Le symbolisme de la plume

Symbole de puissance solaire, la plume jouit également dans diverses traditions d’une puissance aérienne. Que ce soit la flamboyante plume de l’ara sud-américain ou celle de l’aigle royal pour de nombreuses tribus nord-américaines, la plume présente une signification double d’ascension et de fertilité. Par exemple, pour de nombreuses branches chamaniques, la plume d’aigle est couramment employée comme outil de divination, l’aigle étant doté d’une grande clairvoyance tandis que pour d’autres peuples nord et méso-américains (Mayas, Iroquois, Zuni, Aztèques, etc.) la plume est aussi un symbole lunaire, ce qui fait d’elle un symbole de croissance végétale, « car c’est du ciel où montent les plumes et les prières que descendra la pluie fertilisante » (1).
Les plumes ont généralement une grande importance pour de nombreux peuples amérindiens, en particulier l’aigle même s’il est vrai que d’autres oiseaux présentent des plumes recherchées, comme c’est le cas du hibou pour les Indiens des Grandes Plaines, plumes qui leur procurent aide et protection durant la nuit. Écoutons ce que Buffalo Jim, Indien séminole, dit des plumes : « Les oiseaux ont toujours eu de l’importance pour les Indiens parce qu’ils vont là où ils veulent, ils se posent où ils peuvent, et ils sont libres. Nous prenons ces plumes des oiseaux parce qu’elles nous rappellent le Créateur. De tous les oiseaux, l’aigle qui s’élève le plus haut dans le ciel est le plus proche du Créateur, et ses plumes sont les plus sacrées d’entre toutes. Il est le plus grand des oiseaux et c’est pourquoi il fait partie de toutes les tribus, de tous les peuples » (2).
Les fameuses coiffes de plumes amérindiennes, probablement initiées par les Sioux, ont double vocation. D’une part, elles sont une collection d’exploits, d’autre part elles présentent un pouvoir protecteur auprès du Grand Mystère, le principe créateur propre aux tribus amérindiennes. Et, une fois de plus, ce sont les plumes d’aigle qui sont le plus employées du fait que cet animal est le plus proche de ce que les Sioux nomment Wakan Tanka.

coiffe

Chez les Celtes et les indigènes de Nouvelle-Guinée, les capes de plumes conféraient à ceux qui les revêtaient l’aptitude à voyager dans d’autres sphères, ce qui représente une véritable capacité chamanique (3). Qu’il s’agisse de cape ou de coiffe, toujours on retrouve des symboliques et des sens assez similaires, qu’il s’agisse d’ascension, de prospérité mais également de purification. Pour cela, il suffit d’évoquer le cas des éventails de plumes. Chez les Saora, de tels éventails en plumes de paon se destinaient à repousser les maladies, chez d’autres peuples encore, un plumeau permet un balayage énergétique (purification aurique).

éventail

Au-delà de la sphère amérindienne, nous retrouvons la plume en Égypte, celle de l’autruche en particulier, grâce à laquelle on procède à ce que l’on appelle la psychostasie, c’est-à-dire la pesée des âmes.
Parfois, l’arcane XVI du tarot de Marseille – la Maison-Dieu – présente, en lieu et place de la flamme qui foudroie la tour, une plume. Il s’agit là de l’expression d’un châtiment bénéfique et purificateur.
Enfin, en oniromancie, la plume a souvent un rapport avec le don. Si un oiseau vous offre ses plumes en rêve, on peut y voir un lien avec le totémisme. Devra bien évidemment être prise en compte l’espèce d’oiseau dont il est alors question.

bouclier


  1. Dictionnaire des symboles, p. 761
  2. Sagesse des Indiens d’Amérique, p. 71
  3. Lévy-Bruhl : « Les plumes ont une vertu magique particulière. On en garnit les flèches. Elles servent souvent d’ornement. Les premiers qui en ont paré leur chevelure se flattaient sans doute de faire passer en eux quelque chose de cette vertu ».

© Books of Dante – 2013

2 réflexions sur “Le symbolisme de la plume

Laisser un commentaire