
Est-il possible de concevoir que le lis à la virginale blancheur et à l’envoûtant parfum puisse être issu du même sérail que l’oignon, ce « lis âcre » qui confine à l’humilité forcée le plus chafouin d’entre les hommes par l’acrimonie de son caractère lacrymogène ? Pourtant, cette parenté ne nous dit pas d’où provient l’oignon. En effet, cette plante qui apparaît dans notre champ de connaissance comme exclusivement cultivée ne fait état d’aucun parent sauvage. Il semble pourtant bien que l’oignon potager moderne soit dérivé de formes d’oignons archaïques en provenance d’Asie occidentale (Iran, Afghanistan, Baloutchistan). Il a été répandu dès les temps préhistoriques aussi bien en Inde qu’en Chaldée, puis en Égypte, où sa culture remonte à au moins 5000 ans, contemporaine de celle de l’ail et de la consommation alimentaire de ce dernier en compagnie du radis, lors de l’érection monumentale de la pyramide de Khéops. Cet aliment qui donnait de la force n’avait pas que valeur nutritive : en effet, tout d’abord largement consommé par le peuple, l’oignon entra dans le champ du sacré et du religieux, au point que l’on en prohiba la consommation alimentaire, bien qu’on considère que durant l’antiquité égyptienne il fut la plante (légume et remède) sans doute la plus répandue. En Égypte, l’oignon était lié à Osiris, divinité de la végétation et du renouveau végétatif, mettant en fuite ce mauvais esprit qu’incarnait Seth, la stérilité désertique. Intégré aux rites mortuaires, il y figurait le symbole de la renaissance et l’espoir d’éternité. N’est-ce pas pour cette raison que l’on plaçait un oignon dans la main du défunt, en son sarcophage même ? On remarque encore une cérémonie mortuaire dédiée à Osiris, le rituel dit de l’ouverture de la bouche « destiné à lui redonner la lumière de la vie. Pour cela, cinq bulbes d’oignons étaient utilisés correspondant aux yeux, aux oreilles et à la bouche »1. Celui qui était représenté fréquemment sur les fresques des tombeaux était aussi invité à protéger les vivants contre les maladies. On constate donc que l’oignon était plébiscité en de nombreuses occasions. Puis, à une époque plus tardive, au sein même de la prêtrise égyptienne, on supprima la consommation d’oignons (de même que celle de l’ail), et cela pour plusieurs raisons : on se mit tout d’abord à regretter le fait que sa forte odeur puisse être inconvenante pour les divinités (qu’au passage l’on ne se gênait pas à contraindre à s’exécuter grâce à lui au besoin !). Deuxièmement, il pousse à la sensualité et excite l’appétit vénérien. Enfin, il observe une croissance contradictoire avec celle de la Lune comme nous l’explique Jean-Baptiste Porta rapportant les propos de Plutarque : « L’oignon […] connaît les forces et les modifications des astres ; il vit et germe au déclin de la Lune, et décroît quand la Lune est nouvelle. C’est pourquoi les prêtres égyptiens n’en mangeaient point »2, de même que les Grecs (les pythagoriciens s’en abstenaient par exemple) et les Latins. Tout cela alla si loin que Juvénal se sentit dans l’obligation de moquer cette superstition dans ses Satires et les divinités égyptiennes par la même occasion ; cette adoration de l’oignon et le tabou qu’on met à ne pas croquer cet espèce de poireau ! De cela, bien des peuples antiques n’eurent guère cure : un oignon, quelques olives et une galette, c’était là le repas coutumier de bien des hommes du peuple en Grèce pendant bien longtemps. Les Hébreux, eux aussi, ne s’embarrassèrent pas de cet interdit (au reste, leur religion n’était pas la même), regrettant, après l’exode, l’oignon poussant en Égypte : « Il nous souvient des poissons que nous mangions en Égypte, sans qu’il nous en coûtât rien, des concombres, des melons, des poireaux, des oignons et des aulx. Et maintenant nos âmes sont accablées, nos yeux ne voient que la manne »3. Jamais contents ! Rappelons-nous qu’« il est souvent plus facile d’être asservi dans l’opulence que de risquer la liberté dans le dénuement »… N’est pas cynique – à la manière de Diogène de Sinope – qui veut !
Aux temps du poète Homère, l’oignon était déjà bien connu des Grecs. Mais, petit à petit, cette plante fut de moins en moins employée à des fins religieuses par les prêtres (par effet d’imitation de ce qui se déroulait en Égypte ?). En effet, l’on pensait qu’il était difficile de se concilier les dieux avec une haleine chargée. Imagine-t-on seulement un Apollon, une Athéna ou, pire, une Aphrodite avec une haleine empestée de relents d’oignon ? Non pas. En revanche, l’oignon fut soigneusement rangé au nombre des substances dont on usait pour faire pression sur eux lors de rituels (avec ail, sang, excréments, sanie, etc.). A la divinité cela ne sied guère, mais aux communs des mortels, aux dires de Varron, cela n’avait pas tant d’importance semblerait-il : « Nos aïeux, bien qu’ils exhalassent l’odeur de l’ail et de l’oignon, n’en respiraient pas moins les meilleurs sentiments »4. Et si cela est par trop incommode, sachons que l’on peut chasser l’odeur d’oignon en mangeant de… l’ail ! Mais celle de l’ail, qui peut la déloger ? Bien nombreux furent ceux qui se passèrent de ces correctifs plus ou moins inefficaces : étant bien plus qu’une émanation sociale, l’odeur d’oignon fut même un marqueur géographique et culturel distinctif fort. C’est le légume des gueux et des « gens de la terre », « la nourriture de la rafataille, des forçats des galères de Rome, de la soldatesque qui, à en croire Aristophane (dans La Paix) a toujours une odeur de scrognoignon, autrement dit l’odeur du rot du mangeur d’oignon »5. Populaire, mais synonyme de prodigalité, l’on disait proverbialement que « si tu te trouves sans chapon, sois content de pain et d’oignon » (sauf si, bien entendu, tu vis en quelque contrée septentrionale où l’âcreté de l’oignon, plus prononcée qu’au sud, t’arracherait bien plus que des larmes). Mais cela ne découragea pas ces grands consommateurs d’oignons qu’étaient les Romains : il est imaginable que ce sont eux qui firent pénétrer l’oignon au nord de l’Europe : peut-on voir dans le « onion » anglais actuel un descendant de l’unio décrit par l’agronome latin Columelle comme un bulbe uni, sans caïeux (comme fait l’ail) ? Peut-être bien. En tous les cas, ce n’est pas la racine latine qui s’est imposée dans la plupart des langues européennes, bien plutôt celle d’origine gauloise, caepa : ce terme serait le reflet de la nature potagère de l’oignon (kèpaia) ou bien de son caractère lacrymogène, à l’instar de la fumée d’un feu de cheminée (kapnè). Bien que cette racine gauloise ait été supplantée par uniones (VIIIe siècle), ungeon et oingnon (XIIe siècle), ognon (à la Renaissance ; il perdura jusqu’à la fin du XIXe siècle !), et maintenant oignon en français, l’on constate dans bien des langues que le mot qu’on utilise pour désigner l’oignon est un dérivé du caepa gaulois : cebolla (espagnol), cipolla (italien), cebula (polonais), cebola (portugais), ceapă (roumain), zwiebel (allemand). De là découlèrent les cive, civette, ciboule, ciboulette qu’on rencontre en français.
Durant l’ensemble du Moyen âge, l’oignon sera largement consommé, bien davantage que l’ail, accompagnant bien des viandes, la volaille, ainsi que le poisson, plongeant ses effluves dans les sauces qui propagent des odeurs vineuses et corsées, ruisselantes de graisse saturée de lourdes épices, amendant la boyauterie intestinale des flatulences qui s’y contractent et pétaradent à force de se la farcir de fèves et d’autres légumineuses. Mais il n’est pas que pitance de misérable coquin incapable de se bien tenir à table : voyez Henri IV qui, paraît-il, s’en régalait et pourtant il était roi. Il puait aussi ouvertement de la gueule. On peut se demander à juste titre comment il put bien honorer sa réputation de chaud lapin et l’oignon sa renommé d’aphrodisiaque ^.^ Ushna, « le chaud », est un surnom sanskrit applicable tant à l’un qu’à l’autre. Pour bien montrer que l’oignon n’est pas qu’un « peu romantique », remontons jusqu’à l’Antiquité romaine pour comprendre le rôle lubrique qu’on lui fit jouer : on voit bien dans Athénée (Les Deipnosophistes) l’oignon opter pour une posture aphrodisiaque, devenant pour le moins salace chez Martial qui écrit : « Bander, depuis longtemps ta queue ne le peut guère. Tu t’agites pourtant comme un fou pour le faire. Rien n’y fait : ni oignons excitants, ni roquette, ni même désormais l’obscène sarriette ». Moins rêche et plus subtil, accordons maintenant nos regards à ce « kamasutra arabe » qu’est ce manuel d’érotologie datant du XVe siècle, œuvre probable du cheikh Nefzaoui, Le Jardin parfumé (aka La Prairie parfumée ou s’ébattent les plaisirs) : il suggère une recette à base d’oignons susceptible de rendre « le sexe éveillé jusqu’au lendemain matin ». Loin des fastes chatoyants de l’Orient, l’oignon prit part aux cérémonies nuptiales en Europe : en Grèce, un pot d’oignons est parfois inscrit sur la dot, alors qu’en Bretagne, se déroulait encore il y a un siècle une coutume qui avait pour nom « la soupe aux mariés » dans laquelle « carottes et oignons prennent des formes phalliques pour bien marquer ce rituel de passage. De même l’assaisonnement avec du poivre et des épices doit relever les ardeurs du mari et même de la femme »6. En cela, il faut surtout discerner le fait que l’oignon est un nourriture symbolique de régénération qui tient avant tout à son odeur qui, bien que repoussante, provoque aussi « un sentiment de puissance vitale »7, sans doute en rapport avec une fragrance assez proche de celle de la semence humaine. C’est pourquoi, « des vertus aphrodisiaques lui sont […] prêtées, tant pour sa composition chimique que pour ses suggestions imaginatives »8. Enfin, pour que vous compreniez bien à quel point tout se situe au-dessous de la ceinture avec l’oignon, faisons ici même appel à une expression bien connue : « Occupe-toi de tes oignons », que quelques esprits chagrins et tatillons transcrivent en « occupe-toi de tes affaires », ce qui est une manière polie d’exprimer le fond de sa pensée. Que sont-ce donc que ces affaires ? Et à quoi donc fait référence le mot oignon dans cette expression ? Eh bien, il désigne l’anus. Par extension, se mêler de ses oignons, c’est donc exclusivement s’occuper de ses fesses (et non de celles du voisin) ^.^ (Insistons sur ce point : l’oignon est si ouvertement érotique qu’il y a deux ans une photographie d’oignons a été censurée par F*c*b**k en raison des formes généreuses qu’ils arboraient et que les algorithmes ont très certainement dû prendre pour des fesses ou des seins !)
Quelle que puisse être la vulgarité de ces derniers propos, il ne fait aucun doute que l’oignon possède grand rapport avec la fertilité et la fécondité dans un sens assez large. Par exemple, selon la mythologie grecque, Léto, mère d’Apollon et d’Artémis, déesse de la maternité et de l’enfance, avait l’oignon comme légume dédié. En Allemagne, dans les campagnes, l’oignon prenait part à un rituel divinatoire pour le moins curieux : « Les filles à marier qui désiraient connaître le nom de leur promis prenaient une petite botte d’oignons et inscrivaient sur chacun d’eux le nom d’un prétendant. La veille de Noël, elles les déposaient sur un autel, et celui qui germait [le premier] était le bon, à défaut d’être le préféré »9. Cette divination par l’oignon porte le nom de crommyomancie. Au-delà même de cette unique mancie, l’on vit souvent l’oignon devenir le support par le truchement duquel interpréter signes et présages, provoquant même des réponses aux interrogations des hommes, d’un point de vue météorologique tout d’abord, importance cruciale inscrite sous forme proverbiale : « Quand les oignons ont trois pelures, grande froidure ». Plus précisément : « Le nombre de peaux [trois, sept, c’est variable] dont s’entourent les oignons à la veille de la froidure renseigne sur ce qu’on peut attendre de l’hiver. Jamais un oignon ne s’est trompé »10. Après le froid, l’humide. Pour cela, il faut couper six oignons en deux : à chaque moitié l’on attribue un mois de l’année. Puis on dépose sur chacune d’elles une pincée de sel. Enfin, « de la quantité d’humidité amassée dans chaque moitié, on en déduisait le degré d’humidité du mois correspondant »11. C’était encore un oracle qui permettait de répondre à une interrogation médicale d’après Artémidor de Daldis (IIe siècle après J.-C.) qui expliquait qu’un oignon mangé en songe par un bien-portant est de mauvais augure, alors que consommé en grande quantité par un malade, c’est un indubitable signal de guérison. Et si, pour de vrai, l’on mange des oignons, c’est là un moyen assuré de rendre les songes obscures et tumultueux d’après Jean-Baptiste Porta, puisque ce légume engendre « des songes qui apparaissent sous la forme de fantômes étranges et turbulents, ténébreux et fâcheux »12. Et sa réputation de bhûtaghni, alors ? En effet, l’oignon porte le même nom sanskrit que le basilic tulasi puisque ces deux plantes sont censées détruire les esprits et les démons, ce qu’explique le sens de ce mot. De quoi se réjouir, non pas se lamenter comme on le faisait en Grèce où l’oignon passait assez souvent comme symbole de la tristesse. Dans Les Grenouilles d’Aristophane, après qu’Eaque ait corrigé Dionysos d’importance, il lui demande, moqueur, pourquoi il pleure. « Je hume des oignons », répond ce dernier. D’après le poète français Georges Mogin dit Norge (1898-1990), « si les oignons font pleurer, c’est à cause du respect humain. Dans l’ancien temps, explique-t-il, les oignons faisaient rire et chacun les respirait afin de trouver la gaieté. Un sage blâma ce rire dénué de fondement et les oignons en furent humiliés. Ils comprirent que les larmes seules sont tolérables sans motif »13, pseudo-évidence moralisatrice face à laquelle il faut obligatoirement regimber !
S’arrêter à la plus criante manifestation sans aller au-delà de ce principe fondamental qui fait larmoyer les yeux, ce serait faire bien peu de cas de l’oignon, en son fondement même, ce que n’ignora pas François Thomas en 1929 quand il prit la décision – après moult réflexions je suppose – de fonder la secte des adorateurs de l’oignon, écrivant dans un petit livre les propos suivants : « Si nous savions être de bons oignons, nous aurions la vie éternelle. Car enfin l’oignon est bien un bulbe dont on casse la tige pour l’empêcher de monter en graine. Et pourtant, cet eunuque, ce castrât mûrit et on le récolte. Et l’année suivante, il germe et rajeunit encore. Empêché d’avoir des enfants, l’oignon devient enfant lui-même. Il va vers la perfection »14. Râmakrishna allait plus loin encore, comparant « la structure feuilletée du bulbe, qui n’aboutit à aucun noyau, à la structure même de l’ego, que l’expérience spirituelle épluche couche après couche, jusqu’à la vacuité »15.
Si l’oignon avait été inconstance intangible pour le médecin, on ne serait pas allés bien loin à ce sujet. Après qu’on ait pu constater que l’oignon faisait pleurer – « Ce bulbe, si nuisible à la vue, donne à l’ouïe plus de finesse », précisait Serenus Sammonicus16 –, prêtons l’oreille à cette seconde évidence : il fait également pisser. Et l’on trouve trace de cette aptitude de l’oignon à l’inondation depuis au moins le temps de Pline et de Dioscoride, qui, après être passée entre les mains de Platine de Crémone et de Jean-Baptiste Chomel, se vérifie encore de nos jours. Favorable au bon fonctionnement des reins et de la vessie, l’oignon fait donc perdre les eaux par le biais d’un usage exclusivement cru (hydropisie, ascite, œdème des membres inférieurs, épanchement péricardique, etc.). Il semble encore avoir une influence sur d’autres types de fluides, à en croire Chomel : « Les oignons seuls, cuits sous la cendre et écrasés, appliqués ensuite comme un emplâtre sur la région de la matrice, après un accouchement laborieux, ont fait vider une matière purulente et les restes de l’arrière-faix »17. Dès que ça suinte ou dégouline, ou bien qu’il faut activer le cours de certains liquides organiques (urine, salive, larmes), l’oignon se montre sous un jour favorable, comme on peut encore le constater à travers cette indication notée par Macer Floridus : « Aspiré par les narines, [le suc d’oignon] en fait écouler les mauvaises humeurs »18. J’en frémis d’avance ! En revanche, plutôt que de s’injecter du suc d’oignon dans le pif, on peut – et c’est de loin préférable – utiliser cet engin qu’on appelle un Rhino Horn, dans lequel on place de l’eau additionnée d’un peu de suc d’oignon si l’on veut – une lichette, pas davantage (ça fonctionne aussi très bien avec du vinaigre de cidre, du jus de citron, du sel marin, de l’eau pure également). Le même auteur, après avoir comme à son habitude ratissé ce qu’il raconte chez Dioscoride, Galien et d’autres, donnant lieu à bien des redites et des bis repetita, s’accorde, se désaccorde, tant et si bien qu’on ne sait plus trop à quelle musique il faut se fier, tant le fatras d’informations compilées au kilomètre qu’il réserve au chapitre 33 de son De viribus herbarum est particulièrement indigeste. Il en ressort néanmoins les faits suivants : l’oignon possède une activité indéniable sur la sphère gastro-intestinale. C’est un topique intervenant sur bien des maux (plaie, blessure, morsure, écorchure, etc.). Il endigue les douleurs auriculaires, oculaires, dentaires et buccales, remédie à la mauvaise haleine (!) et à l’extinction de voix, fait repousser les cheveux (comme l’on peut également voir du côté de l’école de Salerne et de la médecine arabe qui font de l’oignon, additionné de sel et de poivre, une pâte capillaire). Du point de vue de Hildegarde de Bingen, l’oignon ne doit pas être consommé cru (à quoi ressemblaient les oignons du XIIe siècle ?), car « il est dangereux et vénéneux », bien meilleur cuit car la cuisson détruit ce qu’il y a de « nocif » en lui. Elle en fait un remède des états fébriles, de la goutte (comme on faisait par ailleurs, en Sibérie par exemple : les guérisseurs sibériens employaient l’oignon pour soigner et guérir les hémorroïdes et l’arthrite). Intelligemment, Hildegarde en contre-indiquait l’utilisation chez les personnes dont l’estomac est souffrant.
La chose la plus curieuse que j’ai dénichée au sujet des propriétés thérapeutiques de l’oignon est celle qu’il déploierait face à la « peste », les médecins arabes du Moyen âge lui faisant assurer la fonction d’antidote et de protecteur face à cette maladie. Pas sûr que de suspendre des chapelets d’oignons aux portes des habitations suffise à mettre en fuite celle que j’ai volontairement placée entre guillemets. A ce propos, Chomel y alla aussi de sa ritournelle : pour combattre la peste, il faut placer au four des oignons farcis de thériaque. Puis l’on en administre le suc aux « pestiférés » que l’on couvre ensuite chaudement pour favoriser chez eux la sudation. Dans le même temps, on applique « un pareil oignon écrasé sur le bubon pestilentiel »19.
L’oignon est une plante bisannuelle dite géophyte, c’est-à-dire que ses bourgeons sont enfouis dans la terre, lieu du développement de ce que l’on désigne improprement par le terme de bulbe, qui n’est autre que le renflement souterrain de la tige de cette plante, base épaissie des feuilles qui se recouvrent les unes les autres, écailles charnues auxquelles on donne le nom de tunique pour montrer à quel point l’oignon est bien habillé, et à bien différencier des radicules formant une couronne échevelée, qui sont les véritables racines blanches, fines et fibreuses. Les feuilles nues, fistuleuses, sillonnées de nervures parallèles, sont tubulaires et creuses, autant que la hampe florale qui permet à la plante d’atteindre une hauteur de 100 à 120 cm quand elle est surmontée de ce pompon – ombelle globuleuse à nombreux rayons portant chacun des petites fleurs blanches, verdâtres ou pourpre rougeâtre à symétrie trimère : de juin à juillet, elles font voir trois sépales, trois pétales et six étamines. L’oignon fait oublier qu’il produit des fruits constitués de capsules à trois loges remplies de semences noirâtres presque rondes qui ne donnent pas exactement raison aux adorateurs de l’oignon (comme l’on s’en doute, chaque génération d’oignons ne naît pas de rien : compulser les catalogues des grainetiers permet de s’en assurer).

L’oignon en phytothérapie
Je vous ferai ici grâce des anecdotes auxquelles on ne prête jamais attention sur la question de l’huile essentielle d’oignon. Vous saviez que cela existait ? Vous en serviriez-vous maintenant que vous connaissez l’existence de la chose ? De toute façon, inutile d’insister, je n’en parlerai pas, car c’est presque infamant – surtout pour l’oignon (et que dire de l’ail ?) – de le réduire uniquement à sa portion la plus congrue. S’il a des liens avec le lis, c’est par son appartenance à la même famille, celle des Liliacées, non pas pour une in-subtile question d’aromathérapie qui pique les yeux, à l’instar de l’huile essentielle d’oignon. Non, ici même nous allons strictement nous préoccuper du totum, et vous verrez que c’est déjà très bien. Décortiquons donc l’oignon, dévoilons un peu ce qu’il dissimule sous ses tuniques d’alicament.
La phytothérapie s’intéresse exclusivement à ce qui se trouve entre les racines et radicelles et les feuilles que nous ne voyons jamais garnir l’oignon classique, le brun bistre, hormis dans ces bottes de petits oignons blancs frais à certaines périodes de l’année. L’oignon, qui est le nom de la plante, est aussi celui de ce que, improprement, l’on appelle un bulbe, n’étant en réalité pas autre chose que le renflement de la tige de la plante à sa base (comme chez le fenouil). Quand on utilise cent fois l’oignon, c’est à peine si l’on fait de même une fois de chaque de son feuillage, de ses jeunes radicelles ou encore de ses pelures incomestibles. Bon, ne nous attardons pas sur ce genre de considération. Si l’on se concentre uniquement sur l’oignon « bulbe », c’est qu’il a su faire montre de ses nombreux pouvoirs depuis des lustres.
Comment accepter, tout d’abord, que cette masse ovoïde plus ou moins ronde et relativement dure soit composée de pas loin de 85 % d’eau ? C’est pourtant bel et bien le cas. S’y ajoutent 13 à 14 % de glucides (dont 10 à 11 % de sucres incristallisables – des polysaccharides comme l’inuline – mais pas d’amidon), peu de matières azotées (1,60 %) et de lipides (0,10 %). Un peu de cire s’allie à du mucilage et de la gomme, des flavonoïdes (quercétine) côtoient des dérivés polyphénoliques et des stérols.
Quand on tranche un oignon, outre qu’on peut ouvrir la voie aux canaux lacrymaux, on voit sourdre un suc dont divers acides (acétique, phosphorique, etc.) sont responsables de l’acidité. Rosissant quelque peu à l’air libre, ce suc est susceptible de se convertir en vinaigre par fermentation.
Facteur de santé et de longévité, l’oignon est un aliment revitalisant et minéralisant, apportant du sodium, du potassium, de la silice, de l’iode, du fer, du soufre, du cuivre et du magnésium. La Bulgarie, grande consommatrice d’oignons, compte de nombreux centenaires parmi sa population. Ceux-ci peuvent tabler sur les vitamines qu’il contient (A, B1, B2, C), même si bien peu doivent savoir que l’oignon, légèrement acide (pH 6,50), est un excellent antioxydant (rH2 : 12). Peu importe, de manière empirique, les bienfaits de l’oignon se sont propagés à eux.
Terminons-en là avec cette substance qui nous arrache des larmes, en particulier lorsque nous pelons un de ces gros oignons jaunes et forts : une essence aromatique est, bien entendu, responsable de ce méfait. Bien que présente en faible quantité (0,015 %), la forte proportion de composés soufrés dont elle est composée lui accorde une sulfureuse odeur particulièrement piquante, irritante, mais aussi lacrymogène. Cette odeur évolue selon que l’oignon est frais ou non. Dans ce cas, ce sont des alkysulfonates qui sont à l’origine de son odeur. Mais une fois cuit, il s’agit de disulfures (d’allyle, de propyle et de propényle). Si on vient à le frire, son odeur change encore, des diméthylthéophènes apparaissant par le biais de ce mode de préparation.
Propriétés thérapeutiques
- Anti-infectieux (antibiotique sur le staphylocoque), antiseptique externe
- Apéritif, digestif, carminatif, antifermentaire intestinal, vermifuge20
- Stimulant hépatique et pancréatique, hypoglycémiant, antidiabétique21, hypocholestérolémiant
- Stimulant circulatoire, anti-thrombotique, anti-scléreux
- Stimulant rénal, diurétique, éliminateur de l’urée et des chlorures22
- Expectorant*, pectoral*, anticatarrhal bronchique
- Antirhumatismal, antalgique, anti-inflammatoire
- Détersif, résolutif, cicatrisant, adoucissant*, émollient*, maturatif des abcès
- Stimulant du système nerveux, hypnotique léger, somnifère
- Stimulant général
- Aphrodisiaque (propriété souvent citée bien qu’on n’en ait pas la preuve scientifique)
- Insectifuge
- Antiscorbutique
Usages thérapeutiques
- Troubles de la sphère gastro-intestinale : inappétence, atonie digestive, diarrhée, constipation, flatulence, colite infectieuse, fermentation intestinale, irritation intestinale, digestion pénible, hypochlorhydrie, vers intestinaux (oxyures), lithiase biliaire
- Troubles de la sphère vésico-rénale : oligurie, azotémie, chlorurémie, albuminurie, infection génito-urinaire, ischurie, rétention urinaire atonique, urémie, rhumatisme, arthritisme
- Rétentions liquidiennes anormales : anasarque, hydropisie, œdème, ascite, cirrhose ascitique, pleurésie, péricardite, épanchement
- Troubles de la sphère pulmonaire + ORL : rhume, toux, toux rebelle, coqueluche, catarrhe bronchique aigu et chronique, asthme, bronchite, angine, enrouement, pharyngite, laryngite, grippe, sinusite, surdité (cophose), bruissements et bourdonnements d’oreilles
- Troubles de la sphère cardiovasculaire et circulatoire : hypertension artérielle, artériosclérose, prévention des thromboses, congestion cérébrale, adénite
- Affections bucco-dentaires : névralgie dentaire, aphte, stomatite, ulcération de la muqueuse buccale
- Affections cutanées : abcès, panaris, furoncle, clou, verrue, cor, plaie, ulcère, écorchure, crevasse, engelure, brûlure, hématome, tuméfaction, piqûre d’insecte (abeille, guêpe), morsure (chat, chien, araignée), taches de rousseur, tache de vieillesse
- Asthénie, fatigue générale, surmenage, croissance, rachitisme, prévention de la sénescence
- Affections scorbutiques
- Troubles de la sphère génitale masculine : prostatisme, impuissance
- Repousse capillaire
- Diabète léger
Modes d’emploi
Les oignons cultivés dans le sud de la France sont doux et sucrés. Ils se prêtent mieux à un usage alimentaire, tandis que les septentrionaux, généralement plus âcres, se réservent davantage aux pratiques thérapeutiques. L’oignon cru comme cuit offre bien des services. Cru, il peut entrer dans un rite de consommation quotidien, à l’instar de l’ail. Faiblement cuit, il possède encore quelques aptitudes médicinales (marquées d’un astérisque dans le paragraphe « propriétés thérapeutiques »), mais au-delà plus du tout (ou presque), donnant alors accès à des avantages très minoritaires que nous recenserons pour autant dans la liste ci-dessous.
- Vin diurétique n° 1 : 500 g d’oignon cru finement haché dans un litre de vin blanc. On peut exprimer le suc des oignons, le filtrer et le mêler au vin blanc.
- Vin d’oignon n° 2 : 300 g de pulpe d’oignon, 100 g de miel bien liquide, 600 g de vin blanc sec.
- Décoction d’oignon (avec ou sans ses pelures) : 180 g d’oignon dans un litre d’eau miellée (il est préférable d’ajouter le miel après coup). On peut effectuer une décoction des seules pelures (une bonne poignée pour un litre d’eau) durant dix minutes.
- Macération aqueuse : hachez un oignon, placez-le dans un quart de litre d’eau chaude pendant quatre à huit heures. Après filtrage, à boire à jeun, le matin, avec un peu de jus de citron.
- Alcoolature : un poids d’alcool à 90° pour le même poids d’oignon cru tranché en macération pendant dix jours.
- Sirop d’oignon : tranchez une douzaine d’oignons blancs finement. Placez-les dans un mélange d’eau (un litre) et de sucre (500 g), et faites bouillir jusqu’à obtenir une consistance sirupeuse.
- Bouillon d’oignon : il s’agit tout simplement d’un bouillon aux herbes auquel on ajoute, au moment de la prise, trois à quatre cuillères à café d’oignon cru finement haché.
- Suc frais mêlé à du vin blanc ou à de l’eau miellée en interne ; suc appliqué en compresse (en le plaçant sur un coton par exemple), en « frottement » (friction) d’appoint (sur piqûre d’insecte, en cas de céphalée, etc.), en instillation dans l’oreille (à diluer, mais en général mieux vaut éviter de faire pénétrer quoi que ce soit dans les oreilles).
- Cataplasme : pilé et cru, ou bien légèrement cuit (pour en façonner un cataplasme tiède), on peut encore le mêler, dans un cas comme dans l’autre, à un corps gras pour former un liniment.
La liste est longue. Mentionnons quelques modus operandi qui sortent de l’ordinaire : la pellicule qui sépare deux tuniques, voile diaphane, peut s’appliquer seule sur les plaies en guise de pansement antiseptique, que l’on disposera avec la même grâce dont fait preuve un doreur avec ses feuilles d’or de quelques micromètres d’épaisseur. Coupez un oignon en deux, placez-le près de la table de chevet. Ses émanations sont, dit-on, capables d’apaiser les « crises de nerfs », d’éloigner les moustiques et, comme je l’ai récemment appris, d’« aspirer » les virus ambiants durant la nuit. Bhûtaghni, je vous ai dit.
Précautions d’emploi, contre-indications, autres informations
- Récolte : lorsque jaunissent les feuilles, c’est-à-dire dès le mois d’août, l’on peut arracher les oignons puis les faire sécher au soleil pendant deux bonnes semaines ou bien les entreposer au grenier sur une couche de paille pour ce faire.
- En cuisine, l’oignon est particulièrement connu pour les usages culinaires multiples qu’on en fait depuis fort longtemps. Impossible de tout recenser, une encyclopédie n’y suffirait très certainement pas. Bien plus que l’ail, il est un ingrédient indispensable de bien des cuisines en France, en Italie, en Allemagne, au Maghreb, en Inde, en Chine, etc. Les recettes dans lesquelles il entre en composition sont innombrables, mais l’on peut retenir ici quelques grands classiques comme la soupe à l’oignon (après bamboche bien arrosée), la tarte du même nom et le confit, dont la douceur n’a d’égal que la suave onctuosité. Son alliance harmonieuse avec le clou de girofle le fait utiliser dans bien des marinades, de même qu’avec d’autres épices, participant, en Inde, à certaines formules de curry, ou à cette recette médiévale qu’est le saupiquet (contraction de « sauce piquante »), préparation épaisse et chaude des épices qu’elle contient en nombre. Au choix, l’on voit figurer l’oignon dans la soupe à la tomate, les aubergines à l’athénienne ou encore les petits pois à la française. Les petits oignons blancs, compagnons de barbotage des cornichons rigolos, se prêtent très facilement à la conservation au vinaigre : bien que tout petits, vous pouvez les y laisser nager seuls. Pour cela, vous en bourrez un bocal propre jusqu’à ras-bord, vous couvrez de vinaigre de cidre, puis vous fermez bien hermétiquement le couvercle. Selon la grosseur des oignons, il faut attendre deux à quatre mois avant consommation. Dernier point : les oignons blancs vendus en botte ont l’avantage d’avoir des feuilles comestibles. Il serait donc dommage de les jeter d’autant qu’elles se préparent aussi bien crues que cuites.
- Si vous êtes un gros consommateur d’oignon frais, il est possible que votre peau s’imprègne de son odeur, de même que votre haleine. Dans ce dernier cas, on peut la délivrer de ce parfum en mâchant une pomme, un brin de persil ou encore en croquant quelques grains de café. Une goutte d’huile essentielle de menthe poivrée peut aussi faire l’affaire.
- Arts domestiques : confinant à la pharmacie et à la cuisine, il aurait été étonnant que l’oignon ne fasse pas parler de lui au chapitre des trucs et astuces pour la maison. Et, là encore, il y a pléthore de choses à raconter, et cela grâce à un bête oignon coupé en deux dont on n’imagine pas la polyvalence : préserver de la rouille des objets en métal, nettoyer les vitres et les miroirs, redonner de l’éclat à du cuir vernis, lustrer les boutons de porte, « faire les cuivres », nettoyer l’argenterie (y compris celle qui n’est pas en argent !), s’essayer à l’art de la teinture (avec les pelures des oignons jaunes et rouges), etc. Et si tout cela vous ennuie, vous pouvez toujours vous amuser à rédiger des messages secrets en les écrivant avec du suc d’oignon, encre sympathique bon marché.
- Toxicité : à l’état de « bulbe », l’oignon peut être consommé par la plupart des estomacs. Cependant, on l’évitera dans les cas que nous allons maintenant lister : au niveau gastro-intestinal surtout, l’oignon désoblige l’estomac délicat, dyspeptique, affecté d’hyperacidité, c’est-à-dire d’hyperchlorhydrie (en effet, le suc d’oignon augmente l’acidité de l’estomac ; il est en revanche fort utile dans le cas contraire – l’hypochlorhydrie – et son corollaire, le pyrosis). Pouvant provoquer des vomissements, l’oignon peut aussi être à l’origine de pesanteurs digestives, d’éructation. On veillera, encore, à faire un usage attentionné de l’oignon en cas de pathologies hémorragiques et dartreuses, ainsi que dans la plupart des affections caractérisées par un état inflammatoire (l’ascite inflammatoire, par exemple). Enfin, les nerveux et les personnes irritables en feront un usage mesuré.
- Autres espèces : – le poireau (Allium porrum) ; – l’ail (Allium sativum) ; – l’échalote (Allium ascalonicum) ; – la ciboule ou cive (Allium fistulosum) ; – l’oignon de Sibérie (Allium sibiricum) ; – l’oignon de Chine (Allium macrostemon) : c’est le Xie Bai de la médecine traditionnelle chinoise.
- Variétés : l’oignon est effectivement variable en tailles, formes et couleurs, marquant chaque territoire conquis d’une spécificité propre. Ainsi a-t-on affaire à de petits oignons pas plus gros que l’ongle de l’auriculaire et d’autres plus volumineux qu’une tête humaine ! Ils se déclinent en sphériques bien ronds, en aplatis, en piriformes ou en allongés comme l’on voit certaines échalotes. En terme de couleurs, un éventail chromatique balaie le spectre du blanc le plus immaculé à un rouge pourpre violacé si foncé qu’il pourrait passer pour noir. Voici de quelles couleurs se compose cette palette : blanc nacré, jaune paille, jaune cuivre, chamois, jaune brun, rose, saumon, incarnat, rouge violacé. Quelques noms de variétés pour en terminer là (peut-être pas les plus connues et courantes, simplement celles dont j’ai croisées la route au fur et à mesure de mes recherches) : Rayolle des Cévennes (jaune cuivré), Valencia (brun doré), Red Stockton (rouge), Pâle de Niort (rouge), De Mazères (rose cuivré), Walla Walla (brun doré), Sturon (jaune cuivré), blanc de Tournon (cette ville d’Ardèche est l’une des capitales de l’oignon), rose de Toulouges (Pyrénées-Orientales), Barletta (blanc).
- Un oignon, c’est encore une montre à gousset, une manière argotique de désigner l’argent, enfin cette déformation du pied qu’on appelle hallux valgus.
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- Michèle Bilimoff, Les plantes, les hommes et les dieux, p. 70.
- Jean-Baptiste Porta, La magie naturelle, p. 44.
- Nombres, XI, 5-6.
- Henri Leclerc, Les légumes de France, p. 98.
- Jean-Luc Hennig, Dictionnaire littéraire et érotique des fruits et légumes, p. 421.
- Christophe Auray, Remèdes traditionnels de paysans, p. 32.
- Jean Chevalier & Alain Gheerbrant, Dictionnaire des symboles, p. 695.
- Ibidem.
- Jean-Luc Hennig, Dictionnaire littéraire et érotique des fruits et légumes, p. 425.
- Pierre Canavaggio, Dictionnaire des superstitions et des croyances populaires, p. 185.
- Nadine Cretin, Fête des fous, Saint-Jean et belles de mai, p. 304.
- Jean-Baptiste Porta, La magie naturelle, p. 200.
- Jean-Luc Hennig, Dictionnaire littéraire et érotique des fruits et légumes, pp. 416-417.
- Ibidem, p. 426.
- Jean Chevalier & Alain Gheerbrant, Dictionnaire des symboles, p. 694.
- Serenus Sammonicus, Préceptes médicaux, p. 21.
- Jean-Baptiste Chomel, Abrégé de l’histoire des plantes usuelles, pp. 180-181.
- Macer Floridus, De viribus herbarum, p. 124.
- Jean-Baptiste Chomel, Abrégé de l’histoire des plantes usuelles, p. 181.
- « La meilleure preuve de sa puissance médicinale, c’est qu’il est bon vermifuge, et qui dit médicament vermifuge, dit toujours qualités thérapeutiques précieuses. » (P. P. Botan, Dictionnaire des plantes médicinales les plus actives et les plus usuelles et de leurs applications thérapeutiques, p. 144).
- En 1923, on a découvert que l’oignon contenait une forme d’insuline végétale hypoglycémiante, la glucokinine. Elle provoque une baisse du taux de sucre dans le sang. Si son action est plus longue à se manifester, elle est surtout plus durable dans le temps que l’insuline.
- Si la cellule est trop endommagée (cirrhose avancée, cancer du foie…), espérer qu’une cure d’oignons vienne chasser les chlorures excédentaires tient tout juste du fantasme.
© Books of Dante – 2022
