Le guarana (Paullinia cupana)

Le guarana est originaire de basse Amazonie, du Brésil plus exactement, où il croît en abondance. Cultivée dans quelques localités du continent sud-américain, cette plante n’est connue en Europe que depuis 1817. C’est une plante grimpante à tige cannelée, une liane autrement dit, qui pousse facilement le long des cours d’eau ; elle peut atteindre 15 m de longueur. Ses feuilles composées sont grandes, alternes et isolées. Ses fleurs apparaissent en juillet et août. Elles sont petites, verdâtres ou jaunes, et disposées en grappes. Le fruit, qui mûrit en novembre ou décembre, est une capsule sphérique de couleur rouge vif. Il s’ouvre partiellement à maturité pour laisser entrevoir une ou deux graines volumineuses qui ont la forme d’un petit marron lustré de la taille d’une noisette (un centimètre de diamètre environ.) Un seul pied de guarana peut fournir jusqu’à 10 kg de ces graines et vivre une quarantaine d’années.

On utilise les graines légèrement torréfiées et fermentées. La pâte préparée en Amazonie depuis des temps très anciens, par trituration de l’amande avec de l’eau, appelée guarana, est présentée sous forme de bâtons ou de tortue, symbole de résistance. Ces formes sont ensuite séchées au soleil ou au four et ensuite consommées. Dans cette région du Brésil, la pâte sert à préparer des boissons rafraîchissantes et toniques et la coque du fruit est une source industrielle peu coûteuse de caféine. Traditionnellement, dans une calebasse, on râpe un bâton de guarana à l’aide de la langue séchée d’un poisson géant, le pirarucu, qui peuple le bassin amazonien. On fait ainsi chaque matin, de manière à obtenir l’équivalent d’une cuillerée à café de poudre de guarana, à laquelle on ajoute quantité suffisante d’eau. Après avoir veillé à ce que toute la poudre ait été correctement dissoute, on absorbe ce breuvage à jeun.

Guarana est un nom brésilien qui dérive du nom de la tribu des Guaranis, indigènes d’Amazonie. Les Guaranis prêtent à cette plante des origines divines : la première d’entre elles ne serait pas née d’une graine mais des yeux d’un enfant divin tué par un serpent. Là, il est bon de remarquer que les graines de guarana sont insérées dans un arille blanc qui rappelle l’œil humain. Peut-être y a-t-il un rapport avec le fait que cet arbre ait été divinisé. La divinité aurait ainsi voulu perpétuer au bénéfice des hommes la force vitale détruite. Bien avant que les botanistes européens n’aient étudié cette plante, le guarana était une boisson que la tribu des Manès préparait en secret et de laquelle ils tiraient leur force et leur longévité, continuant à lui attribuer des origines et des pouvoirs divins.

Le guarana en phytothérapie

La graine de guarana est surtout connue pour ses dérivés xantiques, ce qui, pour beaucoup ne veut rien dire. Précisons, pour clarifier le propos, que le guarana compte trois de ces dérivés principalement : la guaranine, que l’on appelle aussi… caféine (notons que le guarana est la substance végétale qui en contient le plus, bien davantage que le café lui-même, mais étant mieux universellement connu, le mot caféine l’a emporté). Puis vient la théophylline, présente dans le thé, enfin la théobromine, que l’on trouve aussi dans le cacao. En plus de ces trois principes actifs qu’il est plus judicieux d’appeler alcaloïdes, le guarana renferme des saponines et de mucilage, ainsi que des sels minéraux et oligo-éléments (calcium, sodium, fer, etc.).

Propriétés thérapeutiques

  • Stimulant, fortifiant (augmente la résistance à la fatigue = adaptogène), tonique (nerveux, entre autres), stimule la libération de l’adrénaline, favorise l’activité cérébrale
  • Augmente le nombre de calories brûlées au repos, active la combustion des graisses
  • Diurétique
  • Antiseptique intestinal, carminatif
  • Vasodilatateur

Usages thérapeutiques

  • Asthénie physique et psychique, relever le tonus physique comme psychique, dépression légère
  • Cure d’amaigrissement
  • Problème de fermentation intestinale et de gaz, diarrhée chronique
  • Artériosclérose
  • Maux de tête, migraine d’origine nerveuse

Précautions d’emploi, contre-indications et autres informations

  • Vu les quantités de caféine que le guarana contient, il est bon d’éviter les prises après 16h00. Cette caféine sera à la disposition de votre corps et de votre cerveau la journée durant, inutile dans ce cas de prendre du café, d’autant que guarana et café, en excès, mènent aux mêmes troubles. De plus, « ces deux plantes agissent comme stimulant à court terme, mais tendent à entraver le processus naturel de récupération. Étant donné la haute teneur en tanins du guarana, il est déconseillé d’en faire un usage prolongé, car les tanins diminuent les capacités d’absorption des éléments nutritifs de l’intestin » (1). C’est pour toutes ces raisons qu’il faut compter des périodes d’abstinence entre chaque cure.
  • Le guarana est déconseillé en cas d’hypertension et de maladies cardiovasculaires en général. On se gardera d’en faire usage durant la grossesse et l’allaitement.
  • Association : avec le thé vert (Camellia sinensis) et la noix de cola (Cola nitida).
  • Autre espèce : Paullinia yoco, plante également stimulante, utilisée comme fébrifuge.
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    1. Larousse des plantes médicinales, p. 244.

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