Les huiles essentielles à sesquiterpènes

sesquiterpènes

Aujourd’hui, nous allons aborder une classe de molécules aromatiques que j’apprécie plus particulièrement : les sesquiterpènes. Rares mais nombreuses, ces molécules se trouvent dans certaines plantes un peu partout dans le monde. Au cœur même d’une plante, les sesquiterpènes jouent le rôle d’agent de défense. Cela n’est pas tout à fait un hasard si les huiles essentielles qui en contiennent présentent peu ou prou des propriétés anti-infectieuses (bien que ce ne soit pas là leur domaine de prédilection).

Si cette famille renferment de nombreuses molécules différentes les unes des autres, on peut dire que, globalement, les huiles essentielles à forte teneur en sesquiterpènes sont dotées des propriétés thérapeutiques suivantes :

  • Négativantes ou positivantes
  • Anti-inflammatoires
  • Calmantes
  • Hypotensives
  • Décongestionnantes veineuses
  • Décongestionnantes lymphatiques
  • Anti-allergiques

Bien sûr, il s’agit là d’un tronc commun de propriétés thérapeutiques, d’autres huiles essentielles à sesquiterpènes présentant des propriétés plus spécifiques que n’ont pas les autres. Par exemple, le chamazulène (molécule présente dans les huiles essentielles de camomille allemande et d’achillée millefeuille et qui leurs donne une jolie couleur indigo) est une molécule antiphlogistique, antiprurigineuse et antihistaminique. Mais on ne peut en dire autant de l’huile essentielle de vétiver de laquelle le chamazulène est absent. En revanche, ce dernier possède bien d’autres capacités que n’ont ni la camomille allemande ni l’achillée millefeuille. Par ailleurs, deux sesquiterpènes différents peuvent posséder les mêmes propriétés thérapeutiques.

Rares, nous l’avons souligné, car présentes dans assez peu de végétaux et dans de moindres proportions (par rapport aux monoterpènes par exemple), les sesquiterpènes sont, de plus, difficiles à extraire des plantes qui les contiennent. Ce sont des molécules dites « lourdes » car elles ne font pas partie de celles qui s’échappent en début de distillation, bien au contraire, elles n’apparaissent qu’en milieu, voire en fin de distillation. Ce qui s’explique par le fait que les parties végétales employées pour les extraire sont, très souvent, des racines (curcuma, gingembre, nard), des résines (myrrhe), enfin des bois ou des écorces (santal, katrafay). Du fait de la lourdeur des molécules qui composent ces huiles essentielles, un certain nombre d’entre elles sont employées par l’industrie de la parfumerie comme note de fond.

Un autre point commun aux huiles essentielles à sesquiterpènes réside dans le fait qu’elles jouissent d’une excellente tolérance cutanée. On pourra, dans la plupart des cas, les appliquer pures sur la peau qui demeure l’interface privilégiée de ces huiles essentielles. Cependant, il est bon de noter qu’un usage massif de telles huiles peut provoquer des allergies qu’à petites doses elles sont sensées combattre.

Enfin, d’un point de vue spirituel, « les huiles essentielles à sesquiterpènes étaient fréquemment employées dans l’Antiquité à des fins spirituelles. Elles favorisent en effet le développement d’une vision holistique et aident à percevoir et comprendre les mondes subtils et invisibles. Elles relient les énergies telluriques et cosmiques, dissolvent les blocages et la rigidité, apaisent, détendent et équilibrent le système nerveux. Elles sont d’un bon soutien pour ceux qui méditent » (Lydia Bosson, L’aromathérapie énergétique, p. 36). Qu’on ne s’étonne donc pas de trouver dans cette famille des huiles essentielles telles que le santal, la myrrhe, ou encore le nard de l’Himalaya…

Pour finir, listons brièvement les principales huiles essentielles de cette famille : achillée millefeuille, camomille allemande, cèdre de l’Atlas, curcuma, genévrier commun, gingembre officinal, hélichryse d’Italie, katrafay, myrrhe, nard de l’Himalaya, patchouli, santal blanc, vétiver, ylang-ylang.

© Books of Dante – 2014

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