Les plantains

Synonymes :

  • Grand plantain (Plantago major) : plantain à grandes feuilles, plantain à larges feuilles, plantain ordinaire, plantain à bouquet, queue de rat, herbe aux oiseaux, pied du blanc (typiquement européen, le grand plantain s’est répandu à bien des régions du monde à partir du XVI ème siècle, comme au Québec où certaines tribus amérindiennes lui donnèrent ce nom) ;
  • Plantain lancéolé (Plantago lanceolata) : herbe à cinq côtes, herbe à cinq coutures, oreille-de-lièvre, bonne femme, lancelée, petit plantain, plantain étroit, herbe de saint Joseph, herbe au charpentier, tête noire…

Les plantains ont reçu tant de noms vernaculaires depuis l’Antiquité gréco-romaine qu’il est parfois difficile de savoir de quelle plante l’on parle. Fort heureusement, en ce qui concerne ces plantes herbacées, les Anciens ont su faire preuve de précision. Chez les Grecs, les plantains répondent aux noms d’arneion, de probateion, de poluneuron, d’heptapleuron, de kunoglôsson, d’arnoglôsson (lequel dernier peut être petit – mikron – ou grand – meizon). Mais l’ensemble de ces termes n’a rien à envier avec les noms beaucoup plus récents qu’on utilise aujourd’hui pour désigner ces plantes : pied-d’homme (1), oeil-de-chien, langue-de-brebis (ou d’agneau), oreille-de-lièvre, etc., tout cela en raison de la forme spatulée qu’affectent les feuilles de ces plantes. Ainsi parle le pseudo-Apulée qui ajoute à l’attention de ses lecteurs les noms portés par le « plantain » par les divers peuples de son époque : asoeth en Égypte, thisarikam en Espagne, astirhok en Afrique, tarbêlothadion en Gaule, plantagô minor à Rome, etc. Aujourd’hui même, il est difficile de dire si toutes ces dénominations s’appliquent à la même plante, ou bien s’il s’agit de transposer en des mots l’idée qu’on peut se faire du plantain (qui, bien entendu, n’est pas partout le même : dans notre domaine, c’est une erreur grave que de voir midi à sa porte).
Quoi qu’il en soit, le plantain demeure une plante très connue et très utilisée durant l’Antiquité. Outre le pseudo-Apulée qui en rapporte largement l’usage, il y eut durant le Ier siècle après J.-C., un auteur qui tint l’arnoglôsson, soit la langue-d’agneau, en grande estime. Alors que les hippocratiques font complètement l’impasse sur cette plante, le médecin grec Thémison de Laodicée lui consacre l’intégralité d’un ouvrage. Avec lui, viennent Dioscoride et Pline qui faisaient déjà la distinction entre le grand plantain (Plantago major) et le plantain lancéolé (Plantago lanceolata). Chacun d’eux indique les différentes parties de ces plantains à employer, les préparations à réaliser et les modes d’emploi. Les feuilles, desséchantes et astringentes (donc cicatrisantes), étaient largement employées pour tout ce qui touche aux affections cutanées (abcès, ulcère de différentes natures, plaie, plaie suppurante, brûlure, excoriation, tumeur, anthrax, feu sacré, lichen…), mais aussi pour tous les problèmes hémorragiques que sont les morsures de chien, les crachements de sang, les hémorroïdes, les fistules, le saignement des gencives, l’écoulement de la matrice… En règle générale, on accordait aux plantains une action efficace contre les douleurs (maux de dents, d’oreilles, d’estomac, d’utérus) et les affections locomotrices (douleur de la goutte, des tendons et des articulations, luxation). A l’intérieur, on les réservait pour des affections pulmonaires (crise d’asthme, phtisie) et gastro-intestinales (indigestion, dysenterie et autres flux de ventre). Comme la mauve, par ses vertus vulnéraires et adoucissantes, le plantain est un anti-inflammatoire indirect, et s’employait donc dans beaucoup de cas où il y avait inflammation interne comme externe.
J’ai abrégé. Mais sachez qu’il y aurait encore beaucoup à dire sur nos deux énergumènes (je parle de Pline et de Dioscoride, pas de nos deux plantains). Ils feront d’ailleurs les choux gras de Macer Floridus mille ans plus tard, comme si rien n’avait changé en un millénaire : comment peut-on être naïf à ce point pour le croire ? Et, puisque nous parlons de chou, ils iront jusqu’à prendre la tête à ce brave Cazin qui, à mon avis, devait être de mauvaise humeur lorsqu’il a rédigé l’assez courte monographie qu’il consacre au plantain. J’sais pas, il a dû découvrir que dans les bonbons au plantain, il n’y avait généralement jamais de plantain, de même que dans la guimauve il n’y en a pas non plus. Un truc du genre, peut-être. Mais il est vrai qu’avec ce que nous venons de nous ingurgiter, il est possible que quelques estomacs délicats ne supportent pas la charge et finissent par tout revomir – burp. Nous y reviendrons tout à l’heure.
On a reconnu au plantain des vertus antivenimeuses. Beaucoup de plantes, et cela de l’Antiquité jusqu’au Moyen-Âge, auront été créditées de ce pouvoir, parfois à tort, mais pas en ce qui concerne le plantain, à tel point qu’une vieille légende raconte ceci : « Avant de livrer bataille aux vipères, les belettes auraient soin de se rouler sur des touffes de plantain de façon à s’assurer une immunisation complète, prélude d’une victoire infaillible » (2). Selon le symbolisme chrétien, la belette représente la guérison. Il pourrait s’agir là de l’évocation d’une force solaire – ici la belette – terrassant un esprit chthonien représenté par le serpent. Quoi qu’il en soit, Pline préconisait le grand plantain, qui avait sa préférence, en cas de piqûres de scorpion et de morsures d’animaux, car il « a une force merveilleuse pour dessécher et resserrer, et produit l’effet d’un cauter » (ou cautère, c’est-à-dire un fer à cautériser).
Galien reprendra peu ou prou les indications de Pline et de Dioscoride, indiquant que le plantain possède des propriétés rafraîchissantes et desséchantes pouvant être mises à profit pour cicatriser les plaies, soigner les abcès, les tumeurs et les ulcères, calmer les maux de dents, arrêter les hémorragies, lutter contre la dysenterie, les obstructions hépatiques et rénales, etc. (Une bonne partie de ce que nous avons dit se retrouvera plus ou moins réécrit par des praticiens de l’Antiquité tardive comme Aetius, Alexandre de Tralles et Paul d’Égine.)

On a aussi attribué au plantain, outre des propriétés médicinales, des propriétés magiques et astrologiques. En effet, l’arnoglôsson – notre langue-de-mouton – était considéré comme une plante d’Arès, le dieu grec qu’on a assimilé à Mars. En tant que planète, Mars gouverne le signe du… Bélier (ça ne s’invente pas) et celui du Scorpion. Un extrait d’un vieux traité astrologique rapporté par Guy Ducourthial explique les raisons pour lesquelles le plantain est plante d’Arès : « Sa racine guérit les tumeurs malignes sur les parties sexuelles, car Arès a son domicile dans le signe du Scorpion, qui a reçu en partage cette partie du corps. La graine de la plante, en enduit, guérit les parties sexuelles gangrenées et difficiles à cicatriser dans cette partie du corps. La plante, portée en amulette, convient parfaitement pour le mal de tête, car Arès a son domicile dans le signe du Bélier, lequel est à la tête de l’univers. Le suc, pris en boisson et en lavement, rétablit ceux qui souffrent de dysenterie, ceux qui crachent le sang et il est efficace pour les hémorragies, car Arès domine le sang » (3). Bien qu’on ne sache pas s’il s’agit là du grand plantain ou du plantain lancéolé, notre astrologue anonyme indique donc d’assez bonnes raisons pour attribuer la planète Mars au plantain. Cette mélothésie ne doit pas occulter le fait qu’on recherchait aussi des astuces symboliques liées au pouvoir des chiffres : ainsi, « trois racines sèches de plantain, bues dans trois cyathes (4) de vin et autant d’eau guérissent la fièvre tierce et quatre racines la fièvre quarte », nous explique Dioscoride. Parfois, des désaccords se faisaient jour. Si Théophraste conseille de cueillir le plantain « avant que le soleil ne le frappe », Dioscoride indique, sans donner davantage d’explications, que le plantain se ramasse après le coucher du soleil, qui plus est en lune descendante et de la main gauche.

Au Moyen-Âge, la réputation du plantain n’a pas été oubliée et n’a pas échappé aux médecins médiévaux. Comme à son habitude, Macer Floridus reste relativement fidèle aux antiques prescriptions concernant le plantain. C’est pourquoi l’on retrouve dans son discours bien des paroles déjà évoquées. Rappelant Pline, il réaffirme la puissance du grand plantain face au plantain lancéolé, mais, dans l’ensemble, il indique pour chacun de ces deux plantains des propriétés et usages similaires : étancher le sang, sécher les plaies suppurantes, dissoudre les tumeurs les plus dures, déterger les ulcères sordides, cicatriser les blessures récentes. Selon Macer, une longue liste d’affections relève du plantain : mangé cuit comme légume pour les flux de ventre, en compagnie de lentilles pour apaiser les douleurs intestinales et la dysenterie, et expulser hors du corps les parasites intestinaux. De plus, brûlure, érysipèle, morsure de chien, ulcération buccale, maux dentaires, douleurs d’oreilles, hémoptysie, fièvre quarte et phtisie entrent dans la ligne de mire de l’arsenal thérapeutique du plantain. On retrouve, en filigrane, le côté très martien, sinon guerrier du plantain, une plante qui fut alors, à l’instar de l’achillée millefeuille, très utilisée par les soldats sur les champs de bataille vues ses qualités hémostatiques. Ce que Macer note de neuf (il y en a quand même un peu, ne soyons pas mauvaise langue) dans son De viribus herbarum réside en trois points : les vertus gynécologiques du plantain aiderait à l’expulsion du placenta. Ensuite, « broyée dans du vinaigre, et appliquée sous la plante des pieds, elle [la plante, ici, le plantain lancéolé] calme la douleur qu’y produit souvent une longue marche » (5). Appliquer une plante qui tire son nom de la plante des pieds sous cette même plante semble relever de la théorie des signatures. Il n’empêche que, pour en avoir fait l’expérience, ça marche ! Les effets rafraîchissants du vinaigre accompagnés de ceux, anti-inflammatoires, du plantain y sont bien pour quelque chose. Enfin, notre ami Macer indique le plantain contre les inflammations oculaires, peut-être en utilisant une eau de plantain. De cela, nous reparlerons un plus loin. En attendant, voyons voir ce que la pharmacopée hildegardienne nous réserve à propos du plantain. Tout d’abord, nous pouvons mentionner qu’Hildegarde distingue deux plantains, celui qu’elle appelle Psillium et l’autre Plantago. Le premier n’est autre que le psulleion des Anciens, c’est-à-dire une plante dont le nom latin actuel est Plantago afra. Le Psillium d’Hildegarde, de nature froide, vient à bout de fortes fièvres et de brûlures d’estomac, la froideur de ce plantain corrigeant ces deux inflammations. Elle l’indique aussi, avec muscade, galanga et glaïeul en cas de… comment dire ? Aujourd’hui, nous dirions « asthénie intellectuelle ». C’est évident qu’avec un tel mélange, l’asthénie ne devait pas faire long feu ! « Par son équilibre tempéré, il réjouit l’esprit de l’homme quand celui-ci est oppressé ; tant par son froid que pas sa tiédeur, il ramène le cerveau à la santé et lui donne de la vigueur », précise-t-elle (6). Quant au Plantago d’Hildegarde, de nature chaude (Arès en filigrane ?) et sèche, il est utilisé contre la goutte, les élancements, les points de côté, les piqûres d’insectes. C’est ce même plantain qu’Hildegarde conseille d’employer avec la mauve pour favoriser la consolidation des fractures. Pour cela, Hildegarde propose la recette de « l’onguent d’Hilaire », élaboré à base de persil, de plantain, de basilic et de sysémère mêlés à du saindoux et à de l’huile de laurier. Hildegarde, qui ne devait pas être coutumière de la bombance, pense aussi à notre foie : « Si on a pris diverses nourritures de façon immodérée et que le foie est blessé et endurci, [il faut] couper en petits morceaux de cette herbe [que l’on nomme tussilage] avec deux fois autant de racines de plantain » (7). L’abbesse prend également soin de notre esprit (ou âme ?) lorsqu’elle dit ceci : « Si un homme ou une femme a bu un philtre d’amour maléfique, qu’il prenne du suc de plantain, avec ou sans eau, puis qu’il prenne une autre boisson forte [laquelle ? Elle ne ne dit malheureusement pas], et cela le soulagera : il sera purgé de l’intérieur, et son état sera amélioré » (8). Par ailleurs, elle signale l’usage d’une poudre composée de plantain, de géranium et de mauve, fort utile contre « le poison et les paroles magiques ». C’est peut-être ce qui fera dire à Paul Sédir bien plus tard que « la plante entière guérit les maléfices » (9).
Trotula de Ruggiero (10), exerçant la médecine et la chirurgie au sein de la célèbre école de médecine de Salerne, est, en quelque sorte, le pendant méridional de l’abbesse de Bingen. Dans son Traité des maladies des femmes, elle conforte les vertus emménagogues du plantain en cas de métrorragie et de déplacement de l’utérus. Comme elle ne se préoccupait pas que de gynécologie, elle a aussi laissé un bon nombre de recommandations sur ce que le docteur Leclerc appelait la coquetterie : par exemple, Trotula conseillait l’usage du mucilage d’un plantain particulier, le psyllium, contre « les fissures des lèvres provenant de baisers excessifs »… ^.^
En toute fin de Moyen-Âge, on parle d’une « eau vulnéraire » ou « eau d’arquebusade ». Elle n’est, ni plus ni moins, qu’une eau de plantain aux vertus rafraîchissantes, dépuratives, adoucissantes et astringentes. A l’époque, cette eau jouissait du même prestige que celle de bleuet pour les ophtalmies et autres inflammations oculaires. Elle intervenait alors en lavement sur les ulcères et autres maladies cutanées, en application locale sur hémorragie bénigne. Enfin, par voie interne, sur diarrhée et phtisie (ce que l’on appelle aujourd’hui tuberculose). Bien plus tard, au XIX ème siècle, Joseph Roques semble beaucoup apprécier cette eau de plantain pour les affections oculaires.
Le Petit Albert, qu’il est raisonnable de dater du XVII ème siècle, relate le cas d’un soldat polonais ayant guéri l’un de ses camarades blessé par arme blanche avec de l’eau de rose et de l’eau de plantain, un usage qui se perpétuera bien après, puisque lors de la Première Guerre mondiale, on employa abondamment le plantain pour ses vertus hémostatiques, ainsi que la bourse-à-pasteur entre autres. Mais avant d’en arriver à l’aube du XX ème siècle, on accorde au plantain toute sa place, en l’occurrence au sein du Dictionnaire de Trévoux, par exemple, qui dit que « cette plante est vulnéraire, résolutive, fébrifuge, et qu’on s’en sert dans la dysenterie, dans le crachement de sang, dans les hémorroïdes », ce qui, sans pour autant en faire des tonnes, s’avère tout à fait exact. Voilà. Fin XVIII ème, tout va encore bien pour nos plantains, jusqu’à ce que Cazin père ne vienne jeter une véritable bombe, belle charge rédigée de 25 bonnes lignes bien aiguisées contre cette plante, pour lequel, dit-il, « il faut avoir une foi robuste pour croire aux propriétés du plantain […] opérées sans doute par l’eau dans laquelle avait bouilli le plantain, ou avec laquelle on l’avait distillé » (11). Rappelons qu’au XX ème siècle, Jean Valnet s’érigeait vertement face à une certaine catégorie d’imbéciles qui ne voyaient pas autre chose dans une tisane que de l’eau « salie ». Bref. En attendant, c’est là un sévère coup de semonce ! Dire de Galien et de Matthiole qu’ils furent crédules à l’endroit du plantain, a très justement suscité la mienne, d’incrédulité. Or, selon Cazin, l’ancienneté n’est pas seule gage de crédulité, puisque, ajoute-t-il, « des auteurs plus modernes et non moins crédules » prirent en considération ces plantes, quand ils ne leur déroulèrent pas le tapis rouge (12). Que la logorrhée verbale des auteurs antiques comme médiévaux lui ait flanqué le bourdon, je puis le reconnaître, sachant que même la plus opiniâtre des chattes n’y retrouverait qu’à grand-peine ses petits. Mais Cazin, intraitable, ne laisse rien passer. Par exemple, sur l’usage populaire de la feuille de plantain appliquée sur les plaies fraîches, il n’est pas loin de tenir le même discours qu’avec l’achillée, à savoir qu’il est impensable d’user de ces plantes sur des plaies ouvertes, récentes et saignantes. Si c’est effectivement mal venu en ce qui concerne l’achillée, le plantain s’y prête à merveille, tout au contraire. Peu importe, pour Cazin le plantain n’est pas cicatrisant (résolutif, vulnéraire, etc.). Mais que lui reste-t-il donc, alors ? Une efficacité sur certaines fièvres intermittentes, les ulcères atoniques et scrofuleux, les dartres corrosives et suppurantes. C’est tout.
Cependant, « la phytothérapie actuelle a rendu justice à ces plantes que le XIX ème siècle avait méprisées malgré leur passé glorieux » (13). Après une petite page botanique, c’est ce vers quoi nous allons tendre : l’actualité thérapeutique des plantains.

Les minuscules fleurs du grand plantain en vue rapprochée.

Qu’on ait appelé « major » l’un de ces plantains, ne me semble pas être une référence à la suprématie de ses pouvoirs thérapeutiques aux dépends de l’autre. Peut-il alors s’agir d’une question de gabarit ? Hum… Bien que majeur (et très certainement vacciné), le grand plantain est d’une stature plutôt modeste, même une fois fleuri, puisqu’il ne dépasse que très rarement 40 cm de haut, tandis que le plantain lancéolé, comme le suggère un peu son nom, est beaucoup plus élancé, et se paie même le luxe d’aller percher ses épillets floraux à pas loin de 60 cm de hauteur, dans les temps les plus fastes, bien entendu (parce que des fois, il est plus rachtok que ça). Alors ? A la rigueur, l’on peut dire que les feuilles plus larges et plus étalées du grand plantain lui donnent un air trapus et costaud. Mais grand ? Euh. Bref, bottons courageusement en touche ^.^ Puisque nous parlons des feuilles, remarquons que chez les deux espèces, elles sont marquées de fortes nervures longitudinales, et s’organisent en rosette basale à partir d’un centre duquel émergeront plus tard les hampes florales. Du côté du lancéolé, ses feuilles sont généralement cinq fois plus longues que larges, ascendantes, ou parfois couchées-ascendantes, rétrécies à leur base en un long pétiole placé dans la continuité du limbe. Celles du grand plantain, assez souvent orientées perpendiculairement aux hampes florales, sont formées de deux parties bien distinctes : un limbe plus ou moins ovale et un pétiole ailé aussi long que le limbe, le tout donnant l’illusion d’une raquette végétale.
Plus précoce dans sa floraison, le plantain lancéolé part à la conquête du ciel dès le mois d’avril, à l’aide des ses hampes florales, sortes de hallebardes végétales, sillonnées dans leur longueur, tandis que le grand plantain patiente facilement jusqu’en juin pour ce faire, et à la différence que ses hampes sont nues et non striées. Dans un cas comme dans l’autre, les fleurs en épis denses, de couleurs variables (verdâtres chez le major, brunâtres aux anthères jaunes bien visibles chez le lanceolata), achèvent ces hampes, comme un fer une flèche. Généralement petites, tassées comme des pingouins sur la banquise, les fleurs de plantain n’attirent guère l’attention, le plus « démonstratif » restant sans doute le lancéolé, peut-être parce qu’il se donne à voir en dehors des zones qu’affectionne généralement son « grand » cousin, c’est-à-dire des lieux incultes, terrains plus ou moins vagues, décharges, talus, remblais, décombres, ballast ferroviaire, jusqu’aux fissures du bitume des parkings urbains, où il aime à se faire piétiner allègrement, à la manière de la renouée des oiseaux, autre traînasse des bouts de trottoirs. Mais ne soyons pas si catégorique, parce que, en effet, il arrive fréquemment de rencontrer le grand plantain dans les mêmes types d’habitats que le plantain lancéolé, à savoir : les prairies, les jardins, le bord des chemins de campagne qui mènent aux champs (et où l’on voudra).
Très fréquents en plaine, nos deux plantains peuvent devenir montagnards et s’installer à pas loin de 2300 m d’altitude !

Les plantains en phytothérapie

Ici, nous dépasserons les querelles et les clivages habituellement observables à l’endroit des plantains : il importe peu de savoir lequel des deux a été le plus souvent plébiscité (Botan et Bardeau indiquent, par exemple, que la préférence fut accordée au plantain lancéolé). Tout au contraire, retenons ce qui unit de ce qui désunit : à l’image de la consoude, avec laquelle les plantains possèdent nombre de propriétés communes. Pour être clair et bref, disons seulement, que du grand plantain au plantain lancéolé, c’est kif-kif bourricot (en terme de propriétés et d’usages médicinaux).
De ces deux plantes inodores et à la saveur herbacée un peu amère et styptique, nous utiliserons essentiellement les feuilles (le plus souvent à l’état frais, mais pas toujours), quelques fois les racines (beaucoup plus fréquemment dans l’ancien temps), moins souvent les semences (d’autres plantains que ceux-ci sont spécialisés dans ce domaine). Ceci étant dit, rien n’empêche de considérer les plantains (major et lanceolata), tant pour leurs feuilles que pour leurs sommités fleuries, et d’utiliser les unes mêlées aux autres dans une pratique phytothérapeutique régulière.
Faisons maintenant le point des divers composants biochimiques qu’offrent nos deux plantains. Fournier signalait que, parmi les plantes médicinales, plantain lancéolé et grand plantain se remarquaient par le fait d’être les rares représentants de la caste des « astringents-émollients », une caractéristique qui s’explique par une importante quantité de tanin (pour l’astringence) et de mucilages (pour l’émollience). Remarquons des hétérosides iridoïdes, l’aucubine et le catalpol, ainsi qu’un flavone du nom d’apigénine, des vitamines (A, B1 et C ; pour cette dernière, on en trouve jusqu’à 70 mg aux 100 g de feuilles fraîches au printemps), nombre de sels minéraux et d’oligo-éléments (sodium, soufre, chlore, magnésium, zinc (14), potassium, etc.), des matières gommeuses et pectineuses, des acides (citrique, oxalique, silicique, planténolique), enfin un corps aromatique de la famille des coumarines, l’esculétine.

Propriétés thérapeutiques

  • Désinfectant, antiseptique et calmant cutané, émollient et adoucissant de la peau et des muqueuses
  • Expectorant, antitussif, fluidifiant des sécrétions bronchiques, anticatarrhal pulmonaire
  • Astringent doux et léger, vulnéraire, résolutif, cicatrisant
  • Stimulant, tonique amer, reminéralisant, reconstituant de portée générale
  • Laxatif (à hautes doses), antidiarrhéique (à faibles doses)
  • Dépuratif, diurétique (les semences surtout)
  • Anti-inflammatoire, freine les phénomènes allergiques
  • Antibactérien léger, antivenimeux, antidote de l’opium (15)
  • Hémostatique, augmente la coagulabilité sanguine, antihémorragique
  • Anti-ophtalmique
  • Fébrifuge

Usages thérapeutiques

  • Troubles de la sphère respiratoire et ORL : toux, toux sèche, toux grasse, toux coquelucheuse, extinction de voix, douleur auriculaire, rhinite, rhinite allergique, inflammation nasale, saignement de nez, rhinopharyngite, pharyngite, laryngite, trachéite, catarrhe bronchique chronique, asthme, asthme humide, bronchite aiguë, bronchite chronique, adjuvant utile dans le traitement de la tuberculose pulmonaire, hémoptysie, crachement de sang
  • Troubles de la sphère gastro-intestinale : diarrhée bénigne, diarrhée, dysenterie, entérite, colite, constipation, pyrosis, gastrite, ulcère gastro-duodénal, autres irritations du tube digestif en général
  • Troubles de la sphère vésico-rénale : catarrhe chronique des voies urinaires, néphrite, hématurie, incontinence urinaire
  • Affections bucco-dentaires : stomatite, gingivite, névralgie et douleur dentaire
  • Affections oculaires : fatigue oculaire, inflammation des paupières, conjonctivite, blépharite, yeux chassieux
  • Troubles de la sphère gynécologique : métrite, métrorragie, pertes blanches, leucorrhée
  • Troubles circulatoires : hémorroïdes, fistule
  • Affections cutanées : peau sèche, enflammée et/ou squameuse, brûlure, acné, acné rosacé, plaie fraîche, plaie purulente, coupure, ulcère, ulcère variqueux, abcès, panaris, dartre, furoncle, impétigo (et ses complications : ecthyma, par exemple), contusion, piqûre d’insecte (abeille, guêpe, frelon, moustique), piqûre d’ortie, morsure de vipère, morsure de chien, ampoule du marcheur et du travailleur de force
  • Fatigue, asthénie, anémie, retard du développement infantile (le docteur Jean Valnet donnait le plantain en équivalence avec l’huile de foie de morue en ce cas ; ce qui n’est pas rien)
  • Infection grippale, fièvre
  • Maux de tête, céphalée
  • Jaunisse
  • Crampe musculaire
  • Lésion et fracture osseuse
  • Dépuration de l’organisme de son acide urique, de son urée et de ses chlorures (ce qui, à terme, a forcément un effet bienveillant sur les affections rhumatismales et goutteuses qui en dépendent)

En médecine traditionnelle chinoise

« Le général chinois Ma-Wu, sous la dynastie Han, sauva son armée grâce à son palefrenier et à une plante. Errant avec son armée dans une région inhospitalière et aride, ses soldats et ses chevaux étaient décimés jour après jour. Son palefrenier remarqua que trois chevaux qui broutaient plus particulièrement un plantain (Plantago asiatica) résistaient sans problèmes. Il l’essaya en infusion et se remit sur pied. L’armée fut sauvée par cette providence et la plante est restée dans la pharmacopée chinoise comme anti-inflammatoire, antimicrobien et diurétique » (16). Effectivement, en médecine traditionnelle chinois, on utilise les talents du Che Qian Zi, alias le plantain asiatique, une espèce qui ressemble beaucoup à notre Plantago major. On use de la plante entière ou des semences. Parce qu’acide et doux, de nature froide, on reconnaît à ce plantain la qualité de disperser l’énergie des méridiens du Foie et de la Vésicule biliaire, et de tonifier celle des méridiens de la Rate et de la Vessie. Pour le non initié, ça n’est pas forcément très clair, mais quand on entre dans le détail, on constate que les propriétés et usages propres à ce plantain se rattachent beaucoup à ceux des plantains européens (major et lanceolata), portant son action sur les sphères respiratoire (expectorant et mucolytique ; maux de gorge, toux, coqueluche, rhume, hémoptysie), vésico-rénale (diurétique ; affections urinaires, cystite, miction difficile, hématurie) et ophtalmique (conjonctivite).

Modes d’emploi

  • Infusion, décoction, décoction concentrée de feuilles fraîches dans l’eau, le vin ou bien un mélange des deux.
  • Suc frais en application locale ou mêlé à un véhicule adapté (miel, huile, etc.).
  • Sirop : Lémery en a laissé une recette longtemps usitée. Au sujet du sirop de Nicolas Lémery, voici comment s’y prenait l’apothicaire né à Rouen en 1645 : il broie finement quatre onces de racines fraîches de plantain et une once de ses semences. Il place tout cela dans quantité suffisante d’eau qu’on pousse aux bouillons jusqu’à consomption du tiers. Puis à cette décoction, il incorpore le sucre nécessaire pour lui donner consistance de sirop (17).
  • Hydrolat aromatique : la plupart du temps issues d’une cueillette sauvage, les feuilles et fleurs fraîches de plusieurs plantains (major, media, lanceolata) sont distillées à la vapeur d’eau. On en tire un hydrolat aromatique applicable surtout à la peau en tant que sédatif et cicatrisant d’une part, anti-ophtalmique d’autre part. A peu de chose près, il joue le même rôle qu’une infusion de plantain qui s’avère fort secourable sur les démangeaisons et irritations provoquées par l’eczéma, l’urticaire, la varicelle, l’acné et les piqûres d’insectes. Comme collyre, il soulage les inflammations oculaires, et instillé dans les narines, il procure un nettoyage efficace toujours bienvenu en cas de rhinite simple ou allergique.
  • Macérât huileux de feuilles de plantain (seules ou accompagnées de fleurs de millepertuis et/ou de pétales de lis blanc).
  • Cataplasme de feuilles fraîches contuses puis légèrement pilées (on peut, au préalable, les tremper brièvement dans de l’eau bouillante).
  • Application et friction locale de feuilles fraîches sur piqûres d’ortie, d’insectes, petites écorchures et éraflures. Ces mêmes feuilles fraîches peuvent être placées dans les chaussures : elles soulagent les pieds durant la marche, les rafraîchissent en limitant les phénomènes inflammatoires (ampoules et rougeurs).

Extra : une suggestion de recette, signée par le docteur Joseph Roques, médecin valentinois (1772-1850), et autre de mes grands chouchous : « Prenez miel de Narbonne, une once, décoction de plantain et de feuilles de rose filtrée, une livre. Mêlez et faites fondre exactement le miel. On bassine souvent les yeux avec cette liqueur, dans laquelle on trempe aussi des compresses dont on les recouvre, et que l’on humecte de temps en temps. »

Précautions d’emploi, contre-indications et autres informations

  • Récolte : préférablement à la belle saison, soit de mai à septembre, en ce qui concerne les feuilles. Cazin indiquait que la racine pouvait l’être toute l’année. Attention de ne prélever aucun plantain en tout lieu passant. Le séchage du plantain lancéolé est plus aisé que celui du grand plantain : ce dernier, plus humide, devra voir ses feuilles être tranchées en tronçons, perpendiculairement aux nervures. On opérera le tout en un lieu sombre et bien aéré. Quant au stockage, il devra être réalisé bien au sec : les plantains, craignant l’humidité, peuvent voir leurs feuilles noircir, ce qui n’est pas, en général, un bon indice de la qualité de la drogue.
  • On ne connaît ni toxicité ni contre-indication grave à l’usage de nos différents plantains, ce qui explique qu’ils soient :
  • Comestibles ! Le plantain lancéolé devra être cueilli au printemps pour ses jeunes feuilles, qu’il est alors possible de manger crues, en compagnie, pourquoi pas, d’ail des ours, d’achillée millefeuille, d’ache, de pissenlit, de mauve, de cochléaire, d’ortie… (18). Il importe de privilégier pour chacune de ces plantes les toutes jeunes pousses, celles d’entre les plus tendres. En mélange, et avec le concours d’une bonne romaine toute simple, on peut réaliser une jolie et bonne salade dépurative printanière. On peut faire de même avec un plantain de plaine, le plantain pied-de-corbeau, d’entre tous le plus savoureux sans doute, mais disponible uniquement dans le Midi et sur la façade ouest (les Italiens s’en régalent tant qu’ils ont fini par en organiser la culture). Plus âgées, cueillies après floraison, il est vrai que les feuilles du plantain lancéolé deviennent plus coriaces et plus âpres, ce qui les prête davantage à la cuisson comme légume vert (soupe, farce, etc.), contrairement à celles du grand plantain qui, même cuites, restent épaisses et ligneuses, ce qui ne les rend pas toujours très agréables en bouche. Ce qui l’est bien davantage, chez lui, ce sont ses fleurs, de même que, plus tard, ses graines, que l’on peut consommer aussi bien crues que revenues au beurre, ce à quoi ne se sont pas trompés de nombreux petits oiseaux (pinsons, chardonnerets, canaris), de même que les lapins et autres animaux apparentés, qui en grignotent aussi les feuilles, tant celles du plantain lancéolé que du grand plantain. Et si jamais on ne peut/veut les manger, on peut toujours les fumer, comme cela se faisait autrefois, après les avoir apprêtées comme l’on fait des feuilles du tussilage (cf. article correspondant).
  • En synergie avec des feuilles d’eucalyptus globuleux, le plantain gagne en pouvoir anti-inflammatoire de nature desséchante. Pour un effet anti-inflammatoire adoucissant et émollient, on mêlera au plantain des plantes dites pectorales telles que la mauve sylvestre, la violette ou le bouillon-blanc.
  • Depuis quelques années, on rencontre un autre plantain, l’ispaghul (P. ovata) provenant d’Inde et qu’on confond avec un plantain européen, le psyllium (P. afra). Très souvent, on désigne par psyllium l’ispaghul, ce qui n’est pas sans poser quelques problèmes d’identification. Pour mieux les distinguer, on accorde au plantain d’Inde le nom de psyllium blond, alors que le psyllium européen est dit rouge en raison de la couleur de ses graines. Si ce dernier porte le nom de psyllium, c’est grâce à la ressemblance de ses semences avec des puces. Tout naturellement, il porte les noms vernaculaires d’herbe-aux-puces, pulicaire, plantain pucier, etc. Les graines de ces deux plantains sont riches en mucilage, cette substance qui gonfle au contact de l’eau en prenant une texture assez visqueuse. La principale vertu de ces graines est d’être laxatives en cas de constipation rebelle. Elles enrayent aussi les diarrhées en protégeant les muqueuses intestinales. Enfin, l’ispaghul est de plus en plus détourné de son usage premier puisqu’il sert de coupe-faim dans le cadre de régimes amincissants.
  • Autres espèces : le plantain moyen (P. media), le plantain des sables (P. arenaria), le plantain maritime (P. maritimum), le plantain à feuilles carénées (P. holosteum), le plantain pied-de-corbeau (ou pied-de-corneille, corne-de-cerf : P. coronopus), etc.
  • Confusions : le « plantain des Alpes » n’en est pas un, il s’agit là d’un des nombreux surnoms de l’arnica (Arnica montana). Ensuite, le « plantain d’eau » (Alisma plantago-aquatica), dont les feuilles ressemblent beaucoup à celles de P. major, n’est pourtant en rien un plantain (il n’appartient même pas à la même famille, mais à celle des Alismatacées). Il s’agit aussi d’une plante médicinale, usitée en médecine traditionnelle chinoise, et présente naguère au sein de la pharmacopée de l’ancien temps. Ses feuilles et rhizomes âcres, vésicants, exhalant une forte odeur de chlore, sont depuis lors oubliés.
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    1. Plantago, du latin planta, la plante des pieds, et ago, suffixe exprimant la ressemblance. Ce mot fait directement référence au Plantago major. C’est là l’étymologie la plus fréquemment acceptée.
    2. Henri Leclerc, Précis de phytothérapie, p. 276.
    3. Guy Ducourthial, Flore magique et astrologique de l’Antiquité, p. 335.
    4. Cyathe : il s’agit d’un petit gobelet servant de mesure pour le vin et l’eau et représentant un douzième de septier (ou chopine), c’est-à-dire à peine 4 cl. Ce n’est pas pire que de savoir que le petit mystre valait huit scrupules, n’est-ce pas ? ^.^
    5. Macer Floridus, De viribus herbarum, p. 87.
    6. Hildegarde de Bingen, Physica, p. 34.
    7. Ibidem, p. 103.
    8. Ibidem, p. 64.
    9. Paul Sédir, Les plantes magiques, p. 169.
    10. Trotula de Ruggiero, ayant vécu peu de temps avant Hildegarde de Bingen (l’Allemande est née l’année suivant celle du décès de l’Italienne), a laissé un certain nombres d’écrits qui ne sont malheureusement pas disponibles en français à l’heure actuelle. On peut regretter que ce spécialiste de l’histoire médicale du Moyen-Âge qu’était le docteur Henri Leclerc, n’ait pas intégralement, comme il l’a fait de l’Hortulus de Walahfrid Strabo, transmis en français la parole latine de Trotula, recelée dans le De passionibus mulierum medendis (Traité des maladies des femmes).
    11. François-Joseph Cazin, Traité pratique et raisonné des plantes médicinales indigènes, p. 776.
    12. Ibidem.
    13. Pierre Lieutaghi, Le livre des bonnes herbes, p. 354.
    14. Fournier expliquait que « le plantain lancéolé serait une plante à calamine, capable d’extraire du sol de fortes quantités de carbonate de zinc », (Paul-Victor Fournier, Dictionnaire des plantes médicinales et vénéneuses de France, p. 773). Si le plantain est riche en zinc, on comprend mieux pourquoi on le prescrivait en cas de retard de croissance chez l’enfant, puisqu’une carence en zinc peut se solder, entre autres, par des retards tant de poids que de taille.
    15. Selon ce que rapporte Paul Sédir, c’est le fait de la racine infusée dans le vin qui est capable de ce prodige.
    16. Dominique Lepage, Miscellanées végétales. Un autre regard sur les plantes, p. 4.
    17. Lémery destinait ce sirop aux diarrhée, aux hémorragies, à la gonorrhée, etc., des affections qui peuvent donner l’impression d’un tableau disparate, mais à travers lesquelles on peut désenclaver une racine grecque commune visible dans les mots diarrhée, gonorrhée, hémorr(h)agie, métrorr(h)agie, etc. Souvent placée comme suffixe dans bien des mots de la langue française, -rrhée provient de l’ancien verbe grec rheo qui signifie « couler ». Effectivement, le plantain est reconnu pour entraver le cours des flux anormaux ou trop abondants.
    18. J’imagine bien un mélange de toutes ces plantes, séchées et émiettées, à saupoudrer au-dessus d’une salade, d’un potage, d’un plat de légumes, ou bien encore de certaines spécialités fromagères fraîches ou d’autres préparations aux œufs.

© Books of Dante – 2020

Le grand plantain en mode « rosulaire » (Plantago major rosularis).