Le myrobolanier (Terminalia chebula)

Aujourd’hui, nous stationnons du côté du sous-continent indien, région natale de cet arbre étonnant qu’est le myrobolanier. En Europe, on le connaît comme remède ayurvédique, surtout sous la forme d’une spécialité nommée triphala, réunion des poudres de trois fruits différents, dont les myrobolans que nous voyons ci-dessous, ainsi que ceux d’amla et de bibhitaki. Beaucoup d’études scientifiques se sont attardées dessus et en ont conclu que le myrobolanier participe puissamment à cette composition, principalement donnée comme rasayana, c’est-à-dire rajeunissante du corps et de l’esprit.

Beau week-end à tous :)

Gilles

Synonymes : myrobolan chébulique, myrobolan noir, badamier, arbre à encre, haritaki, harad.

Synonymes latins : Terminalia parviflora, Terminalia tomentela.

Grand fruit d’or du bouddhisme mahayana, le myrobolan est l’incarnation de la valeur fondamentale du bouddhisme, c’est-à-dire la compassion. Après la retraite dite des sept semaines, le Bouddha se nourrit d’un myrobolan qui reconstitua ses forces. Sa graine, aussitôt semée, produisit dans l’immédiat un haritaki, dont on peut se demander s’il est l’arbre primordial duquel découlent tant de prodiges. Que le Bouddha y ait posé la main l’élève nécessairement au-dessus de toutes les autres créatures terrestres et mortelles. D’ailleurs, c’est dans la main de Bouddha – plus exactement le Bouddha de la médecine et de la guérison – que le myrobolan est figuré, bien que peu visible et généralement indistinct (cela suggère un myrobolan plus que cela ne le dessine avec fidélité). Souvent, il se niche dans la paume de sa main droite (« assis à l’indienne, la main gauche reposant ouverte dans le giron, tenant le fruit de la main droite tournée vers l’extérieur ») ou bien plus délicatement entre le pouce et l’index. Parfois, des myrobolans, au nombre de trois, sont serrés dans un petit bol en lapis-lazuli.

Le sous-continent indien est unanime : le myrobolanier chébule, dont on dit que son fruit est tonique, laxatif, stomachique et altératif entre autres, est un arbre médicinal réputé par les médecines ayurvédique, unani et siddha, ainsi que pour la médecine tibétaine toute proche (le « roi de la médecine et des médicaments », qui ne pousse pas au Tibet, doit donc y être importé, bien qu’il se trouve présent dans la plupart des formulations), et, plus éloignées, la médecine traditionnelle chinoise (selon laquelle il prendrait en charge les deux méridiens qui relèvent du principe du Métal, à savoir le Poumon et le Gros intestin) et la pharmacopée japonaise qui lui a fait adopter le nom de karikoku.

En Inde, selon la langue tamoul, le myrobolan est dit kayakalpa, c’est-à-dire qu’il s’avère être capable à la fois de rajeunir le corps et d’équilibrer les trois doshas, ce que la médecine ayurvédique lui reconnaît effectivement. Elle précise même avec quel ingrédient apaiser spécifiquement chacun des trois doshas (vata : ghee ; pitta : sucre ; kapha : sel). De plus, le myrobolan porte aussi une action salutaire sur les dāthus, en particulier le Shukra dāthu, qu’il nourrit et rajeunit. L’on peut même profiter de l’action tonique et rajeunissante (rasayana) du myrobolan, en modifiant la manière de l’accompagner au fil des saisons (saison des pluies : sel ; automne : sucre ; première partie de l’hiver : gingembre ; seconde partie de l’hiver : poivre long ; printemps : miel ; mois estivaux chauds : mélasse). La valeur médicinale du myrobolan a pris une si grande importance, qu’on a distingué, afin de gagner en clarté thérapeutique, sept « variétés » de myrobolans (vitaja, rohini, putana, amrita, abhaya, jivanti et chetaki, de laquelle dernière il existe deux versions, une blanche et une noire). C’est ainsi qu’ils sont dépeints dans les textes hindous, mais il ne s’agit jamais que de la description du même fruit à divers stades de fructification (plus rapidement et brièvement, l’on distingue le petit myrobolan au fruit non mature, le myrobolan jaune qui vient tout juste de développer sa semence et enfin le grand myrobolan parfaitement mature). Cette profusion, dans laquelle on peut avoir la sensation de se perdre, est renforcée encore par les divers surnoms que l’on a accordés au myrobolan à travers les âges. Ils restituent tous, peu ou prou, l’étendue de la haute estime dans laquelle on l’a placé. A commencer par l’un de ses surnoms parmi les plus communs, haritaki. La racine hara, qui compte parmi les multiples manières d’appeler le dieu Shiva, s’inscrit dans le nom haritaki, « qui incarne Hara ». Haritaki nous avertit aussi que cet arbre pousse en la demeure du dieu Shiva, c’est-à-dire non loin des sommets enneigés de l’Himalaya. Un peu plus haut, nous avons vu passer le nom abhaya : ce terme se réfère à l’intrépidité et à la bravoure du myrobolan face à la maladie. Il est encore amrita, c’est-à-dire immortel, au côté du guduchi (il serait né de ce que Shiva, buvant, laissa tomber à terre une goutte d’amrita (d’ambroisie), d’où ce surnom accordé à la plante). D’ailleurs, divya, autre nom, insiste sur sa nature céleste. « L’infaillible », « l’herbe vivifiante », « le fruit divin », « le père de la médecine » ou encore « le favori des médecins » sont encore des manières de désigner ce même myrobolan, qui brille par bien d’autres noms sanskrits tels que pranada (le « donneur de vie »), vayastha (« qui augmente la durée de vie et maintient la jeunesse ») ou bien rasayana pala (« restaurateur biologique »). L’on n’a pas hésité à annoncer que le myrobolan avait partie liée avec le prana qu’il favorise en somme : « Le prana stimule le corps et maintient l’esprit souple et adaptable. Il donne de la créativité, de l’enthousiasme et de la force. C’est tout cela et plus encore. Sans prana, il n’y a pas de vie. Ce lien avec l’augmentation du prana pourrait être derrière la croyance profondément enracinée en Inde et au Tibet que le haritaki augmente l’énergie, l’intelligence et la sensibilité. Ces capacités pourraient également soutenir le lien entre haritaki et santé émotionnelle, et son utilisation traditionnelle pour soulager le chagrin et la tristesse. Et peut-être est-ce même à l’origine des affirmations selon lesquelles haritaki donne de la force et atténue les effets du vieillissement. »1 Une telle drogue de puissance, il n’a pas été question de la maintenir cloîtrée et de ne s’adresser qu’à elle, sans lui donner l’opportunité d’allier ses forces avec d’autres plantes triées sur le volet par les médecins ayurvédiques. C’est donc sans trop de surprise que l’on constate la présence du myrobolan au sein de cette merveilleuse panacée ayurvédique universelle qu’est le triphala (ou, dans sa version plus longue, kashthadhatriphala). Triphala, pour « trois fruits », requiert donc les poudres de myrobolan et des fruits d’amalaki (ou amla, Phyllantus emblica) et de bibhitaki (Terminalia bellirica). Il s’agit d’une spécialité qui ne date pas d’hier, puisqu’on en découvrit la trace dans le manuscrit Bower (VIe siècle apr. J.-C.) et bien avant dans les classiques Charaka Samhita (pour lequel il est un rasayana et un purificateur) et Sushruta Samhita (qui explique que triphala équilibre les doshas pitas et kapha, qu’il est favorable à l’excrétion et qu’il améliore les fonctions digestives). Triphala posséderait même une action spécifique nommée prabhava comme équilibrant des trois doshas, de vata surtout qui se trouve être, selon la médecine ayurvédique moderne, à l’origine de 80 % des maladies. La science contemporaine s’est, elle aussi, penchée sur cette spécialité ayurvédique. Des recherches nombreuses ont permis de lui attribuer des propriétés précieuses qu’en termes modernes l’on libelle comme suit : anti-oxydant, anticancéreux, chimioprotecteur et antibactérien. De plus, « cette formule est extrêmement efficace pour traiter les personnes souffrant de constipation et de selles molles, abaisser les niveaux de cholestérol et de triglycérides et favoriser la perte de poids. Triphala a également une activité anti-inflammatoire importante et peut être utilisé pour prévenir la dégénérescence maculaire liée à l’âge ainsi que pour soulager les symptômes d’allergie. Lorsqu’il est combiné avec une partie égale de shilajit, il est utilisé pour traiter les personnes atteintes de diabète. »2 Mais encore : « Le triphala présente un certain nombre d’avantages pour la santé, dont l’activité anti-oxydante, la réduction du taux de cholestérol, la normalisation de la pression artérielle, l’inhibition du VIH, la réduction des tumeurs chez les animaux et la protection et l’amélioration de la fonction hépatique. »3 Il existe bien d’autres formulations ayurvédiques auxquelles participe le myrobolan comme, par exemple, tramana, dans lequel guduchi, haritaki et gingembre unissent leurs forces afin d’endiguer bon nombre de désordres gastro-intestinaux. Ou bien cette formule destinée à contrecarrer l’asthme, composée de haritaki et de chitraka (Plumbago zeylanica), très ancienne spécialité qui a été décrite dès le IXe siècle apr. J.-C. Plus ancien encore : Acharya Sushruta recommandait la formule amalakyadi gana contre la fièvre (elle est constituée d’haritaki, d’amalaki, de chitraka et de pippala, c’est-à-dire de poivre long).

« La valeur médicinale et la réputation du fruit du badamier, le myrobolan, étaient telles que son nom est passé à l’usage universel pour donner l’adjectif courant ‘mirobolant’ », nous dit un certain dictionnaire en ligne4. Universel, je ne crois pas. C’est qu’il ne faudrait rien exagérer. Cela ne me semble concerner que le monde occidental. S’il apparaît avéré que le mot myrobolan est la contraction de myron balanos (« gland parfumé »), associer ce fruit à cet adjectif n’était pas autre chose qu’une manière de se moquer, quelque chose de mirobolant étant trop beau pour être vrai, extraordinaire et merveilleux en somme. C’était là une manière ironique de montrer à quel point il était dédaigné. S’il est parvenu à s’immiscer comme adjectif au sein de la langue française, c’est surtout pour y désigner ce que, exactement, on lui refusait et lui reprochait, c’est-à-dire de ne pas tenir ses « promesses ». Afin de s’en assurer, il suffit de seulement prendre connaissance de la littérature médicale française des XVII-XIXe siècles, ce que nous allons faire sans tarder.

A l’époque de Nicolas Lémery, l’on ne connaissait en France que les fruits venus tout droit séchés des Indes. Plusieurs autres espèces (citrini, emblici, bellerici et indici) accompagnaient souvent Terminalia chebula (quebuli, chepuli, cepuli…), qui forme des fruits pas plus gros qu’une datte, oblongues, pointus du côté du pédoncule, relevés par cinq côtés longitudinales. « Il faut choisir les myrobolans chébules gros, nous explique Lémery, bien nourris, durs, de couleur jaunâtre sombre, d’un goût astringent tirant sur l’amer. »5 On employait principalement les myrobolans comme purgatif, tonique gastro-intestinal et astringent, à la façon de la rhubarbe, ce qui convenait aux diarrhées, dysenteries et autres dévoiements de ventre. On les utilisait pour cela en poudre, à la dose d’un gros (4 g) ou concassés en infusion ou en décoction légère, à raison de deux gros (8 g) jusqu’à une demi-once (16 g) dans un litre de liquide. Outre cela, les myrobolans participaient à de nombreuses préparations pharmaceutiques. A la lecture de la suite de mon propos, on aura bien du mal à l’admettre ! La réputation thérapeutique des myrobolans se débondera rapidement par la suite, dès la fin du XVIIIe siècle, en la personne de Desbois de Rochefort par exemple, pour qui la vertu purgative n’est plus qu’un lointain souvenir : « Comme ils ne purgent pas du tout, on les a en général abandonnés. »6 Même constat alarmant du côté de Simon Morelot : à partir de 1800 à peu près, le myrobolan n’est plus référencé dans les ouvrages de matière médicale, d’autant que le séné, à lui tout seul, eut raison d’eux tous, les chébules et les autres. En 1910, dans la quinzième édition de L’Officine de François Dorvault (à cette époque, ce monumental ouvrage était à mi-chemin de sa longue carrière, la première édition remontant à 1844, la dernière à 1995), le pharmacien parisien n’accordait pas plus de vingt lignes au myrobolan, toujours et encore inusité (hormis dans le domaine annexe de la teinturerie compte tenu de la forte proportion de tanin qu’il contient).

Aujourd’hui, alors que de l’eau a coulé sous les ponts, l’on recroise la route du myrobolan, qui nous en dit plus long à son propos, en nous adressant à la source même, davantage qu’à tous ces médecins d’Europe occidentale des siècles passés qui ne comprirent visiblement pas ce qu’était ce grand arbre ayurvédique. Après ça, aller se moquer et ironiser est un peu facile !

Assez grand arbre de 40 à 90 pieds de haut (10 à 30 m), le myrobolanier peuple les forêts composées surtout de feuillus sur sols ombragés et sableux, exposés à une faible pluviosité, telles qu’on en trouve dans un certain nombre de pays d’Asie du Sud et du Sud-Est (sous-continent indien, Myanmar, Thaïlande, Laos, Cambodge, Vietnam, Taïwan, Chine). Son tronc droit est revêtu d’une épaisse écorce craquelée de couleur brun grisâtre qui s’écaille parfois par plaques. Il est surmonté d’une large couronne circulaire composée de branches latérales nombreuses, tourmentées, irrégulièrement disposées. Ses feuilles, assez grandes (elles mesurent 12 à 15 cm de long sur 5 à 6 cm de large), sont oblongues, charnues et coriaces, attachées aux rameaux par des pétioles d’assez médiocre longueur. Vertes et brillantes lorsqu’elles accèdent à l’âge mûr, elles sont, en revanche, recouvertes de poils doux brun rougeâtre quand elles sont jeunes (ce qui est aussi le cas des rameaux juvéniles et des bourgeons). Ses petites fleurs vert jaunâtre à dix étamines, groupées en denses épillets, propagent une forte odeur peu agréable. Le fruit – le myrobolan, donc – est une drupe lisse et mate, tout d’abord verte puis pourpre, piquetée de petits points en surface, attachée en petits groupes à un pédoncule pendant. Le fruit est cueilli avant la formation du noyau, si bien qu’il paraît n’en posséder aucun.

Habitué aux altitudes élevées (1 500 à 2 000 m), le myrobolanier résiste tant au froid qu’à la sécheresse. Il est également tolérant au feu et capable de se rétablir après un incendie.

Le myrobolanier en phytothérapie

Peu usitées, les semences accompagnent parfois l’écorce au sein de la matière médicale. Mais ce n’est pas là ce qui intéressent divers systèmes médicaux asiatiques depuis des millénaires, bien plutôt le fruit du myrobolanier, c’est-à-dire le myrobolan. Si on l’utilise à l’état parfaitement mûr, c’est au fruit immature que va la préférence de la plupart des praticiens (Ayurvéda, unani et siddha). Cette « olive du Tibet » ou Xiqingguo, comme l’on dit en Chine, est sans odeur marquée, mais en revanche très astringente et amère. Le fruit qui coule spontanément au fond de l’eau est considéré comme le meilleur d’un point de vue thérapeutique.

Premier constat : l’astringence emporte tout sur son passage. Dire que le myrobolan est très astringent n’a pas besoin d’hyperbole. Et pour cause : de 18 à 52 % de la masse d’un myrobolan est constitué de tanins, dont on connaît les vertus desséchantes et constrictives. On y trouve essentiellement des tanins hydrolysables de type pyrogallol tels que : acide gallique, acide chébulique, acide chébulégique, acide chébulinique (se dédouble par hydrolyse à l’eau chaude en acide tannique et acide gallique (= acide gallo-tannique) dont les métabolites sont nombreux), acide néochébulinique, acide ellagique, α-punicalagine et β-punicalagine, chébulanine, corilagine, casuarinine, terchébuline, acide chébulagique, acide chébulaginique, terflavine A, etc. Les accompagnent, de belles proportions de polyphénols : flavonoïdes (kaempférol, quercétine, catéchine, lutéoline, glycosides de flavonols) et acides phénoliques (acide chlorogénique, acide shikimique, acide quinique, acide protocatéchique, gallate de méthyle). Notons la présence d’acides hydroxycinnamiques (acide coumarique) et de chébuline (coumarine conjuguée à de l’acide gallique). Les protéines sont représentées essentiellement par des acides aminés, les glucides par des saccharides (glucose et fructose) et les lipides par divers acides comme l’acide palmitique et des phytostérols (daucostérol, β-sitostérol).

Fort d’une considérable quantité de vitamine C, le myrobolan recèle aussi un peu de vitamines E et K, ainsi qu’un chouïa d’essence aromatique, noyée dans cette considérable masse de tanins.

Propriétés thérapeutiques

  • Adaptogène, anti-oxydant7, antiradicalaire (DPPH, H2O2)8, anti-inflammatoire puissant (IL-1, IL-1β, IL-6, IL-8, TNF-α), analgésique, inhibe la peroxydation lipidique, inhibiteur de la 2-cyclo-oxygénase et de la 5-lipo-oxygénase (deux enzymes impliquée dans l’inflammation), chélateur des métaux, améliore l’apprentissage et la mémoire, augmente l’endurance physique (en stimulant les niveaux de glycogène musculaire et en réduisant la sécrétion d’acide lactique et d’ammoniac), neuroprotecteur, antistress, anti-épileptique, anticonvulsivant, antispasmodique
  • Immunostimulant, immunomodulateur, anti-infectieux : antibactérien (contre les bactéries uropathogènes multirésistantes, accroît l’activité antibiotique face aux souches multirésistantes), antifongique, antiviral (HSV-1, HSV-2, CMV), anthelminthique
  • Anticancéreux, inducteur de l’apoptose, anti-néoplasique, antiprolifératif, chimio-préventif, chimioprotecteur, radioprotecteur, antitumoral
  • Apéritif, digestif, réducteur de l’acidité gastrique, laxatif doux, antidiarrhéique, anti-dysentérique, augmente la vitesse de la vidange gastrique, réduit la durée du transit intestinal, améliore la motilité intestinale, action favorable sur le microbiote9, détoxifiant intestinal, protecteur gastro-intestinal, cicatrisant intestinal (par réduction du stress oxydatif, de la réponse inflammatoire et de la mort cellulaire), stomachique, carminatif
  • Tonique hépatique, hépatoprotecteur, détoxifiant hépatique
  • Antidiabétique, hypoglycémiant, antihyperglycémique, améliore le contrôle glycémique
  • Accélère l’angiogenèse dans les plaies du diabétique, hypolipidémique (triglycérides), cardioprotecteur, prévient l’athérogenèse
  • Cicatrisant (concentre de façon plus importante le collagène sur le site de la plaie), protecteur cutané, régulateur des excrétions de sébum10
  • Inhibiteur de l’acétylcholinestérase et de la butyrycholinestérase
  • Antipyrétique léger
  • Néphroprotecteur
  • Anticariogène
  • Rétinoprotecteur
  • Expectorant
  • Soutien de la libido et de la fertilité

Usages thérapeutiques

  • Troubles du système nerveux : affections neurodégénératives (maladie d’Alzheimer), troubles de la mémoire, stress, anxiété, dépression, épilepsie
  • Troubles de la sphère gastro-intestinale : ulcère gastrique (causé par l’alcool, l’aspirine, la ligature pylorique), gastrite, diarrhée, dysenterie, constipation, syndrome du côlon irritable, ballonnement, gaz intestinaux, vers intestinaux, infection à Helicobacter pylori par adhésion à la muqueuse intestinale11, lésion intestinale, anorexie
  • Troubles de la sphère respiratoire : toux, mucus pulmonaire excessif, dyspnée, infection virale (grippe A, covid-19, rhume)
  • Troubles de la sphère vésico-rénale : infection des voies urinaires, rétention d’urine, dysurie
  • Affections cancéreuses : cancer de l’estomac, adénocarcinome du côlon, carcinome pulmonaire, adénocarcinome de la glande mammaire, cancer de la prostate, ostéosarcome, mélanome malin, leucémie myéloïde chronique, glioblastome
  • Affections cutanées : érythème, rougeur, acné, plaie, rides et autres dommages cutanés causés par les UVB (photo-lésions cutanées) et la pollution environnementale, vieillissement cutané cellulaire, soins cosmétique de la peau, des ongles et des cheveux
  • Troubles locomoteurs : arthrose, défaut de mobilité articulaire
  • Affections bucco-dentaires : carie dentaire, inflammation (gingivite, parodontite)
  • Maladies métaboliques : obésité (perte de poids), diabète du type II (et ses complications : plaies et ulcères12, anomalies cérébrales13), hyperlipidémie (excès de triglycérides)
  • Anémie
  • Fièvre intermittente, soif excessive

Modes d’emploi

  • La poudre (churna) de myrobolan se prend de préférence le soir : comptez 2 g mêlés à du miel, du ghee ou de l’eau chaude. S’il s’agit de la poudre de triphala, on peut s’autoriser trois prises quotidiennes d’un gramme chacune, en les mélangeant aux mêmes substrats. Ces deux poudres sont également disponibles en capsules, parfois sous forme d’extrait standardisé à 20 % de tanins.
  • Pâte de myrobolan (legiyam) : il s’agit de mélanger de la poudre de myrobolan à du ghee et à de l’eau de rose afin d’obtenir une pâte applicable localement sur la peau et les cheveux.
  • Huile de myrobolan (thylam) : pour l’obtenir, il suffit de faire macérer une certaine quantité de poudre de myrobolan dans une huile végétale, le plus souvent de sésame.
  • Onguent : dans quatre portions de saindoux, ajoutez soigneusement une portion de poudre de myrobolan. A malaxer jusqu’à homogénéité.
  • Extrait hydro-alcoolique : peu courant par chez nous, il s’utilise de la même manière que nos communs EPF, soit par prise de 20 à 30 gouttes, trois fois dans la journée.

Précautions d’emploi, contre-indications, autres informations

  • La récolte, acrobatique, du myrobolan se déroule dans l’arbre, puisque les fruits sont cueillis avant maturité et chute au sol. Il faut donc grimper dans l’arbre afin d’attraper à la main ces fruits sinon inaccessibles. Puis, bien que verts, les mettre à sécher au soleil.
  • N’ayant pas été affublé d’étiquettes contrevenant à son bon emploi (le myrobolan n’est pas cytotoxique, ni génotoxique et mutagène), il y a tout de même un certain nombre de cas dans lesquels en éviter la consommation : grossesse, fatigue appuyée, don du sang récent, déshydratation, médicaments anti-glycémiques (inhibiteurs de l’α-glucosidase) et antidiabétiques (insuline).
  • Si l’on récolte le fruit à maturité, il reste encore trop amer et acide pour en faire un banal et inoffensif fruit de bouche. Ainsi, en Asie du Sud et du Sud-Est, il endure diverses « améliorations » afin d’en rendre la consommation plus tolérable : on lui fait subir une fermentation, par exemple, aussi bien dans le vinaigre que dans la saumure. On le confit au sucre ou on le cuit comme n’importe quel légume.
  • Le bois de myrobolan est utilisé en menuiserie pour fabriquer meubles et embarcations. Des feuilles et des fruits, l’on retire un mordant utile à la teinturerie, alors que ces mêmes fruits, apprêtés spécifiquement, ainsi que l’écorce de l’arbre, produisent une couleur noire permettant de teindre le cuir et le tissu (c’est d’une sorte de myrobolanier que l’on produisit originellement l’encre de Chine).

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  1. Source.
  2. David Winston, Adaptogens. Herbs for strenght, stamina and stress reliefs, p. 380-381.
  3. Source.
  4. Wiktionnaire.
  5. Nicolas Lémery, Dictionnaire universel des drogues simples, p. 597.
  6. Louis Desbois de Rochefort, Cours élémentaire de matière médicale, Tome 1, p. 381.
  7. « L’extrait d’éthanol du fruit de Terminalia chebula a montré une activité inhibitrice importante sur le stress oxydatif et le raccourcissement dépendant de l’âge de la longueur de l’ADN télomérique » (Source).
  8. « L’accumulation d’espèces réactives de l’oxygène entraîne des dommages oxydatifs à l’ADN, l’oxydation des protéines, la peroxydation des lipides et l’inactivation des enzymes antioxydantes dans la cellule, ce qui entraîne de nombreuses maladies chroniques comme le cancer, l’inflammation, le diabète sucré, les maladies cardiovasculaires, et l’athérosclérose » (Source). Quand on parle de radicaux libres, il ne s’agit pas que de l’accumulation de rides en surface !
  9. « Les polyphénols contenus dans triphala modulent le microbiote intestinal humain et favorisent ainsi la croissance de bifidobactéries bénéfiques et de lactobacilles tout en inhibant la croissance de microbes intestinaux indésirables » (Source).
  10. «  Une étude clinique a révélé des améliorations statistiquement significatives des scores des dermatologues et des auto-évaluations des sujets pour la texture de la peau, l’hydratation, le tonus, la fermeté et l’éclat par rapport à son placebo » (Source).
  11. « Le traitement avec Terminalia chebula peut soit éradiquer Helicobacter pylori, soit augmenter le statut sécrétoire de la glande de Brunner, soit inhiber son attachement en augmentant l’hydrophobicité de surface ou en régulant la sécrétion de mucine, et inhiber la pompe à protons ou l’activité inhibitrice solide contre la sécrétion d’IL-8, suggérant une protection gastro-intestinale contre H. pylori » (Source).
  12. « Les ulcères diabétiques sont couramment observés dans les membres inférieurs, en particulier les pieds. L’hyperglycémie à long terme chez les patients diabétiques peut causer des dommages micro-vasculaires périphériques, ce qui affecte la reconstruction du flux sanguin local lorsque la peau est rompue. Il en résulte un retard ou même une absence de cicatrisation des plaies cutanées » (Source).
  13. Le myrobolan permet de protéger le cerveau et les neurones chez le diabétique, ce qui est encourageant, puisqu’au cours de cette affection, l’on observe une dégénérescence sévère des neurones dans le striatum, le cortex cérébral et l’hippocampe.

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