La négativation électrique

littoral
C’est une méthode qui consiste à redonner aux cellules les charges négatives qu’elles ont perdues, comme cela peut être le cas dans certaines pathologies : maladies dégénératives, affections cardiovasculaires, arthroses, états cancéreux, etc.

Les ions négatifs, comme nombre d’autres choses (vitamine C, oméga 3…), sont indispensables à la vie. Nos corps sont formés d’électrons de charge négative groupés autour de noyaux de charge positive qui retiennent ces mêmes électrons, lesquels gravitent autour des noyaux et peuvent même y échapper.
Ainsi les chocs d’origine physique et psychologique ont pour effet une charge positive. Cependant, le système nerveux a pour but d’adapter l’organisme à ces chocs, tant qu’un certain seuil n’est pas dépassé. Lors d’un choc, il se produit un phénomène d’oxydation, c’est-à-dire que la charge positive d’un ion s’abaisse alors que sa charge positive augmente. De ces surcharges naissent des déséquilibres qui se répercutent sur l’ensemble des rythmes biologiques : cadence du pouls, fréquence respiratoire, rythmes menstruels, etc.
Un être humain en bonne santé est électrisé négativement. Que survienne un choc ainsi qu’une pathologie associée, et cet être humain perdra des ions et sera donc électrisé positivement. Afin de regagner des ions, il est donc bon de s’ioniser. Comment ? Il existe des moyens simples. Avant tout, quelques chiffres.

Pour 3 000 à 4 000 ions au cm3 en montagne, on en trouve :

  • 1 000 à 2 000 au cm3 à la campagne,
  • 150 à 450 au cm3 en ville,
  • 50 à 60 au cm3 dans un local fermé.

Nous constatons qu’une pièce close en milieu urbain est peu propice à une ionisation. En revanche, l’atmosphère montagnarde est riche en ions aériens. Un grand bol d’air de montagne (et donc d’ions) permet à l’organisme de se charger négativement (les adeptes des randonnées en moyenne et haute montagne sauront de quoi je parle). Si la montagne n’est pas accessible, reste la campagne. Si possible y effectuer des balades pieds nus à même la terre ou l’herbe, quand il y a encore de la rosée, c’est un bon moyen de recharger les batteries. La lampe à sel est, elle aussi, un bon moyen d’ioniser l’atmosphère pour les citadins ne pouvant pas forcément se déplacer à la campagne. Enfin, les personnes vivant en bordure maritime auront tout intérêt de se promener le long des côtes. En effet, l’air marin est lui aussi riche en ions négatifs.

Non seulement, mettre le nez en dehors de chez soi est un bon moyen de prendre l’air et les ions qu’il contient, mais cela permet également d’échapper aux germes qui y pullulent. Les quelques données chiffrées suivantes devraient permettre de s’en aviser. Quand on compte 5 germes bactériens au m3 dans la forêt de Fontainebleau, on en trouve :

  • 20 000 au m3 dans un appartement parisien,
  • 9 millions au m3 dans un grand magasin,
  • Une quantité encore bien supérieure dans un grand hôpital…

Pendant que vous ferez un tour à la campagne toute proche, profitez-en pour diffuser (en toute sécurité s’entend) quelques huiles essentielles qui assainiront votre intérieur, chose appréciable à votre retour. On optera pour des huiles essentielles telles qu’eucalyptus (globuleux, radié), pin sylvestre, sapin baumier, épinette, lavande fine, ravintsara, citron, etc. Pour compléter l’action du diffuseur, on pourra nébuliser ces mêmes huiles essentielles à l’aide d’un vaporisateur sur les rideaux, les coussins, les tapis, les moquettes, etc. Ça sent bon et ça tue les germes. Pas belle la vie ? Et que ceux qui imaginent que rester claquemurer pour échapper à un vilain microbe se détrompent…

© Books of Dante – 2014

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Un peu d’aromathérapie bio-rythmique…

Flower Spirit

Préambule

Cela fait un moment que l’idée d’un tel article me trotte dans la tête mais je ne me serais jamais permis de coucher ces lignes avant aujourd’hui, tant que « tout cela » n’aura pas été clairement cristallisé dans mon esprit.
Il y a un peu plus d’un an, j’ai écrit un article intitulé Aromathérapie et Alchimie. A l’époque, sans que je le sache, il contenait déjà l’embryon de l’idée que je souhaite vous exposer aujourd’hui. Entre-temps, certaines personnes m’ont posé la question de savoir pour quelle raison ne trouvait-on pas une partie « recettes » dans mon premier livre (Huiles essentielles de santé et de bonheur). Cela a été décidé ainsi.
Si aujourd’hui cet article voit le jour, c’est que je pense savoir pourquoi on ne trouve aucune recette dans ce livre (alors qu’il y a deux ans, cela m’apparaissait beaucoup plus confusément). C’est un fait qui n’avait pas pour objectif de me démarquer d’autres auteurs qui proposent des recettes dans leurs ouvrages et qui, de toute façon, vendent plus que moi (serait-ce là la recette du succès ? Lol !). Tel n’est pas le propos. Ce dernier tient, à lui seul, dans l’intitulé du titre de cet article que je me propose maintenant de déployer devant vous après cette nécessaire introduction, tout en précisant que je n’appartiens à aucune école d’aromathérapie. Dans ce domaine, je suis « free-lance » et iconoclaste, comme dans bien d’autres domaines du reste. Mais revenons-en à nos moutons.

D’un point de vue scientifique

L’aromathérapie scientifique française ne chôme pas sur ce point. C’est grâce à tout un tas d’hommes et de femmes de science que nous savons aujourd’hui que l’huile essentielle de menthe poivrée est antalgique et que celle d’arbre à thé possède un pouvoir anti-infectieux à très large spectre d’action. Tout cela est très bien, on se couche moins bête le soir venu en le sachant, puisque cela augmente notre compréhension du monde qui nous entoure. Grâce à la science, il nous est possible de savoir qu’une huile essentielle est une synergie de dizaines (voire de centaines) de molécules très différentes les unes des autres. Mais une huile essentielle n’est en aucun cas un produit standardisé. Prenez un arbre comme le Cinnamomum camphora. En Chine, on l’appelle camphrier, à Taïwan il prend le nom de bois de hô. C’est le même arbre, alors comment expliquer que l’huile essentielle du premier contient majoritairement du camphre là où celle du second est essentiellement composée de linalol ? (Il va sans dire que la même question s’applique également au romarin officinal et au thym vulgaire, pour ne citer qu’eux.)
La question du chémotype renseigne, en tout premier lieu, sur l’endroit où pousse la plante x ou y. Par exemple, on trouve du romarin officinal en France, en Italie, en Corse, au Maghreb et même sur l’île de Madagascar. Quand on observe la composition des huiles essentielles de tous ces romarins, on se rend compte qu’elle est tout à fait différente d’un endroit à l’autre. Dès lors, comment et pourquoi en systématiser les emplois puisqu’un romarin marocain ne renvoie pas aux mêmes attributions thérapeutiques qu’un romarin français ? Non seulement, on ne peut être systématique sur la question de la qualité de telle huile essentielle provenant d’ici ou là, mais il se trouve aussi qu’une plante localisée en un lieu bien précis peut, d’une année sur l’autre, produire en l’an N une huile fort éloignée dans sa composition de celle obtenue lors de l’année N – 1 !
Je l’ai dit, les huiles essentielles ne sont pas des produits standardisés, ce n’est pas à elles de s’adapter à nous mais le contraire, d’où les mésaventures rencontrées par bien des personnes, tout simplement parce qu’elles ignorent que la plante A ici n’a rien à voir avec la même plante A là-bas, que la plante B ici en 2014 sera différente de la plante B en 2015. Et oui, les huiles essentielles sont des fées parfois fort facétieuses.
La dimension spatio-temporelle est d’ores et déjà posée.

D’un point de vue personnel

Considérons l’individu comme un être unique (ce que souligne assez bien, je pense, l’étymologie du mot individu). Cet être est constitué de centaines de milliards de cellules que l’on retrouve chez son voisin, bien que leur organisation soit quelque peu différente. De la même façon que cet individu n’est pas moi, je ne suis pas lui. Bien que, de lui à moi, beaucoup de choses soient semblables, il y a ce petit truc qui nous distingue singulièrement. Il en va de même en ce qui concerne les huiles essentielles. Nous l’avons dit plus haut, monsieur romarin est capable de donner naissance à plusieurs filles qui portent les gènes de papa mais qui sont toutes dissemblables dans leur organisation biochimique. C’est la juste connaissance de ces différences qui permettra d’éviter les écueils futurs. Parce que là où l’une s’occupe de ton nez, l’autre préfère ton foie. Nous sommes tous uniques et différents à la fois, le romarin officinal ne déroge pas à cette règle. Et, dans l’inextricable fouillis qui sépare de plus en plus l’homme de la plante, il n’est pas étonnant de faire des erreurs quant au « mauvais » emploi d’une huile essentielle quelle qu’elle soit. Aussi, pleinement conscient de l’unicité d’un individu et de celle d’une plante, il est tout à fait pertinent de considérer qu’on n’appliquera pas n’importe quoi sur n’importe qui. Car alors, comment comprendre qu’une huile essentielle de romarin officinal à camphre est capable de déclencher des rougeurs sur la peau de quelqu’un alors que sur la mienne, la même huile essentielle ne provoque rien ? Ce qu’il faut retenir, c’est que cette personne présente une constitution différente de la mienne et que l’application d’un même produit provoque deux réponses antagonistes. Que pouvons-nous alors invoquer ? L’incompatibilité de l’essence d’une plante avec celle d’un être humain ? Ce n’est pas faux. C’est même très vrai.

D’un point de vue psycho-affectif et émotionnel

  • Toi, tu aimes l’odeur de la lavande ?
  • Oui.
  • Et toi ?
  • Non.

La même odeur permet d’obtenir deux réponses en tout point opposées.

  • Pourquoi tu l’aimes, toi ? Pourquoi tu ne l’aimes pas, toi ? Creusons.

Phébus, un jeune garçon, était assis à l’arrière d’une berline familiale. L’œil profond, le regard acéré, par cette belle journée d’été, il voyait défiler tout autour de lui la garrigue, des chênes presque pétrifiés, des herbes rares et rases mais, par dessus tout, des flaques d’un bleu violet irréel. Chemin faisant, toutes fenêtres ouvertes, une abeille passa par là et piqua Phébus. L’auto s’arrêta aussi sec. La piqûre était mordante. Tout arrêté auprès d’un champ de lavande, le père de Phébus fit descendre son fils de la voiture. Sa mère, qui s’y connaissait un peu, s’extirpa elle aussi du véhicule, alla ramasser une gerbe de tiges de lavande, contourna la voiture pour… C’est alors qu’un autre véhicule arriva, déboîta au dernier moment pour les éviter, avant de poursuivre rageusement sa route dans un nuage de poussière. Ce faisant, la maman de Phébus parvint tout près de lui, frotta vigoureusement la piqûre à l’aide de son bouquet de lavande, tandis que dans l’autre voiture filante se trouvait une jeune fille, Emma, ballottée entre son père et sa mère tout prêts de divorcer, forcée à traverser ces « déserts » (la vie familiale l’était déjà, désertique, à ce moment là) plein de bleu… lavande ! N’empêche que quelques kilomètres plus loin, la voiture de son paternel donna des signes de faiblesse. Et, à perte de vue, ces étendues bleutées à l’odeur entêtante.
Sur le bord de la route, Phébus, frictionné avec force et rigueur par sa maman, fut bientôt en mesure de reprendre ses esprits. Il regagna le siège passager à l’arrière, son père mit le contact et sa mère posa un regard aimant sur son fils.
Emma n’en pouvait plus. Tout semblait se liguer contre elle. Enfin, le croyait-elle. La tête de son père sous le capot fumant n’était pas de bon augure. Et, tout autour d’elle, ce bleu resplendissant, les stridulations des cigales à la rendre folle, ce soleil implacable, la faim, la fatigue, la soif… Alors que son père s’échinait à comprendre ce qui n’allait pas avec son moteur, Emma eut juste le temps de voir passer auprès d’eux un autre véhicule dont l’allure sembla ralentir à l’approche. Elle constata qu’à l’arrière de ce véhicule, qui filait paisiblement devant eux, se trouvait un garçon au doux sourire. Un sourire dont elle ne pût décrire exactement la teneur.
Le père de Phébus roulait, la brise fraîche caressait le visage de son fils. Une abeille vint se poser sur sa main et repartit. Sur la main d’Emma, aucune abeille vint se poser

Que devons-nous déduire de cette histoire ? Qu’à la faveur d’une rencontre, certes douloureuse avec la lavande par le biais de l’abeille, Phébus a conservé un souvenir heureux alors qu’Emma, globalement, a associé cet instant de sa vie à quelque chose de désagréable. Il a été, pour l’un comme pour l’autre, question de synesthésie. Laquelle s’est ancrée par le truchement d’une émotion particulière liée à une stimulation olfactive précise. De plus, ce qui dépasse le seul cadre stimulus/réponse, c’est que là où personne ne s’est préoccupé du mal-être d’Emma, le jeune Phébus fut, lui, entouré et choyé, ce qui a renforcé l’ancrage affectif.
Aujourd’hui, lorsqu’il arrive à Phébus de sentir l’odeur de la lavande, c’est le visage de sa mère qui retraverse sa mémoire, tandis que pour Emma, nulle douce quiétude mais bien plutôt un sentiment de suffocation et de chaleur, additionné du crissement des cigales. A travers cette histoire, la lavande n’y est, objectivement, pour rien. Seule la relation affective ainsi qu’un ensemble de circonstances ont concouru à en faire une odeur aimée pour Phébus et détestée pour Emma. C’est ce rapport affectif entretenu avec telle ou telle odeur que l’olfactothérapie cherche à mettre en évidence là où l’aromachologie étudie davantage l’impact des odeurs sur la psyché humaine, encore qu’il faille veiller, même à travers l’aromachologie, à ne rien systématiser car aucune odeur n’est intégralement bonne ou mauvaise. C’est le souvenir de notre rencontre avec chacune qui fait qu’une partie du cerveau (le cerveau limbique entre autres, siège des émotions et de l’olfaction) catégorise telle odeur en bonne ou mauvaise selon qu’elle aura été liée à une émotion négative ou positive.
Est-ce à dire qu’il est toujours question de synesthésie ? Je ne le pense pas et c’est ce que la partie suivante va tenter d’expliquer.

D’un point de vue… D’un point de vue quoi ?

En tant qu’êtres humains, nous sommes assujettis à des cycles. Nous pouvons distinguer des cycles internes (circulation sanguine, amplitude respiratoire, etc.) et des cycles externes qui ne dépendent pas de nous (l’alternance jour/nuit, le rythme des saisons, les révolutions planétaires…).
Ces cycles, qu’ils soient internes ou externes, sont plus ou moins bien rodés et ne sont en aucun cas dictées par des lois infaillibles. On l’observe bien assez avec la végétation fort précoce en ce début d’année 2014. Si, grosso modo, les printemps se succèdent et se ressemblent, il y a parfois des bugs dans la matrice qui sont susceptibles de perturber peu ou prou une organisation et donc un être vivant. Ajoutons à cela des influences d’ordre électro-magnétique, énergétique, élémental, etc. Nous sommes tous plus ou moins disposés (ou indisposés) en fonction des saisons, des moments de la journée, du passage de certaines planètes dans telle constellation du zodiaque, d’une météo trop sèche ou, au contraire, trop humide, etc. Et, pour couronner le tout, il en va du rapport affectif que nous entretenons avec telle saison, tel moment de la journée, telle planète, tel élément, telle manifestation météorologique… Tous ces « ingrédients » déterminent, en s’associant et en interagissant les uns avec les autres, un continuum qui, selon nos propres dispositions/indispositions, va faire en sorte de nous placer en bonne ou mauvaise posture, nous faisant passer les uns et les autres par des hauts et des bas, chacun selon son propre rythme du fait de notre unicité.
Ainsi, comment s’étonner que certaines personnes guérissent plus rapidement que d’autres alors que la même médication aura été employée pour une même affection, aussi bien chez les uns que chez les autres ? Est-ce à dire que le médicament (au sens large du terme) est fonctionnel chez certains et moins chez d’autres ? Rappelons-nous le rapport qu’entretiennent Phébus et Emma avec la lavande. Pensez-vous que les propriétés thérapeutiques de l’huile essentielle de lavande, fort nombreuses au demeurant, puissent avoir la moindre chance d’avoir une action positive chez Emma ?
Nous y voilà. Dans quelle mesure l’emploi d’huiles essentielles aux odeurs aimées peut être plus efficace que celui d’huiles essentielles aux odeurs non aimées, à propriétés thérapeutiques égales ? C’est la prise en compte de cette différence qui, je le pense, aura un impact net sur la rapidité avec laquelle le processus de guérison s’enclenchera, ce qui lui permettra de parvenir à son terme plus rapidement.
Bien entendu, le seul rapport affectif entretenu avec les arômes ne peut, à lui seul, tout expliquer, cela serait bien trop simple… Le rythme des journées et celui des saisons doit également être pris en compte (j’abandonne la question des mélothésies planétaires aux spécialistes auxquels je pose cette question : pourrait-on concevoir une aromathérapie astrologique ?)
Nous savons que des huiles essentielles sont négativantes (elles apportent des électrons) alors que d’autres sont positivantes (elles capturent les électrons). Comme la vie diurne équivaut à une phase d’usure et d’oxydation des cellules et la vie nocturne à la régénération de ces mêmes cellules. De fait, on utilisera les huiles essentielles positivantes le matin et au cours de la journée alors que les huiles essentielles négativantes trouveront le meilleur emploi en fin de journée ainsi qu’au moment du coucher. Et on évitera de faire l’inverse au risque d’être apathique durant la journée et surexcité le soir venu, ce qui ne serait guère favorable à un sommeil profond et réparateur.
Le rythme saisonnier, nous l’avons souligné, a également une implication sur le choix de telle ou telle huile essentielle. Par exemple, l’été est une saison propice à une oxydation plus importante des cellules. On pourra donc contrecarrer cela à l’aide d’huiles essentielles anti-oxydantes et rafraîchissantes. De même, on évitera les huiles essentielles de nature ignée (sarriette, thym, cannelle) par un chaud temps d’été alors qu’elles seront beaucoup plus adaptées par temps hivernal de par leur propriétés échauffantes.

Conclusion

C’est donc pour l’ensemble de ces raisons (il en existe d’autres) qu’il n’est pas utile mais surtout contre-productif de systématiser l’emploi d’une huile essentielle indépendamment de la notion de cycle. De même qu’il existerait des huiles essentielles du matin, il existerait des huiles essentielles du soir. Ainsi que des huiles printanières, d’autres automnales… C’est pourquoi on ne peut faire l’usage d’une huile essentielle particulière sans prendre en compte la période de la journée et de l’année dans laquelle on se situe.
Cela explique, je pense, l’absence de recettes standardisées et immuables dans mon premier livre. Chaque protocole que j’élabore tente, avant tout, de prendre en considération l’ensemble de ces dimensions (ce qui n’a rien de simple, je dois bien l’avouer). En fonction des personnes, je n’indique pas nécessairement la même huile pour une affection identique. Voilà pourquoi je ne suis pas un adepte du « tout systématique ».
Ceci n’est qu’une ébauche d’aromathérapie bio-rythmique, il reste encore beaucoup à chercher et à comprendre dans ce domaine.

© Books of Dante – 2014

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L’huile essentielle de laurier noble

Laurier noble

Arbre sacré lié à l’histoire d’Apollon et de Daphné, le laurier a été depuis très longtemps reconnu comme un arbre d’immortalité, mais également comme un symbole de triomphe, de gloire et de victoire (1). En cela, on se remémorera la fameuse couronne de laurier dont on ornait le chef des généraux antiques ainsi que celui des poètes. De même, les médecins nouvellement promus recevaient une couronne de baies de laurier : bacca laurea, expression que l’on retrouve encore de nos jours dans le nom du diplôme de fin d’études secondaires, le baccalauréat. Symbole de paix à l’instar de l’olivier, il est réputé protéger de la foudre (à ce titre, il est utile d’indiquer que c’est un arbre sur lequel la foudre jamais ne s’abat…).

Si son aire d’origine concerne l’Asie mineure, le laurier s’est, par la suite, déployé à tout le bassin méditerranéen où il est encore actuellement cultivé (Croatie, Albanie, Maroc…) mais également dans d’autres points du globe : Amérique centrale, Amérique du sud, Inde, etc.

Arbre de petite taille, il peut lui arriver de grimper à près de 10 m de hauteur. Ses tiges ligneuses et robustes portent les fameuses feuilles en forme de fer de lance, coriaces et vernissées sur la face supérieure, à l’odeur aromatique caractéristique, lesquelles entrent dans la composition du fameux « bouquet garni » si cher aux cordons bleus.

A l’heure actuelle, il est plus que négligé d’un point de vue de ses usages thérapeutiques, il a été, à tort, relégué à la cuisine, comme simple condiment, en compagnie du persil qui a lui aussi subi la même disgrâce. Comme l’indiquait Paul-Victor Fournier dans son Dictionnaire des plantes médicinales et vénéneuses de France, le laurier « est descendu de l’officine à la cuisine », chose que beaucoup d’auteurs contemporains auront remarqué. Pourtant il est riche de propriétés et de vertus.


  1. De par son caractère semper virens, il possède, à l’instar du cyprès et de l’if, une symbolique d’immortalité. Et ce n’est pas pour rien que les Romains en firent un symbole de gloire. Sans doute afin de chercher à pérenniser la grandeur de Rome…

Huile essentielle

Extraite des feuilles par distillation à la vapeur d’eau, l’huile essentielle de laurier noble est un liquide mobile incolore ou jaune très pâle. Son parfum, aux notes épicées, est frais et puissant, en raison de la présence d’eucalyptol (ou 1-8 cinéole) à hauteur de 35 à 45 %.
Le rendement est très variable, compris entre 1 et 4 % mais il peut doubler en fonction de la saison à laquelle les feuilles sont récoltées.
Jusqu’à la fin du XIX ème siècle, on distillait les baies pour ne se préoccuper que des feuilles par la suite, quand bien même l’huile essentielle extraite des baies présentait des propriétés bien plus puissantes encore.

Propriétés thérapeutiques

-Anti-infectieuse (antibactérienne, antifongique, antivirale), antinévralgique, antalgique, anti-inflammatoire, décontractante musculaire, antispasmodique, mucolytique, expectorante, anticatarrhale, carminative, digestive, équilibrante du système nerveux sympathique et parasympathique, immunostimulante, tonique, anti-oxydante, insectifuge, tonifiante du cuir chevelu, stimulante capillaire

Usages thérapeutiques

-Troubles de la sphère respiratoire : bronchite, sinusite, rhinite, toux…
-Maladies virales : grippe, rougeole, varicelle, herpès labial, hépatite, entérocolite
-Maladies fongiques : mycoses cutanées, unguéales, gynécologiques et digestives
-Troubles de la sphère gastro-intestinale : inappétence, dyspepsie, colite, flatulence, putréfaction et fermentation gastro-intestinale
-Troubles circulatoires : jambes lourdes, mauvaise circulation sanguine
-Troubles de la sphère génito-urinaire : énurésie, incontinence, prostatite
-Troubles bucco-dentaires : gingivite, stomatite, aphte, odontalgie, parodontose
-Troubles cutanés : acné, psoriasis, escarres, ulcères variqueux, nécrose, gangrène
-Troubles articulaires et musculaires : arthrite, polyarthrite, rhumatisme, névrite, hématome, bleu, coup, choc, crampe musculaire, contracture musculaire, lumbago, entorse
-Action sur la sphère psycho-émotionnelle : anxiété, peur, dépression, déprime, asthénie, trouble de l’humeur
-Alopécie, cheveux ternes

Propriétés psycho-émotionnelles

-Donne confiance à ceux qui sous-estiment leurs capacités intellectuelles ou qui ont des difficultés à s’exprimer verbalement.
-Renforce la capacité de concentration et la mémoire.
-Manque de confiance en soi, peur de parler en public, trac, timidité, en cas d’examen oral et/ou écrit, de compétition sportive, d’entretien d’embauche ; développe le courage pour affronter une épreuve, aide à dépasser ses limites, apporte la force du vainqueur, amène la réussite.

Modes d’emploi

-Voie cutanée diluée (5 % pour le visage, 20 % pour le corps)
-Voie orale diluée
-Diffusion atmosphérique
-Inhalation sèche et humide

Précautions d’emploi, contre-indications et autres remarques

-L’huile essentielle de laurier noble n’est réservée qu’à l’adulte, et encore, à faibles doses et sur de courtes périodes, car elle peut induire une action narcotique. On en évitera l’emploi chez la femme enceinte et allaitante.
-Si elle est utilisée pure sur la peau, des irritations sont possibles, ainsi qu’une sensibilisation de type allergique.
-Des études japonaises cherchent à démontrer l’action de l’eucalyptol sur le cancer.

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Les huiles essentielles à cétones

Plantes à cétones

Déjà, alors que nous abordions les huiles essentielles à phénols, nous avions levé un sourcil. Aujourd’hui, à travers le sujet qui nous occupe, il est tout préférable de tiquer. En effet, parce que dans le monde de l’aromathérapie, les cétones se trouvent être les molécules les plus délicates à manier en raison du potentiel toxique qui les habite. Bien entendu, il ne s’agira pas de les condamner mais de rendre compte de cet aspect qui est relatif d’une huile essentielle à une autre.

Fort nombreuses, les cétones élisent domicile dans diverses familles botaniques (Astéracées, Lamiacées, Cistacées, Myrtacées…). Les huiles essentielles qu’on en extrait contiennent parfois d’importantes quantités de cétones, bien que cela n’indique pas forcément que de telles huiles essentielles seraient plus toxiques que d’autres qui en contiendraient moins. Cela s’explique par le fait que toutes les cétones ne sont pas exactement dotées de la même dangerosité. Par exemple, l’huile essentielle d’aneth, contenant 30 à 45 % de carvone, présente moins de risque qu’une huile essentielle de romarin officinal à camphre, dans laquelle on ne trouve seulement que 15 à 25 % de camphre. Il n’est pas uniquement question de quantité mais aussi de la nature de la cétone considérée (de même qu’il existe des cétones agressives dites monoterpéniques, on rencontre des cétones gentilles dites sesquiterpéniques). Si le carvone, dont nous venons de parler, est moins problématique, il demeure pourtant que certaines cétones comme le camphre (ou bornéone), la thujone, le pinocamphone, la pulégone, etc. sont des molécules qu’il convient de bien connaître avant toute utilisation car c’est la rigoureuse connaissance d’un produit qui permettra d’en tirer profit au mieux sans tomber dans certains pièges peu recommandables.

La toxicité des cétones est donc affaire de relativité. Elle tient à plusieurs facteurs : la nature de la cétone, sa concentration dans l’huile essentielle, les doses employées et leur périodicité, la voie d’administration, le seuil de tolérance du patient, la nature même du patient.
Par exemple, pour une même huile, on considère que la voie orale est plus risquée qu’une application cutanée. Par ailleurs, en ce qui concerne la voie orale, la toxicité est inégale d’une cétone à l’autre comme le suggèrent les données suivantes :

++++ : lavande stoechade, menthe pouliot, sauge officinale, hysope officinale
+++ : romarin officinal à camphre, menthe poivrée, menthe des champs, eucalyptus mentholé
++ : hélichryse d’Italie, romarin officinal à verbénone, carvi, lavande aspic
+ : aneth, menthe verte

Nous avons parlé des dangers liés à l’emploi de telles huiles essentielles. Précisons lesquels. Tout d’abord, certaines cétones sont neurotoxiques (camphre, thujone, pulégone…), sans compter que cet effet est cumulatif dans le temps. Le processus d’intoxication est le suivant : dysfonctionnement neuronique => excitation => stupéfaction => dépression => crise clonique => coma (éventuellement suivi d’un décès). Ensuite, certaines huiles essentielles à cétones sont abortives (sauge officinale, hysope officinale, thuya occidental…), elles traversent la barrière placentaire et peuvent grandement endommager le fœtus.
Aussi, les femmes enceintes et celles qui allaitent, les bébés, les enfants ainsi que les personnes neurologiquement fragiles se priveront de l’emploi d’huiles essentielles à cétones.
Cependant, il n’appartient pas au premier venu de se procurer aisément ces huiles essentielles puisque un certain nombre d’entre elles entre dans la liste des huiles essentielles placées sous monopole pharmaceutique (cf. JO n° 182 du 8 août 2007).

Venons-en maintenant aux propriétés thérapeutiques générales des huiles essentielles à cétones :

  • Négativantes
  • Action sur le système nerveux central : stimulantes à faibles doses
  • Action sur la vésicule biliaire : cholagogues et cholérétiques
  • Anti-infectieuses (moins puissantes que les phénols) : antibactériennes, antifongiques, mais surtout antivirales
  • Antiparasitaires
  • Mucolytiques (elles permettent de drainer le mucus excessif hors de l’organisme)
  • Lipolytiques (se dit d’une substance qui a la propriété de dissoudre les corps gras lors de la digestion, Wikipédia)
  • Désclérosantes et cicatrisantes

Comme toujours, il existe des spécificités. Par exemple, l’huile essentielle de romarin officinal à verbénone est un bon équilibrant endocrinien tandis que celle de sauge officinale est antisudorifique.

Liste (non exhaustive) des huiles essentielles à cétones : aneth (30 à 45 %), carvi (45 à 65 %), ciste ladanifère (5 à 10 %), coriandre (4 à 6 %), curcuma (65 %), eucalyptus mentholé (35 à 40 %), eucalyptus à cryptone (6 %), fenouil doux (3 à 5 %), géranium bourbon (6 à 9 %), hélichryse d’Italie (10 à 15 %), hysope officinale (50 %), lavande aspic (10 à 15 %), lavande stoechade (75 %), lavandin abrial (7 à 11 %), lavandin grosso (6 à 8 %), lavandin super (3 à 7 %), menthe des champs (30 %), menthe poivrée (32 %), menthe pouliot (75 à 80 %, parfois 90 %), menthe verte (45 à 70 %), romarin officinal à camphre (15 à 20 %), romarin officinal à cinéole (5 à 10 %), romarin officinal à verbénone (10 à 15 %), sauge officinale (60 à 70 %), thuya occidental (70 %).

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Les huiles essentielles et essences à coumarines

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Bien que présentes en très faibles proportions dans un grand nombre de plantes, les coumarines (850 à 1 000 connues) sont des molécules aromatiques très puissantes, la taille n’ayant ici aucun rapport avec leur efficacité comme nous allons pouvoir le constater par la suite. On les trouve dans différentes familles botaniques :

  • Rutacées : bergamote (0,2 à 0,4 %), citron (< 0,5 %), orange douce (< 0,5 %), pamplemousse (< 0,5 %), etc.
  • Lamiacées : mélisse officinale (< 0,5 %), lavande vraie (0,03 à 0,06 %), lavande aspic (0,02 %), lavandin super (0,04 %)…
  • Astéracées : camomille allemande, estragon…
  • Lauracées : cannelle de Ceylan « écorce »

Les deux domaines thérapeutiques de prédilection de ces huiles essentielles et essence sont le système nerveux et le système veineux.

  • Sédatives, hypnotiques, anxiolytiques, antispasmodiques, hypotensives , négativantes, inductrices du sommeil : insomnie, stress, dystonie neuro-végétative, asthénie, dépression, déprime…
  • Décongestionnantes veineuses, anticoagulantes, fluidifiantes du sang : stases veineuses telles que varices, couperose, hémorroïdes, hématomes…
  • Hépatostimulantes
  • Hypothérmisantes
  • Anticonvulsives (une molécule, l’herniarine, contenue dans l’huile essentielle de lavande vraie est à l’étude afin d’en vérifier les propriétés anti-épileptiques…)
  • Antiparasitaires et anti-infectieuses pour certaines d’entre elles
  • Vasodilatatrice, bronchodilatatrice, urétérodilatatrice (khella)

Sachant que la plupart de ces huiles essentielles et essences contiennent aussi des phénols et des monoterpènes, dont nous avons par ailleurs relevé le caractère irritant, on prendra soin de les mêler à une huile végétale avant tout usage cutané. De plus, étant photosensibilisantes, on veillera à ne pas s’exposer au soleil après toute application, de même que par voie interne (même s’il est vrai que c’est alors moins problématique, il est bon de rester prudent).
Pourquoi ? Parce que, comme j’ai déjà eu l’occasion de l’indiquer dans un autre article, les UV et les coumarines ne font pas bon ménage. Cela a pour inconvénient d’activer la mélanogénèse et d’aboutir à un processus carcinogénique. Bien entendu, il est bon de garder à l’esprit que les réactions cutanées sont variables selon la sensibilité de la peau, les doses utilisées, la durée d’exposition solaire, l’intensité des UV, etc. Pour éviter un éventuel problème de photosensibilisation, il est préférable d’appliquer ces huiles essentielles et essences en fin de journée. Étant, pour la plupart, négativantes, elles sont parfaites pour agir à ce moment là. Et, sans soleil, aucun risque !

Sinon, il est toujours possible de se tourner vers des produits comme l’huile essentielle de bergamote. A la base, il s’agit d’une essence qu’on extrait mécaniquement du zeste de la bergamote, puis qu’on distille dans un alambic : on obtient ainsi une huile essentielle sans coumarines. Avantage : pas de problème de photosensibilisation. Inconvénient : on se prive des puissantes propriétés des coumarines. De plus, de tels produits sont rares et plus chers que le produit classique. A vous de faire votre choix.

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Les huiles essentielles à phénols

phénols

Les phénols composent une famille moléculaire aux propriétés excessivement puissantes. Si nous avons dit des monoterpènes qu’ils sont positivants et plein de peps, les phénols sont, quant à eux, de la pure dynamite ! Il s’agira donc de les manier avec prudence. On les trouve plus particulièrement dans ces quelques familles botaniques :

  • Lamiacées (thym, origan, sarriette, serpolet…)
  • Lauracées (cannelle, laurier noble)
  • Myrtacées (clou de girofle)
  • Apiacées (ajowan)

Tout comme pour les monoterpènes et les sesquiterpènes, on observe des propriétés communes et d’autres plus spécifiques :

  • Anti-infectieuses à très large spectre d’action : antibactériennes, antivirales, antifongiques, antiparasitaires
  • Positivantes, toniques, stimulantes, immunostimulantes
  • Anti-oxydantes
  • Antalgique, antispasmodique, cautérisante pulpaire (clou de girofle)
  • Antalgique percutanée, anti-inflammatoire (sarriette des montagnes)
  • Antinauséeuse, carminative (ajowan)

Comme cela a déjà été évoqué à propos des monoterpènes, les phénols sont puissamment dermocaustiques. En application pure sur la peau et les muqueuses, des phénomènes tels qu’irritation, érythème, sensation de chaleur et/ou de brûlure peuvent se produire. Il sera bon d’observer les règles de dilution suivantes :

  • Muqueuses : 1 % max.
  • Peau : 5 % max.

A cette toxicité cutanée, peut s’ajouter une toxicité hépatique en cas de prise orale. Vu la puissance des huiles essentielles à phénols, il n’est pas recommandé de procéder à des traitements internes au long cours. On procédera à un traitement d’attaque sur 5/7 jours puis on optera pour d’autres huiles essentielles plus « légères ». La plupart des huiles essentielles à phénols sont hépatotoxiques à hautes doses et sur un laps de temps prolongé, sauf celles de cannelle de Ceylan « feuilles » et de clou de girofle qui présentent l’inconvénient d’être incompatibles avec les personnes sujettes à des pathologies cardio-vasculaires.
A propos de la diffusion atmosphérique de telles huiles essentielles, les quantités et la durée de diffusion devront être réduites au strict minimum. En effet, ces huiles essentielles en diffusion sont irritantes pour les muqueuses (oculaires, buccales…).

Les phénols les plus fréquents dans le monde aromatique se nomment thymol, carvacrol, eugénol et australol. Contrairement aux monoterpènes, les phénols sont très longs à apparaître lors de la distillation. Il faut compter pas moins de 90 mn avant de les voir pointer le bout du nez. Peut-on, dès lors, affirmer que ce sont des molécules lourdes ? Assurément, bien qu’elles soient très peu employées en parfumerie pour d’évidentes raisons liées à la dermocausticité ainsi qu’au potentiel allergisant qui caractérisent ces molécules. En revanche, on peut utiliser avec bonheur et succès ces huiles essentielles en cuisine : thym, sarriette, cannelle, clou de girofle, serpolet, etc. Cependant, on veillera bien à respecter scrupuleusement les doses. En effet, il serait dommage de gâcher un plat par l’arôme excessif d’un clou de girofle ou d’un thym qui viendrait masquer toutes les autres saveurs.

Pour finir, une petite liste des principales huiles essentielles à phénols : ajowan (46 %), cannelle de Ceylan « écorce » (8 %), cannelle de Ceylan « feuilles » (80 %), clou de girofle (80 %), laurier noble (10 %), origan compact (65 %), origan d’Espagne (70 %), origan vulgaire (70 %), sarriette des montagnes (60 %), serpolet (30 %), thym à feuilles de sarriette (15 %), thym vulgaire à thymol (50 %).

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Les huiles essentielles à monoterpènes

Les monoterpènes sont un ensemble de molécules aromatiques très courantes dans le monde de la chimie végétale. Nombreuses sont les plantes qui en contiennent. Certaines à hauteur de quelques %, d’autres en masse. Comme l’indique Wikipédia, « on peut trouver des monoterpènes dans plus de 2 000 plantes de 60 familles différentes ». Par exemple, le citronnier de la famille des Rutacées et le pin sylvestre de celle des Pinacées, bien que ne présentant aucune caractéristique botanique commune, produisent tous deux une huile essentielle contenant des monoterpènes. On peut même trouver la même molécule chez l’une et l’autre de ces huiles essentielles. C’est le cas du béta-pinène présent tant dans l’essence de citron (10-17 %) que dans l’huile essentielle de pin sylvestre (18-23 %).

Tous comme les sesquiterpènes, les monoterpènes présentent dans leur ensemble des propriétés thérapeutiques globales. Aussi reconnaît-on aux monoterpènes les vertus suivantes :

  • Positivants
  • Décongestionnants respiratoires
  • Lymphotoniques
  • Stimulants digestifs
  • Antiseptiques atmosphériques
  • Antiviraux
  • Expectorants

Ainsi que des propriétés spécifiques à certains monoterpènes (antalgique, cortison like, etc.). Si l’on compare les propriétés générales des sesquiterpènes et celles des monoterpènes, on constate qu’il y en a très peu qui sont identiques.

Contrairement aux sesquiterpènes, dont nous avons dit qu’elles sont des molécules lourdes, les monoterpènes sont des molécules légères dont la durée de rétention est la plus courte lors de la distillation. Par exemple, l’une d’elle, l’alpha-pinène, présente aussi bien dans l’huile essentielle de cyprès toujours vert que dans celle de laurier noble, apparaît toujours en premier après environ 15 minutes de distillation. De fait, en parfumerie, les huiles essentielles qui contiennent beaucoup de monoterpènes, comme les agrumes, sont employées comme note de tête, c’est-à-dire la fraction parfumée la plus volatile qui laissera ensuite la place à la note de cœur, enfin à la note de fond.

Autre caractéristique qui oppose les sesquiterpènes aux monoterpènes : l’application cutanée. Si les sesquiterpènes sont sans danger par cette voie-là, il n’en va pas de même des monoterpènes qui recensent des molécules potentiellement allergisantes et irritantes pour la peau si employées pures. Le limonène (cf. schéma ci-dessous), présent à hauteur de 80 % dans l’essence de citron, est l’une d’elles. Il est donc nécessaire de diluer ces huiles essentielles dans une huile végétale avant toute application afin d’en éviter la dermocausticité.

Molécule de limonène

Là où les huiles essentielles à sesquiterpènes invitent à la détente, à la relaxation, à l’introspection spirituelle, au contraire, les huiles essentielles à monoterpènes sont, pour beaucoup d’entre elles, pleines de peps et de fraîcheur, autant dire qu’elles pétillent. D’essence plus yang que yin, elles favorisent l’action plus que la réflexion, mais aussi l’audace, le courage d’oser et de faire, etc.

Liste des principales huiles essentielles à monoterpènes : bergamote (55 %), ciste ladanifère (47 %), citron (91 %), cyprès toujours vert (92 %), encens (78 %), épinette noire (47 %), genévrier commun (83 %), lédon du Groenland (35 %), mandarine rouge (98 %), myrte vert (58 %), orange douce (97 %), pamplemousse (94 %), pin sylvestre (92 %), poivre noir (57 %), romarin officinal à camphre (33 %), romarin officinal à verbénone (49 %).

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Le katrafay, huile essentielle malgache

Huile essentielle de katrafay (Cedrelopsis grevei)

Description :

Espèce végétale endémique à l’île de Madagascar, le katrafay, selon son exposition, est soit un arbuste de 2 m ou bien un arbre de 15.
Son tronc rugueux évoque assez celui du niaouli tandis que ses feuilles rappellent celles du ravintsara.
Les fleurs, jaunes et assez discrètes, donnent naissance à des capsules vertes qui noircissent avec le temps et dont on extrait une huile végétale.
Le katrafay est, avec le saro, l’un des nombreux arbres-médecine de la végétation malgache.

En écorçant le tronc du katrafay, on obtient de longues bandelettes que, parfois, on entortille tant et si bien qu’on en fait des pelotes comme nous le voyons ci-dessous :

Pelotes de Katrafay

Elles seront par la suite distillées à l’aide de la vapeur d’eau d’un alambic. L’huile essentielle obtenue est liquide et mobile, d’une couleur allant du jaune clair au jaune orangé. A première olfaction, ce sont des notes terreuses et légèrement âcres de gingembre et de curcuma qui montent au nez. Par la suite, on distingue le boisé et le balsamique, une sorte de chaleur douce évoquant assez l’arôme de l’huile essentielle de bois de rose (Aniba rosaeodora).

135 molécules forment cette huile essentielle dont une petite dizaine représente 50 % de la totalité. L’huile essentielle de katrafay contient donc une flopée de molécules présentes dans de très petites proportions pour certaines d’entre elles (de l’ordre de 0,005 %).
La famille moléculaire majoritaire se trouve être celle des sesquiterpènes (plus de 50 %), dont la représentante majeure est l’ishwarane (17 à 25 %). Le katrafay s’inscrit donc dans le groupe des huiles essentielles à sesquiterpènes dans lequel on range également le cèdre de l’Atlas (Cedrus atlantica), la myrrhe (Commiphora molmol), le nard de l’Himalaya (Nardostachys jatamansi), le patchouli (Pogostemon cablin), etc. Elles ont toutes la particularité de présenter une excellente tolérance cutanée, ce qui n’est pas tout à fait un hasard si l’on considère le terrain d’action privilégié de ces huiles essentielles : la peau et ses affections. Le katrafay n’y fait pas exception. Je remercie au passage la société Astérale pour m’avoir fourni la CPG :)

Propriétés thérapeutiques :

  • Tonique, fortifiante, rééquilibrante des glandes surrénales
  • Décongestionnante
  • Anti-inflammatoire
  • Antihistaminique, antiprurigineuse
  • Antalgique
  • Inductrice du sommeil

Usages thérapeutiques :

  • Action sur les muscles, les articulations, les tendons : rhumatisme, arthrite, polyarthrite, douleurs musculaires, douleurs dorsales
  • Action sur la sphère cutanée : troubles cutanés persistants, allergies cutanées, eczéma, psoriasis, prurit, crevasses, gerçures, peaux sèches, brûlures
  • Fatigue, asthénie, surmenage, convalescence
  • Insomnie, troubles du sommeil
  • Maux de tête
  • Énurésie chez l’enfant

L’hydrolat aromatique de katrafay se charge d’autres maux : conjonctivite inflammatoire, fatigue oculaire mais aussi des peaux sèches, irritées et sensibles aux allergènes.

Modes d’emploi :

Pour l’huile essentielle : voie cutanée, voie orale, diffusion atmosphérique, olfaction
Pour l’hydrolat aromatique : compresse, pulvérisation

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Comment diffuser les huiles essentielles ?

Il fut un temps pas si lointain où, dans les hôpitaux, on se livrait à des pratiques qui, pour le moins étranges qu’elles paraissent à nos yeux, n’étaient pas dénuées d’efficacité. Des infirmières baladaient un peu partout des bacs d’eau bouillante dans lesquels marinaient des feuilles d’eucalyptus. C’est ce qu’on appelle une fumigation humide dont le but était d’aseptiser l’atmosphère. Aujourd’hui, pour diffuser les arômes, on peut allègrement se passer d’une cuve d’acier zingué de 25 litres… ^^ puisqu’on trouve dans le commerce différents dispositifs permettant de diffuser les huiles essentielles. Il en existe à tous les prix, de diverses qualités et… efficacité. Répertorions donc ce qui se fait dans ce domaine.

  • Le brûle parfum

Objet le plus souvent esthétique, il est parfois employé comme diffuseur. Le hic, c’est qu’il a rapidement tendance à cuire les huiles essentielles, tant et si bien qu’il faut en rajouter souvent, additionnées d’eau, dans le réceptacle prévu à cet effet. Comme son nom l’indique, il brûle les huiles essentielles, pour cela il demeure inefficace et bien trop gourmand.

brûle-parfum

  • La rondelle sur ampoule

Peu chère, elle cherche à bénéficier de la chaleur d’une ampoule afin de disperser dans l’atmosphère le produit qu’on y aura versé pur. Malheureusement, le souci réside dans le point évoqué précédemment : l’ampoule développe bien trop de chaleur pour que les huiles essentielles puissent y résister correctement. Chauffées à une température trop élevée, elles sont susceptibles de voir leur composition biochimique se modifier. De plus, je ne suis pas certain que les huiles essentielles apprécient grandement le rayonnement électro-magnétique des ampoules qui, soit dit en passant, est pire chez les ampoules à économie d’énergie que chez les ampoules classiques.

  • Le galet sur radiateur

Bénéficiant d’une chaleur plus douce, quelques gouttes déposées sur le galet permettent de libérer les effluves parfumées dans l’atmosphère de manière plus respectueuse vis-à-vis des huiles essentielles. Cependant, son rayon d’action reste limité (impossible de l’utiliser durant la saison chaude à moins d’allumer le radiateur, ni de le déplacer où l’on souhaite).

  • Le diffuseur électrique à chaleur douce

Une coupelle dans laquelle on place un peu d’eau et les gouttes d’huile essentielle est chauffée très légèrement par une résistance électrique située à l’intérieur de l’appareil. Cela n’est pas un mauvais produit (notons au passage que certains diffuseurs de ce type sont très mauvais), mais il devra se limiter à des pièces de faible volume.

  • Le diffuseur à ventilateur

Un petit moteur entraîne une roue à palettes. On dispose quelques gouttes sur un tapis en mousse, le mouvement d’air produit par le ventilateur chasse les molécules aromatiques aux environs. La faible puissance de l’objet, son aspect gadget, ne permet en rien d’obtenir un résultat correct, loin de là. Autant placer les huiles essentielles sur le filtre d’un aspirateur, cela sera autrement plus efficace.

  • Le diffuseur à ultrasons

Là, on a affaire à la Rolls des diffuseurs. Mais attention, cela dissimule bien des tacots.

Certains se présentent sous la forme d’une vasque contenant un moteur doté d’une lentille en céramique qui, par vibration ultrasonique, va dégager un nuage de brume composé de micro-gouttelettes d’eau mêlée aux huiles essentielles. Le souci, avec ce type d’appareillage, c’est qu’en l’absence de tout ventilateur, le nuage de brume reste contigu à l’appareil et se disperse donc assez mal. Qui plus est, l’eau va finir par retomber tout autour du diffuseur et finira tôt ou tard par « inonder » les alentours, alors qu’un diffuseur muni d’un système de soufflerie projette un « jet » de brume aromatique de manière énergique et à bonne distance. Ainsi, les arômes ne stagnent pas à portée du diffuseur.

Diffuseur à vasque

Les matériaux employés dans la fabrication d’un diffuseur peuvent être également source de désagréments. Certains utilisateurs de diffuseurs en plastique (made in China, surtout) déplorent le fait que la diffusion d’huiles essentielles s’accompagne parfois d’une odeur de plastique. Par ailleurs, certains diffuseurs constitués de matière plastique sont fragiles. Moins onéreux à l’achat, beaucoup de diffuseurs de ce type deviennent défectueux quand ils ne finissent pas par s’encrasser avant de tomber en panne.

C’est alors qu’il faut se tourner vers plus cher mais plus efficace, c’est-à-dire vers un diffuseur qui fait ce pour quoi il a été conçu. On peut alors acquérir un système avec verrerie qui, bien entendu, demeure relativement fragile.

Diffuseur à verrerie

Vous l’aurez compris, le marché des diffuseurs d’huiles essentielles est une telle jungle qu’il n’est pas impossible d’avoir affaire à un produit défaillant, inadapté, fragile, mal pensé et mal conçu, etc. Ce qui est fort dommageable surtout s’il s’agit d’un premier achat.
Ainsi, avant tout achat, renseignez-vous (et pas uniquement auprès des vendeurs de magasins spécialisés dont beaucoup n’y connaissent rien). Consultez et comparez les avis et les commentaires des clients sur les sites internet de grandes centrales d’achat. Exigez d’un fabricant qu’il vous communique toute documentation relative à tel ou tel diffuseur qu’il produit si jamais ces données sont indisponibles. Si vous connaissez un magasin proposant ce type de produits à la vente, demandez qu’on vous fasse une démonstration (en effet, qui achèterait une voiture ou un vêtement sans l’essayer ?). En résumé : prenez toutes les précautions nécessaires avant achat au risque de le regretter par la suite, ce qui n’est pas l’objectif.
Enfin, il faut savoir que ce type de produits, comme beaucoup d’autres, est soumis à des « innovations » galopantes. Les modèles changent rapidement, les pièces de rechange deviennent vite introuvables, etc.

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Olfactothérapie et anosmie

nez

L’olfactothérapie est une méthode qui intègre tant la propriété volatile des huiles essentielles et des essences que leurs capacités à agir globalement sur la sphère psycho-émotionnelle de l’être humain. Comme son nom l’indique, l’olfactothérapie fait appel à l’olfaction d’huiles essentielles (mais également d’essences et de certaines absolues) en vue de rétablir chez l’individu des déséquilibres émotionnels plus ou moins importants. Nous savons que les huiles essentielles présentent des propriétés calmantes, sédatives, anxiolytiques, neurotropes, etc., qu’un certain nombre d’entre elles ont une action sur le système nerveux. L’olfactothérapie est donc assez proche, dans son concept, de l’aromachologie, une branche de l’aromathérapie qui étudie les effets des substances parfumées sur la psyché. Mais là où l’aromachologie s’occupe du système nerveux, l’olfactothérapie se charge de la dimension émotionnelle propre à chaque individu.

Il s’agit donc d’une approche très subtile, à l’image de la voie privilégiée propre à cette thérapie : des inspirs et des expirs réguliers, directement au flacon. On ne peut donc parler de doses physiologiques. Pour utiliser un parallèle rapide, on peut dire de l’olfactothérapie qu’elle est à l’aromathérapie ce que l’homéopathie est à la phytothérapie. Ce n’est donc pas la quantité d’huile essentielle utilisée qui compte mais sa qualité d’ordre spirituel, émotionnel et vibratoire.
L’olfactothérapie reprend donc à son compte certaines d’entre les propriétés du sens de l’olfaction : induire des modifications humorales et comportementales, permettre la réminiscence de souvenirs camouflés dans les limbes de ce que l’on appelait autrefois le rhinencéphale, un lieu qui « est le siège de toutes les dépendances, des plaisirs et des émotions, ainsi que le lieu où la mémorisation […] s’effectue » (Michel Odoul & Elske Miles, La phyto-énergétique, p. 122).
L’olfactothérapie vise non seulement à calmer les insomnies, à apaiser les excès, cela l’aromathérapie classique peut s’en charger. Bien plus, l’olfactothérapie permet une communication avec notre propre inconscient tout en s’affranchissant des conditions limitantes du cortex, le siège de la raison. Cette technique permet donc une meilleure connaissance de soi en autorisant un retour réflexif sur nos propres émotions et sentiments. D’ailleurs, Bachelard ne disait-il pas qu’une « odeur […] est le centre d’une intimité » ?

Quand on sait que l’anosmie – c’est-à-dire la perte totale ou partielle de l’odorat – peut mener à la dépression, on comprend aisément dans quelle mesure l’olfactothérapie, lorsqu’elle se destine à des personnes dont le sens de l’odorat n’est pas défectueux, peut apporter de bienfaits.
L’anosmie, dont les causes sont variées (chimiques : psychotropes, cadmium, cocaïne, pilule contraceptive ; pathologiques : sinusite, rhinite, syndrome de Kallmann ; anatomiques : anomalies congénitales, lésions tumorales, etc.) résulte principalement d’une altération du nerf olfactif, alors que les cellules olfactives qui tapissent les muqueuses nasales sont intactes. C’est donc ce qui fait le lien entre l’extérieur (les molécules aromatiques perçues par les cellules olfactives) et l’intérieur (système limbique) qui fait défaut.
Bien moins spectaculaire que la cécité, l’anosmie n’en demeure pas moins un handicap quotidien pour ceux qui en souffrent, d’autant plus cruel que les cellules olfactives sont stimulées par des molécules aromatiques sans que l’anosmique en ait conscience. Ainsi la perturbation de la libido, tout comme la dépression sont-elles des conséquences de l’anosmie. Si celle-ci est d’origine psycho-émotionnelle, l’olfactothérapie peut permettre à une personne anosmique de recouvrer son sens de l’odorat bien qu’elle ne soit d’aucun recours si la cause est pathologique (par exemple, lors de la détérioration accidentelle du nerf olfactif).

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