Huile essentielle de fenouil

Foeniculum_vulgare

Au sujet du fenouil, plante endémique du pourtour de la Mer méditerranée, il y a fort à faire et beaucoup à dire. Très anciennement employé, il fut même connu des Chinois et des Hindous (1), c’est dire l’étendue de son aire d’influence. En Égypte, des papyrus vieux de près de 5000 ans indiquent sa présence, de même que des tablettes mésopotamiennes (Babylone, Assyrie…).
Vue l’étendue de l’empire grec à une certaine époque, il n’est pas tellement étonnant de retrouver le fenouil au sein de la société grecque d’alors. On le rencontre chez Théophraste et Dioscoride sous le nom de marathron (2), en relation avec la localité où s’est déroulée la célèbre bataille de Marathon entre les Grecs et les Perses en 490 avant J.-C., marathon ne signifiant simplement que « champ de fenouil », endroit duquel Philippides se rendit à Athènes en courant afin d’annoncer la victoire des Grecs sur les Perses, puis mourir d’épuisement comme l’on sait. C’est pour cette raison que le fenouil symbolise la victoire et le succès. Et c’est peut-être pour cela que le fenouil est devenu la plante miraculeuse des athlètes grecs. En en mâchant les graines, les dieux du stade entendaient s’arroger force et longue vie.

Dès la Collection hippocratique, on peut considérer que les propriétés médicinales du fenouil deviennent pléthoriques. Dans ce traité, on trouve une indication pour lutter contre la stérilité (avec aneth, pin, garance et verveine) et une autre comme galactogène (c’est-à-dire favorisant la lactation chez la femme). Le fenouil aurait donc un rapport avec la fécondité. Mais c’est probablement Dioscoride qui fut le premier à établir les propriétés majeures du fenouil : emménagogue, galactogène, diurétique, utile aux néphrétiques et aux sujets souffrant d’affections vésicales (strangurie, lithiase). Dans la Materia medica, il est aussi dit que le fenouil est efficace contre les nausées et les brûlures d’estomac, les morsures de chien et de serpent (« s’enduire de son suc prémunit de la morsure des serpents ») et surtout qu’il est un remède de choix contre les affections oculaires, une indication tenace qui lui collera à la peau pendant très longtemps : « L’on prépare utilement le suc exprimé des tiges et des feuilles pour les affections des yeux, par exemple pour éclaircir la vue ». Pline, comme à son habitude, est dithyrambique à propos du fenouil. Mais, reprenant peu ou prou Dioscoride, nous n’allons pas mentionner de nouveau les indications du médecin grec, hormis celle qui vaudra au fenouil une réputation particulière. En effet, Pline nous parle d’une « thériaque » (3) dans la composition de laquelle entre le fenouil. Elle serait, dit-il, « efficace contre tous les animaux venimeux, excepté l’aspic ». Mais, le plus curieux, à propos du fenouil et du serpent, est ceci : « Les serpents en mangent quand ils dépouillent leur vieille peau et s’éclaircissent la vue avec le suc. On comprit par là que pour l’homme aussi, c’était un excellent remède pour éclaircir la vue ». Mais aussi : « Le suc d’oignon, pris avec le suc de fenouil, agit merveilleusement contre la cataracte à ses débuts ». Pourquoi cette insistance ? Comment les mues successives des serpents ont-elles pu faire en sorte qu’on déduise que le fenouil, soi-disant consommé par ces mêmes serpents, avait le pouvoir de renouveler la vue en faisant disparaître les taies cornéennes, comme si le fenouil avait la vertu de faire « muer » les yeux ! S’il est évident que le serpent est symbole de renouvellement et de rajeunissement, il paraît hasardeux de le lier au fenouil. Difficile d’y voir clair dans tout cela. Mais mon petit doigt me dit qu’une once de lumière peut provenir de la mythologie. Prométhée « s’introduisit un jour dans l’Olympe avec l’aide d’Athéna, alluma une torche au char du Soleil et en détacha une braise qu’il introduisit dans la tige creuse d’un fenouil géant. Puis il s’enfuit et apporta ainsi le feu aux hommes » (4) qui, tout comme nous, d’une obscure situation, parvinrent à la clarté de l’esprit. De là découle l’un des surnoms du fenouil : « fille du soleil ». Or, moins que le feu, le fenouil en est au moins le porte-flamme, et sans pour autant être un seul remède ophtalmique, le fenouil, quand on dit qu’il éclaircit la vue, rend claire la vision spirituelle que l’on peut avoir sur tel ou tel sujet ! Mais creusons davantage profondément (bien que dans le noir il n’y fait pas très clair, nous sommes maintenant, tout comme Prométhée, armés d’une lumineuse information à propos du fenouil, aussi, aucune crainte à avoir ^^). Le fenouil, nous dit-on, se plaît là où prospère la vigne (où nous embarque-t-il encore, pensez-vous, n’est-ce pas ? ^^). Le dieu grec Sabazios, dont l’emblème principal est le serpent, divinité à laquelle on rendait un culte, entretenait des mystères auxquels les adeptes se rendaient parés de peuplier blanc (tiens donc !) et de fenouil. Assimilé parfois à Dionysos, « dieu des visions extatiques », il partage, avec cette divinité plus connue, le fenouil. Dionysos est particulièrement associé à la vigne, mais, alors que vient le printemps, il se couronne de fenouil, ainsi que ceux qui lui rendent un culte, portant sur eux la plante « qui rend les yeux brillants ». Pas si mal comme explication, non ? J’ose espérer que le clin d’œil à Athéna n’aura pas échappé à votre sagacité. Bien qu’à ma connaissance le fenouil ne soit pas dédié à cette divinité, Athéna n’en porte pas moins comme emblème la chouette dont on n’ignore pas la vue perçante. Peut-être a-t-elle été jointe à Prométhée afin de renforcer le sens que l’on peut allouer au fragment mythologique évoqué plus haut.

Prométhée

En tout état de cause, l’explication selon laquelle le fenouil redonne la vue s’est perpétuée d’auteur à auteur, et ce bien après l’Antiquité. Galien reprend Dioscoride et, avec Columelle, mentionne l’usage alimentaire du fenouil qui était aussi convié, du moins sa graine, aux orgies romaines, comme digestif et carminatif.
Au IV ème siècle après J.-C., Apulius Platonicus l’indiquait contre les douleurs vésicales, au siècle suivant, Aetius ne fait pas autre chose que de pomper Dioscoride, tandis que Marcellus Empiricus conseille « un vin de fenouil que l’on doit boire assis sur le seuil de sa porte » pour chasser la toux (5). Au VI ème siècle, Alexandre de Tralles semble bien connaître le fenouil puisqu’il le dit capable de guérir les affections suivantes : le hoquet, les coliques néphrétiques, les maux d’estomac, la podagre (la goutte), l’hydropisie, et, bien sûr, les troubles oculaires, ce en quoi Paul d’Egine (VII ème siècle) ne dérogera pas. A cette époque, on a déjà glissé dans le Moyen-Âge. Au temps des carolingiens, on constate la présence du fenouil dans les jardins impériaux, répandu plus au nord de l’Europe grâce aux bénédictins, et les capitulaires de Louis le Pieu et de Charlemagne se font fort d’en assurer et d’en faire respecter la culture. Il faut dire que Charlemagne, prenant exemple sur les bombances romaines, était, pour les embarras digestifs qu’elles provoquent, un gros consommateur de fenouil.
Une fois encore, le fenouil ne manquera pas à l’appel, chaque siècle aura son homme ou sa femme à même d’en faire l’éloge : Strabo, outre qu’il réaffirme les propriétés pectorales, digestives et galactogènes, indique aussi que le fenouil « guérit les yeux que déjà envahissent les ténèbres » (6). Avoir la vue claire, n’est-ce pas aussi être devin ? Macer Floridus donne à son foeniculum les mêmes vertus que celles que l’Antiquité lui prêtait (soulignons que Macer Floridus s’inspire largement des écrits des anciens Grecs et Romains). C’est pourquoi, lorsqu’on le lit, on constate un effet de redondance : diurétique, galactogène, emménagogue, affections stomacales, antidote contre les venins et, bien entendu, ses qualités ophtalmiques : « Le suc de la graine verte, séché au soleil, est un spécifique excellent contre toutes les maladies des yeux » (7). Au XIII ème siècle, l’abbé Matthieu de Vendôme dira ceci à propos du fenouil : « Le riche fenouil se crispe en son parfum, avec lequel on castoie le mal spirituel ». Le verbe castoier a aujourd’hui le sens de châtier. Même si la signification de « se crisper » pose problème eu égard au contexte dans lequel ce verbe est inséré, cette phrase de l’abbé semble soulever les propriétés magiques du fenouil. En effet, le fenouil est bien connu comme chasseur de démons et d’esprits mauvais. A ce titre, on en suspendait des gerbes au-dessus des portes d’entrée des habitations, sous les toits, à la porte des granges afin de conjurer sortilèges et mauvais coups, en particulier à la veille de la Saint-Jean, en compagnie, entre autres, du millepertuis. On bouchait parfois même les trous de serrure de graines de fenouil comme protection. Bref, au XIII ème siècle, le fenouil est aussi abordé par Albert le Grand, puis par Konrad de Megenber au siècle suivant, et trouve, à cette époque, sa place au sein de très nombreux réceptuaires.
Mais, en ces temps médiévaux, la palme revient sans doute à Hildegarde de Bingen qui, à l’instar des phytothérapeutes modernes, a disséqué le fenouil en long, en large et en travers. Tonique, réconfortant et reconstituant, le Feniculum d’Hildegarde est un remède hépatique, digestif (embarras gastrique, maux d’estomac, atonie digestive, halitose) et pectoral (rhume, toux, douleurs poitrinaires, enrouement). En externe, elle l’emploie sur démangeaisons et ulcères, ainsi qu’en cas de maux de tête et de douleurs liées à l’accouchement. Mais, par-dessus tout, on retrouve, dans les écrits hildegardiens, cette indication du fenouil contre l’obscurcissement de la vue !

A la Renaissance, dès le XVI ème siècle, on est davantage mesuré sur les propriétés et emplois du fenouil, dont l’huile essentielle devient un remède porté par les travaux de Jérôme de Brunschwig (1500) et de Jean-Baptiste Porta (1563).

Le fenouil est une grande plante vivace ou bisannuelle dont la hauteur maximale est généralement comprise entre 1,50 et 2,50 m. Comme c’est le cas de nombreuses autres Apiacées, le fenouil présente de fortes tiges rigides, très ramifiées, de couleur vert-bleu. Avec l’âge, elles deviennent creuses, mais n’en conservent pas moins leur aspect glauque et givré. Les feuilles s’apparentent à des lanières filiformes et donnent à la plante un aspect vaporeux. Les ombelles, comptant parfois jusqu’à vingt-cinq rayons, s’ornent, de juillet à septembre, de petites fleurs jaune vif, lesquelles donneront, à l’automne, des fruits composés de deux akènes de couleur brun clair, plats, cannelés et légèrement arqués.
A l’état naturel, on trouve le fenouil particulièrement sur le littoral méditerranéen, mais également dans l’Ouest et le Bassin parisien. Cette plante apprécie les sols secs, calcaires, pierreux, incultes et très ensoleillés.

L’huile essentielle de fenouil en aromathérapie

Afin de débroussailler le terrain, commençons par distinguer les deux fenouils principaux qui offrent à l’aromathérapie une huile essentielle :

  • Foeniculum vulgare var. dulce : fenouil doux, fenouil de Malte, fenouil de Provence, fenouil de Florence, fenouil des vignes
  • Foeniculum vulgare var. vulgare : fenouil amer, fenouil d’Allemagne

Du premier, on extrait deux huiles essentielles selon que l’on distille les semences ou la plante fleurie. De même, on obtient trois huiles essentielles de fenouil amer : semences, plante fleurie, parties aériennes fructifiées. Ce sont ces trois dernières huiles essentielles qui vont particulièrement nous intéresser. Bien évidemment, la partie de la plante que l’on distille détermine la composition biochimique de chaque huile essentielle. Par exemple, l’huile essentielle « semences » est plus riche en cétones (15 à 30 %), alors que l’huile essentielle « parties aériennes fructifiées » contient davantage de monoterpènes (jusqu’à 85 % parfois). Sans trop entrer dans les détails de la chromatographie en phase gazeuse, indiquons tout de même quelles sont les principales grandes familles moléculaires composant ces huiles essentielles de fenouil amer (les taux indiqués ne sont que des moyennes) :

  • Éthers (dont trans-anéthol et méthyl-chavicol) : 55 %
  • Monoterpènes (dont limonène, alpha-pinène et alpha-phéllandrène) : 30 %
  • Cétones (dont fenchone) : 10 %
  • Furanocoumarines et coumarines : traces

Le fenouil, parfois surnommé aneth doux, possède un parfum moins brusque que celui de cet autre membre de la grande famille des Apiacées. En réalité, son surnom d’anis doux lui convient beaucoup mieux. En effet, l’huile essentielle de fenouil, liquide, limpide et fluide, de couleur jaune très pâle mais généralement incolore, exhale un doux parfum anisé caractéristique. Gustativement, tout d’abord amère et camphrée, cette huile essentielle se dirige vers des notes chaudes, légèrement épicées et rafraîchissantes.
L’expérience a montré que les fenouils cultivés dans le Sud sont davantage aromatiques que leurs confrères septentrionaux, chose que, semble-t-il, Dioscoride avait déjà remarqué en son temps (8).

Propriétés thérapeutiques

  • Apéritive, digestive, carminative, préventive des ulcères gastriques, réductrice de l’acidité gastrique
  • Hépatostimulante, cholagogue, cholérétique
  • Antispasmodique neuromusculaire (cf. estragon et basilic)
  • Antalgique, anti-inflammatoire locale
  • Diurétique (déchlorurante, azoturique)
  • Décongestionnante du petit bassin
  • Expectorante
  • Emménagogue, galactogène, oestrogen like
  • Antiseptique, antifongique (sur Rhizoctomia solani, Fusarium oxysporum et Aspergillus flavus dans une moindre mesure), vermifuge
  • Cardiotonique
  • Positivante, tonique, neurotonique, psycho-active, stupéfiante légère (9)

Usages thérapeutiques

  • Troubles de la sphère digestive : atonie intestinale et gastrique, digestion lente, indigestion, inconfort digestif, entérocolite spasmodique et autres spasmes intestinaux, gastralgie, dyspepsie, gastrite, entérite, crampe d’estomac, hyperacidité gastrique, ballonnement, aérophagie, flatulence, constipation, inappétence, colique du nourrisson, hoquet, vomissement d’origine nerveuse, halitose, parasites intestinaux
  • Troubles de la sphère respiratoire : asthme, bronchite asthmatiforme, coqueluche, congestion pulmonaire, enrouement, maux de gorge, toux
  • Troubles urinaires et rénaux : lithiase urinaire, cystite, rétention d’urine, néphrite, oligurie, goutte, rhumatismes
  • Troubles de la sphère gynécologique : agalactie, régularisation des menstruations, aménorrhée, dysménorrhée, oligoménorrhée, ménopause, pré-ménopause, engorgement et inflammation des seins
  • Impuissance
  • Troubles du rythme cardiaque, palpitations
  • Douleur musculaire
  • Grippe (adjuvant)
  • Migraine, vertige, spasmophilie
  • Stress, insomnie d’origine nerveuse
  • Soin des gencives
  • Cellulite, rétention d’eau (en particulier pour les huiles essentielles de fenouil à haute teneur en cétones lipolytiques)
  • Paupières gonflées au réveil, conjonctivite (dans ces cas, on utilisera l’hydrolat aromatique de fenouil comme collyre oculaire)

Propriétés psycho-émotionnelles et énergétiques

L’astrologie grecque a attribué le fenouil au signe du Verseau, aérien et gouverné par Saturne (et Uranus, certes, mais à cette époque ancienne, cette planète demeurait encore inconnue). Ceci nous renvoie directement aux monoterpènes et aux éthers contenus dans l’huile essentielle de fenouil. En revanche, si elle est chargée en cétones, elle sera davantage en accord avec l’élément Terre, en particulier avec le signe du Capricorne, lui aussi gouverné par la planète Saturne.

Du côté de la médecine traditionnelle chinoise, le fenouil s’adresse tout particulièrement aux méridiens Métal que sont le Poumon et le Gros intestin, ainsi qu’aux deux méridiens régis par le signe de la Terre, Estomac et Rate/pancréas.

  • Poumon : en liaison avec les pathologies pulmonaires, comme nous l’avons vu plus haut. Concernant les vécus psycho-émotionnels, l’huile essentielle de fenouil est très utile lorsqu’on éprouve des difficultés à imposer des limites, quand on se sent incapable de se protéger des agressions du monde extérieur, des personnes et pensées invasives, ce qui doit nous rappeler les usages magiques du fenouil, qui ne chasse pas que les énergies négatives mais aussi la mélancolie (mais n’est-elle pas une énergie négative ?) et rend joyeux tout en procurant douce chaleur comme le soulignait déjà Hildegarde de Bingen en son temps…
  • Gros intestin : c’est l’éliminateur de déchets, en compagnie du méridien des Reins, il évite la stagnation du Qi au sein de l’organisme. Or nous savons l’huile essentielle de fenouil diurétique. Il est aussi en relation avec les pathologies intestinales dont nous avons vu qu’un grand nombre relevait de l’huile essentielle de fenouil.
  • Rate/pancréas : au point de vue pathologique, ce méridien est en relation indirecte avec l’estomac et les troubles gastriques, mais également de ceux relevant de la sphère gynécologique (aménorrhée, dysménorrhée, ménopause). D’un point de vue psychologique, l’énergie défaillante au sein de ce méridien peut entraîner inquiétude, angoisse, insécurité (peut-être les mêmes sentiments qui poussaient autrefois les gens à suspendre des bouquets de fenouil aux portes des habitations), mais aussi mélancolie, tristesse et déprime.
  • Estomac : ce méridien gère la fonction galactogène chez la femme, la menstruation, ainsi que le fonctionnement des glandes génitales tant chez l’homme que chez la femme. Il est donc impliqué dans la fécondité, tel que nous l’avons plus haut souligné.

Modes d’emploi

  • Voie orale
  • Voie cutanée
  • Diffusion atmosphérique
  • Olfaction

Précautions d’emploi, contre-indications et autres usages

  • Tératogénicité : le trans-anéthol, présent en grande proportion dans l’huile essentielle de fenouil peut affecter le bon développement du fœtus. C’est la raison qui nous amènera à éviter les voies orales et cutanées durant la grossesse.
  • Neurotoxicité : huile essentielle convulsivante à hautes doses. Elle est donc contre-indiquée chez les épileptiques et les personnes neurologiquement fragiles, sachant que des crises à caractère épileptiforme peuvent survenir (contractures, tremblements nerveux, abattement général, somnolence, hallucinations…).
  • Photosensibilité : de par la présence de coumarines et de furanocoumarines, cette huile essentielle, par application cutanée suivie d’une exposition solaire, est susceptible de provoquer des dermatites.
  • Oestrogen like : elle est de fait interdite aux personnes sujettes à des pathologies hormono-dépendantes.
  • En général, c’est une huile essentielle réservée à l’adulte. Pas d’emploi chez le bébé et l’enfant (sauf cas ponctuel de colique du nourrisson). Lui préférer l’hydrolat aromatique.
  • Phytothérapie : outre l’huile essentielle de fenouil, on peut faire de cette plante un usage phytothérapeutique. Toutes les parties du fenouil sont susceptibles d’un emploi dans ce sens : les semences, les feuilles, les racines, enfin le « bulbe », lequel n’est autre qu’un simple renflement basal des tiges. La récolte des différentes parties s’opère selon un calendrier rigoureux : feuilles peu avant floraison, semences à maturité, racines dès le début de l’automne… Elles peuvent être employées de diverses manières : « bulbe » cru et/ou cuit dans l’alimentation quotidienne, infusion de feuilles ou de graines, décoction de racines, teinture-mère, vin, alcoolature, cataplasme de feuilles fraîches, sirop (comme, par exemple, celui dit des cinq racines, composé de fenouil, d’asperge, de petit houx (fragon), de persil et d’ache). Sous ces différentes formes, le fenouil traite le même type d’affections que son huile essentielle.
  • Cuisine : le fenouil ne se borne évidemment pas qu’au seul domaine médicinal. C’est aussi un aliment et un condiment de choix, aromatisant tant les fromages, les viandes (porchetta et finocchiona en Italie, par exemple), le pain que la choucroute. Mais là où le fenouil fait merveille, c’est surtout avec les poissons et les crustacés. Sauces pour salades, marinades et currys peuvent avantageusement être agrémentés de graines ou de feuilles de fenouil ciselées. Enfin, les alcools emploient souvent le fenouil (absinthe, anisette, pastis, chartreuse, ratafia, génépi…).
  • Parfumerie : c’est l’huile essentielle extraite des semences et des parties aériennes du fenouil amer que l’on destine à la parfumerie. La culture du fenouil en vue de l’industrie de la parfumerie est réalisée dans différents pays du monde (Portugal, Espagne, midi de la France, Roumanie, Chine, Inde, Maroc, Tunisie, Tasmanie, Argentine, Paraguay…).
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    1. La médecine ayurvédique le nomme shatapushpa et la médecine traditionnelle chinoise xiao hui xiang.
    2. A distinguer de l’hippomarathron, l’aneth, dont on disait alors qu’il avait les mêmes propriétés que le fenouil, mais moins efficaces.
    3. De toutes les époques, le fenouil est un compagnon constant entrant dans bien des compositions magistrales dont la thériaque du Codex, le mithridate, le philonium romanum, le diaphoenix, le rossolis, les pilules dorées, etc.
    4. Michèle Bilimoff, Les plantes, les hommes et les dieux, p. 72
    5. Paul-Victor Fournier, Dictionnaire des plantes médicinales et vénéneuses de France, p. 395
    6. Strabo, Hortulus, p. 31
    7. Macer Floridus, De viribus herbarum, p. 105
    8. « Dans l’est de l’Espagne, le fenouil produit un suc semblable à la gomme. Au moment de la floraison, les indigènes coupent la tige à mi-hauteur et la placent auprès du feu afin que sous l’effet de la chaleur, elle sue et laisse suinter la gomme ». Ce fenouil se comporterait alors à la manière du galbanum.
    9. L’action du fenouil est très différente de celle de l’anis vert. La phase d’excitation est plus longue, alors que l’anis provoque le sommeil après une brève période d’excitation. Ce qui fait que ces deux huiles essentielles ne sont pas interchangeables.

© Books of Dante – 2016

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