Les monoterpènes sont un ensemble de molécules aromatiques très courantes dans le monde de la chimie végétale. Nombreuses sont les plantes qui en contiennent. Certaines à hauteur de quelques %, d’autres en masse. Comme l’indique Wikipédia, « on peut trouver des monoterpènes dans plus de 2 000 plantes de 60 familles différentes ». Par exemple, le citronnier de la famille des Rutacées et le pin sylvestre de celle des Pinacées, bien que ne présentant aucune caractéristique botanique commune, produisent tous deux une huile essentielle contenant des monoterpènes. On peut même trouver la même molécule chez l’une et l’autre de ces huiles essentielles. C’est le cas du béta-pinène présent tant dans l’essence de citron (10-17 %) que dans l’huile essentielle de pin sylvestre (18-23 %).
Tous comme les sesquiterpènes, les monoterpènes présentent dans leur ensemble des propriétés thérapeutiques globales. Aussi reconnaît-on aux monoterpènes les vertus suivantes :
- Positivants
- Décongestionnants respiratoires
- Lymphotoniques
- Stimulants digestifs
- Antiseptiques atmosphériques
- Antiviraux
- Expectorants
Ainsi que des propriétés spécifiques à certains monoterpènes (antalgique, cortison like, etc.). Si l’on compare les propriétés générales des sesquiterpènes et celles des monoterpènes, on constate qu’il y en a très peu qui sont identiques.
Contrairement aux sesquiterpènes, dont nous avons dit qu’elles sont des molécules lourdes, les monoterpènes sont des molécules légères dont la durée de rétention est la plus courte lors de la distillation. Par exemple, l’une d’elle, l’alpha-pinène, présente aussi bien dans l’huile essentielle de cyprès toujours vert que dans celle de laurier noble, apparaît toujours en premier après environ 15 minutes de distillation. De fait, en parfumerie, les huiles essentielles qui contiennent beaucoup de monoterpènes, comme les agrumes, sont employées comme note de tête, c’est-à-dire la fraction parfumée la plus volatile qui laissera ensuite la place à la note de cœur, enfin à la note de fond.
Autre caractéristique qui oppose les sesquiterpènes aux monoterpènes : l’application cutanée. Si les sesquiterpènes sont sans danger par cette voie-là, il n’en va pas de même des monoterpènes qui recensent des molécules potentiellement allergisantes et irritantes pour la peau si employées pures. Le limonène (cf. schéma ci-dessous), présent à hauteur de 80 % dans l’essence de citron, est l’une d’elles. Il est donc nécessaire de diluer ces huiles essentielles dans une huile végétale avant toute application afin d’en éviter la dermocausticité.
Là où les huiles essentielles à sesquiterpènes invitent à la détente, à la relaxation, à l’introspection spirituelle, au contraire, les huiles essentielles à monoterpènes sont, pour beaucoup d’entre elles, pleines de peps et de fraîcheur, autant dire qu’elles pétillent. D’essence plus yang que yin, elles favorisent l’action plus que la réflexion, mais aussi l’audace, le courage d’oser et de faire, etc.
Liste des principales huiles essentielles à monoterpènes : bergamote (55 %), ciste ladanifère (47 %), citron (91 %), cyprès toujours vert (92 %), encens (78 %), épinette noire (47 %), genévrier commun (83 %), lédon du Groenland (35 %), mandarine rouge (98 %), myrte vert (58 %), orange douce (97 %), pamplemousse (94 %), pin sylvestre (92 %), poivre noir (57 %), romarin officinal à camphre (33 %), romarin officinal à verbénone (49 %).
© Books of Dante – 2014
Bonjour, sachant que les terpènes sont des hydrocarbures, j’imagine qu’il existe un risque à trop en utiliser. Pour ma part, j’utilise des huiles essentielles pures (doTerra, vous connaissez ?) et donc très concentrées. Je bois régulièrement de l’eau avec plusieurs gouttes d’he citron dans la journée. Je commence à me demander si ce n’est pas too much et ce que je risque.. Avez-vous des préconisations ? Merci pour vos lumières !
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Bonjour, que monoterpènes et sesquiterpènes soient des hydrocarbures ne posent pas de problème aux doses physiologiques correctes. Hormis vous dire que l’eau n’est pas le meilleur substrat pour avaler les huiles essentielles, je ne vois pas quoi d’autre à relever dans votre pratique quotidienne :)
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Merci pour votre réponse ! Pardon d’être tatillon mais qu’entendez-vous par doses physio correctes ? Si l’he est très concentrée, combien de « gouttes » max par jour par exemple ?
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Si l’on part du principe que ce que vous appelez huile essentielle est un produit 100 % pur, 100 % naturel, bio (si possible), issu d’une distillation à la vapeur d’eau et qu’il est communément vendu en flacon de 10 ml, nous parlons effectivement d’huile essentielle. Très concentrée, donc. Plus concentré, il n’y a pas.
La dose physiologique correcte dépend du sujet, de son âge, etc. Prenons le cas d’une adulte comme vous. Une dose correspond à trois gouttes sur un comprimé neutre, par exemple. Mais cette dose peut varier selon ce qu’on veut faire avec les huiles essentielles. En dilution dans une huile végétale, si l’on vise un effet cosmétique, on choisira les proportions suivantes : 1 % d’HE et 99 % d’HV. En revanche, s’il s’agit d’une réparation tissulaire ou d’une action localisée sur un muscle ou une articulation, on forcera la dose et l’on aura des proportions différentes : 5 à 10 % d’HE et 90 à 95 % d’HV. Comme vous pouvez le constater, il n’existe pas de dose unitaire et intangible, elle est très variable selon les situations rencontrées :)
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Merci infiniment pour ces infos très précises !
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Je voue en prie, c’est avec plaisir ! :)
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