Le pomelo (Citrus x paradisii)

Pomelos en Floride (photochrome, 1902).

Quand l’on pense au pamplemousse, peut surgir en notre esprit une image floridisiaque. Non seulement c’est bien réducteur, mais de plus c’est une erreur, puisque le pamplemousse est originaire d’Asie : je parle du véritable, c’est-à-dire de cette espèce d’arbre monstrueux qui fabrique des fruits de plusieurs kilogrammes, et dont la masse joufflue, victime de trop d’apesanteur, jouxte celle des faux pamplemousses sur les étals du marchand de fruits et de légumes. Et de ces vrais pamplemousses – botaniquement, c’est le cas – il est rare de s’en payer les quartiers d’un seul spécimen au petit déjeuner, tant l’expérience passe pour prodigieusement compliquée. D’ailleurs, ce gigantisme est inscrit dans les noms qu’on lui a donnés en latin : Citrus grandis et son synonyme, Citrus maxima.

Probablement né en Chine, le pamplemoussier est donc cet arbre produisant de gros fruits de 10 à 30 cm de diamètre et dont l’écorce spongieuse est épaisse, tout autant que l’albédo. Quant à sa chair, amère, elle recèle peu de jus, ce qui donne une drôle d’impression face à cette – comment dire ? – outre bloubloutante, dont la vacuité n’a d’égale que son incapacité à étancher la plus ardente et mordante des soifs. Étrangement, en Chine, lors du nouvel an, le pamplemousse passe pour un signe de richesse et de prospérité. Parce que de la couleur de l’or, le nom qu’on lui donne – you – renvoie homophoniquement au sens des mots « posséder » et « avoir ». Curieux. En tous les cas, c’est une affection qui ne date pas d’hier puisqu’« on a retrouvé oranges et pamplemousses noués dans un foulard de soie brodé au fond d’un panier, parmi les tributs remis à l’empereur Taynen » il y a de cela quatre millénaires1. Du sud-est asiatique, le pamplemousse aurait tout d’abord transité en direction de la Polynésie, amené là par un certain capitaine Shaddock (ce qui – immanquablement – induit en mon esprit d’autres images, absolument pas sérieuses celles-là ! Le Marin Shadok, ça vous rappelle quelque chose ? ^.^). Eh bien, ce capitaine l’aurait emporté avec lui dans sa petite valise jusqu’aux Caraïbes. Et c’est là que ça se gâte. Bref, le pamplemousse y fit la rencontre de l’orange douce, et de l’union de ce gros patapouf et de cette minette acidulée naquit… le pomelo ! Il fallait la trouver, celle-là ! En effet, le pomelo, que l’on appelle indûment pamplemousse, résulte d’une hybridation. Mais comme il entretient volontiers le trouble, pour ne pas dire la louchitude, l’on n’a pas su de suite s’il s’agissait d’une mutation naturelle ou bien d’un croisement volontaire orchestré par la main de l’homme ou par les facilitateurs agents de la Nature toute puissante. Il aurait pu naître sous x sans qu’on s’en aperçoive, mais on lui connaît bel et bien ses deux parents, et en tant qu’hybride, l’on consigne cette rencontre des chairs âpres du pamplemousse, juteuses et émoustillées de l’orange douce, par une croix : Citrus x paradisi, ce qui, au reste, est assez drôle. Comment se peut-il qu’un hybride, c’est-à-dire un organisme stérile, soit qualifié de paradisiaque ? L’image idyllique ne colle pas, d’autant que le pomelo n’est pas tout à fait un chaud lapin, arbre fragile et frileux qu’il est. Il lui faut du soleil et de la chaleur, mais ça n’est que pour le fun, l’esbroufe rien de plus, à l’image de son éruption au fin fond de la forêt épaisse des Antilles : à ce titre, l’on a à peu près affaire au même genre d’histoire à dormir debout que celle que nous avons évoquée naguère lorsque nous abordâmes les rivages du pays du quinquina et de son ambassadrice, la comtesse de Chinchón. Bon, là, il y en a généralement moins dans les manuels, on ne s’étale pas des masses dessus. Mais l’ensemble laisse malgré lui un sentiment de torpeur tel qu’on le subit après un repas mal digéré. Mais voici donc la chose : un certain chirurgien des armées napoléoniennes, le conte Philippi, fut fait prisonnier par les Anglais après que ceux-ci eurent infligé une colossale fessée à la flotte franco-espagnole le 21 octobre 1805 à Trafalgar. Placé aux fers sur les Bahamas, il y fit la rencontre avec le pomelo, avant d’en initier le premier la culture sur les terres de la Floride toute proche, dans les années 1820. Ça aussi, c’est bancal, je ne m’en cache pas, et ça l’est d’autant plus qu’on apprend, par le biais de sources alternatives, que le pomelo aurait été découvert à Porto-Rico au milieu du XVIIIe siècle, avant de se répandre aux états américains que sont la Floride, le Texas, l’Arizona et la Californie. Il y a une seule chose qui paraît vraisemblable dans tout cela, c’est que l’hybridation du pomelo en fait l’unique agrume natif des Amériques.

On pourrait croire, comme ça, qu’il manque diablement de personnalité, « multiplier les expressions et dire au fond toujours la même chose. Que le pamplemousse est encombrant, ventripotent, lourdingue et sans âme. C’est assez dire qu’il est américain et qu’il vient directement de Floride »2. C’est vrai que, très franchement, le pomelo colle à merveille à l’image du retraité de Floride, replet jusqu’aux plis, contrarié dans sa mauvaise graisse et ses excès de cholestérol, le cœur cultivé au dollar et pas loin de l’apoplexie, parfaitement dénué d’originalité mais tentant par tous les moyens de se prodiguer lui-même avec une ardeur que son manque de sexe rend défectueuse. Ainsi est-il non seulement dépourvu de queue, mais encore faut-il qu’on la lui tienne, comme on le ferait de ces grabataires mous, ruisselant de couenne et de crème solaire. En effet, le pomelo qu’on peut déguster entre l’alligator et l’ouragan échevelé, cru/cuit, salé/sucré, seul/accompagné – est-ce à dire qu’on le peut mettre à toutes les sauces ? c’est osé pour quelqu’un qui manque généralement de jus, tant il s’appesantit de lourdeur, – eh bien, disions-nous, le pomelo apparaît comme avide de se générer lui-même, non pas sous différentes coutures, mais en plusieurs parures qu’on lui voit tour à tour porter : alors que son péricarpe passe du jaune au rose, la pulpe succulente qu’il abrite, plus ou moins acidulée ou sucrée, s’enorgueillit d’un panel chromatique évoluant du jaune presque blafard au rose pas loin d’être injecté de sang (ne dirait-on pas de la variété Ruby Red qu’elle n’est pas loin de frôler la congestion ?) Cette outrecuidance mal placée l’amena même à faire comme ses parents, c’est-à-dire à s’unir (je suis toujours hanté par la vision du gros Américain perclus de graisse, ça n’aide pas), à s’unir, disais-je, avec d’autres que lui afin de voir ce que ça pourrait bien donner : eh bien, pas grand-chose, du moins rien dont on n’ait entendu parler jusqu’à présent. Sachez donc que l’union que consentit le pomelo avec l’orange (Citrus sinensis) produisit comme résultat le chironja et que le tangelo n’est autre que le bâtard issu des amours asexuées du pomelo et d’une mandarine. La belle affaire ! Et un pamplemousse avec un pomelo, de quoi cela pourrait donc bien accoucher ? D’un pomelousse, bien sûr ! Plutôt gonflé, non ? Tout comme le pamplemousse d’ailleurs, dont le nom étrange lui vient de la prosaïque et peu originale vision qu’eurent de lui les Hollandais. Avant d’être pamplemousse en français, il fut tout d’abord pompelmoes en néerlandais, un mot dans lequel on devine le pépon, alias le pumpkin des Anglais, autrement dit la rotondité citrouillesque, l’énormité courgiasque, pompelmoes ne signifiant pas autre chose que « citron enflé, citron-courge ». Déjà que le pomelo manque absurdement de caractère !… « Cette grosse pouffe nous promet certainement d’autres surprises. Elle sait de toute façon que plus elle sera lourde, plus elle sera juteuse : ça la console. Alors, elle profite, elle engraisse encore, elle s’empâte jusqu’à la catastrophe »3. Féminin, masculine ? On ne sait pas, on ne sait plus très bien. Un pomelo, une pamplemousse ? « Ce qui est gros a aussi le privilège d’annuler la différence des sexes »4. Le pomelo ne serait-il pas au Floridien obèse ce que le pamplemousse est à l’Africaine gironde ? En effet, en Afrique, d’une femme grasse et grosse, l’on dit qu’elle est une pamplemousse, un comble pour un fruit à la réputation bien établie de mange-graisse, digne de figurer parmi les meilleures recettes permettant de lutter contre la peau d’orange !

Les chairs oublieuses du pomelo donnent la très curieuse impression qu’elles ingèrent imperceptiblement toute information un tant soit peu saillante – pour ne pas dire capitonnée – qui émergerait auprès d’elles ou que l’on aurait l’imprudence de leur confier. Potentat du conformisme mou, héraut de l’avachissement de la pensée, barbotant dans l’indistinction principielle de sa soupe acide, le pomelo s’oblige à se réunir en grappe (d’où le substantif anglais de grapefruit) afin de ne pas se désagréger lui-même, tant incertain, il doute et hésite. Ainsi consolidé, comme on le ferait d’un dessert par trop récalcitrant à grands coups d’agar-agar ou de carragheen, le pomelo parvient à tenir la route, sans pour autant qu’on sache bien où il veut se rendre. Il est tant enfermé dans le mutisme, qu’il lui arrive de naître sans pépins. Mais le pomelo devient parfois un parfait extraverti, libérant la parole à l’aide de son essence périphérique qui, tels les rayons du soleil indubitablement dirigés vers l’extérieur, parvient à exalter l’ouverture du cœur des personnes excessivement repliées sur elles-mêmes, ce qui laisse entr’apercevoir une lueur d’espoir : non, le pomelo n’est pas toujours cette insipide désolation qu’on imagine qu’il est. Avoir des pépins, c’est généralement croquer dans un os. C’est ce qui arriva au docteur Jacob Harich (1919-1996), médecin et immunologiste d’origine serbe dont la biographie, pour le moins trouble, s’apparente fort à l’existence même du pomelo. Un coup de dent sur le pépin du destin révéla au médecin l’amertume de la semence du pomelo qu’il dégusta quelque part en France après la Seconde Guerre mondiale. Émigrant en 1957 dans le but de s’installer aux États-Unis, il se fixa en Floride une dizaine d’années plus tard, et c’est là qu’il fit une seconde rencontre décisive avec le pomelo : notre brave docteur, féru de jardinage, se rendit compte que les restes de pomelo qu’il jetait au compost ne se dégradaient pas de la même façon que tout le reste. C’est en cherchant à percer ce mystère que vint au monde ce que l’on appelle l’EPP, c’est-à-dire l’extrait de pépins de pamplemousse. Enfin, le pomelo enfanta-t-il quelque chose qui lui fut digne !

Citrus maxima, le « vrai » pamplemousse.

Le pomelo en phyto-aromathérapie

Les informations concernant le pomelo sont si denses qu’elles semblent pousser tout à l’étroit, à l’image des fruits de cet arbre. Nous allons tenter de les faire tenir ensemble sans trop de confusion. Nous aborderons donc le pomelo selon trois axes : le fruit en tant que tel, l’essence que l’on exprime de son péricarpe, enfin l’extrait de pépins de pamplemousse (EPP).

De la masse joufflue du premier, l’on tire avant tout environ 90 % d’eau, des glucides (9 %), pas ou peu de protéines (0,60 %) et de lipides (0,10 %). C’est cela qui explique sa faiblesse énergétique et calorique (43 calories aux 100 g en moyenne). En revanche, les vitamines y sont nombreuses :

  • Provitamine A : 0,10 mg/100 g
  • Vitamine B1 : 0,07 mg/100 g
  • Vitamine B2 : 0,05 mg/100 g
  • Vitamine B3 : 0,30 mg/100 g
  • Vitamine C : 40 mg/100 g
  • Vitamine E : traces

De même que les sels minéraux et les oligo-éléments :

  • Potassium : 192 mg/100 g
  • Calcium : 20 mg/100 g
  • Phosphore : 18 mg/100 g
  • Magnésium : 12 mg/100 g
  • Soufre : 7 mg/100 g
  • Sodium, fer, cuivre, chlore, manganèse, etc.

En ce qui concerne l’essence d’expression à froid du pomelo, on remarque une nette différence olfactive selon si elle est produite à base de pomelo rose (Afrique du Sud, Italie…) ou blanc (États-Unis, Argentine…). Obtenue en pressant mécaniquement les péricarpes frais (= les zestes), cette essence – d’incolore à jaune verdâtre foncé – est un liquide limpide de densité moyenne établie à 0,85. Son parfum frais, doux et fruité, même s’il diffère quelque peu selon les lots comme nous l’avons dit, ne semble pas s’expliquer par un bouleversement de sa composition biochimique, puisque, en moyenne, les chiffres restent assez stables. Mais allez savoir !… L’on n’ignore pas que les coumarines et furocoumarines, présentes en minuscule quantité dans les essences et les huiles essentielles, agissent très efficacement à des doses infiniment basses. L’on sait aussi qu’une molécule donnée ne sent pas la même chose selon sa concentration dans l’air. Il est vrai que si l’on s’attarde sur la composition d’une essence de pomelo, saute aux yeux la massive proportion de ce monoterpène qu’est l’inénarrable limonène, obligation moléculaire dès lors qu’on parle d’agrumes. Mais qu’en est-il de cette cétone sesquiterpénique qu’est le β-nootkatone ? Habituellement présent à moins de 0,20 % dans les essences de pomelo, il n’en détient pas moins un fort pouvoir olfactif, semblant orienter le parfum d’une essence de pomelo par rapport à une autre.

Voici quelques données chiffrées histoire de se faire une idée de la composition biochimique moyenne de l’essence de pomelo :

  • Monoterpènes : 97,50 % dont limonène (94,20 %), β-myrcène (1,90 %)
  • Aldéhydes terpéniques : 0,70 %
  • Cétones sesquiterpéniques : β-nootkatone (0,06 %)
  • Coumarines, furocoumarines

Venons-en maintenant à l’EPP : en pressant à froid les pépins frais de pomelo, on obtient une substance qui contient surtout des éléments de nature flavonique (naringine, isonaringine, poncirine, naringenine, rhoifoline, etc.), dosées généralement entre 400 et 800 mg aux 100 ml. A cela, on ajoute de l’acide ascorbique en guise de conservateur (ou bien du benzoate de sodium, du sorbate de potassium), et l’on prend surtout soin de vérifier qu’il ne contient pas quelque ingrédient controversé comme le chlorure de benzéthonium ou le triclosan, c’est-à-dire des produits employés comme pesticide au moment de la culture du pomelo, agrume fragile, et qui se retrouvent à terme dans les fruits, ainsi que dans l’EPP donc. La Floride, grosse productrice de pomelos, voit d’ailleurs les dauphins qui peuplent ses côtes être suffisamment intoxiqués par cette substance (le triclosan) rejetée avec les eaux usées et le lessivage naturel des sols pour qu’elle affecte sensiblement leur système endocrinien. Donc, pas de triclosan dans l’EPP, d’où l’impérieuse nécessité de le choisir uniquement de nature biologique (CitroBiotic de Sanitas est très bien si l’on cherche une forme liquide ; pour un extrait sec, s’adresser à Nutrixeal), car il serait dommage qu’une telle substance naturelle soit corrompue par un produit chimique venant en annuler les bienfaits : en effet, il a été remarqué que le triclosan perturbe gravement la flore intestinale là où, justement, l’EPP cherche à y mettre bon ordre. Bref, passons donc à la suite sans plus attendre.

Propriétés thérapeutiques

-Le fruit (sa chair, son jus)

  • Apéritif, digestif, cholagogue
  • Dépuratif et draineur hépatique,
  • Draineur rénal
  • Tonique, vitalisant, reminéralisant
  • Hypotenseur (?)
  • Rafraîchissant

-L’essence

  • Positivante, tonique, stimulante
  • Tonique et rééquilibrante psychique, relaxante, apaisante, neurotrope, détend et induit le sommeil, stimulante du système nerveux, stimulante de la sécrétion d’endorphines
  • Anti-infectieuse : antiseptique aérienne, antibactérienne, antivirale, antifongique
  • Cholérétique, cholagogue, digestive, stimulante, protectrice et drainante du foie, dépurative hépatique, stomachique, antinauséeuse, hypocholestérolémiante, lipolytique (= « mange-graisse »), anticellulitique, amincissante, coupe-faim5.
  • Drainante rénale
  • Stimulante des fonctions cardiovasculaires, fluidifiante sanguine
  • Astringente et raffermissante cutanée
  • Active sur les muscles et les tendons
  • Action antitumorale (?)
  • Anti-oxydante
  • Jet-lag (?)

Note : quelques mots à propos de trois propriétés abordées ci-dessus : avant de procéder à un drainage hépatique avec l’essence de pamplemousse, il faut savoir si le foie est engorgé. Pour cela, une analyse sanguine révélera ou pas la présence de cholestérol. En temps normal, cette substance est présente dans l’organisme mais certains dérèglements peuvent favoriser sa surproduction. Si le cholestérol augmente, surtout le LDL dit « mauvais cholestérol », c’est le signe que le foie a besoin d’être drainé et purifié.

Par ailleurs, l’action lipolytique de l’essence de pamplemousse permet ce que l’on appelle la lipolyse, c’est-à-dire la combustion des graisses par l’organisme. Cette essence peut donc être une alliée précieuse pour qui souhaite perdre du poids, d’autant qu’elle régule aussi l’appétit. Son action est potentialisée par deux molécules qu’on trouve dans d’autres huiles essentielles, le γ-terpinène et le para-cymène. On pourra donc associer l’essence de pamplemousse aux huiles essentielles de coriandre, d’arbre à thé, d’ajowan, de sarriette des montagnes, de thym à feuilles de sarriette, de thym vulgaire à thymol, de thym vulgaire à para-cymène. Cependant, méfiez-vous de l’effet hépatotoxique de certaines d’entre elles contenant des phénols (sarriette des montagnes, thym vulgaire à thymol, thym à feuilles de sarriette, ajowan).

-L’EPP

  • Antibiotique puissant à très large spectre d’action, anti-infectieux (antibactérien, antiviral, antifongique)
  • Immunostimulant, remède prophylactique des maladies tropicales (turista, etc.) ; on peut en ajouter quelques gouttes à l’eau de boisson dont on n’est pas sûr de la provenance, de même pour la nourriture servie dans les restaurants de certains pays étrangers, enfin en cas de fragilité avérée de l’organisme face à des conditions perturbantes
  • Veinotonique, lymphotonique
  • Protecteur des muqueuses intestinales, participe à l’équilibre de la flore intestinale : « Il apparaît même que l’extrait de pépins de pamplemousse n’affecte aucunement la flore bactérienne saine de l’intestin et respecte en particulier les bifidobactéries et les lactobacilles. »6

Usages thérapeutiques

-Le fruit (sa chair, son jus)

  • Troubles de la sphère cardiovasculaire et circulatoire : hypertension (?), fragilité des micro-capillaires sanguins
  • Affections pulmonaires, accès fébrile
  • Troubles de la sphère gastro-intestinale : dyspepsie, intoxication alimentaire, insuffisance biliaire
  • Oligurie
  • Arthritisme, rhumatisme
  • Fatigue
  • Pléthore
  • Ivresse légère

-L’essence

  • Troubles de la sphère gastro-intestinale : dyspepsie, acidité gastrique, reflux gastro-œsophagien, nausée, indigestion, lourdeur digestive après repas
  • Régulation de l’appétit (boulimie, tendance à la gourmandise, excès alimentaires, le tout sous-tendu par un terrain psychologique défavorable et pouvant mener à une surcharge pondérale et à des suites généralement désastreuses)
  • Troubles de la sphère hépatobiliaire : paresse hépatique, excès de cholestérol sanguin (précurseur de l’artériosclérose, le cholestérol en excès est néfaste à la bonne circulation sanguine)
  • Troubles de la sphère circulatoire : congestion circulatoire, varice
  • Troubles de la sphère respiratoire : bronchite, toux chronique, asthme (?)
  • Affections cutanées : soin des peaux grasses, mycose unguéale, gerçure des pieds et des mains
  • Fatigue, asthénie, douleurs musculaire et tendineuse
  • Troubles du système nerveux : stress, angoisse, déprime, troubles du sommeil
  • Maux de tête

-L’EPP

  • Troubles de la sphère respiratoire + ORL : rhume, pharyngite, toux, enrouement, laryngite, coup de froid, sinusite, grippe, maux d’oreille, muguet
  • Affections bucco-dentaires : aphte, herpès labial, lèvres gercées, commissures des lèvres fendillées, maux de dents, gingivite, saignement gingival
  • Troubles de la sphère gastro-intestinale : infection (candidose intestinale, par exemple), diarrhée, flatulence, intoxication alimentaire, mauvaise haleine, ulcère (estomac, duodénum, intestin)
  • Affections cutanées : éruptions (acné, panaris, furoncle, verrue, psoriasis, eczéma, urticaire), zona, cor, durillon, ampoule, hypersudation, mycose des ongles, mycose interstitielle, égratignure, petite coupure, petite brûlure, abcès, ulcère variqueux, piqûre d’insecte, démangeaison du cuir chevelu, pellicules, poux
  • Troubles de la sphère gynécologique : vaginite, infection vaginale
  • Maladie de Lyme (d’après une étude parue en 2007, l’EPP s’avère être un puissant agent in vitro contre les formes mobiles et kystique de Borrelia burgdoferi : c’est-à-dire que l’EPP est une ressource bienvenue, bien que non suffisante, pour les malades de Lyme ; elle l’est encore bien davantage pour les candidosiques)

Modes d’emploi

  • Jus frais en nature ; pomelo tel quel, non sucré, si possible : si l’on peut se passer d’y ajouter ce poison, autant le faire ; on peut contre-argumenter en prétextant de l’amertume de la chair du pomelo en bouche ; mais il est profitable de ne pas étouffer l’amer au profit exclusif du doux : en effet, la médecine traditionnelle chinoise ne nous apprend-elle pas que la saveur amère stimule les méridiens de l’Intestin grêle et du Cœur, dont le dysfonctionnement du dernier induit, en fin de compte, des pathologies cardiaques ? Alors ? Alors pas de sucre ! Vous y gagnerez en joie de vivre et en générosité.
  • Essence : par dispersion atmosphérique, inhalation et olfaction ; on peut confectionner un spray si l’on ne dispose pas de diffuseur d’huile essentielle : dans un vaporisateur, on mélange de l’alcool et de l’essence de pamplemousse, puis l’on vaporise dans les lieux souhaités. C’est une essence fort utile – de même que celle de citron – pour désinfecter les locaux. Par voie externe, cette essence impose d’être diluée dans une huile végétale, puisqu’elle est classée comme potentiellement allergisante (cf. limonène).
  • EPP par voie interne : on lit souvent qu’il faut procéder à raison de deux à trois prises par jour, chacune comptant dix à quinze gouttes. Ce qui n’est que peu clair. En réalité, la posologie dépend essentiellement de la concentration en citroflavonoïdes de l’extrait de pépins de pamplemousse. A hauteur de 400 mg/100 ml, on compte 36 gouttes (3 x 12 ou 2 x 18) par jour. A 500 mg, on abaisse les doses comme suit : 30 gouttes à répartir en deux ou trois prises (2 x 15 ou 3 x 10). Matin, midi et soir, ou bien matin et midi. Pour l’enfant, on établira une posologie en fonction de son âge et de son poids : – de 0 à 6 ans : une goutte par 5 kg de poids à raison de deux prises par jour ; – de 6 à 14 ans : trois gouttes par 5 kg de poids à raison de deux à trois prises par jour. Remarque : l’EPP se dilue très bien dans l’eau contrairement à l’essence de pomelo.
  • EPP par voie externe : en application pure sur la peau, c’est possible, cela ne brûle pas, ni n’irrite l’épiderme, ce qui est un grand avantage. Si jamais la peau s’avérait réactive, il est tout à fait envisageable d’incorporer l’EPP à une huile végétale (amande douce, macérât huileux de millepertuis) ou de le mêler à de l’eau, tout simplement, avant application en compresse locale, par exemple. Avant shampoing : quelques gouttes en addition de vos produits habituels sont très profitables.

Précautions d’emploi, contre-indications, autres informations

  • L’essence de pomelo fait partie de ce petit groupe restreint d’essences et d’huiles essentielles qui sont autorisées à la femme enceinte, à celle qui allaite, au nourrisson et au jeune enfant. Dans ces cas-là, et en règle générale, les seules précautions à respecter sont les suivantes : intolérance cutanée aux essences d’agrume, caractère photosensibilisant des essences d’agrumes (dont l’emploi, tant interne qu’externe, implique de ne pas s’exposer durablement au soleil après usage). Elle est contre-indiquée chez les personnes sujettes aux lithiases de la vésicule biliaire.
  • L’EPP ne présente, lui, aucun effet secondaire et n’est pas toxique aux doses usuelles. De plus, il présente l’avantage de n’induire aucune résistance de la part des micro-organismes nombreux auxquels il est confronté (champignons, levures, virus, bactéries, parasites unicellulaires).
  • Il semble exister des interactions médicamenteuses en cas de prise de produits à base de pomelo. C’est ce qui apparaît avec l’administration d’un médicament comme le Levothyrox®. Par ailleurs, on explique que les furocoumarines peuvent perturber la bonne assimilation de certains médicaments, mais que cette mise en garde ne semble concerner que le « jus » de pamplemousse, et non l’essence (sauf si, bien entendu, il se trouve des furocoumarines, même à l’état de traces, dans le jus de pamplemousse, ce que j’ignore).
  • L’EPP trouve bien d’autres emplois qu’uniquement thérapeutiques : on peut s’en servir pour nettoyer sa brosse à dents après emploi, ainsi que pour désinfecter l’eau des saunas, piscines, jacuzzi, en lieu et place du chlore, ou encore rincer les légumes. Il est même possible de l’utiliser pour la bonne santé de nos plantes et de nos animaux domestiques.

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  1. Jean-Luc Hennig, Dictionnaire littéraire et érotique des fruits et légumes, p. 468.
  2. Ibidem, p. 465.
  3. Ibidem, p. 469.
  4. Ibidem, p. 466.
  5. L’essence de pomelo est l’une des grandes essences de la régulation de l’appétit. « L’odeur de cette essence provoque une activité du nerf sympathique et supprime celle du parasympathique. L’appétit est diminué chez l’animal, la pression sanguine augmentée » (Fabienne Millet, Le guide Marabout des huiles essentielles, p. 203).
  6. Philippe-Gaston Besson, La candidose chronique, p. 94.

© Books of Dante – 2021

Floride, 1916.