L’avocat, un « aliment presque parfait »

L’avocatier est un assez grand arbre originaire d’Amérique centrale. On note des espèces mexicaines, guatémaltèques et antillaises. Des deux premières, on a tiré le cultivar israélien. Mais il est aussi cultivé au Kenya, en Espagne, en Australie, etc.
Cet arbre, qui a besoin de beaucoup de soleil, ne devient mâture qu’à l’âge de 4 à 6 ans. Ses très grandes feuilles semper virens s’accompagnent de panicules de fleurs hermaphrodites. Cette floraison assez fade par ses couleurs ne laisse rien présager du fruit qui viendra ensuite. Piriforme, ce dernier est une grosse baie charnue contenant un unique pépin et dont le poids varie de 100 g à 1 kg selon les variétés : l’avocat.

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Riche de lipides (15 à 20 %), d’acides aminés (cystine, tyrosine, tryptophane…), de vitamines (A, B1, B2, B3, B5, B6, C, D, E, K…), l’avocat est également bien doté en oligo-éléments (potassium, phosphore, magnésium, zinc, fer, cuivre, calcium). Il compte de 160 à 220 calories aux 100 g.
Bien qu’étant considéré comme aliment (en raison des catégorisations excessives propres à l’Occident), l’avocat est aussi une matière médicale dont les bienfaits se vérifient tout d’abord dans l’assiette. Aliment de santé quotidien, il peut également être préconisé dans le menu des malades. Bien mûr, il se digère très bien et complète les forces du convalescent sans surcharger le système digestif. Tout comme l’amande, c’est aussi un aliment de croissance, pourvoyeur des nombreuses vitamines et acides aminés indispensables à l’organisme. La femme enceinte peut largement faire appel à lui, ainsi que l’enfant, l’adolescent et le sportif.
Étant un équilibrant du système nerveux, il est conseillé en cas de surmenage et de nervosité. La tyrosine qu’il contient, un acide aminé nécessaire à la synthèse des protéines, agit sur l’anxiété et la dépression. Il porte aussi son action au niveau des sphères gastro-intestinale et hépato-biliaire.

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Ce sont aux lipides contenus dans l’avocat que l’on doit l’onctuosité de sa chair. C’est l’expression à froid de l’avocat qui permet d’obtenir son huile végétale. D’odeur douce et à la saveur typique d’avocat, cette huile de couleur jaune à vert foncée est épaisse. Il faut opérer rapidement, et sur place. En effet, les avocats mûrs se destinant à cet usage peuvent voir leur chair brunir et s’acidifier autrement. Le rendement, d’environ 10 %, permet de recueillir une huile très résistante : elle ne s’oxyde pas facilement et supporte de hautes températures, jusqu’à 250° C.
La composition biochimique de cette huile végétale est très intéressante mais aussi très variable d’une production à l’autre, à l’image des huiles essentielles :

  • Acides gras saturés : 7 à 30 %
  • Acides gras insaturés (acide linoléique, acide oléique, acide alpha-linoléique, acide palmitoléique…) : 36 à 80 %
  • Insaponifiables : 2 à 12 %, dont beaucoup de stérols

Propriétés thérapeutiques

  • Hydratante, régénératrice cutanée, assouplissante, tonifiante, nourrissante, cicatrisante
  • Photoprotectrice
  • Antioxydante
  • Anti-inflammatoire
  • Hypocholestérolémiante, protectrice cardiovasculaire

Usages thérapeutiques

Bien qu’étant plus particulièrement destinée au corps, au visage (y compris le contour des yeux) et aux cheveux, cette huile végétale peut s’absorber par voie orale et ce pour des raisons thérapeutiques mais aussi culinaires. Bon, c’est parti pour vous montrer de quoi l’huile végétale d’avocat est capable ! ^_^

  • Peau : peau sèche, dévitalisée, sensible (celle du bébé y compris), vieillissement cutané (rides, peau abîmée par la rudesse du climat : soleil, vent, gel), irritations, démangeaisons, eczéma, psoriasis, vergetures, cicatrices, crevasses, gerçures
  • Cheveux : redonne brillance et vitalité aux cheveux secs, cassants et ternes, active la repousse capillaire (également transposable aux ongles ; c’est la cystine et la vitamine B6 qui sont responsables de l’action de cette huile végétale sur les ongles et les cheveux)

Mais, comme je l’ai dit, ça n’est pas qu’une huile végétale cosmétique, hein, il serait dommage de s’arrêter en si bon chemin, n’est-ce pas ?

  • Système cardiovasculaire et circulatoire : on a constaté un double effet de cette huile végétale sur le cholestérol. Elle fait chuter le « mauvais » cholestérol (LDL) et augmente le « bon » (HDL). Elle abaisse aussi les taux de triglycérides sanguins. Elle prend soin des artères et du cœur, et prévient donc les pathologies associées (la consommation d’avocat va également dans ce sens).
  • Arthrose, douleurs musculaires
  • Asthénie, anxiété, déprime

Usages alternatifs

En cuisine, on ne présente plus l’avocat. De multiples recettes lui ont rendu grâce, même si son usage a tardé en Europe. Importé par les Espagnols au XVII ème siècle, il est considéré comme un aliment de luxe alors que dans sa terre d’origine on le surnomme beurre du pauvre.
Sachez que l’huile végétale d’avocat peut s’utiliser en assaisonnement comme nombre d’huiles végétales (carthame, sésame, noisette, chanvre…). Bien plus, sa résistance à la chaleur lui permet d’être employée en tant qu’huile de cuisson, comme l’huile d’olive.

Remarques

En raison de son statut de fruit climactérique, la dureté des avocats que l’on trouve sur les marchés n’indique pas un défaut de maturation ou une cueillette hâtive sur l’arbre. En effet, l’avocat est de ces fruits qui ne mûrissent qu’après avoir été cueillis. Pour en activer la maturation à la maison, il faut placer les avocats auprès de fruits dispersant de l’éthylène, comme les bananes par exemple :-)

© Books of Dante – 2015

Comment utiliser les huiles essentielles par voie cutanée ?

Nous avons vu dans un précédent article quelles étaient les différentes manières d’ingérer les huiles essentielles. Aujourd’hui, nous nous appliquerons à recenser les protocoles permettant de tirer au mieux profit d’une interface dont la superficie avoisine 2 m² : la peau.

Bien que de façon globale les applications cutanées présentent moins de « danger » que l’ingestion, il n’est nullement question d’y aller à la hussarde, puisque toute application cutanée doit procéder d’une réflexion à travers laquelle on ne peut faire l’économie d’un certain nombre de critères : dilution (ou pas), fréquence et durée des applications, type de peau (prendre en compte le potentiel allergisant de certaines molécules aromatiques), âge, constitution de la personne…

Pures ?

Dans certains cas il est envisageable d’employer les huiles essentielles pures :

  • Les gestes d’urgence : un doigt coincé dans une porte ? Menthe poivrée ! Une piqûre d’abeille ? Lavande aspic ! Ce sont des gestes occasionnels qui ne sauraient être systématiques en dehors de toute situation d’urgence.

  • Les huiles essentielles jouissant d’une excellente tolérance cutanée (HE à sesquiterpènes telles que nard, patchouli, santal blanc, etc. ; ravensare aromatique et quelques autres).

  • L’embaumement vivant : réservé aux spécialistes, il consiste en une application d’une grande quantité d’huile essentielle (10 à 20 ml) sur la quasi totalité du corps.

Notons que la tolérance cutanée est variable d’une personne à l’autre, d’une huile essentielle à l’autre. Par ailleurs, il est important de conserver à l’esprit que l’utilisation d’une huile essentielle à l’état pur doit être soumise à condition, d’où la réflexion préalable afin d’éviter tout désagrément.

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Diluées ?

Si oui, plusieurs substrats sont possibles. Et le choix de tel ou tel ne doit pas être abandonné au hasard.

  • Les huiles végétales : on distingue les huiles végétales dites épaisses (olive, amande douce, avocat) des huiles végétales fluides (noisette, macadamia, rose musquée). Les premières sont particulièrement adaptées pour travailler en surface tandis que les secondes traversent plus facilement la barrière cutanée. On n’emploiera donc pas indifféremment les unes et les autres. Par exemple, le type d’affection permet déjà de faire un choix pertinent. Si l’on souhaite procéder à des applications en surface (eczéma, coup de soleil, etc.), on optera pour une huile végétale épaisse. En revanche, pour des affections plus profondes (douleurs musculaires et/ou articulaires, sciatique…), on choisira une huile végétale fluide qui portera d’autant mieux les huiles essentielles vers le siège de l’affection. Bien entendu, ces huiles, qu’elles soient fluides ou épaisses, ne sont pas que de simples substances inertes permettant la seule dilution des huiles essentielles. Chacune d’elles peut être employée en raison de ses propres qualités thérapeutiques. Par exemple, en cas de coup de soleil, on peut choisir une huile végétale anti-inflammatoire (macérât de millepertuis) additionnée d’une huile essentielle visant le même but (lavande aspic).

Rappel : une synergie n’est pas seulement un mélange d’huiles essentielles. Une huile végétale et une huile essentielle constituent, à elles deux, une synergie. Etymologiquement, le mot synergie veut dire « je travaille avec ». Dans le cas exposé ci-dessus, le millepertuis travaille donc main dans la main avec la lavande aspic.

  • Si les huiles végétales sont souvent employées avec les huiles essentielles, il existe d’autres matières à même de se mêler à elles : les argiles. Qu’elles soient vertes, blanches ou roses, tout comme les huiles végétales, elles ont chacune des propriétés spécifiques et peuvent être utilisées de diverses manières : masque, cataplasme, emplâtre.
  • L’alcool offre la possibilité à toute huile essentielle de s’y diluer. Grâce aux synergies élaborées à base d’alcool, on peut employer le produit obtenu par friction. De même, des applications à l’aide de compresses stériles sont également possibles.
  • Enfin, d’autres substances telles que le miel et le jaune d’œuf peuvent tout à fait servir de base de dilution aux huiles essentielles.

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