal, hélichryse d’Italie, katrafay, myrrhe, nard de l’Himalaya, patchouli, santal blanc, vétiver, ylang-ylang.

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Soigner une sinusite à l’aide des plantes

Il est bien possible que certains d’entre vous aient attrapé un vilain rhume, ce qu’en langage médical on appelle une rhinite et que l’on retrouve parfois associée à la pharyngite à travers la célèbre rhino-pharyngite. Parfois ça se complique et peut s’ajouter à l’ensemble une sinusite. C’est une affection qui peut paraître banale comme ça, mais… « lorsqu’un virus, un champignon, une bactérie ou une allergie affecte les muqueuses du nez, celles-ci réagissent en s’enflammant et en enflant, provoquant l’obstruction des sinus. Dès lors, le mucus n’est plus drainé normalement, et les virus ou bactéries peuvent se développer rapidement. Les sinusites commencent donc, dans la plupart des cas, par une rhino-pharyngite virale qui entraîne une altération des capacités épuratoires de l’appareil cilié naso-sinusien et peuvent évoluer vers une authentique sinusite bactérienne » (Source : Wikipedia).

Sinus

Hein, vous voyez c’est pas chouette quand même. Sans compter qu’elle s’accompagne d’une baisse du tonus, ce qui a pour conséquence une dégringolade de l’esprit créatif, un encombrement permanent entravant nos gestes (parce que, dégainer le mouchoir toutes les trois minutes, ça devient lourd, à la longue). Bref, avant de vous ruer chez l’ORL, il existe une petite recette très simple à réaliser. Il vous faudra :

  • 1 litre d’eau
  • 1 oignon émincé
  • 2 cuillères à soupe de vinaigre de cidre (ou de pommes, comme disent nos amis suisses)
  • 1 cuillère à soupe de gros sel
  • Du romarin, si possible frais. Si vous n’en avez pas, opter pour du romarin sec ou bien carrément son huile essentielle. Par ailleurs, la sauge officinale, le thym et le laurier peuvent se substituer au romarin

Placez l’eau ainsi que tous les ingrédients dans une casserole et portez le tout à ébullition. Dès que les premiers bouillons apparaissent, coupez le feu et couvrez : votre fumigation humide est prête. Vous imaginez la suite, armez vous d’une serviette, placez vos fosses nasales au-dessus de la casserole bouillante et respirez-en les vapeurs pendant au moins cinq bonnes minutes. Veillez à ne pas vous tenir trop prêt, ça chauffe dur là-dessous.
Vous allez ressentir un mieux-être immédiat. Mouchez-vous. La rhinorrhée, c’est-à-dire l’écoulement nasal, qui était jusqu’alors de couleur jaune plus ou moins soutenue devient plus incolore et moins épaisse. Avec le temps, vous vous rendrez compte que, bien que la nécessité de faire appel au mouchoir soit toujours présente, vous vous en servirez moins fréquemment qu’auparavant.

A la suite de cette fumigation, vos pores sont bien dilatés, aussi profitez-en pour procéder à l’application transcutanée locale (cf. photo ci-dessus) de la petite synergie suivante :

  • Une huile végétale fluide (noisette, noyau d’abricot, rose musquée, macadamia, etc.).
  • Une huile essentielle à oxydes telle que : ravintsara, myrte vert, romarin à 1-8 cinéole, eucalyptus globuleux, eucalyptus radié, laurier noble (au choix).

Elle aura pour conséquence de renforcer les effets de la fumigation en portant au plus près des sinus des huiles essentielles bien connues pour leurs nombreuses propriétés portant sur la sphère ORL.

Ci-après, une liste (non exhaustive) d’autres huiles essentielles utilisables en pareil cas : arbre à thé, bois de rose, camomille romaine, hélichryse d’Italie, hysope couchée, lavande aspic, marjolaine à coquilles, menthe poivrée, niaouli, palmarosa. Voilà. Avec ça, il y a de quoi faire.

Portez-vous bien ;-)

P. S. : réitérez plusieurs fois l’expérience, cela n’en sera que plus efficace.

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Comment utiliser les huiles essentielles par voie cutanée ?

Nous avons vu dans un précédent article quelles étaient les différentes manières d’ingérer les huiles essentielles. Aujourd’hui, nous nous appliquerons à recenser les protocoles permettant de tirer au mieux profit d’une interface dont la superficie avoisine 2 m² : la peau.

Bien que de façon globale les applications cutanées présentent moins de « danger » que l’ingestion, il n’est nullement question d’y aller à la hussarde, puisque toute application cutanée doit procéder d’une réflexion à travers laquelle on ne peut faire l’économie d’un certain nombre de critères : dilution (ou pas), fréquence et durée des applications, type de peau (prendre en compte le potentiel allergisant de certaines molécules aromatiques), âge, constitution de la personne…

Pures ?

Dans certains cas il est envisageable d’employer les huiles essentielles pures :

  • Les gestes d’urgence : un doigt coincé dans une porte ? Menthe poivrée ! Une piqûre d’abeille ? Lavande aspic ! Ce sont des gestes occasionnels qui ne sauraient être systématiques en dehors de toute situation d’urgence.

  • Les huiles essentielles jouissant d’une excellente tolérance cutanée (HE à sesquiterpènes telles que nard, patchouli, santal blanc, etc. ; ravensare aromatique et quelques autres).

  • L’embaumement vivant : réservé aux spécialistes, il consiste en une application d’une grande quantité d’huile essentielle (10 à 20 ml) sur la quasi totalité du corps.

Notons que la tolérance cutanée est variable d’une personne à l’autre, d’une huile essentielle à l’autre. Par ailleurs, il est important de conserver à l’esprit que l’utilisation d’une huile essentielle à l’état pur doit être soumise à condition, d’où la réflexion préalable afin d’éviter tout désagrément.

massage

Diluées ?

Si oui, plusieurs substrats sont possibles. Et le choix de tel ou tel ne doit pas être abandonné au hasard.

  • Les huiles végétales : on distingue les huiles végétales dites épaisses (olive, amande douce, avocat) des huiles végétales fluides (noisette, macadamia, rose musquée). Les premières sont particulièrement adaptées pour travailler en surface tandis que les secondes traversent plus facilement la barrière cutanée. On n’emploiera donc pas indifféremment les unes et les autres. Par exemple, le type d’affection permet déjà de faire un choix pertinent. Si l’on souhaite procéder à des applications en surface (eczéma, coup de soleil, etc.), on optera pour une huile végétale épaisse. En revanche, pour des affections plus profondes (douleurs musculaires et/ou articulaires, sciatique…), on choisira une huile végétale fluide qui portera d’autant mieux les huiles essentielles vers le siège de l’affection. Bien entendu, ces huiles, qu’elles soient fluides ou épaisses, ne sont pas que de simples substances inertes permettant la seule dilution des huiles essentielles. Chacune d’elles peut être employée en raison de ses propres qualités thérapeutiques. Par exemple, en cas de coup de soleil, on peut choisir une huile végétale anti-inflammatoire (macérât de millepertuis) additionnée d’une huile essentielle visant le même but (lavande aspic).

Rappel : une synergie n’est pas seulement un mélange d’huiles essentielles. Une huile végétale et une huile essentielle constituent, à elles deux, une synergie. Etymologiquement, le mot synergie veut dire « je travaille avec ». Dans le cas exposé ci-dessus, le millepertuis travaille donc main dans la main avec la lavande aspic.

  • Si les huiles végétales sont souvent employées avec les huiles essentielles, il existe d’autres matières à même de se mêler à elles : les argiles. Qu’elles soient vertes, blanches ou roses, tout comme les huiles végétales, elles ont chacune des propriétés spécifiques et peuvent être utilisées de diverses manières : masque, cataplasme, emplâtre.
  • L’alcool offre la possibilité à toute huile essentielle de s’y diluer. Grâce aux synergies élaborées à base d’alcool, on peut employer le produit obtenu par friction. De même, des applications à l’aide de compresses stériles sont également possibles.
  • Enfin, d’autres substances telles que le miel et le jaune d’œuf peuvent tout à fait servir de base de dilution aux huiles essentielles.

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Découvrez le potentiel acido-réducteur des huiles essentielles !

Chose promise, chose due ! :)

Après avoir reçu un lot de bandelettes permettant de mesurer le pH, je me suis livré à toute une série d’expérimentations : j’ai mesuré le pH d’une cinquantaine d’huiles essentielles et essences aromatiques relativement courantes et disponibles. Les résultats sont sans appel : toutes sont acides. C’est-à-dire qu’elles présentent un pH compris entre 0 et 7.

Les données chiffrées et l’histogramme présentent clairement ces résultats.

Groupe 1 – pH 3,5 : géranium « Égypte ».

Groupe 2 – pH 3,7 : camomille romaine, cannelle de Ceylan « écorce », hysope couchée.

Groupe 3 – pH 4,5 : sapin baumier, thym vulgaire à linalol.

Groupe 4 – pH 4,6 : clou de girofle, lavande aspic.

Groupe 5 – pH 4,7 : basilic tropical, cardamome, citron, épinette bleue, hélichryse d’Italie, orange douce, petit grain bigarade, ravintsara, romarin officinal à cinéole, sauge sclarée.

Groupe 6 – pH 4,8 : bois de rose, cèdre de l’Atlas, eucalyptus globuleux, litsée, niaouli, palmarosa, romarin officinal à verbénone, thym à feuilles de sarriette.

Groupe 7 – pH 4,9 : citronnelle, curcuma, gingembre officinal, épinette noire, eucalyptus citronné.

Groupe 8 – pH 5 : arbre à thé, cyprès toujours vert, fenouil doux, gaulthérie couchée, laurier noble, marjolaine à coquilles, muscade, patchouli, ravensare, romarin officinal à camphre, sarriette des montagnes, thym vulgaire à thymol.

Groupe 9 – pH 5,3 : menthe poivrée, pin sylvestre, ylang-ylang.

Histogramme

Les 4 forces et la zone d'action des HE

En quoi est-ce si important de savoir que les huiles essentielles ont un pH acide ? Parce qu’elles permettent d’acidifier un terrain biologique alcalin. D’autre part, étant donné que les huiles essentielles sont toutes plus ou moins anti-oxydantes, elles luttent contre l’oxydation des cellules (et contre les fameux radicaux libres par la même occasion). Grâce à ces deux propriétés majeures, les huiles essentielles corrigent un terrain alcalin-oxydé qu’on rencontre bien trop souvent dans notre monde occidental et qui est à l’origine de nombreuses pathologies dégénératives.

Par ailleurs, sachez que d’autres produits dont la simplicité nous les fait trop souvent négliger possèdent ces deux propriétés à l’identique : le vinaigre de cidre, le jus de citron, etc.

© Books of Dante – 2013

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Aromathérapie : propriétés négativantes et positivantes des huiles essentielles

Comme indiqué dans l’article Aromathérapie & Bioélectronique, les huiles essentielles et essences aromatiques présentent deux propriétés particulières. Une huile essentielle négativante apporte des électrons là où une positivante en capture.

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Dans ce petit post synthétique, nous retrouverons les familles moléculaires positivantes et négativantes majeures ainsi que les principales huiles essentielles parmi les plus connues appartenant à l’un ou l’autre groupe.

PROPRIÉTÉ NÉGATIVANTE

Familles moléculaires : aldéhydes monoterpéniques, cétones, esters, sesquiterpènes, coumarines.

Huiles essentielles : citronnelle des Indes, khella, eucalyptus citronné, hélichryse d’Italie, hysope officinale, laurier noble, lavande vraie, lavandin super, verveine citronnée, thuya occidental, achillée de Ligurie…

PROPRIÉTÉ POSITIVANTE

Familles moléculaires : phénols, alcools monoterpéniques, alcools sesquiterpéniques, aldéhydes aromatiques, oxydes, éthers, monoterpènes, acides, lactones.

Huiles essentielles : sapin baumier, bois de rose, estragon, cannelle de Chine, cannelle de Ceylan « écorce », cannelle de Ceylan « feuilles », néroli, coriandre, cyprès toujours vert, palmarosa, eucalyptus globuleux, eucalyptus radié, lavande aspic, livèche officinale, menthe poivrée, myrte commun à cinéole, basilic tropical, épinette noire, ravensare, sarriette des montagnes, thym vulgaire à géraniol, thym vulgaire à linalol…

Voilà qui complétera utilement le post connexe. Par la suite, un autre petit post viendra récapituler le pH d’une cinquantaine d’huiles essentielles et essences différentes.

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Les huiles essentielles énergétiques (Serge Hernicot)

les huiles essentielles energetiques

Les huiles essentielles énergétiques
Serge Hernicot
Éditions le Sureau
2007

Bon. Je me suis laissé tenter par ce petit livre (64 pages, 8,50 €) des éditions du Sureau qui n’en sont pas à leur coup d’essai en ce qui concerne le domaine de la santé et du bien-être bien que cela ne soit pas là leur centre d’intérêt majeur. C’est à eux, par exemple, que l’on doit le Manuel pratique de l’aromathérapie au quotidien de Patrice de Bonneval, le fondateur de l’école lyonnaise des plantes médicinales. Ce qui n’est pas peu.

L’EXTÉRIEUR

Vue le nombre de pages, il aurait été préférable de faire de ce livre un format A6 et non un 14 X 22 grêle à souhait. Cela l’aurait quelque peu épaissi et, de fait, rendu davantage cossu, avec du ventre, quoi !
Étant particulièrement attentif au design, je tiens à dire que la couverture aurait gagné à ne pas présenter une plante qui n’a que peu de rapport (que dis-je ? Aucun rapport !) avec le domaine de l’aromathérapie : un lantana. Imaginez un peu un croton venant illustrer un ouvrage de phytothérapie ! Quoi que… J’ai bien vu une feuille de ginkgo orner un des tirages du tome Aromathérapie de Valnet, c’est tout dire…

L’INTÉRIEUR

Avant d’acquérir ce livre, je ne connaissais pas du tout son auteur. Au gré de mes recherches, j’ai vu deux mots clés sur la couverture (huiles essentielles, énergétique) et je me suis arrêté face à cet ouvrage dont la quatrième de couverture est, ma foi, fort alléchante :

L’auteur, sinologue et acupuncteur, nous propose ici une approche des huiles essentielles en fonction des principes de l’énergétique chinoise.
Les taoïstes chinois avaient une manière d’appréhender les plantes basée sur une écoute subtile de leur corps et de leurs sensations.
Avant que les méthodes scientifiques d’investigation des plantes existent, cette écoute subtile était une des seules possibilités de recherche.
Alliée à une logique, en fonction du yin et du yang et des cinq éléments, elle leur permettait de classer et d’utiliser toutes les informations données par les plantes.
L’auteur a procédé de la même manière pour étudier les huiles essentielles à partir de leurs éléments remarquables, à savoir leur saveur, leur nature et leur parfum.
Cette manière d’appréhender les huiles essentielles lui a permis de faire ressortir des propriétés singulières, ayant une action sur le psychisme, l’émotionnel.
Le parfum a un rôle important sur notre système énergétique, c’est d’ailleurs en grande partie pour cela que l’on brûle des plantes aromatiques dans les lieux de culte.

Je ne suis ni sinologue ni acupuncteur, pour tout dire j’ai peu à voir avec la médecine traditionnelle chinoise. Et cette carence s’est fait ressentir lors de la lecture de l’ouvrage. Je sais ce que sont les lois d’inhibition et d’engendrement, je connais l’identité des cinq éléments, je comprends le rôle des méridiens, etc. Ceci étant dit, il aurait été profitable que cet ouvrage allonge quelque peu la sauce pour qui n’y connaît rien en énergétique chinoise. Il est d’ailleurs dommage que cette édition (une réimpression, en fait) n’apporte pas un plus par rapport à celle, plus ancienne, de 1998. Cela aurait été l’occasion de corriger les coquilles, également.

Enfin, pas de conclusion. Le texte s’arrête abruptement après une liste finale d’une trentaine d’huiles essentielles et essences. Si le sujet est intéressant, il y a, derrière tout cela, un fort relent d’inachevé.

© Books of Dante – 2013

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La magie des plantes : alchimie et aromathérapie

Considérons une plante x ou y. En tant qu’organisme vivant, elle est dotée d’une aura, comme vous et moi (enfin, j’espère pour vous ^^). Autrement dit, elle est habitée d’une énergie. C’est une partie de cette énergie que la plante vous prodigue lorsque vous utilisez ses feuilles, ses racines, ses graines, etc. à l’occasion d’une infusion, d’une décoction ou à travers n’importe quelle autre forme galénique qui soit. Mais qu’en est-il des huiles essentielles ? Pour tenter de comprendre ce qu’il se passe, revenons quelque peu en arrière.

Avant tout, la matière végétale de base devra être exempte de toute forme de pollution ainsi que de tout autre additif de nature chimique et pernicieuse versé par la main de l’Homme. Ce n’est que dans ces conditions (entre autres) qu’elle pourra être distillée dans un alambic.

Décortiquons.

Pour fonctionner, un alambic a besoin d’une source de chaleur (élément FEU). A l’intérieur de ce même alambic, on dispose une certaine quantité d’eau (élément EAU). Sous l’action combinée du feu et de l’eau, nous obtenons une vapeur d’eau (élément AIR) qui va entraîner les molécules volatiles aromatiques dans le serpentin. La matière métallique avec laquelle l’alambic est fabriquée renvoie, quant à elle, à l’élément TERRE. Nous avons là nos quatre éléments. Mais tout cela n’est que fragmentaire. En effet, les éléments ne se réduisant pas qu’à un seul quaternaire. Observons plutôt.

Maintenant, qu’en est-il de la Lumière ? (celle-là même que la plupart des ésotériqueux boutonneux ainsi que d’autres qui ne sont plus en âge d’être infestés de bubons acnéiques oublient, ou méconnaissent, ou ignorent, etc.). On la retrouve dans la plante même, grâce au fabuleux système qui s’appelle selon ce terme magique : photosynthèse (photos, en grec, signifiant lumière). Laquelle même photosynthèse permet à la plante de tirer ses bienfaits grâce à l’étoile que nous nommons Soleil. L’Obscurité, le pendant nécessaire de la Lumière, quant à elle, est symbolisée par l’intérieur de l’alambic, véritable athanor. Mais arrivé là, cela n’est pas fini. Il nous manque le septième et dernier élément, et pas des moindres : la Nature. Ceux qui savent compter auront constater que nous avons entre nos mains 7 éléments, chiffre magique. La Nature n’étant autre que la plante placée dans l’alambic.

Comme nous le savons, après des réglages techniques minutieux digne d’un horloger et un modus operandi qui varie d’une plante à l’autre, nous obtenons l’huile essentielle (ou huile éthérée comme disent nos cousins « germains » :) ) qui flotte sur un hydrolat aromatique. Cette distillation est donc une séparation entre le subtile et l’épais (étant, lui, représenté, par la masse végétale initiale que l’on retrouve à l’état de « gâteau » dans l’alambic en fin de distillation quand les petites fées s’en sont allées ailleurs).

La distillation permet donc l’extraction (étymologie : tirer au dehors) d’une substance extirpée d’une plante par la force et le bon vouloir des éléments (que l’on se penche sur la distillation de l’hélichryse d’Italie – Helichrysum italicum ssp. serotinum – ou de la rose de Damas – Rosa damascena, et l’on se rendra très rapidement compte qu’il s’agit d’une toute autre histoire).

Comme si l’on mettait à l’air libre, comme si l’on faisait exploser à la face du monde ce que la plante possède de plus précieux mais que nous, trop pressés, ne savons voir, ne sachant que passer auprès de la plante d’un pas trop rapide. Ce que cette distillation permet d’obtenir est ce que Paracelse nommait la quinte essence, c’est-à-dire la cinquième essence, pur produit des quatre éléments réunis. Nous pouvons aisément dépasser le concept paracelsien (une connaissance s’appuyant sur une autre connaissance pour ne pas grandir ne saurait être nommée connaissance). Nous parlerons désormais, non plus de quinte essence mais d’octople essence, autrement dit : la réunion des 7 éléments cités plus haut qui en donnent un autre, le huitième, symbole d’infinitude.

Quand sonne le glas, l’esprit d’une personne se détache de son corps physique. N’en est-il pas de même lors du procédé que l’on nomme distillation, épreuve de séparation d’une infime fraction éthérée/énergétique/spirituelle du corps même de la plante ? Le parallèle est, par trop, flagrant pour ne pas être repéré sinon souligné. De ce fait, un flacon d’huile essentielle, empli de l’âme/esprit d’une plante, quand bien même la plante utilisée pour la produire est morte, cette huile essentielle est, toujours et encore, capable de nous délivrer de multiples messages. Si elle le veut. Parce que, sachez qu’une huile essentielle ne vous donnera jamais plus que ce que vous êtes capable de donner pour elle.

Entrer en communication plus profonde avec l’esprit d’une plante (enfermé dans un flacon à l’image du génie dans sa lampe ^^) ne saurait se passer d’un certain savoir-faire qui demande de s’aligner avec elle selon un même diapason. Moui, je vois d’où je suis assis les dubitatifs sarcastiques qui, dans leur fors intérieur, se disent : « Il est fou, il parle aux plantes… » De là, je leurs rétorque qu’on apprend davantage des plantes, en bonne communion, qu’avec bien des êtres humains (qu’ils se rappellent ce que l’on nomme les réseaux trophiques. La plante est, et sera, toujours le premier maillon avant l’Homme).

Ainsi donc, lorsque j’observe l’aura que propage une huile essentielle, en vertu du même principe de séparation que j’ai indiqué plus haut, je suis en mesure de dire qu’en aucun cas une huile essentielle, disons de gingembre, ne possède la même couleur d’aura qu’une main de gingembre toute fraîche.

L’Aromathérapie ne saurait donc être reléguée au vague rang d’une seule et simple technique thérapeutique. C’est une poly-technique énergétique et, partant, magique, selon la simple équation qui veut que énergie => magie. Et notez bien que je n’ai pas placé un « = » entre ces deux termes, la magie procédant de l’énergie et non l’inverse comme cela est bien trop souvent dit malgré mon goût.

Pas magique, l’Aromathérapie ?

© Books of Dante – 2012.

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Aromathérapie : quelques définitions

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Qu’est-ce qu’une huile essentielle ?

Une huile essentielle est une substance volatile (qui s’évapore au contraire des huiles végétales) et odoriférante secrétée par une plante aromatique. Non pas seulement les plantes que l’on appelle « aromates » mais les plantes capables de dégager une odeur par au moins l’une de leurs parties. Une huile essentielle est donc la « signature » aromatique d’une plante.

Dans la nature, les plantes aromatiques présentent ce que l’on appelle des poches sécrétrices (ou glandes aromatiques) qui contiennent les essences aromatiques. Ces poches se situent sur les différentes parties des plantes, tantôt dans les feuilles, tantôt dans les pétales, etc. Parfois, on trouve sur une même plante plusieurs huiles essentielles (c’est le cas de l’oranger amer, par exemple). Ci-dessous, nous retrouvons ces différentes parties végétales et une plante pour exemple :

Les feuilles : mélisse officinale.

Les pétales : rose de Damas.

Les tiges et sommités fleuries : romarin officinal.

L’écorce : cannelle de Ceylan.

Le bois : santal blanc.

Le rhizome : gingembre officinal.

Une huile essentielle est une alchimie de multiples composants, des molécules biochimiques dont on distingue différentes familles (phénols*, cétones*, etc.). Ces familles moléculaires sont présentes d’une façon qui est particulière à chaque huile essentielle et leurs proportions peuvent varier en fonction de l’origine d’une plante (comme c’est le cas du romarin officinal dont l’huile essentielle varie en fonction de la provenance du romarin : France, Corse, Afrique du Nord, etc.) mais aussi en fonction de la période de l’année (l’huile essentielle de mélisse officinale ou de verveine odorante n’est pas la même avant et après floraison).

Chaque huile essentielle est unique, subtile mélange de composants dont le nombre est parfois très important. Par exemple, on trouve près de 70 constituants dans l’huile essentielle de romarin officinal, plus d’une centaine dans celle de ciste ladanifère, alors que l’huile essentielle de clou de girofle n’en contient guère plus d’une vingtaine.

Les huiles essentielles contiennent donc de la manière la plus concentrée qui soit les molécules aromatiques contenues dans les parties de la plante utilisées pour les extraire. Par exemple, l’huile essentielle de petit grain bigarade issue de la distillation des feuilles de l’oranger amer ne contient pas les mêmes molécules ni les mêmes propriétés que l’huile essentielle de néroli issue de la distillation des fleurs de ce même oranger.

L’extraction par distillation (cf. chapitre III) modifie par phénomènes thermiques la composition des huiles essentielles. Ainsi, l’huile essentielle de menthe poivrée extraite des feuilles de cette plante ne possède pas exactement les mêmes propriétés que cette même menthe poivrée quand celle-ci est utilisée dans le cadre d’un usage phytothérapeutique.

Qu’est-ce qu’une essence aromatique ?

Toute comme l’huile essentielle, une essence aromatique est une substance volatile et odoriférante extraite d’une plante aromatique. Une essence est donc également la « signature » aromatique d’une plante.

C’est le mode d’extraction (cf. chapitre III) qui détermine si l’on a affaire à une essence aromatique ou à une huile essentielle.

Une autre différence tient au fait qu’une huile essentielle étant issue d’une distillation à la vapeur d’eau est donc le résultat d’un traitement thermique d’une plante alors que l’essence aromatique ne subit aucun traitement thermique. Ainsi, l’essence contenue dans le péricarpe (le fameux zeste) d’un citron est de même nature que ce que contient un flacon d’essence de citron. Malheureusement, l’étiquetage de nombreux laboratoires entretient cette idée et fausse la définition stricte qui existe entre les huiles essentielles et les essences aromatiques. Ainsi donc, ne sont pas considérées comme huiles essentielles, les essences suivantes : citron, lime, orange douce, bergamote, pamplemousse, mandarine, etc.