L’huile essentielle de cataire (Nepeta cataria)

Synonymes : chataire, herbe aux chats, menthe des chats.

Assez souvent, dans l’histoire de la phytothérapie, dès lors qu’il s’agit de comparer l’action de tel ou tel simple d’un pays à l’autre, on jette un coup d’œil par-dessus la frontière et, parfois, n’en croyant pas ses yeux, on s’efforce de les frotter afin de s’assurer qu’on voit bien ce que l’on voit, qu’on ne rêve pas : et là, soit on éclate de rire ou bien l’on dénigre ce voisin avec tous le fiel dont on est capable, ce voisin, qui, décidément, a tout du barbare. L’histoire regorge d’exemples de ce type : prenez ce truculent feuilleton historique au sujet du mal français, alias mal de Naples, etc. Qu’une université de médecine tire à boulets rouges sur sa voisine n’a rien d’exceptionnel : l’on se rappelle de la manière dont l’école de médecine de Montpellier se gaussa ouvertement de celle de Salerne. Tout cela favorise l’émergence de panoramas thérapeutiques qui, si l’on sait qu’ils évoluent d’une période à la suivante, peuvent aussi, dans le même temps, s’opposer rigoureusement d’une sphère d’influence géographique/politique/culturelle/etc. à une autre, comme si un simple donné fonctionnait dans tel pays mais devenait totalement inopérant dans tel autre pourtant distant de quelques kilomètres seulement. Vous imaginez bien qu’une plante médicinale x ou y ne s’arrête pas d’agir une fois passée telle ou telle frontière, mais la manière dont on la traite alors dit toute l’étendue de la façon dont les hommes se considèrent les uns les autres, se toisent, s’agonissent de tel ou tel nom d’oiseau de part et d’autre. Avec la cataire, rien de tout cela n’a eu lieu, puisque si l’on considère ses divers noms vernaculaires, on prend conscience de l’amplitude de l’unanimité qui a concerné cette plante :

  • en allemand : katzenminze = menthe de chat,
  • en anglais : catmint = menthe de chat,
  • en italien : gattoiala = chatière,
  • en français : menthe de chat, chataire (déformation de chatière ?)

Tout cela pour bien marquer que le chat (en général) en pince (pincer = to nip en anglais, qu’on retrouve dans un autre nom vernaculaire anglais : catnip) pour la cataire, alias Nepeta cataria, « chat » expliquant donc cet adjectif latin qu’est cataria, mais ne disant bien évidemment rien du tout au sujet de ce nepeta qui « était, chez les anciens Latins, le nom de diverses labiées odorantes ; il semble dériver de Nepet, ville d’Étrurie, aujourd’hui Nepi, à quelque 40 km au nord de Rome » (1). Nepi. Cette petite ville de 10000 habitants, anciennement Nepet ou Nepetum, semble devoir son nom aux cultures qu’y menèrent les Romains de l’Antiquité : l’histoire nous dit qu’en ces lieux les Romains cultivaient la plante qu’ils nommaient nepeta, un mot qui n’est malheureusement pas propre qu’à une seule plante mais à plusieurs. Nepeta est, hélas, un nom fourre-tout, Grecs et Romains ne parvinrent pas à établir le distinguo entre les diverses espèces de menthes et de calaments, produisant une salade russe qui perdura longtemps, puisqu’au Moyen-Âge, la cataire était encore indifféremment confondue avec mélisse, menthe(s) et calament(s), sans doute en raison de la proximité thérapeutique qui existe entre ces différentes plantes (affections communes commandées par des vertus vulnéraires, digestives et calmantes). C’est pourquoi, lorsqu’on voit le mot nepeta dans les textes antiques il ne faut pas s’alarmer : il peut aussi bien s’agir de la cataire (je suis très moyennement convaincu…) que du calament, alias Calamintha nepeta (beaucoup plus probable). Ce « nepeta », qui est chez l’un le nom, devient l’adjectif chez l’autre ! Mais chez Pline, il n’existe aucune de ces distinctions. Tout ce que l’on nous dit c’est qu’un « nepeta » était placé sous soi avant de dormir afin d’éloigner les serpents puisqu’ils fuient devant sa fumée et son odeur. Même chose du côté de Dioscoride qui présente trois sortes de kalaminthê dont une est dite « nepeta ». Insérée entre la menthe et le thym, pas de doute qu’il s’agit là d’une plante de la famille des Lamiacées. Mais ce qu’en dit Dioscoride suffit-il pour faire de cette plante la cataire, qui « est semblable au pouliot, plus grande toutefois, et pour cela d’aucuns l’ont appelée pouliot sauvage, pour lui ressembler en odeur. Les Latins appellent ce calament nepeta » (2). Semblable au pouliot, en possédant une odeur proche… On n’est quand même pas dans le même domaine qu’avec la cataire, où alors peut-être avec celle qu’on dit de parfum mentholé et fétide… Ce qui complique très nettement nos affaires : on peut penser qu’avec les Apiacées ex. Ombellifères c’est compliqué, avec les Lamiacées, c’est bien pis : quand on n’en sait rien, hormis affirmer que « ça » sent le citron ou la menthe, on n’est pas plus avancé. Quand Serenus Sammonicus explique que la cataire permet de faire venir les règles, que croire : sa vertu emménagogue (qui est bien réelle) ou bien que cette cataire n’en soit pas une ?… De même, plus récemment (enfin, ça remonte tout de même aux VIII-IX ème siècles) : du fait de la présence d’une plante nommée Nepta dans le Capitulaire de Villis, on en conclut qu’il s’agit là de l’herbe aux chats, ce qui fait que, de facto, on l’imagine être largement cultivée dans les jardins de l’empire carolingien d’alors. Voilà. Après avoir élaboré en son esprit une vision de la plante non loin de Rome, la voilà-t-elle pas à proximité d’Aix-la-Chapelle maintenant !… Avec Walahfrid Strabo, il ne nous est guère davantage autorisé à visualiser une cataire avec ce qu’il nous dit de la plante qu’il décrit et à qui il attribue ce nom : cette plante qui « dispense au loin une fort suave odeur » est surtout vulnéraire et cicatrisante. « Elle redonne à la peau son originelle blancheur, et sur les plaies même récentes, elle fait repousser les poils qu’arrachèrent les crevasses du mal, que dévorèrent le pus et l’infection » (3). De la poésie qui, par souci d’esthétisme, condamne certaines informations plus cruciales, botaniques et morphologiques, par exemple. Au XVI ème siècle, bien que la médecine européenne biberonne encore à des prescriptions vieilles de plus de 1500 ans, il se trouve quand même quelques praticiens comme Tabernaemontanus pour prétendre que la cataire agirait sur le foie (ictère) et sur la toux, même opiniâtre. Après quoi l’on voit, au XVIII ème siècle, le Dictionnaire de Trévoux se fendre de quelques lignes au sujet de l’herbe aux chats : cette plante apéritive est aussi apte à abattre les vapeurs, comme ils disaient dans ces anciens temps. Qu’est-ce que cela veut dire qu’abattre les vapeurs ? Cela fait référence au fait de réduire à néant une émanation : on connaît l’expression « avoir ses vapeurs ». Cela concernait les personnes sujettes aux malaises, vertiges et évanouissements, manifestations que l’on plaçait, à l’origine, dans les bouffées de chaleur qui affligeaient les représentantes du beau sexe souffrant de névropathie, de « névrose hypocondriaque », voire même d’« hystérie ». Voilà, le vilain mot est lâché. Dans le langage courant, l’hystérique, une femme le plus souvent, est une personne en proie au délire, à la folie. Ainsi, de cet unique point de vue, l’hystérique est celui qui fait une crise de nerfs, et une hystérique a forcément ses chaleurs, ses vapeurs. L’hystérie semble donc bien être un mal typiquement féminin, en particulier parce que ce mot est forgé sur la base du grec ancien, hysteros, hystera, autrement dit la « matrice », voire de l’indo-européen udero, « ventre ». Ce lien entre l’utérus et l’hystérie ayant été établi, l’on en déduisit qu’en calmant l’utérus, l’on assagirait cette manifestation qu’est l’hystérie. Cela a parfaitement fonctionné avec la cataire qui, par ses propriétés sédatives et calmantes, apaise l’anxiété, ce que d’aucuns parmi les Anciens appelèrent nervosisme : la cataire abat donc les vapeurs puisqu’elle les refoule au sein de l’organisme qui les suscite, c’est-à-dire l’utérus. Pur fantasme, bien évidemment, de même que celui qui prévalut durant fort longtemps, à savoir que l’utérus était un organe mobile pouvant se déplacer au sein du corps de la femme selon son bon plaisir et presque indépendamment d’elle. L’action de la cataire portée sur « l’hystérie » féminine a permis de prendre conscience de l’action stimulante de cette plante sur l’appareil génital féminin (Gilibert 1796, Chaumeton 1814), et même de lui voir jouer un rôle propice sur la fécondité (dernier point à vérifier).
La cataire est donc une plante qui étouffe les vapeurs féminines dans l’œuf, nous dit-on. Du moins est-ce l’écho qui émane des siècles qui nous précèdent. Ici elle calme, là elle excite : il n’est qu’à considérer la manière dont la plupart des chats se comportent à son contact pour bien prendre conscience qu’elle n’a pas usurpé son nom de cataire ainsi que son parentage avec la valériane officinale, autre excitant félin bien connu, alors que la cataire a aussi un pouvoir répulsif sur le rat. Cazin expliquait qu’on utilisait de son temps la cataire pour détourner des ruches les rats qui sont très friands de miel. « Les chats, au contraire, la recherchent avec passion ; ils se vautrent dessus, la dévorent, l’arrosent de leur urine : elle est pour eux très aphrodisiaque et leur cause l’hystérie » (4). Encore ce bon vieux lien entre appareil génital féminin et hystérie, bien sûr. A la différence que la cataire agit tant sur les femelles que sur les mâles dont certains n’aspergent pas seulement la plante de leur urine mais aussi de leur sperme. C’est l’un des constituants aromatiques de la cataire qui jouerait le même rôle que les phéromones.
Résumons : la cataire calme la femme frénétique, rend frénétique le chat, que ce soit madame ou monsieur. Et qu’en est-il de l’homme dans tout cela ? Quel effet spécial la cataire peut-elle bien avoir sur lui ? Eh bien, j’ai déniché un truc allant dans le sens qui nous intéresse. Le voici, in extenso : on « rapporte une très curieuse anecdote qui serait de nature à faire supposer d’autres propriétés très singulières à la cataire. Un médecin suisse du XVII ème siècle, dans un livre sur les eaux minérales, dit avoir connu un bourreau, dont la notoriété était très étendue, qui par suite d’un sentiment naturel de pitié ou par « faiblesse de cœur », n’aurait pu exécuter un malfaiteur sans avoir au préalable un peu mâché et gardé sous la langue de la racine de cataire, grâce à quoi, instantanément, il était saisi de fureur et devenait sanguinaire. Il semble donc […] que la racine de cataire possède une action analogue à celle de la fausse oronge et de sa muscarine, encore actuellement [en 1947] employée en Sibérie de façon analogue et utilisée jadis dans les pays nordiques pour faire naître la « fureur brutale et guerrière » (mot à mot la rage d’ours) » (5). Eh ben… C’est nettement moins rigolo que de regarder un chat devenir tout fou-fou en boulottant cette plante… ^_^

Mais quel est donc la plante qui est capable d’autant de prodiges ? La cataire est peu difficile, inutile, donc, de l’aller chercher dans des endroits farfelus comme si l’on partait en quête de l’ultime edelweiss. Parce qu’elle est dite rudérale et compagnon, on la croise de préférence non loin des activités humaines, récentes comme plus anciennes : on la rencontre assez massivement en Haute-Provence, dans l’Aveyron, en Normandie ainsi qu’en Limagne, en des lieux qui apparaissent être les vestiges d’anciennes cultures à destination du marché des plantes médicinales. C’est cela qui explique, en partie, son existence dans tous ces lieux fréquentés par l’homme, à un moment ou à un autre : lieux incultes, le long des chemins, fossés, haies et clôtures, sur sols secs, sablonneux, pierreux et ensoleillés. A cela, ajoutons les décombres, les ruines et les cimetières (autres lieux de décombres), les friches, le pied des vieux murs, etc., et le tour complet sera joué. Cela, partout en France, sauf si vous êtes montagnard(e) (1500 m et plus), méditerranéen(ne) ou solognot(e).
La cataire, lamiacée vivace aux tiges quadrangulaires, atteint parfois la respectable hauteur d’un mètre. D’aspect poilu – pubescent disent les dictionnaires distingués, la cataire est effectivement velue à plus d’un titre : des tiges rameuses portent des feuilles dont la forme rappelle assez celles de l’ortie : oui, elles sont pétiolées, dentées, plus ou moins ovales, d’une longueur comprise entre 3 et 7 cm et, chose absente chez l’ortie, le feuillage de la cataire semble comme poussiéreux, surtout sur la face inférieure. Bref. Au milieu de tout cela, au sommet de la tige ou presque, entre juin et septembre, l’on voit, verticillées par paquets de quelques-unes, de petites fleurs blanches ponctuées de rouge framboise foncé (vous voyez, là ?), mêlées à de plus petites feuilles, ce qui est complètement fou, ça ! Comment tu l’expliques ? Eh bien, si jamais tu places de très grosses et grandes feuilles au niveau des verticilles floraux, tu emmerdes plus ou moins les gros bourdons, les tites nabeilles et consorts qui, de fait, ne peuvent plus accéder au cœur central de la fleur. Alors que si tu dégarnis le bas de la tige de ses feuilles les plus longues qui chatouillent généralement la truffe de l’un des 600000 renards qui ne se fait pas flinguer annuellement dans ce « magnifique » pays qu’est la France (respirez !), eh bien tu affaiblis les défenses de la plante qui, bien qu’elle ressemble par certains de ses aspects à une ortie, n’en est pas une pour autant.

La cataire en phyto-aromathérapie

Les qualificatifs ne manquent pas pour décrire fidèlement le parfum de la cataire : citronné, mentholé, fétide, etc. Cette odeur forte, qui s’additionne à une saveur peu agréable, dite âcre et amère, s’explique bien évidemment par la présence d’une petite fraction d’une huile volatile (environ 0,3 %) dans cette plante. Si les avis sont si différents au sujet de l’odeur que propage cette plante, c’est parce qu’elle se présente sous deux spécificités biochimiques qui font douter qu’elle soit bien la seule et même plante à les produire. Le premier de ces chémotypes s’oriente en direction des monoterpénols (environ 75 % : géraniol, nérol, citronnellol), auxquels s’ajoutent des aldéhydes terpéniques (5 à 10 % : géranial, citral, irodial), des sesquiterpènes (8 % : β-caryophyllène), des esters (acétate de linalyle). De l’autre bord, on a affaire à une huile essentielle assez étrange dans laquelle on trouve essentiellement une molécule du nom de népétalactone, qu’accompagnent vraisemblablement du menthol et de l’acétate de menthyle. Ce qui explique que, d’une part l’on trouve à cette huile essentielle un parfum citronné, d’autre part mentholé. Ce sont donc bien deux produits différents comme l’atteste la densité de chacun : 0,89 pour l’huile essentielle CT monoterpénols contre 1,03 pour l’huile essentielle CT lactone. Il est donc bien évident que l’action de ces deux huiles essentielles (on trouve plus fréquemment la première dans le commerce) va être fort différente. Ce que nous ne manquerons pas de préciser, tout autant que les propriétés de la cataire en phytothérapie (dont on utilise les sommités fleuries).

Propriétés thérapeutiques

  • En phytothérapie :
    – digestive, stomachique, carminative
    – expectorante, anticatarrhale, pectorale
    – antispasmodique, sédative
    – sudorifique, fébrifuge
    – analgésique
    – emménagogue
    – sialagogue
  • En aromathérapie :
    – HE CT monoterpénols : calmante, sédative, anxiolytique, immunostimulante puissante, antivirale, antalgique, anti-inflammatoire
    – HE CT lactone : mucolytique, hépatostimulante, immunostimulante, insectifuge

Usages thérapeutiques

  • Troubles de la sphère respiratoire : toux, toux quinteuse, toux coquelucheuse, coqueluche, catarrhe bronchique chronique, en général tous les autres spasmes des voies respiratoires, hoquet, hoquet persistant, bronchite chronique, rhume
  • Troubles de la sphère gastro-intestinale : spasmes des voies digestives, gastralgie, atonie gastrique, dyspepsie non inflammatoire, colique, dysenterie, indigestion, maux de tête d’origine digestive, flatulences
  • Troubles locomoteurs : rhumatismes, arthrite, faiblesse musculaire
  • Troubles de la sphère gynécologique : aménorrhée spasmodique, aménorrhée asthénique
  • Troubles de la sphère hépatobiliaire : ictère, lithiase biliaire
  • Hémorroïdes
  • Névralgie dentaire
  • Affections cutanées d’origine virale (zona, herpès) et fongique (mycoses cutanées)
  • Repousser la dépression, la nervosité, l’anxiété, éteindre l’insomnie
  • Repousser… le cafard et les moustiques

Modes d’emploi

  • Infusion aqueuse ou vineuse des sommités fleuries.
  • Macération vineuse de sommités fleuries.
  • Alcoolature de sommités fleuries.
  • Teinture-mère.
  • Huiles essentielles : on peut réserver l’usage de ces deux huiles essentielles pour la diffusion atmosphérique, l’olfaction, l’inhalation et la voie cutanée. Seule l’huile essentielle de cataire à monoterpénols peut faire l’objet d’un emploi par voie interne.

Précautions d’emploi, contre-indications, autres informations

  • Récolte : dès l’apparition des fleurs, il est possible de procéder à la cueillette des sommités fleuries de cataire, généralement au mois de juillet. Séchage et conservation requièrent les même soins que pour la mélisse officinale.
  • Association : ses propriétés, qu’on dit équivalentes à celles de la valériane officinale, peuvent s’allier avec d’autres plantes qui combattent sur le même terrain que la cataire : l’hysope officinale, le lierre terrestre, le marrube blanc, la ballote fétide. Cela vaut surtout pour les affections des voies respiratoires et digestives.
  • Autres espèces : Nepeta racemosa, Nepeta sibirica, etc.
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    1. Paul-Victor Fournier, Dictionnaire des plantes médicinales et vénéneuses de France, p. 224.
    2. Dioscoride, Materia medica, Livre III, chapitre 35.
    3. Walahfrid Strabo, Hortulus, p. 46.
    4. François-Joseph Cazin, Traité pratique et raisonné des plantes médicinales indigènes, p. 243.
    5. Paul-Victor Fournier, Dictionnaire des plantes médicinales et vénéneuses de France, p. 225.

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