Que choisir ? Eau du robinet ou eau en bouteille ?

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Il n’y a pas très longtemps de ça, désireux de me pencher un peu plus sérieusement sur les eaux vendues en grandes surfaces, j’ai été surpris à plus d’un titre. De fil en aiguille, j’en suis venu à m’intéresser plus largement à la qualité de l’eau de boisson en France.

EAU DU ROBINET

A peine sait-on qu’elle est qualifiée de potable. L’emploi d’un terme qui renvoie directement à la capacité d ‘une eau à être bue sans danger pour la santé ne supporte malheureusement pas l’analyse. En effet, en France, l’eau du robinet est buvable mais très certainement pas potable. Pour cela, il faut se poser la question de savoir d’où cette eau peut bien provenir. Que se cache-t-il derrière les tuyaux qui nous en facilitent l’accès ? C’est ce que nous allons maintenant découvrir.

Ce sont des eaux de surface pour la plupart, des eaux de ruissellement qui gagnent les nappes phréatiques après un long parcours dans le sol dont la nature conditionne la qualité de l’eau qui le traverse. Au moins trois raisons font que l’eau du robinet n’est pas une eau potable :

L’agriculture intensive, grande consommatrice de produits chimiques (pesticides, herbicides, engrais, etc.), en répand chaque année près de 100 000 tonnes sur les terres cultivables. Il est donc normal que l’eau se charge de toutes ces substances qu’elle rencontre sur son chemin.
Selon la nature géologique du sol traversé, l’eau n’aura pas la même qualité. Elle deviendra alcaline si elle traverse un massif calcaire alors qu’un socle granitique lui permettra d’être acide. Il n’est donc pas étonnant qu’en France, les meilleures eaux courantes se situent dans le Massif Central, dans les Alpes et les Pyrénées, alors que des bassins calcaires (bassin parisien) fournissent des eaux d’une grande médiocrité.
* Les stations d’épuration lavent les eaux usées pour en extirper les impuretés majeures mais d’autres produits permettant d’en assurer l’asepsie y sont ajoutés (le chlore, pour ne nommer que lui).

Comme nous le voyons, plusieurs facteurs concourent à donner à l’eau un degré de potabilité élevé ou, au contraire, très bas.
Une étude menée en 2002 par Roger Castell et Gérard Joulain a mis en évidence que sur 17 régions française, en moyenne, l’eau d’adduction est alcaline (pH 7,38) et qu’elle présente un potentiel oxydatif beaucoup trop élevé. Seulement deux régions (Limousin, Auvergne) affichent des résultats assez honorables sans être parfaits pour autant.

Devant la piètre qualité de l’eau du robinet, beaucoup de nos contemporains se sont tournés vers les eaux minérales en bouteilles. Comment leurs donner tort ? Alternative intéressante mais qui réserve bien des surprises.

EAU EN BOUTEILLE

Primo, il existe une différence entre une eau x à la source et la même mise en bouteille. Transportée, stockée (parfois n’importe comment), avant d’être vendue au grand public, elle se dénature assez rapidement et ne possède plus exactement les mêmes qualités.

Secundo, toutes les eaux minérales vendues en grandes surfaces ne sont pas prolixes en informations sanitaires fiables. Par exemple, si beaucoup (Volvic, Hépar, Vittel, Evian, etc.) affichent le pH, rares sont celles qui mentionnent deux autres mesures indispensables afin de savoir si l’on a affaire à une eau de qualité ou pas. A ce jour et à ma connaissance, seule l’eau minérale du Mont Roucous mentionne ces informations que sont le pH, le rH2 et la résistivité.

Le pH permet d’indiquer l’acidité ou l’alcalinité d’une solution.
Le rH2 mesure le potentiel oxydo-réducteur d’une solution.
* La résistivité renseigne sur la résistance face aux inductions électro-magnétiques. Plus elle est haute, plus le milieu est résistant, dès qu’elle baisse, elle transforme l’organisme en « passoire ».

Ainsi donc, en l’absence de toute mention sur les étiquettes, mieux vaut s’abstenir. Et pour ne pas donner l’impression que je fais du favoritisme pour Mont Roucous, j’expose en fin de post les valeurs pour d’autres eaux.

Autre information d’importance, ce que l’on appelle le résidu sec qui s’expriment en milligrammes par litre : on fait chauffer un litre d’eau à 180° C et on pèse ce qui reste quand l’eau s’est évaporée, c’est-à-dire les sels minéraux et les oligo-éléments contenus dans ce litre d’eau. On pourrait penser qu’une eau présentant une importante quantité de résidu sec est pourvoyeuse des précieux oligo-éléments et sels minéraux, et donc de santé. Or rien n’est plus faux : sous cette forme, ils sont inassimilables par l’organisme dont ils risquent de favoriser l’encrassement à la longue. La quantité de résidu sec doit être la plus basse possible (on considère qu’au-dessus de 120 mg/l, c’est déjà beaucoup trop).

QUE FAIRE FACE A UN TEL ETAT DES LIEUX ?

On comprendra que quelques rares sources d’excellente qualité ne peuvent, à elles seules, fournir l’eau de boisson indispensable à 65 millions de Français. L’accès à une eau de qualité sans danger pour la santé n’est malheureusement pas l’apanage de tous nos concitoyens. Cependant, quelques solutions sont possibles :

Acheter de l’eau en bouteille dont le pH est inférieur à 7, le rH2 le plus bas possible et la résistivité la plus élevée.
Les contraintes budgétaires des foyers français étant ce qu’elles sont, on peut faire l’acquisition d’une carafe filtrante qui enlève de l’eau du robinet calcaire, chlore et autres métaux lourds, tous de dangereux toxiques pour l’organisme. En revanche, ce type de carafe favorise l’oxydation de l’eau filtrée. Il faudra veiller à corriger le potentiel oxydatif avec du jus de citron ou du vinaigre de cidre, tous deux de puissants anti-oxydants, afin d’en faire une eau convenable.

Comme vous pouvez le constater, les alternatives face à un problème sanitaire majeur au niveau national sont très réduites.

POURQUOI EST-CE IMPORTANT DE BOIRE UNE EAU DE QUALITE ?

Sachant que nous sommes constitués à 60 % d’eau, selon l’eau que nous buvons, nous pouvons être sujets à diverses pathologies. Quand on sait que certaines eaux du robinet contiennent des résidus médicamenteux et autres produits toxiques, on comprendra aisément que boire ce type d’eau contribuera à l’intoxication de l’organisme à plus ou moins longue échéance.

ANNEXE

Les deux tableaux suivants regroupent les informations majeures qui concernent quelques eaux en bouteilles et d’autres issues d’adduction. Je vous laisse en tirer les conclusions qui s’imposent…

Tableau

© Books of Dante – 2013

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Coca-cola en Inde : une énième répétition de l’Histoire

Sous couvert d’investissements, la célèbre marque s’est implantée en Inde. L’idée fut assez bien accueillie par les Indiens, voyant là une manne tomber du ciel. Hélas, le revers de la médaille, c’est que la firme pompe allégrement l’eau des Indiens, asséchant les nappes phréatiques, rejetant les eaux usées dans la Nature, ce qui, immanquablement provoque des dégâts.
De nombreuses manifestations ont eu lieu en Inde afin de s’indigner et de se révolter contre cet état de fait. Malheureusement, elles ont été durement réprimées par le gouvernement indien qui a lui-même été à l’origine de la pénétration du ver dans la pomme.

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Cet impérialisme économique doublé de terreur n’est pas sans évoquer un certain colonialisme marchand… Il rappelle très étrangement ce qu’il se passa dans les îles Moluques il y a quatre siècle déjà. C’est un épisode de l’histoire que j’ai déjà relayé dans un de mes livres et dont je place ici un extrait :

Les îles Moluques – un archipel de plus de 600 îles à proximité de l’Indonésie – ont attiré très tôt, dès le XVI ème siècle, les différentes puissances européennes dont les Portugais, propriétaires des îles jusqu’en 1605 avant de s’en faire déloger par les Hollandais, guerre économique oblige ! Afin de s’arroger le monopole commercial du clou de girofle, les Hollandais procédèrent à la destruction de l’ensemble des girofliers poussant sur les îles Moluques et constituèrent une réserve bien gardée tout en punissant de mort quiconque chercherait à en dérober un plant ! Bref, une terreur politico-économique se mit en place durant le XVII ème siècle, à tel point que l’ensemble des girofliers de l’île de Ternate seront détruits. Dans le même temps, on constata qu’un certain nombre d’épidémies inconnues jusqu’alors ravagèrent la population. Bien entendu, il est fort peu probable que les Hollandais mirent cela sur le compte de la disparition des girofliers dans cette partie de l’archipel, et pourtant…

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En 1979, un lecteur hollandais du Docteur Valnet lui écrit ceci : « L’une des plus grandes épidémies des îles Moluques, au XVII ème siècle, était les Hollandais eux-mêmes car ils ne détruisirent pas seulement les arbres de Ternate mais aussi toute la population d’autres îles de l’archipel, suspecte de négocier avec les Portugais. Il y a donc bien longtemps que les problèmes de santé sont liés à l’écologie elle-même dépendante des conditions politico-économiques ».

D’hier à aujourd’hui, le scénario n’a guère changé : une puissance économique envahissante, une ressource naturelle à exploiter, enfin des dommages collatéraux (déforestation, pollution, misère, répression, etc., la liste est longue) dont la grande puissance se moque la plupart du temps.

Et dire que le slogan de la firme en 2007 était : Make every drop count ! Trop drôle.

© Books of Dante – 2013