L’huile essentielle de nard de l’Himalaya (Nardostachys jatamansi)

Encore de nos jours, le nard semble aussi mystérieux que celui qui fut souvent nommé ainsi durant bonne partie de l’Antiquité. En réalité, le latin nardus est un terme générique regroupant différentes plantes odorantes et réputées en parfumerie, comme le souligne le suffixe –ar qui signifie « odeur ». Et, parmi ces nards, certains n’en sont pas : subsistent encore dans les glossaires botaniques des plantes à qui l’on a attribué, pour une raison ou pour une autre, le mot « nard », sans que ces plantes aient, pour certaines d’entre elles, un quelconque rapport avec le nard de l’Himalaya qui, rappelons-le, appartient à la famille des Valérianacées. C’est ainsi que nous croisons le faux nard (= ail victorial, Allium victorialis), le nard sauvage (= asaret, Asarum europaeum), le nard de Lobel (= arnica, Arnica montana), le nard d’Italie (= lavande vraie, Lavandula vera), qui ont, cependant, tous en commun de posséder une forte odeur. En revanche, il se trouve que le nard de montagne (= grande valériane, Valeriana phu), le nard champêtre (= valériane dioïque, Valeriana dioica) et le nard celtique (= Valeriana celtica) appartiennent bel et bien à la famille de la valériane officinale. Bien évidemment, de l’une à l’autre de ces plantes, les localisations géographiques changent : s’il est clair que le nard de l’Himalaya pousse à hautes altitudes (3500 à 5500 m) sur les contreforts montagneux de l’Inde, du Népal et du Tibet, il peut être plus complexe de localiser l’aire de répartition exacte du nard celtique : aux pays « celtes » ? En quelque sorte, puisqu’il trouve son origine, également en altitude, dans les Alpes : cette petite valériane sauvage est devenu rarissime du fait de son parfum recherché, responsable non seulement de son succès, mais aussi de sa disparition progressive : « Dioscoride [Materia medica, Livre I, chapitre 7] décrit sa récolte, sa préparation et ses usages médicaux. On l’exportait en masse vers l’Orient, toujours avide de parfums. Au XVI ème siècle, on en expédiait des sacs vers la Syrie et l’Égypte […]. Tout cela n’est plus qu’un souvenir » (1) ma foi fort persistant, à l’image du parfum prononcé du nard, car aujourd’hui encore, on appelle, comme du temps de Dioscoride, cette petite valériane du nom de nard celtique. Le même Dioscoride, dans le chapitre qui précède (chapitre 6), évoque un autre nardus : la lecture de ce passage, quelque peu confondante, mélange plusieurs « nards », dont l’un proviendrait du sous-continent indien, l’autre de Syrie, etc. Pline l’ancien décrit ainsi l’un de ces nards dans son Histoire naturelle : « Le nard est un arbrisseau à racine pesante et grosse, mais courte et noire, fragile malgré sa contexture huileuse, d’odeur fétide comme celle du souchet, de saveur âpre, à petites feuilles serrées. Le nard se reconnaît à sa légèreté, à sa couleur rousse, à sa saveur agréable, mais très astringente. » Ceci est une description assez satisfaisante de Nardostachys jatamansi, même s’il est permis de douter que Pline se soit rendu aux confins de l’Inde et du Tibet, à une altitude moyenne de 4000 m, afin de nous en rapporter le descriptif précis, d’autant qu’il énonce qu’il en existerait une douzaine d’espèces dont on nous dit simplement qu’elles sont d’origine « exotique ». Ce mot ne doit bien évidemment pas être considéré comme synonyme de tropical, mais au sens de non-indigène, c’est-à-dire extérieur au monde connu, l’empire romain d’alors, ce qui peut représenter bien des territoires. Ainsi, quel est ce « nard assyrien » auquel Horace fait référence dans ses Odes ? Ou bien ce « nard odorant » originaire de cette région semi-désertique qu’est le Makran qu’évoque Arrien dans L’Anabase ? Bref, l’identification du nard, comme nous le constatons, demeure malaisée, d’autant plus que lors de l’Antiquité gréco-romaine l’on va jusqu’à imaginer que la racine du nard n’est pas d’origine végétale mais animale, eu égard au fait qu’elle ressemble à « la queue d’un animal à cause de sa forme allongée et de ses petites radicelles bouclées » (2), mais également de son odeur, que d’aucuns, durant l’Antiquité, comparèrent à celle du bouc, odeur prégnante s’il en est. Chez mes grands-parents, il y avait un troupeau de chèvres d’environ quarante têtes. Et un bouc, régulièrement renouvelé. A celui-là, ma grand-mère réservait un cagibi pour lui tout seul. Quand mes grands-parents cessèrent leurs activités, les chèvres et le bouc disparurent. Seule demeura l’odeur de ce dernier qui, incrustée dans les murs, persista durant de nombreuses années.
« L’haleine embaumé du parfum régnera sur ta chevelure », lit-on dans l’Anthologie palatine. « Les effluves d’une chevelure imprégnée de nard… », conte le poète Martial (Épigrammes) : la résistance, cette trace qui perdure dans le temps, c’est ce qui est tout à fait conforme au caractère de cette matière qu’en parfumerie on classe parmi les notes de fond, c’est-à-dire ce qui reste d’un parfum après que les notes de tête et de cœur se soient évanouies.

Quittons la bergerie. Précisons, avant de poursuivre, que Théophraste, puis Ovide à sa suite, situèrent l’origine du nard à la partie nord de l’Inde, ce qui est parfaitement exact. Le Grec et le Romain tombent donc d’accord : est-ce, pour autant, un nard asiatique dont se servaient les anciens Romains pour bénir leurs sépultures ? De même, le flacon de nard, qu’avec la couronne de fleurs, l’on offre à ses hôtes, provient-il de l’Inde ou bien s’agit-il là de nard celtique (que, par abus de langage, l’on appelle aussi nard gaulois) ? Difficile à préciser. Il reste néanmoins que ces deux nards, issus des cimes montagneuses et neigeuses, d’émanation divine car il est entendu que les hautes montagnes sont des dieux les demeures, possèdent chacun un parfum si caractéristique, si précieux aussi, que cette substance est chantée jusque dans Le Cantique des cantiques : « Tandis que le roi est en son enclos, mon nard donne son parfum […] Tu es les plus rares essences : le nard et le safran, avec les plus fins arômes » (selon les traductions de ce passage, il n’est pas question de nard mais d’aspic en lieu et place). Quand on sait à quel point des substances comme le nard et le safran sont rares, on comprend leur propension à être falsifiées. Aussi, ne s’étonnera-t-on point, une fois de plus, de la difficulté qui consiste à exactement identifier ce « nard », sans compter que l’essence de nard était si précieuse et onéreuse que son nom « a fini par désigner le parfum de luxe par excellence », et ce qu’il contienne ou pas du nard. Est-ce donc le nard de l’Himalaya qu’utilisa Marie de Béthanie afin d’en oindre les pieds du Christ ? C’est la question que l’on peut se poser à la lecture de l’évangile selon saint Jean (12 : 3). En revanche, ce que l’on nous y explique, c’est que ce nard était considéré comme pistikè, autrement dit authentique. Considérons qu’il s’agit là du nard de l’Himalaya. Selon des conditions climatiques plus ou moins propices, la taille de cette plante varie de quelques centimètres de hauteur à quelques dizaines. Ses tiges, passablement velues, portent à leur base des feuilles entières, lancéolées, aux nervures presque parallèles et s’ornent de cymes florales dont la couleur rappelle assez celle du chakra de la couronne (violacée), tandis que, logée sous la terre, la plus grosse partie du nard de l’Himalaya, autrement dit ses rhizomes, évoque par sa teinte celle du chakra de la racine. C’est là une signature physique. Elle ne serait pas aussi intéressante si elle ne faisait pas écho à une autre signature : en effet, pour peu qu’on se penche sur les couleurs de l’aura de l’huile essentielle de nard de l’Himalaya, on peut être étonnamment surpris de constater qu’elles sont au nombre de deux : le rouge… et le violet ! Elle permet donc une connexion aux racines de la Terre, mais aussi à celles du Ciel. Par exemple, lorsque Marie de Béthanie utilise l’essence de nard pour en oindre les pieds du Christ, elle les essuie avec ses propres cheveux : « Six jours avant la Pâque, Jésus vint à Béthanie, où était Lazare, que Jésus avait ressuscité d’entre les morts. On lui fit là un repas. Marthe servait. Lazare était l’un des convives. Alors Marie, prenant une livre d’un parfum de nard pur, de grand prix, oignit les pieds de Jésus et les essuya avec ses cheveux, et la maison s’emplit de la senteur du parfum » (3). C’est bien là, je pense, l’union du Terrestre (les pieds, les forces chthoniennes, la couleur rouge, le chakra de la racine…) et du céleste (les cheveux, les forces cosmiques, la couleur violette, le chakra de la couronne…) qu’il faut prendre en compte.
Les chrétiens ont fait du nard un symbole d’humilité. Son parfum, à la fois dense et léger, évoque non sans peine l’odeur d’humus et de tourbe en décomposition, issus de la détérioration de ce que peut compter la litière d’une forêt de feuilles, de branches mortes et brindilles, d’autres débris, aussi bien végétaux qu’animaux. Il représente la terre noire, riche, organique, un peu grasse, quelque peu amère, mais sans froideur, avec juste ce qu’il faut d’épicé et de boisé. Ce qui ne veut pas dire qu’il symbolise les profondeurs souterraines, non : si on l’a dit humble, c’est parce que le nard se situe près de la terre, humilis en latin, qui véhicule un sens assez proche du mot humus. Dire que le nard est fait d’humilité permet de renforcer celle du Christ. Oublions le caractère précieux du nard, considérons seulement son caractère royal et sacré au sens noble, et l’on comprendra mieux cette symbolique. La lecture d’un nouvel extrait de l’évangile selon saint Jean peut y aider : « Judas l’Iscariote, l’un des disciples, celui qui allait le livrer, dit : ‘Pourquoi ce parfum n’a-t-il pas été vendu 300 deniers (4) qu’on aurait donnés à des pauvres ?’ Mais il dit cela non pas par souci des pauvres, mais parce qu’il était voleur et que, tenant la bourse, il dérobait ce qu’on y mettait. Jésus dit alors : ‘Laisse-la, c’est pour le jour de ma sépulture qu’elle devait garder ce parfum. Les pauvres, en effet, vous les aurez toujours avec vous, mais moi, vous ne m’aurez pas toujours’».
Le nard faisait partie des huiles royales employées par les Hébreux afin de consacrer les rois et les prêtres. Il était censé favoriser l’émergence du sentiment de l’Un, la prise de conscience de l’existence d’un Grand Tout, ainsi que l’appréhension du caractère fractal de l’existence : découvrir et comprendre la présence du divin dans le Monde (macrocosme), ainsi que dans notre monde intérieur et personnel (microcosme). Comme souligné par Jutta Lenze, « il représente la ligne de démarcation entre mondes matériel et immatériel, entre la mort et la décomposition afin de pouvoir générer de nouvelles potentialités » (5). Cette complexité, à l’image du parfum de l’huile essentielle de nard de l’Himalaya (qui n’est pas de ceux qu’on place entre des narines non averties) s’exprime par la capacité qui est sienne de fixer et de renforcer les autres odeurs, bien qu’on ne puisse par la considérer comme huile d’ancrage à la terre seulement du fait qu’une grande quantité de ses molécules possèdent des vibrations très élevées, puisque, comme nous l’avons dit, l’une des couleurs de l’aura de cette huile essentielle, qui appelle le chakra de la couronne, se trouve être le violet, couleur qui vibre plus rapidement que le rouge.

Le nard de l’Himalaya en aromathérapie

Au Moyen-Âge, Odon de Meung, plus connu sous le nom d’emprunt de Macer Floridus, rédige une monographie qu’on trouve dans le De viribus herbarum, contenant des références non pas à une seule plante mais à deux : d’une part le nard dit indien, d’autre part le nard celtique dont Macer dit simplement que ses propriétés sont identiques mais moins puissantes. Comme de coutume, il reprend les écrits des anciens de l’Antiquité desquels émergent les données qui suivent : ce nard indien serait un remède des affections hépatiques, vésico-rénales et gastro-intestinales. De plus, l’on dit ce nard emménagogue, intervenant pour faciliter les règles, désobstruer la matrice, réguler les ménorragies. Cardiaque, il calme les palpitations. Une vertu aphrodisiaque lui était conférée par Macer Floridus. Nous aurons bientôt l’opportunité de confronter ces données à celles que l’aromathérapie nous livre à propos de l’huile essentielle de nard de l’Himalaya que nous allons, tout d’abord, décortiquer un petit peu biochimiquement. Extraite des rhizomes par une distillation à la vapeur d’eau qui dure environ six heures, cette huile essentielle liquide reste assez fluide bien que dense (0,95). Sa couleur varie du jaune clair ambré au jaune brun. Directement respirée au flacon, cette huile essentielle développe des arômes très particuliers où se mêlent de la douceur, des épices, du miel, de l’herbe fraîchement coupée, que sais-je encore ? Passée sur la peau, ce sont des odeurs tourbeuses, des relents de vieux cuirs et de patchouli qui prennent le relais et viennent égarer nos narines. Et, de même que le patchouli, l’odeur du nard peut rebuter les narines qui n’y sont pas préparées : « Tu plaisantes !, s’exclame Lamia face au roi Démétrios, je pense que cette odeur est la plus mauvaise de toutes ! », dit-elle au sujet du nard que le roi lui présente (6).
Voici maintenant ce que nous apprend l’analyse biochimique de cette huile essentielle :

  • Sesquiterpènes : 65 % (dont bêta-guyenène, alpha et bêta-patchoulène, calarène…)
  • Sesquiterpénols : 5 à 15 % (dont patchoulol)
  • Monoterpènes : 2 à 4 %
  • Aldéhydes sesquiterpéniques : 2 %
  • Oxydes : 1 %
  • Cétones : 1 %

Propriétés thérapeutiques

  • Anti-infectieuse : antibactérienne, antifongique
  • Régulatrice du système cardiovasculaire, veinotonique, décongestionnante veineuse et lymphatique, phlébotonique, hypotensive, hypertensive, sédative cardiaque
  • Régulatrice du système neurovégétatif
  • Antalgique, anti-inflammatoire
  • Stimulante ovarienne
  • Apaisante, nourrissante et régénérante cutanée, cicatrisante, stimulante des bulbes capillaires
  • Sédative respiratoire

Usages thérapeutiques

  • Troubles de la sphère cardiovasculaire : arythmie cardiaque, tachycardie, hypotension, hypertension, varice, hémorroïde
  • Troubles de l’interface cutanée : psoriasis, eczéma, plaie, ulcère variqueux, irritation et démangeaison cutanée, dermatite allergique, dermite, dermite de stress, prurit, hallux valgus, zona
  • Névrite, sciatique, migraine
  • Anosmie
  • Insuffisance ovarienne
  • Stress, anxiété, angoisse, tension nerveuse, hyperkinésie, apathie, fatigue émotionnelle, surmenage, choc émotionnel, peur, phobie

D’un point de vue psycho-émotionnel et énergétique

Globalement, les huiles essentielles à haute teneur en sesquiterpènes (cèdre de l’Atlas, myrrhe, gingembre, patchouli, vétiver, ylang-ylang…) sont extraites de plantes employées depuis des temps fort anciens à des fins spirituelles dont elles favorisent le développement.
Contrairement à ce que souligne Jutta Lenze, je ne pense pas que le nard représente une ligne de partage, de démarcation pour reprendre son terme. Bien plus, je conçois l’huile essentielle de nard comme une union, puisque comme nous l’explique son appellation en indien, jatamansi (ou akashamansi) signifie « esprit incarné », mot qu’il faut comprendre comme : dans la chair (into the flesh si l’on est anglais). Il unit le subtil (le violet…) et l’épais (le rouge…) dans le même temps. Pour faire bonne mesure, le nard ne se satisfait pas que des extrêmes, puisqu’un troisième chakra le concerne aussi directement : Anahata (ou chakra du cœur), idéalement placé entre le chakra supérieur qu’est celui de la couronne et l’inférieur de la racine. Mais il ne s’agit pas là que de points isolés : des lignes invisibles les relient. A ce titre, Michel Odoul et Elske Miles attribuent à l’huile essentielle de nard de l’Himalaya une action particulièrement marquée sur le méridien du Cœur. Après vérification, la comparaison entre les propriétés thérapeutiques de cette huile essentielle et ce que regroupe ce méridien en tant qu’usages établis par la médecine traditionnelle chinoise, l’on peut affirmer sans crainte que ce choix, de la part de ces deux auteurs, est heureux : tout déséquilibre de ce méridien s’accompagne, par exemple, d’une perturbation du psychisme et des émotions : un méridien du cœur en bon état, c’est synonyme de joie de vivre et de générosité dans les affects. Au contraire, s’il fonctionne moins bien, peuvent se profiler violence et émotions incontrôlées (excitation, agitation, instabilité émotionnelle, hyperémotivité…). De plus, comme son nom l’indique, ce méridien affecte la sphère cardiovasculaire, terrain sur lequel le nard de l’Himalaya fait merveille (cf. supra). Par ailleurs, un massage de la nuque et des épaules (au niveau du chakra de la gorge, donc) à l’aide de cette huile essentielle est salutaire, car, comme le souligne Jutta Lenze, « cette partie du corps est souvent très contractée, témoignant de notre fonctionnement occidental très volontaire et en force » (7). Par le biais de ce canal, le nard permet à l’énergie d’emprunter un chemin en direction du plexus solaire, puis, plus bas, de « toucher terre » au niveau du chakra de la racine (rappelons-nous – humilis – l’humilité). Cette huile essentielle peut donc être considérée comme une passerelle entre le terrestre et le spirituel. De plus, elle aide à prendre conscience des mondes indicibles. Elle dissout les blocages, apaise, détend, équilibre le système nerveux, voilà pourquoi elle est fréquemment utilisée pour la méditation. Elle permet de s’amender et de partir à la recherche du calme, du relâchement, du réconfort, de la paix, de la foi aussi (quelle qu’elle soit). L’huile essentielle de nard de l’Himalaya est particulièrement destinée aux personnes dispersées, hyperactives, perfectionnistes, à celles qui dramatisent excessivement. On peut également l’employer chez les personnes submergées par des émotions violentes et destructrices (jalousie, souci, tourment, doute, chagrin, trac, peur…), qui se sentent isolées (abandon, solitude, accompagnement de fin de vie) ou bien encore à celles qui ne s’apprécient pas, leur conférant chaleur, confort, force et courage en elle-même.
Devant le parfum de cette huile essentielle, malaise, répugnance, voire rejet peuvent survenir, sans doute parce qu’elle invite à traverser une noire humidité souterraine, effrayante mais néanmoins nécessaire : certaines graines ne peuvent germer sans humus. Face à cette épreuve, il est vrai que des peurs s’expriment tant physiquement que psychiquement. Il n’est pas de grand homme qui n’ait jamais obtenu sa grandeur sans faire preuve d’humilité : c’est bien ce que ce monde occidental perverti ne parvient pas à comprendre (dans ses implications les plus délétères surtout) : oui, il ne parvient pas à comprendre que pour grandir il faut aussi se tenir le plus bas possible. Ce qui explique ce qu’en dit Michel Faucon : « c’est une huile de passage vis-à-vis de tous les deuils que l’on devra faire dans l’existence pour […] continuer sa route » (8).

Modes d’emploi

  • Voie interne.
  • Voie cutanée (huile essentielle diluée en massage ou pure en friction).
  • Inhalation sèche.
  • Diffusion atmosphérique.

Précautions d’emploi, contre-indications, autres informations

Comme nous l’avons vu, les 2/3 des molécules aromatiques contenues dans l’huile essentielles de nard de l’Himalaya sont des sesquiterpènes qui ne présentent aucune toxicité aux doses physiologiques normales. Cette huile essentielle peut donc s’appliquer pure sur la peau sans risque de dommage puisqu’elle ne l’irrite pas. Cependant, comme toute chose, il est bon de ne faire de cette huile essentielle qu’un usage sur courte durée. La femme enceinte se passera de ses services durant les trois premiers mois de grossesse, ainsi que la femme qui allaite.


  1. Paul-Victor Fournier, Dictionnaire des plantes médicinales et vénéneuses de France, p. 950.
  2. Susanne Fischer-Rizzi, Le guide de l’encens, p. 209.
  3. Évangile selon saint Jean.
  4. Cela représente le salaire annuel moyen d’un ouvrier de l’époque, c’est donc une véritable fortune.
  5. Jutta Lenze, Huiles royales, huiles sacrées, p. 69.
  6. Athénée, Les Deipnosophistes.
  7. Jutta Lenze, Huiles royales, huiles sacrées, p. 73.
  8. Michel Faucon, Traité d’aromathérapie scientifique et médicale, p. 609.

© Books of Dante – 2019