L’impératoire (Peucedanum ostruthium)

Synonymes : impératoire des Alpes, impératoire des montagnes, benjoin français, benjoin de pays, estrute, ostrute, ostruche, autruche, maître des maléfices, etc.

« Si certaines plantes sont reines – des bois ou des prés – l’impératoire se hausse, elle, au rang supérieur » (1). En effet, il est bon d’expliquer en quoi cette impératrice mérite un titre aussi prestigieux qui se décline tant en allemand (meisterwurz), en anglais (master wort) qu’en italien (erba rena). C’est en raison, nous dit-on, de ses propriétés souveraines qu’à cette plante échut le nom d’impératoire, le divinum remedium, tel qu’Hoffmann la surnomma en 1740. A ce haut lignage, l’on associe pourtant à l’impératoire des considérations plus terre-à-terre, ce qui fit que Dodoens lui attribua le nom d’ostruthium au XVI ème siècle, et pour lequel Fournier communique les explications suivantes : « Son origine est incertaine ; les uns le rattachent au Strouthion de Théophraste, nom d’une saponaire orientale, les autres au grec Strouthos, « moineau », ou Strouthion, « autruche ». Le plus vraisemblable est que l’on se trouve en présence d’une série de déformations : l’allemand Meisterwurz a été traduit au Moyen Age Magistrantia, d’où Astrantia et Ostricion des glossaires, enfin Ostruthium » (2), formant par la suite les ostrute, ostruche, autruche… Chose intéressante à remarquer, chez Hildegarde (Physica, chapitre 167), l’on croise un bref paragraphe dédié à la plante que l’abbesse appelle astrencia, traduite par peucédanum et dont Fournier affirme que c’est là la première mention botanique de l’impératoire. L’œuvre de Macer Floridus, antérieure à Hildegarde, bien qu’elle mentionne un ostrutium, ne fait très certainement pas référence à l’impératoire, d’autant que Macer utilise aussi le mot struthium pour désigner la plante dont il parle, rappelant le strouthion de Théophraste. Ce qui ne nous renseigne en rien sur la question sommaire suivante : s’agit-il, au moins, d’un peucédan ? Selon Macer, on utilise, de cette plante, la racine, ce qui nous rapproche, peut-être pas de l’impératoire, mais, au minimum, d’un peucédan, quel qu’il puisse être. Mais lorsqu’on considère le nombre de plantes possédant une racine médicinale – c’est-à-dire une pléthore – une information aussi mince donne forcément le tournis. On se plaint du manque de descriptifs botaniques des Dioscoride et autres. Chez les auteurs médiévaux, comme Hildegarde et, présentement, Macer Floridus, c’est bien pis encore. Bref. La racine médicinale présentée par Macer convient aux maladies hépatiques, de plus elle est douée de vertus diurétiques, lithontriptiques, antitussives et emménagogues. Ce qui fait, effectivement, penser à un peucédan, chose renforcée par ce qu’indique Macer Floridus en fin de monographie : « Réduit en poudre, le struthium, aussi irritant que l’ellébore blanc [nda : Veratrum album], fait éternuer ceux qui en respirent l’odeur » (3). Vératre et impératoire sont, en effet, toutes les deux sternutatoires…
S’il s’avère bien qu’Hildegarde est la toute première a laisser des traces écrites au sujet de l’impératoire, l’on peut alléguer sans trop de doute que les anciens praticiens de l’Antiquité gréco-romaine ignoraient tout de cette plante. Nous n’écarterons pas ce qu’ils ont pu écrire au sujet de certains peucedanum, car c’est peut-être de cela que l’impératoire tira son faste impérial par la suite. Donnons tout d’abord quelques indices botaniques puisés chez Pline qui les a repris de Dioscoride : le peucedanum «  a une tige grêle, longue, semblable à celle du fenouil, garnie de feuilles près de terre, une racine noire et épaisse, à l’odeur forte et pleine de suc. Il croît sur les montagnes, à l’ombre ; on l’arrache à l’automne ». C’est, ma foi, fort tentant d’y reconnaître, non pas l’impératoire, mais un peucedanum s’en approchant. Ceci dit, le fait que Dioscoride lui voit les fleurs jaunes fait qu’il ne peut, en effet, s’agir ni de l’impératoire, ni du persil des montagnes (Peucedanum oreoselinum), encore moins de l’herbe au cerf (Peucedanum cervaria). Cela réduit considérablement le champ d’investigation, les Apiacées aux fleurs jaunes étant bien moins nombreuses que celles qui les ont blanches. Quoi d’autre peut-il bien nous aider dans la masse d’informations laissée par les antiques Anciens ? Quelque chose qui se dissimule dans ce nom même de peucedanum, produit du grec peukedanos ; ces deux mots, de sens identique, évoquent une amertume, enfin quelque chose d’amer en relation avec la plante. Peucedanum vaut en raison de peukê – le pin – dont l’odeur de la résine est proche de celle des semences du peucedanum, du moins lorsqu’on les broie. Outre l’empreinte olfactive, mettons en avant une autre caractéristique propre au peucedanum rapportée par Dioscoride : de même que la férule et le galbanum, il exsude des larmes de résine gommeuse par ses tiges et sa racine, ce qui explique, peut-être, pourquoi Théophraste lui trouvait une vertu sudorifique… Le mieux reste, sans doute, de poursuivre le portrait thérapeutique du peucedanum tel que dépeint par les Anciens, en considérant qu’il s’agisse bien de la même plante d’un auteur à l’autre : ce qui n’est pas avéré : si Pline a une préférence pour le peucedanum d’Arcadie, Dioscoride opte, lui, pour celui de Sardaigne et de Samothrace. Dioscoride, au troisième livre de la Materia medica, accorde une très longue notice à cette plante qu’appellent peukedanos les Grecs. De cette plante, il préconise avant tout la racine fraîche et, par-dessus tout, son suc, bien davantage que la racine seule, présentée comme bien moins valeureuse. L’état de fraîcheur est, quand à lui, d’importance car « mise au soleil, elle s’en va en fumée [… ] La racine sèche devient inutile » (4). Le peucédan, oint avec du vinaigre et de l’huile rosat, sert en moult occasions selon Dioscoride : en cas de paralysies, de sciatique, de spasmes, de douleurs auriculaires et dentaires, d’affections pulmonaires (difficulté respiratoire, dyspnée, toux), de douleurs vésico-rénales, de colique venteuse, d’ulcère, etc. En terme de propriétés, on accordait, durant l’Antiquité, au peucedanum, des vertus stimulantes, carminatives, diurétiques, stomachiques, antiscorbutiques, anticatarrhales, auxquelles les continuateurs de Dioscoride en ajoutèrent d’autres : c’est le cas de Galien qui donne le peucedanum comme réchauffant et asséchant, et que l’on convie pour soigner les maux de tête, les maux de dents, les maladies des nerfs en général, les saignements de nez, les abcès, etc. Ajoutons à cela, pour saluer Alexandre de Tralles, l’épilepsie, et le pseudo-Apulée dont l’Herbarius révèle l’utilité du peucedanum contre la « démence », et nous aurons un portrait assez fidèle de ce à quoi servait ce cousin de l’impératoire qu’est le peucedanum. Mais cela serait incomplet sans l’évocation de deux points qui reviennent, durant toute l’Antiquité, comme une antienne : premièrement, les vertus alexipharmaques et alexitères du peucedanum, forcement chantées par Nicandre de Colophon, répétées par d’antiques traités d’astrologie botanique, etc. Tous vantent le peucedanum bon contre les morsures de serpents (encore ? Eh oui. Je sais…) lorsqu’il est emplâtré. S’il ne sauve pas forcément du venin de la vipère aspic, au moins a-t-il l’avantage de cicatriser les plaies et de hâter la guérison des blessures provoquées par ces reptiles dont beaucoup ne sont, en aucun cas, venimeux. Le second point concerne les vertus emménagogues du peucédan, contre lesquelles nous ne nous élèverons pas (l’impératoire est, encore aujourd’hui, considérée comme telle). Ce à quoi nous nous opposerons en revanche, c’est la démesure à laquelle on a alors associé ce peucedanum. Qu’il ait vertu de faire venir les règles, d’endiguer les douleurs utérines ou encore de faciliter l’accouchement, il n’y a pas là de quoi être étonné, bien d’autres plantes se prévalent, à juste titre, d’être des plantes de la femme. Là où ça se corse, c’est lorsqu’on conseille aux femmes « suffoquées de la matrice » de le flairer, parce que cela permet de sortir de la torpeur dans laquelle, cette matrice qui n’en fait qu’à sa tête, jette la première femme venue, la tenant en son pouvoir presque, comme si la matrice était un objet tout à fait indépendant au sein du corps de la femme, une boule de billard rebondissant d’une bande à l’autre. Pour rendre compte de la folle conception qu’avaient les Anciens au sujet de la matrice (de l’utérus en fait, qui donnera le mot hystérique), voici un long passage que l’on doit à Hippocrate et que je reproduis in extenso : « La plupart des médecins anciens et pratiquement tous les disciples des écoles autres que la nôtre ont fait usage des senteurs nauséabondes – par exemple cheveux brûlés, mèche de lampe éteinte, bois de cerf calcinés, bourre de laine brûlée, poix crue, résine, berce, peucédan, cuir et chiffons brûlés, castoréum (toutes substances dont ces praticiens enduisent les narines et les oreilles), ou encore asphalte, punaises écrasées, bref tout ce qui a la réputation de dégager une odeur pénible. Ils prétendent en effet que la matrice fuit les substances malodorantes : c’est pourquoi ils faisaient aussi par le bas des fumigations de produits agréablement parfumés et plaçaient des ovules vaginaux au nard ou au styrax, avec l’idée que la matrice, fuyant certains produits et recherchant les autres, quitterait les régions hautes pour gagner les régions basses. […] Nous les blâmons tous d’affecter dès l’abord les zones enflammées et de provoquer au moyen des exhalaisons nauséabondes des accès de torpeur : la matrice en effet ne se met pas en mouvement, comme une bête sauvage sortant de sa tanière, parce qu’elle aime les bonnes odeurs et fuit les mauvaises ; au contraire elle se tasse sur elle-même en raison de la constriction due à l’inflammation » (5). Tout cela vaut son pesant de couilles de castor, non ? ^^

Laissons là ces balivernes et tournons-nous plutôt en direction d’un temps où l’on est certain de bien avoir affaire à l’impératoire et non à une autre plante plus ou moins identifiable : elle est si bien figurée dans l’œuvre de Leonard Fuchs (cf. illustration ci-dessous), qu’il n’y a, sur elle, aucune raison d’avoir le moindre doute. Bien que toujours fortement recherchée depuis la fin du Moyen-Âge, l’impératoire ne se répand pas aussi vite qu’on pourrait le croire : c’est une plante d’altitude qui ne pousse pas en plaine naturellement, à moins que de l’y cultiver, chose qui n’interviendra pas de façon courante avant 1570 environ. Il faut, pour le moins, être botaniste, naturaliste et/ou médecin pour s’y entendre et ne pas commettre d’erreur. Ce qui n’est pas le cas de Matthiole qui parvient à faire le distinguo entre maceron (qui pousse à foison en Italie à son époque) et impératoire. De fait, l’on est assuré de ne pas raconter d’âneries, la botanique étant l’indispensable alliée de la phytothérapie. Ainsi, Matthiole écrit-il au sujet de l’impératoire en 1554 : « l’impératoire élimine les flatulences dans l’organisme ; elle stimule les urines et les règles ; elle constitue un admirable remède contre la paralysie et les affections froides du cerveau… Elle guérit la peste bubonique et les morsures de chiens enragés. » Tiens donc. Il est des serpents de mer qui ont la peau dure, décidément. D’ailleurs, Fournier signale la chose : « elle mérite, selon lui [id est Matthiole], ainsi de toute évidence le nom d’impératoire, douée qu’elle est de vertus si nombreuses et si puissantes » (6). L’on pourrait, à son endroit, parler de panacée, d’autant plus qu’on a souvent comparé l’impératoire à l’angélique, plante qui s’en sort très bien sur la question d’intervenir en toute chose ou presque. Le problème, c’est qu’à force d’en faire des tonnes au sujet d’une plante x ou y, le bel habit d’apparat qu’on lui fait porter de force – de même qu’un ours qu’on déguise pour lui faire jouer un tour aussi pathétique que ridicule – finit par craquer aux entournures, et c’est, bien évidemment, de la faute de la plante. Assez étrangement, c’est souvent elle qu’on finit par blâmer pour ne pas avoir été à la hauteur des espérances qu’on a placées en elle. Petit rappel : les panacées, ça n’existe pas, ça n’a jamais existé et ça n’existera jamais. Inutile, donc, de vouloir faire tenir en une seule plante toutes les qualités requises pour soigner et guérir toutes les maladies de France et de Navarre, et même d’ailleurs, pourquoi pas, soyons fous ! D’autant qu’aujourd’hui il existe des maladies qui n’avaient pas encore cours il y a, par exemple, cinq siècles. J’imagine mal telle ou telle plante se brancher à l’aide d’une prise USB pour faire les MAJ ! Non, bien sûr, la faute est imputable à l’homme. Qui d’autre ? Sa recherche vaniteuse de gloriole lui fait prendre des vessies pour des lanternes. Mais si encore ça s’arrêtait là, mais non !… Doivent en pâtir les victimes du « génial découvreur » de la panacée truc-muche dont la présentation, ultra ostentatoire, est proche de ce que faisait le camelot de fête foraine au XIX ème siècle. Toute cette fébrilité ! Cela tombe bien, car, comme admis par Joseph Roques il y a un peu moins de deux siècles, l’impératoire est un bon remède en fin d’état fiévreux. Il écrit aussi que « c’est une de nos meilleures plantes indigènes. » Le sens de la mesure du grand docteur Joseph Roques. Il eut pu dire : c’est notre meilleure plante indigène. Mais non. Il poursuit : « Elle produit une excitation vive, provoque la sueur et l’excrétion des urines. On peut l’employer utilement dans la plupart des fièvres intermittentes et des affections maladives qui réclament l’usage des toniques, et pourtant elle est tout à fait oubliée : on lui préfère des plantes herbacées, inodores et insipides » (7). Dans les années 1830, oui, il est loin l’âge d’or de l’impératoire qui s’est étalé des siècles durant. Mais bon, l’on a bien vu tomber les Aztèques et, avant eux, les Égyptiens, alors pourquoi pas l’impératoire ? Exclue de la voie royale tracée par quelques-uns de ses zélateurs, l’impératoire ne peut donc plus prétendre guérir des affections telles que :

-diabète, tumeurs (rate, utérus), rhume des foins (Paracelse),
-hystérie (Petrus Forestus),
-néphrite, rétention d’urine (Chomel),
-rhumatismes, rétention d’eau, lithiase biliaire (Culpeper).

Il est bien terminé le temps où l’impératoire, mêlée à un corps gras, faisait sortir de la peau les corps étrangers et guérissait non seulement les morsures de chiens et de serpents, mais également celles de tous les animaux. Du domaine de la fable, les vertus alexipharmaques de l’impératoire, folie que d’avoir voulu en faire un remède contre le delirium tremens
J’ai de la peine envers l’impératoire. Une assez grande peine à dire vrai. Mais elle est encore plus prononcée vis-à-vis de cet imbécile d’homme, ce disséqueur de grenouilles qui les jette ensuite à la poubelle.

Courant de l’Espagne à l’Oural, l’impératoire a compensé le fait de vivre à haute altitude (1000-2700 m (8)) par une vivacité que n’ont pas d’autres Apiacées qui ne disposent que de deux années pour boucler la boucle. L’impératoire, non. Juchée comme elle l’est sur la demeure des dieux, elle semble en partager l’immortalité.
Sa racine fibreuse et fusiforme, grosse comme le doigt, brune à l’extérieur, jaune verdâtre à l’intérieur, tient des tiges épaisses bien que creuses, cylindracées, striées dans leur longueur qui permettent à la plante d’atteindre au mieux 100 cm (elle « tourne » le plus souvent autour des 50).
Grégaire mais pas trop, l’impératoire forme des colonies de quelques individus près de zones humides (les bordures de ruisseaux, dans les prés, les abords de bois de feuillus, les rocailles). C’est là, de préférence, qu’elle déploie des feuilles pétiolées assez larges, composées de trois folioles trilobées plus ou moins dentées. Au-dessus de cette structure d’allure solide et imposant le respect, l’on voit des ombelles de fleurs blanches qui ne rappellent pas du tout celles de l’angélique, plus globuleuses. Ça n’en sont pas moins 20 à 42 rayons plus ou moins inégaux qui formeront des fruits aplatis, presque circulaires, dotés d’une aile membraneuse.

L’impératoire en phytothérapie

« Délaissée de nos jours, l’impératoire pourrait faire l’objet d’investigations plus poussées dans l’avenir » (9). C’est pour le moins souhaitable, d’autant quand il nous est appris que l’impératoire possède des propriétés quasi identiques à l’angélique, ce qui n’en fait pas exactement une plante médicinale de seconde zone, belle apiacée avec laquelle elle partage un parfum assez proche, mais plus fort et, aux dires de certains, peu agréable.
L’usage de sa racine rappelle celui d’une autre apiacée que nous avons étudiée récemment, la berce commune. Fraîche, elle exsude un suc laiteux de couleur jaunâtre tout comme la grande berce. Aromatique, rappelant tantôt la carotte, tantôt le céleri, ce suc âcre et piquant, doit son parfum à une essence aromatique (1 %) dite « huile de benjoin français », composée principalement de monoterpènes (limonène, alpha-pinène, bêta-phellandrène) et de sesquiterpènes qui totalisent environ 95 % du totum. On y trouve aussi – Apiacées oblige – des coumarines : celles de l’impératoire ont pour nom peucénine et ostruthine. Outre cette essence, la racine d’impératoire recèle bien d’autres trésors : des acides (palmitique, isobutyrique, formique, acétique, isovalérianique), un principe amer (l’osthine), de la peucédanine et de l’oxypeucédanine, de l’ostruthol (substance hormonale ? 0,3 %), enfin les corps courants que sont gomme, résine, amidon, huile grasse et tanin.

Propriétés thérapeutiques

      • Tonique, stimulante, adaptogène (comme le ginseng ?)
      • Digestive, carminative, stomachique, sialagogue
      • Sternutatoire
      • Sudorifique
      • Tonique amère
      • Réchauffante
      • Emménagogue

Usages thérapeutiques

      • Troubles de la sphère gastro-intestinale (on accorde généralement de positifs effets de l’impératoire sur l’ensemble du système digestif) : inappétence, colique, colique venteuse, gaz, flatulences, embarras gastrique
      • Troubles de la sphère pulmonaire : asthme, asthme humide, rhume, catarrhe chronique, bronchite, « refroidissement »
      • Troubles de la sphère vésico-rénale : embarras urinaire, lithiase rénale sans irritation, hydropisie
      • Troubles de la sphère gynécologique : leucorrhée, flueurs blanches, spasmes utérins
      • Troubles bucco-dentaires : odontalgie, fluxions dentaires, autres maux dentaires, paralysie de la langue
      • Fièvres intermittentes, muqueuses, typhoïdes
      • Affections cutanées : gale, blessure, ulcère de mauvaise nature

Modes d’emploi

      • Infusion de racine fraîche.
      • Décoction de racine fraîche.
      • Poudre de racine sèche.
      • Teinture alcoolique de racine fraîche.
      • Teinture-mère de racine fraîche.
      • Cataplasme de racine fraîche écrasée.

Précautions d’emploi, contre-indications, autres informations

      • Récolte : du fait que l’impératoire est vivace, l’on pourrait se dire qu’on peut en déchausser la racine qu’importe l’année. Cependant, Cazin rappelle que l’on « doit la choisir nouvelle, bien nourrie, et odorante », autrement dit dans sa prime jeunesse. Le printemps et l’automne sont les deux saisons auxquelles récolter la racine d’impératoire en vue d’un usage immédiat, et en hiver si l’on a le désir de la faire sécher, ce qui est chose tout à fait possible mais à laquelle il faut adjoindre l’observation suivante : la dessiccation fait perdre à cette racine beaucoup de ses capacités.
      • L’usage de la racine d’impératoire présente l’inconvénient, tant par usage externe qu’interne, d’être photosensibilisante. Interne, oui : nous ne le répéterons jamais assez.
      • En cuisine : jeunes feuilles en salade, plus âgées en soupe, toutes deux relèvent les plats à la manière des feuilles de livèche ; les semences, parfumées comme souvent dès lors qu’il s’agit d’Apiacées, aromatisent liqueurs et desserts. Quant à la poudre de racine, elle parfume certains fromages du canton de Glaris en Suisse.
      • Autres espèces : le peucédan officinal (P. officinale), le peucédan d’Alsace (P. alsaticum), le peucédan parisien (P. parisiense), le persil des marais (P. palustre), la toute-bonne (P. cervaria), etc.
        _______________
        1. Petit Larousse des plantes médicinales, p. 304.
        2. Paul-Victor Fournier, Dictionnaire des plantes médicinales et vénéneuses de France, p. 747.
        3. Macer Floridus, De viribus herbarum, pp. 115-116.
        4. Dioscoride, Materia medica, Livre III, Chapitre 74.
        5. Hippocrate, Maladies des femmes, III, 5.
        6. Paul-Victor Fournier, Dictionnaire des plantes médicinales et vénéneuses de France, p. 748.
        7. Joseph Roques, Plantes usuelles, Tome 2, p. 196.
        8. En France, elle se répartit sur les zones suivantes : les Alpes, les Pyrénées, le Massif central, les Cévennes, les Vosges (où elle est plutôt rare). Elle semble absente du Jura.
        9. Larousse des plantes médicinales, p. 222.

© Books of Dante – 2018