Considérons une plante x ou y. En tant qu’organisme vivant, elle est dotée d’une aura, comme vous et moi (enfin, j’espère pour vous ^^). Autrement dit, elle est habitée d’une énergie. C’est une partie de cette énergie que la plante vous prodigue lorsque vous utilisez ses feuilles, ses racines, ses graines, etc. à l’occasion d’une infusion, d’une décoction ou à travers n’importe quelle autre forme galénique qui soit. Mais qu’en est-il des huiles essentielles ? Pour tenter de comprendre ce qu’il se passe, revenons quelque peu en arrière.
Avant tout, la matière végétale de base devra être exempte de toute forme de pollution ainsi que de tout autre additif de nature chimique et pernicieuse versé par la main de l’Homme. Ce n’est que dans ces conditions (entre autres) qu’elle pourra être distillée dans un alambic.
Décortiquons.
Pour fonctionner, un alambic a besoin d’une source de chaleur (élément FEU). A l’intérieur de ce même alambic, on dispose une certaine quantité d’eau (élément EAU). Sous l’action combinée du feu et de l’eau, nous obtenons une vapeur d’eau (élément AIR) qui va entraîner les molécules volatiles aromatiques dans le serpentin. La matière métallique avec laquelle l’alambic est fabriquée renvoie, quant à elle, à l’élément TERRE. Nous avons là nos quatre éléments. Mais tout cela n’est que fragmentaire. En effet, les éléments ne se réduisant pas qu’à un seul quaternaire. Observons plutôt.
Maintenant, qu’en est-il de la Lumière ? (celle-là même que la plupart des ésotériqueux boutonneux ainsi que d’autres qui ne sont plus en âge d’être infestés de bubons acnéiques oublient, ou méconnaissent, ou ignorent, etc.). On la retrouve dans la plante même, grâce au fabuleux système qui s’appelle selon ce terme magique : photosynthèse (photos, en grec, signifiant lumière). Laquelle même photosynthèse permet à la plante de tirer ses bienfaits grâce à l’étoile que nous nommons Soleil. L’Obscurité, le pendant nécessaire de la Lumière, quant à elle, est symbolisée par l’intérieur de l’alambic, véritable athanor. Mais arrivé là, cela n’est pas fini. Il nous manque le septième et dernier élément, et pas des moindres : la Nature. Ceux qui savent compter auront constater que nous avons entre nos mains 7 éléments, chiffre magique. La Nature n’étant autre que la plante placée dans l’alambic.
Comme nous le savons, après des réglages techniques minutieux digne d’un horloger et un modus operandi qui varie d’une plante à l’autre, nous obtenons l’huile essentielle (ou huile éthérée comme disent nos cousins « germains » :) ) qui flotte sur un hydrolat aromatique. Cette distillation est donc une séparation entre le subtile et l’épais (étant, lui, représenté, par la masse végétale initiale que l’on retrouve à l’état de « gâteau » dans l’alambic en fin de distillation quand les petites fées s’en sont allées ailleurs).
La distillation permet donc l’extraction (étymologie : tirer au dehors) d’une substance extirpée d’une plante par la force et le bon vouloir des éléments (que l’on se penche sur la distillation de l’hélichryse d’Italie – Helichrysum italicum ssp. serotinum – ou de la rose de Damas – Rosa damascena, et l’on se rendra très rapidement compte qu’il s’agit d’une toute autre histoire).
Comme si l’on mettait à l’air libre, comme si l’on faisait exploser à la face du monde ce que la plante possède de plus précieux mais que nous, trop pressés, ne savons voir, ne sachant que passer auprès de la plante d’un pas trop rapide. Ce que cette distillation permet d’obtenir est ce que Paracelse nommait la quinte essence, c’est-à-dire la cinquième essence, pur produit des quatre éléments réunis. Nous pouvons aisément dépasser le concept paracelsien (une connaissance s’appuyant sur une autre connaissance pour ne pas grandir ne saurait être nommée connaissance). Nous parlerons désormais, non plus de quinte essence mais d’octople essence, autrement dit : la réunion des 7 éléments cités plus haut qui en donnent un autre, le huitième, symbole d’infinitude.
Quand sonne le glas, l’esprit d’une personne se détache de son corps physique. N’en est-il pas de même lors du procédé que l’on nomme distillation, épreuve de séparation d’une infime fraction éthérée/énergétique/spirituelle du corps même de la plante ? Le parallèle est, par trop, flagrant pour ne pas être repéré sinon souligné. De ce fait, un flacon d’huile essentielle, empli de l’âme/esprit d’une plante, quand bien même la plante utilisée pour la produire est morte, cette huile essentielle est, toujours et encore, capable de nous délivrer de multiples messages. Si elle le veut. Parce que, sachez qu’une huile essentielle ne vous donnera jamais plus que ce que vous êtes capable de donner pour elle.
Entrer en communication plus profonde avec l’esprit d’une plante (enfermé dans un flacon à l’image du génie dans sa lampe ^^) ne saurait se passer d’un certain savoir-faire qui demande de s’aligner avec elle selon un même diapason. Moui, je vois d’où je suis assis les dubitatifs sarcastiques qui, dans leur fors intérieur, se disent : « Il est fou, il parle aux plantes… » De là, je leurs rétorque qu’on apprend davantage des plantes, en bonne communion, qu’avec bien des êtres humains (qu’ils se rappellent ce que l’on nomme les réseaux trophiques. La plante est, et sera, toujours le premier maillon avant l’Homme).
Ainsi donc, lorsque j’observe l’aura que propage une huile essentielle, en vertu du même principe de séparation que j’ai indiqué plus haut, je suis en mesure de dire qu’en aucun cas une huile essentielle, disons de gingembre, ne possède la même couleur d’aura qu’une main de gingembre toute fraîche.
L’Aromathérapie ne saurait donc être reléguée au vague rang d’une seule et simple technique thérapeutique. C’est une poly-technique énergétique et, partant, magique, selon la simple équation qui veut que énergie => magie. Et notez bien que je n’ai pas placé un « = » entre ces deux termes, la magie procédant de l’énergie et non l’inverse comme cela est bien trop souvent dit malgré mon goût.
Pas magique, l’Aromathérapie ?
© Books of Dante – 2012.
Bonjour Gilles :) J’apprécie votre blog, que j’ai découvert il y a peu, et l’esprit de vos articles. A propos de celui ci-dessus, je me demandais si vous aviez connaissance de l’ouvrage de Joannes de Rupescissa (son nom latin, connu aussi sous le nom de Jean de Roquetaillade), franciscain ayant vécu au 14e siècle, et auteur, donc, de /De quinta essentia/ en 1350. Cet ouvrage a été traduit en français en 1581 (/La Vertu et propriété de la quinte essence de toutes choses, faite en latin/). Il y énumère toutes les qualités de cette quinte essence, et pense y reconnaître celles de l’alcool. Je crois pour ma part qu’il y décrit exactement les huiles (quint)essentielles.
(A tout hasard, il en existe un exemplaire consultable sur le site gallica de la Bnf ; je vous recommande notamment les pages 13, 14, et 15, par exemple, si vous ne les connaissez déjà.)
Merci pour le partage de vos réflexions :)
J’aimeAimé par 1 personne
Bonjour à vous et bienvenue sur le blog ! :) Quel que soit le nom de cet auteur, il ne me dit rien. En revanche, le nom français de son ouvrage, lui, me dit quelque chose (mais où l’ai-je donc croisé ?)
Je vais prendre le temps de parcourir les quelques pages que vous m’indiquez, à la suite de quoi je vous dirai ce que j’en pense.
Belle fin de journée à vous, Gilles.
J’aimeJ’aime