Drôle de phénomène que l’hamamélis : d’un côté, il adoucit la peau, répare les écorchures, résorbe les hématomes, et d’un autre, il se comporte, quand c’est l’heure de disperser ses graines, comme ces espèces pétaradantes qui usent de ce que l’on appelle la ballochorie, c’est-à-dire un mode de dispersion des semences pour le moins original : les fruits explosent littéralement, projetant des graines un peu partout. C’est donc à la fois Vénus et Mars qu’on voit apparaître en filigrane dans cet arbuste sympathique ^.^
Beau week-end à toutes et à tous, à bientôt :)
Gilles
Synonymes : noisetier d’Amérique, noisetier de sorcière (= witch-hazel en anglais), coudrier de sorcière, café du diable, digitaline des veines, fleurs d’hiver, arbre aux araignées d’or, aulne rayé, aulne moucheté, bois de tabac, noix cassante. Le terme même de « noisetier » est ici hors de propos, l’hamamélis n’étant pas une plante de la famille des Bétulacées.
Si l’étymologie ne nous renseigne guère sur ce qu’est l’hamamélis (aux dires de certains, il s’agirait de l’ancien nom accordé par Hippocrate au néflier, Mespilus germanica), en revanche, ses synonymes anglais et français nous en disent davantage : witch-hazel, qu’en français l’on traduit par « noisetier de sorcière ». Witch-hazel. Ça sonne bien. Ça me rappelle une chanson de l’artiste australienne Louisa John-Krol. On imaginerait presque les sorcières de Salem (sic) utiliser l’hamamélis pour jeter quelques sorts, à la façon dont on usait du noisetier autrefois en Europe. Mais je crois bien qu’il y a méprise. Quand bien même la Virginie est un état proche du Massachusetts où se situait anciennement Salem, dire de cet arbuste endémique au territoire nord-américain qu’il joua, dans cette zone géographique et culturelle, le même rôle que le noisetier, est, me semble-t-il, une belle manière de tordre le bras à l’histoire. Mais alors, d’où vient cette réputation de l’hamamélis d’être une plante impliquée dans la « sorcellerie de l’eau » ? D’après une source assez récente, « pour localiser les eaux souterraines, certains individus [de la tribu des Mohegan] ont utilisé une baguette d’hamamélis, de pommier sauvage ou de prunier sauvage. L’hamamélis pouvait également être utilisé pour localiser un trésor enterré »1. Bien que j’ai beaucoup de mal à imaginer un Amérindien usant d’une baguette de sourcier, l’on est dans l’obligation de constater que beaucoup de puits ont été creusés à l’abord d’hamamélis, un arbuste pour lequel on observe des croyances similaires à celles qui concernait le noisetier dans l’Ancien Monde, en particulier à travers ses accointances avec le mystérieux empire souterrain des eaux invisibles. Bien qu’il ne soit pas impossible que, anecdotiquement, certaines tribus amérindiennes, dont les Mohegan, aient pu s’atteler à cette tâche, cette pratique passe pour être une introduction propre aux colons blancs, de même que le nom anglais que porte la plante communément : « On pense que le nom de l’hamamélis provient des premiers colons qui utilisaient des branches fourchues de cette plante comme baguette de divination dans leurs recherches d’eau ou d’or, tout comme les branches de noisetier étaient utilisées en Angleterre »2 aux mêmes fins. Avant même que l’hamamélis ne reçoive le nom de witch-hazel, cette dénomination était réservée et appliquée à un autre arbre, l’orme (Ulmus glabra), d’où le wych-elm qu’on lit parfois, en compagnie d’un wych-hazel, deux mots dans lesquels la racine « wych » n’aurait aucun rapport avec la sorcière, mais avec la capacité de ces bois à « céder » à la présence d’eau souterraine, c’est-à-dire à y réagir (wych, dérivé du vieil anglais wic, serait à l’origine du mot wich qui désigne une source d’eau salée). Ainsi, avant même que l’hamamélis ne devînt le witch-hazel américain, les furcelles en bois d’orme et de noisetier portaient déjà, de manière embryonnaire, ce nom. Comme, de plus, les feuilles de l’hamamélis offrent une grande ressemblance avec celles du noisetier européen, espèce habituellement préférée pour y tailler d’un seul jet une baguette divinatoire, il n’est pas très difficile de comprendre que cette terminologie s’est ensuite transférée à l’hamamélis de Virginie. Mais, plus qu’à l’or, l’hamamélis permet d’atteindre d’autres considérations : « L’hamamélis attire la richesse, et surtout la richesse de la vie et du cœur. Pour les personnes découragées, malmenées par l’existence, pour celles qui jouent de malchance, quand le mauvais sort semble s’acharner ! Pourquoi pas aussi pour les « joueurs » qui attendent leur jour de chance ! Tous prendront durant deux mois de l’hydrolat d’hamamélis, à raison d’une grosse cuillerée à soupe très légèrement diluée le matin avant déjeuner. On peut ajouter une cuillère de miel »3. Quant aux Amérindiens, plus qu’à des baguettes, ce sont à des arcs auxquels ils songèrent quand ils considérèrent la forme flexueuse des rameaux souples de cet arbuste. Ils s’attachèrent surtout à tirer de cette plante une foule de remèdes que nous allons maintenant exposer. De nombreuses tribus, dont l’aire de répartition coïncidait avec celle de l’hamamélis de Virginie (c’est-à-dire le nord-est des États-Unis, jusqu’aux Grands Lacs à l’ouest et à l’état de Virginie au sud), tiraient parti des feuilles, des jeunes pousses, des bourgeons et de l’écorce de cet arbuste. Différents modes d’emploi étaient privilégiés : l’infusion, la décoction, le cataplasme et la friction locale qu’on réalisait le plus souvent à l’aide de feuilles fraîches. Ainsi employait-on déjà ce remède dermatologique sur les piqûres d’insectes, les coupures et les ecchymoses. Cette propriété de l’hamamélis sur l’interface cutanée fut remarquée par les Mohegan, les Cherokee, les Chippewa, les Iroquois, etc. L’hamamélis intervenait aussi en guise de remède pectoral (rhume, refroidissement, asthme, toux et autres maux de gorge), gastro-intestinal (stimulant de l’appétit, antidiarrhéique ; on l’employait tant contre les intoxications alimentaires que la dysenterie sanguinolente). Autre domaine d’action remarquable : l’exploitation des vertus analgésiques et anti-rhumatismales de l’hamamélis face à des affections locomotrices telles que l’arthrite, la lombalgie et les douleurs musculaires. On ne peut pas omettre non plus de faire la mention des propriétés gynécologiques de l’hamamélis (douleurs menstruelles), non plus que sa capacité à stopper les hémorragies (règles trop abondantes, hémorragie post-partum). Bien plus encore, l’hamamélis passait pour un fébrifuge, était considéré comme un dépuratif sanguin, un remède du cœur, des reins, des dents et des yeux. Grâce à ses graines – qui possédaient une valeur résolument sacrée – on parvenait même à déterminer si un malade allait ou non se rétablir.
En 1736, le célèbre botaniste John Bartram (1699-1777), qui parcourut les États-Unis pour collecter des végétaux, fit la rencontre de l’hamamélis. Peter Collinson (1694-1768), qui entretenait une correspondance avec Bartram, fut celui qui rapporta l’hamamélis en Europe au milieu du XVIIIe siècle. Mais ce n’est véritablement qu’au XIXe siècle que furent établies les propriétés thérapeutiques que nous lui connaissons, en particulier grâce aux travaux du médecin français Georges Dujardin-Beaumetz (1833-1895) qui feront entrer l’hamamélis dans la médication classique des troubles veineux. L’on doit aussi à d’autres chercheurs la mise en évidence des propriétés anti-infectieuses de cet arbuste sur des affections génito-urinaires dont la blennorragie. Par ailleurs, extraits hydro-alcooliques et aqueux donnèrent de bons résultats sur les germes Gram + et Gram -. Au début du XXe siècle, en 1910, de façon assez inexplicable, l’hamamélis s’absenta de la pharmacopée étasunienne avant d’y être réintroduit en 1995.
Pas assez grand pour être un arbre4, l’hamamélis a tout de l’arbuste sans pour autant être un arbrisseau : la preuve, c’est qu’il possède un tronc, certes modeste, mais un tronc qui, à la base, mesure en général 10 cm de diamètre, parfois davantage (jusqu’à 30 cm). Propriétaire de rameaux longs, souples et tortueux, l’hamamélis les recouvre d’une écorce lisse, brun grisâtre et squameuse, et les orne de grandes feuilles membraneuses coriaces à base asymétrique (ce qui renforce la ressemblance avec celles du noisetier). Plus ou moins elliptiques ou obovales, ces feuilles alternes sont bordées de grosses dents, fortement nervurées sur leurs faces supérieures, de couleur vert mat parfois bordées de rouge ou de jaune, couleur dont elles se parent avant de tomber une fois l’automne venu, étape qui précède l’apparition des fleurs, du milieu de l’automne jusqu’à bien avant dans l’hiver, alors que les autres plantes profuses de leurs fleurs se font rares pour les abeilles. Les fleurs de l’hamamélis, qui naissent sur les rameaux en amas nodulaires, s’entremêlent sous forme de touffes plus ou moins denses. Lorsqu’on isole un individu, l’on peut compter ses quatre pétales en forme d’étroites lanières un peu gondolées, de couleur jaune poussin étincelant. Agréablement parfumées, elles confèrent à l’hamamélis un aspect ornemental non dénué de charme. Lorsque le temps menace de se faire plus frais, les pétales s’enroulent afin de protéger le cœur de chaque fleur. Puis, le grand moment de la fructification arrive : le fruit de l’hamamélis adopte la forme d’une capsule ligneuse de couleur brune mesurant 15 mm de longueur. Chacun contient une à deux graines noires, dures, brillantes, fuselées comme un corps d’obus. En général, on retient moins que ces graines sont comestibles, bourrées qu’elles sont d’huile et de fécule. Au contraire, on se souvient mieux que l’arbuste, par une force mécanique qui lui est propre, est capable de projeter ses graines dans un « pop » sonore à une distance comprise entre 5 et 10 m. Tournant sur elle-même comme une hélice, la graine d’hamamélis peut atteindre la vitesse de 45 km/h. On appelle ballochorie ce mode de propagation des graines par projection et/ou explosion (voyez les exemples spectaculaires de la balsamine de l’Himalaya – Impatiens glandulifera – et du concombre d’âne – Ecballium elaterium). Sachant que l’hamamélis mesure habituellement 3 à 5 m de hauteur sur autant de diamètre, les graines sont donc propulsées dans une zone où elles pourront germer sans être gênées par le sujet émetteur.
Comme une partie de son nom botanique nous l’enseigne – virginiana –, l’hamamélis est un arbuste d’origine nord-américaine, qui se cantonne, en gros, au quart nord-est des États-Unis et à l’est du Canada, s’étendant de la Nouvelle-Écosse jusqu’au Wisconsin. Il peuple le sous-étage des forêts de feuillus mixtes, dispersé en colonies, abrité à l’ombre des grands arbres, un peu à la façon du noisetier et du sureau par chez nous. Appréciant les sols riches, profonds et légèrement acides, l’hamamélis prend ses quartiers le long des lisières forestières, dans les vallées et les plaines humides, dans les ravins et les pentes rocheuses, le long des ripisylves, etc.
L’hamamélis de Virginie en phytothérapie
Feuilles fraîches et seconde écorce des jeunes rameaux, telles sont les fractions végétales de l’hamamélis mises à profit par la phytothérapie. Pourtant, en France, seules les premières intéressent visiblement le législateur (et encore à l’état sec), l’écorce de cet arbuste n’étant pas en vente libre. De saveur amère, elle n’est pourtant pas dénuée d’effets pour être ainsi mise à l’écart. On lui trouve des polysaccharides et des tanins, en particulier ceux à qui l’on donne les noms d’hamamélitanins et de pro-anthocyanidines, ce qui pourrait octroyer à cette écorce une réputation d’astringent. En réalité, pas tant que ça, puisqu’elle ne renferme guère plus de 3 % de ces substances contre 10 % dans les feuilles (on comprend mieux l’intérêt qui les fait préférer), tanins qui se présentent sous la forme d’acide gallique, une poudre blanc jaunâtre, styptique au palais et de saveur acide, mais aussi sous celle des substances nommées plus haut (pro-anthocyanidines et hamamélitanins), de même que des tanins catéchiques (catéchine, épicatéchine, gallocatéchine, épigallocatéchine). Avec cela, viennent plusieurs flavonoïdes (rutine, kaempférol, quercétine, astragaloside, myrécitroside), des polyphénols (acide caféique), des acides organiques (acide quinique). Quand on brûle les feuilles d’hamamélis, à l’issue de la combustion, l’on retire une grosse proportion de cendres (6 %) qui contiennent, entre autres, du fer, du potassium et du calcium. En revanche, quand on distille les feuilles fraîches, l’on obtient bien moins que ça d’huile essentielle (0,01 à 0,5 %), fraction si infime parfois qu’en aromathérapie l’on connaît essentiellement l’hydrolat d’hamamélis, obtenu, avec l’huile essentielle concomitante, par le biais d’un processus qu’on connaît sous le nom d’hydrodistillation à la vapeur d’eau.
Propriétés thérapeutiques
- Veinotonique, vasoconstricteur veineux, protecteur des veines et des petites vaisseaux, renforce la paroi et améliore l’élasticité des veines, régulateur de la circulation sanguine (au niveau des membres inférieurs surtout), facilite le flux sanguin en direction du cœur, préventif de la santé cardiovasculaire, protecteur de l’endothélium vasculaire
- Anti-inflammatoire, antiphlogistique, décongestionnant, analgésique, sédatif
- Astringent et hémostatique puissant interne et externe, redonne de la fermeté à la peau, désinfectant et cicatrisant cutané5, vulnéraire, rafraîchissant cutané, régulateur de la sécrétion de sébum, photoprotecteur, lutte contre le vieillissement actinique
- « Conditionneur capillaire : laisse les cheveux faciles à coiffer, souples, doux et brillants et/ou confère volume, légèreté et brillance »6
- Apaisant oculaire
- Renforce les muqueuses gingivales, tonique gingival
- Tonique des muqueuses intestinales, antidiarrhéique, préventif contre le cancer du côlon
- Antiseptique, antibactérien, bactériostatique (Staphylococcus aureus, S. epidermidis, Streptococcus pyogenes, S. oralis), antiviral (grippe, papillomavirus, Herpes simplex), agent antitrypanosomal
- Anti-oxydant, antiradicalaire puissant, antimutagène
- Tonique post-partum
Usages thérapeutiques
- Troubles de la circulation cardiovasculaire et veineuse : insuffisance, faiblesse et lenteur de la circulation veineuse, jambes lourdes et fatiguées, varice, varicosité, varicocèle, phlébite, séquelle de phlébite, phlébite bleue, ulcère de jambe, hémorroïdes, fragilité capillaire, couperose, purpura hémorragique, impatiences
- Troubles de la sphère gastro-intestinale : diarrhée, dysenterie, ulcère gastrique et intestinal, irritabilité gastro-intestinale, prolapsus intestinal, colite
- Troubles de la sphère respiratoire : bronchite, catarrhe bronchique aigu, pharyngite chronique, laryngite chronique, amygdalite, mucosités pulmonaires épaisses, augmentation anormale de la sécrétion muqueuse et mucopurulente, ozène, hémoptysie, saignement de nez
- Troubles de la sphère gynécologique : congestion utérine, congestion ovarienne, douleur sourde dans les ovaires, métrorragie congestive, hémorragie utérine passive, apporter davantage de confort au cours de la période prémenstruelle, règles trop abondantes, prolapsus utérin, ménopause (sécheresse vaginale, bouffées de chaleur, etc.), pertes vaginales (leucorrhée), vaginite, dysménorrhée, endométriose, kyste de Bartholin, bartholinite, faire retrouver à l’utérus une taille normale après un avortement ou une fausse-couche
- Troubles de l’appareil génital masculin : congestion prostatique et testiculaire, douleur sourde dans les testicules
- Affections cutanées : peau irritée, rougie, crevassée, brûlée par le soleil, coup de soleil, vieillissement cutané causé par l’action nocive des UVA sur la peau, rides, peau atone, mixte, grasse (à pores dilatés), brillante, impure, acnéique, manquant de fermeté, plaie, ulcère, tumeur, chancre, furoncle, érysipèle, démangeaison et fourmillement, gerçure, gelure, brûlure, échaudure, morsure, piqûre d’insecte, prurit, eczéma, ecchymose, écorchure, érythème fessier du nourrisson, dermatite des couches, dermatose péri-anale, fissure anale, névrodermite, cicatrisation des petites plaies après l’accouchement, hématome, hémorragie post-traumatique (avec du sang noir)
- Troubles locomoteurs : contusion, entorse, coup, douleur musculaire, doigt écrasé ou pincé dans une porte
- Affections bucco-dentaires : aphte, inflammation et irritation des muqueuses buccales, herpès, prophylaxie parodontale
- Troubles de la sphère vésico-rénale : hématurie, polyurie, irritation vésicale
- Affections du cuir chevelu : inconfort, irritation, hypersensibilité, pellicules
- Affections oculaires : cerne, poche sous les yeux, infection, ophtalmie, yeux irrités, fatigue oculaire
Modes d’emploi
- Infusion de feuilles : 20 à 50 g par litre d’eau bouillante en infusion pendant 10 mn. Pour le volume d’une seule tasse d’eau (un mug), cela équivaut, à peu près, aux quantités que contiennent une cuillère à café (1,5 g) et une cuillère à soupe (3 g). On peut bouillir la plante durant une poignée de secondes tout d’abord, puis laisser infuser hors du feu pendant 5 mn.
- Décoction de feuilles : comptez 30 à 60 g par litre d’eau en décoction pendant 10 mn.
- Extrait de plante fraîche (alcoolisé ou glycériné) : 20 à 25 gouttes dans un verre d’eau trois fois par jour pendant trois semaines.
- Hydrolat aromatique : obtenu par hydrodistillation des feuilles fraîches de l’hamamélis. On peut l’appliquer en compresse sur les jambes lourdes par exemple (on peut faire de même avec l’infusion, une fois que celle-ci a refroidi). L’efficacité est augmentée avec un hydrolat aromatique sortant tout juste du réfrigérateur, lieu de garde privilégié des hydrolats en général, préparation qui, bien qu’étant très efficace, est sujette, parce que fragile, à une rapide dégradation7. On emploie, quelquefois, cet hydrolat par le biais de la voie interne, mais il me semble trop onéreux d’user de ce mode d’administration-là avec ce type de produit. Si vous recherchez un excellent hydrolat aromatique d’hamamélis, adressez-vous donc à Herbes & Traditions. Très agréablement parfumé, cet hydrolat dégage un parfum à l’odeur douce, légèrement boisée, qui fait un peu penser à celle du thé.
- Cataplasme de feuilles sèches réduites en poudre (à défaut de pouvoir se procurer des feuilles fraîches) mêlées à du miel.
Note : dans le commerce, on croise de nombreuses spécialités présentant l’hamamélis en place centrale ou articulé au sein d’un complexe phytochimique plus élaboré. Par exemple, l’on trouve souvent des ampoules emplies de solution buvable, des gélules de poudre ou bien des comprimés dont la composition ne laisse pas de doute quant à leur destination : vigne rouge, marronnier d’Inde, fragon petit-houx, cassis, gotu kola ou encore ginkgo biloba, toutes ces plantes concourent, avec l’hamamélis, à renforcer la tonicité des parois veineuses et à activer la circulation sanguine, à la façon de la Jouvence de l’abbé Soury. L’hamamélis apparaît aussi dans des préparations homéopathiques sous forme de gouttes et de granules, seul ou en complexe (avec du calendula, de l’arnica, de la pâquerette, de la rue, etc.). L’hamamélis participe encore de nombreuses préparations : solution oculaire, bain de bouche, lotion après-rasage, lotion démaquillante, eau de toilette, gel/pommade/onguent de massage, etc.
Précautions d’emploi, contre-indications, autres informations
- Récolte : la feuille – seul fragment qui fasse partie de la pharmacopée française – se récolte à l’été et se fait sécher promptement.
- Association : avec la vigne rouge, le fragon petit-houx, le cyprès, l’hydrastis, le marronnier d’Inde pour agir sur la circulation veineuse et ses maux ; avec le mélilot officinal pour la couperose et la sensation de chaleur dans les jambes lourdes ; en compagnie de la reine-des-prés et de la piloselle pour l’action diurétique. Notons que feuilles et écorces de noisetier sont de bons substituts à l’hamamélis.
- Dans certains cas, bien que cela soit très étonnant, l’hamamélis est susceptible de déterminer une réponse allergique.
- Autres espèces : l’hamamélis de Chine (H. mollis) l’hamamélis du Japon (H. japonica), l’hamamélis du Mexique (H. mexicana), l’hamamélis des monts Ozarks (H. vernalis), l’hamamélis aux grandes feuilles (H. ovalis), etc.
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- Gladys Tantaquidgeon, Folk medicine of the Delaware and related Algonkian Indians, 1972, p. 87.
- Source.
- Source.
- Le spécimen exceptionnel de Bedford en Virginie ne peut à lui seul suffire malgré ses 10,6 m de hauteur et un diamètre du tronc à sa base de 40 cm.
- « L’action astringente de ces derniers [NdA : les tanins] retient les protéines dans l’épiderme et les écorchures : la protection ainsi offerte accroît la résistance aux inflammations et favorise la cicatrisation des lésions cutanées » (Larousse des plantes médicinales, p. 104). Non seulement l’hamamélis protège les zones meurtries mais assure l’asepsie le temps de la cicatrisation.
- Source.
- « Des études de stabilité sur l’extrait aqueux (5 ° C + obscurité ; température ambiante + obscurité ; température ambiante + lumière) ont révélé que le profil phénolique avait changé lorsqu’il était exposé à la lumière. En particulier, les gallo-tanins se sont avérés très instables, ce qui peut entraîner des extraits de feuilles d’hamamélis altérés sur le plan phytochimique lors du transport et du stockage. » Source.
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