Le poivre noir

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Il est probable que les premières traces écrites faisant référence au poivre aient été rédigées dans sa terre natale, l’Inde. (Des textes ayurvédiques ? Possible, sachant que cette épice est encore très employée par cette médecine.)
Lors de l’Antiquité, très tôt, dès le IV ème siècle av. J.-C., Théophraste évoque déjà deux types de poivres : le Piper nigrum et le Piper longum. Ce qui laisse supposer qu’il existait déjà des échanges entre l’Asie et le bassin méditerranéen à cette époque. Peut-être même qu’Alexandre le grand a été pour quelque chose dans l’introduction du poivre en Occident, car ce puissant personnage de l’Antiquité grecque sera parvenu jusqu’à la vallée de l’Indus.
Plus tard, le médecin grec Dioscoride fit l’erreur qui consiste à penser que poivre blanc et poivre noir sont issus de deux plantes différentes. Mais n’ayant jamais vu de poivrier, l’erreur était presque inévitable. (Il faudra attendre le VI ème siècle ap. J.-C. pour que le marchand et géographe grec Constantin d’Antioche fasse une rigoureuse et complète description du poivre et de sa culture.)
Chez les Romains, le poivre est à la fois une drogue médicinale et une substance culinaire. Une très forte demande de poivre durant l’Antiquité romaine amena le poivre à être l’objet de falsification. Pline l’ancien rapporte qu’on le mélangeait à de la poudre de graines de moutarde ou de baies de genévrier. C’est souvent le cas des produits rares et chers (cf. le safran). Nous verrons que cette tendance à faire usage de faux ne restera pas l’exclusivité de l’Antiquité. Le poivre présente tant d’attrait (pour ceux qui n’en ont pas ou peu) que lors du sac de Rome par les Goths menés par Alaric à l’été 410, ceux-ci exigèrent non seulement de fabuleuses quantités d’or et d’argent comme tribut de guerre, mais également 3 000 livres de poivre !

Au Moyen-Âge, on parle plus que jamais du poivre, et ce d’autant plus qu’il se raréfie. Il est alors l’épice la plus convoitée et estimée, donc la plus chère. Vendu au prix de l’or chez les apothicaires, il devient rapidement « l’or noir », une monnaie d’échange à l’instar du « blanc », le sel. Les actuelles et communes salières et poivrières ont été l’objet d’une véritable frénésie médiévale. Posséder du poivre était signe de richesse et d’opulence. D’ailleurs, certaines expressions font référence à cet état de fait : cher comme poivre, payer en espèces (en épices), etc.
Si le poivre a été l’épice centrale des tables des riches notables de l’époque (en compagnie de la cannelle, du clou de girofle, du gingembre et de la muscade), il fit aussi son entrée en médecine. L’école de Salerne lui reconnaît une capacité à adoucir la toux et à chasser la fièvre ; de plus, il est un stimulant de l’appétit et de la digestion. Hildegarde le connaît également bien. Selon elle, en compagnie du galanga, le poivre permet de limiter l’abondance d’humeurs dans les viscères. Ce en quoi elle a raison, puisque le poivre purge le fois et les intestins, et, de par ses qualités expectorantes, nettoie les poumons des mucosités qui peuvent les encombrer. Chaud et sec, sa force bouillonnante permet de lutter contre le refroidissement de l’estomac (des fois, je me demande si Hildegarde n’a pas été initiée à la médecine traditionnelle chinoise ^^). Il ouvre l’appétit et combat la nausée avec anis vert et cumin, ainsi que la mauvaise haleine. Fébrifuge, il vient à bout des fièvres tierces (accès fébriles revenant tous les trois jours). Enfin, information non des moindres, le poivre permet d’éviter les états splénétiques, un mot qui se doit d’être ici expliqué. C’est-à-dire que le poivre aide l’atrabilaire et la mélancolie qu’il éprouve. On sait que l’atrabile, la bile noire, est une humeur nocive secrétée par la rate. Et qu’elle serait à l’origine de la mélancolie. Aussi, le poivre noir serait l’antidote du spleen. Nous verrons plus loin en quoi cette observation est fort judicieuse, le poivre semblant entretenir une relation avec le méridien de la rate/pancréas.

Tout cela est bien beau, mais cela ne peut faire oublier la relative pénurie de poivre au Moyen-Âge. Pourtant, il a eu une chance en la personne de Marco Polo. Ce célèbre marchand vénitien du XIII ème siècle s’est rendu en Inde et a foulé la terre natale du poivre, la côte de Malabar. Il a transcris cela et bien d’autres choses dans ses écrits, mais ne fut pas véritablement entendu par ses contemporains. Cela n’allait pas arranger les affaires du poivre en Europe médiévale. Il resta encore et toujours rare et cher. Cette cherté s’explique par bien des facteurs : une origine lointaine, un pays de naissance fantasmagorique, hanté disait-on, dangereux (ou supposé comme tel), des voies de communication aléatoires (très longues et lentes par la route, semées d’embûches par la mer), la contrebande, etc.
Malheureux Marco Polo ! Ce sont les marchands arabes qui firent transiter le poivre des ports de la côte de Malabar jusqu’à… Venise ! (Tout en passant par Aden et Alexandrie.) Cependant, au siècle précédent, les Vénitiens comprirent dans quelle mesure l’occupation chrétienne de la Terre Sainte lors des trois premières croisades pût leur être profitable. Grâce aux récits de Polo, on eut une idée un peu plus précise du chemin qu’empruntait le poivre pour parvenir jusqu’en Europe. Malgré cela, les Arabes conservèrent longtemps le monopole du poivre, un commerce fleurissant qui s’exprima à travers des villes islamiques prospères.
Du poivre parvenait donc à nouveau en Europe dans des quantités plus importantes. De Venise, il voyageait en direction des autres grands ports italiens et français, gagnait les Alpes et la vallée du Rhône, avant de se répandre plus au nord : la capitale, les Flandres, l’Angleterre… Son prix vint-il à baisser ? Que nenni ! Sa cherté s’explique par le fait qu’il est encore très recherché. (Il le restera jusqu’au XVI ème siècle, au moins.) S’il reste onéreux, c’est parce qu’il est lourdement taxé et imposé, d’une part par les Arabes, d’autre part par les Vénitiens. Vous voulez du poivre ? Payez ! La recherche du poivre s’accompagne de celle des bénéfices, ce qui multiplie grandement son prix.
Celui que les Vénitiens appelaient graine de paradis (c’est ainsi qu’ils nommaient tous les poivres sans exception) n’allait pas tarder à attiser la convoitise d’autres puissances européennes qui entendaient bien briser le monopole vénitien du poivre (et plus largement des épices) en Europe.
Pour s’affranchir de ce monopole, les Portugais décidèrent de grandes explorations. Les voyages de Christophe Colomb procèdent de cette intention, même s’il revint sans poivre ni épices. C’est Vasco de Gama, quelques années plus tard, qui, empruntant un autre chemin maritime, parvint aux Indes. De là naquirent les échanges entre Portugal et Orient. En 1522, en vit arriver le premier navire chargé d’épices dans le port d’Anvers. A partir de là, les cours du prix du poivre chutèrent en Europe. Mais les Portugais n’attendirent pas pour imposer, eux aussi, leur monopole sur les épices, avant d’être détrônés par les Hollandais. En France, il faut attendre le milieu du XVIII ème siècle pour que le pays puisse se soustraire à ce jeu de chaises commerciales. Un homme au nom prédestiné, Pierre Poivre, fut l’artisan du développement de la culture des épices (poivre, clou de girofle, cannelle…) sur un territoire anciennement désigné « l’île Bourbon » : la Réunion.
Malgré tous ces efforts pour rendre le poivre accessible, il sera encore falsifié, d’autant plus facilement lorsqu’il était vendu sous forme de poudre. La tâche des faussaires s’en trouvait ainsi facilitée. Il se vendait alors des poivres en poudre auxquels on mêlait de la farine, de la terre, de la poussière de craie et parfois les balayures de l’échoppe qui en faisait le commerce ! Ces mélanges frauduleux seront tardivement interdits puisque ce n’est qu’au XVIII ème siècle que des décrets tentèrent d’y mettre fin.

Aujourd’hui, le poivre est utilisé dans de nombreuse régions du monde, pour ses vertus culinaires surtout, médicinales dans une plus petite mesure. Il n’est plus aussi charismatique en Europe occidentale qu’il ne l’a été au Moyen-Âge par exemple. Qui se battrait pour une poignée de poivre ? Qui engagerait une guerre commerciale pour une once de ces grains ? Il a subi, comme beaucoup de plantes, une banalisation en raison de sa communauté dans nos cuisines. Il a certes perdu son lustre et son luxe d’antan, mais cela ne saurait faire oublier le caractère sacré que le poivre a en Inde. Le poivre blanc a été l’objet d’un véritable culte sur la côte de Malabar, comme le rapporte Antonio Murchio, un prêtre italien qui s’est rendu aux Indes au XVII ème siècle pour y inspecter les missions chrétiennes. Le poivre, tenu en grande estime, était offert aux divinités, raconte-t-il dans ses récits de voyages. D’autres Italiens, les Vénitiens encore une fois, ne comparaient-ils pas les grains de poivre aux étoiles ?

Comme cela a été le cas pour le gingembre, on aura surtout retenu le caractère aphrodisiaque du poivre. Une expression comme « avoir du poivre entre les jambes » et une autre telle que « être au poivre » (avoir la syphilis) en témoignent. Cette caractéristique érotique du poivre s’illustrait encore dans les compagnes françaises au XIX ème siècle. Une soupe traditionnelle, la soupe aux mariés, était assaisonnée de poivre et d’autres épices afin de stimuler les époux à la veille de leur nuit de noce. On administrait aussi du poivre aux coqs pour des raisons identiques.

Tout comme la clématite ou le lierre, le poivrier est une liane qui pousse sur les sols alluviaux riches et ombragés des zones tropicales chaudes et humides. Vivace à tiges robustes, le poivrier porte des feuilles en forme d’as de pique, marquées de fortes nervures longitudinales. Ses fleurs blanches minuscules s’organisent en grappes. Ce sont elles qui produiront les grains de poivre, des baies tout d’abord vertes puis rouge foncé.
Le poivrier est aujourd’hui cultivé en dehors de l’Asie : en Afrique (Madagascar) et en Amérique du sud (Brésil). Pour en faciliter la récolte, cette liane doit être aidée d’un support comme un tuteur pour s’élever dans les airs, sans quoi elle ramperait sur le sol et s’enracinerait de loin en loin.

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Le poivre noir en aromathérapie

Huile essentielle : description et composition

Aussi banal que puisse être le poivre en cuisine, son huile essentielle n’est pas forcément très courante ni très sollicitée. Si nous savons que les appellations poivre noir, poivre blanc et poivre vert désignent toutes la même plante, celui qui nous intéresse en tant que partie végétale distillée est le premier. La couleur de l’huile essentielle de poivre noir s’oppose à celle de la baie dont elle est tirée : en effet, cette huile est incolore. Très fluide et mobile, elle est assez légère (densité : 0,87). Selon l’analyse biochimique, elle se répartit pour 55 à 65 % dans les monoterpènes et pour 30 à 35 % dans les sesquiterpènes. Parmi ces deux classes moléculaires, on retrouve des noms connus : le limonène (20 %), l’alpha-pinène (12 %), le béta-pinène (13 %), le béta-caryophyllène (20 %), pour n’en citer que quelques-uns. Aussi, par cette voie, serait-on tenté d’attribuer à cette huile essentielle une odeur citronnée et résineuse, additionnée d’une large touche de maniguette, mais cela représente un portrait robot inexact. Le bon sens voudrait que l’on retrouve dans son parfum l’odeur chaude, piquante et sternutatoire du poivre moulu. Mais non. Les principes qui sont à l’origine du caractère épicé du poivre – dont la pipérine entre autres – ne se retrouvent pas dans l’huile essentielle de poivre noir.

Propriétés thérapeutiques

  • Antiseptique aérienne, antibactérienne
  • Expectorante, fluidifiante des sécrétions bronchiques, anticatarrhale
  • Apéritive, stimulante du système digestif, stimulante hépatopancréatique, détoxifiante hépatique, protectrice hépatique, détoxifiante intestinale, promotrice d’absorption au niveau intestinal, carminative, antinauséeuse, régulatrice du transit
  • Antalgique, odontalgique
  • Immunostimulante
  • Antioxydante majeure
  • Tonique et stimulante du système nerveux
  • Fébrifuge
  • Aphrodisiaque

Par ailleurs, cette huile essentielle jouit de propriétés que l’on rencontre rarement. Elle rehausse et dynamise d’autres huiles essentielles en potentialisant leurs effets. Par exemple, elle renforce l’action intestinale des huiles essentielles de gingembre et de curcuma, ainsi que l’action mentale de l’huile essentielle d’oliban. Ce sont là d’intéressantes informations, liant tout à la fois la sphère digestive et la sphère mentale. L’action du poivre sur l’intestin a un effet indirect sur le psychisme. Comme l’indique Michel Faucon, « l’intestin secrète beaucoup de neuromédiateurs. » On sait que l’intestin contient des neurones, dans une proportion certes moins importante que celle que l’on trouve dans le cerveau. En réchauffant l’appareil digestif, le poivre apporte quiétude, équilibre et bien-être. Nous sommes donc bien en présence d’une huile essentielle qui semble révéler la communication existante entre ce que l’on appelle de plus en plus communément les deux cerveaux. Ce qui, du reste, s’exprime également de manière énergétique, puisque le chakra couronne (la « tête ») entretient d’étroites relations avec le chakra du plexus solaire (le « ventre »).

Usages thérapeutiques

  • Troubles de la sphère digestive : par augmentation de la sécrétion des sucs pancréatiques, autorise une meilleure digestion des hydrates de carbone et des graisses, insuffisance digestive et hépatopancréatique, inappétence, atonie digestive, constipation, infection intestinale, flatulence, ballonnement
  • Troubles de la sphère respiratoire : laryngite, angine, maux de gorge, bronchite, bronchite chronique
  • Troubles ostéo-articulaires et musculaires : rhumatismes, arthrite, entorses, foulure, lumbago, courbature
  • Odontalgie (en application locale comme les huiles essentielles de clou de girofle, de menthe poivrée et/ou de laurier noble)
  • Fièvre
  • Goutte
  • Asthénie sexuelle

Vous avez remarqué à quel point une épice chaude peut donner naissance à une huile essentielle qui calme bien des inflammations ? :-)

D’un point de vue psycho-émotionnel…

  • Il y a chez l’huile essentielle de poivre noir une légèreté que l’on retrouve beaucoup moins dans le poivre sous forme de grain. Le poivre noir, lorsqu’il est moulu, laisse s’échapper cette légèreté, c’est-à-dire les arômes (les molécules volatiles). Lorsqu’il est tuteuré, le poivrier, en tant que liane, vit entre ciel et terre, mais jamais assez proche du soleil pour être extrêmement brûlant, comme le piment. Son huile essentielle exprime assez bien cet état de fait. Aérien, le poivre ? Oui, eu égard aux monoterpènes ainsi qu’aux sesquiterpènes positivants que son huile essentielle recèle, il est relié à l’élément Air, une caractéristique soulignée par le climat nécessaire à sa croissance : chaud et humide (cf. les 4 principes déterminant les quatre éléments et dont j’ai parlé dans cet article). Aérien, il l’est aussi par sa volatilité. L’huile essentielle de poivre noir déposée sur la peau se dissipe très rapidement sans la brûler. On peut dire qu’elle est une chaleur qui s’élève, contrairement à une huile essentielle de cannelle de Ceylan « écorce » présentant une chaleur qui stagne sur la peau, à tel point qu’elle peut lui infliger de sévères rougeurs.
    A travers cette huile essentielle, il y a circulation, sécrétion et excrétion, on est dans un dynamisme de l’échange, de la communication relative à l’Air.
  • Le méridien des poumons n’est donc pas très loin. Une énergie défaillante à ce niveau peut induire de la mélancolie, de la tristesse et du chagrin (rappelons-nous des paroles de Hildegarde), mais également des problèmes que l’on retrouve dans la liste des usages thérapeutiques ci-dessus : refroidissement, bronchite, immunodépression…
  • Puisque nous parlons de mélancolie – cette fameuse bile noire en serait à l’origine – rendons-nous auprès du méridien de la rate/pancréas. On connaît l’action majeure de l’huile essentielle de poivre noir sur cette sphère. Cette huile essentielle peut intervenir sur ce méridien en cas de manque de dynamisme et de tonus, de blues (le spleen ?), de déprime… mais également sur son corollaire, le méridien de l’estomac. Si l’énergie vient à manquer dans ce méridien, l’on n’a plus les pieds sur terre, on exige plus d’effort pour se concentrer, etc. Si le poivrier est aérien, il demeure tout de même solidement fiché en terre par ses racines, il ne saurait, pour survivre, se priver du substrat qui le porte. C’est en cela que l’huile essentielle de poivre noir peut être utile au méridien de l’estomac.

Modes d’emploi

  • Voie orale
  • Voie cutanée
  • Diffusion atmosphérique, olfaction

Contre-indications et autres emplois

  • Contrairement à ce qui est dit dans certains livres, l’huile essentielle de poivre noir n’a rien de dermocaustique, tout au plus est-elle irritante pour la peau en raison de la présence de molécules potentiellement allergisante (limonène, pinène).
  • En phytothérapie, il est possible d’utiliser du poivre noir concassé en infusion par exemple. Cependant, sous cette forme, il implique bien des contre-indications qui ne concernent pas son huile essentielle : hypertension, hémorroïdes, gastrite, ulcère stomacal.
  • En cuisine, on ne le présente plus, tant il est « épice universelle », condiment indispensable avec le sel. Rares sont les tables de restaurants où l’on ne trouve pas de poivrière au côté de la salière.
    -Poivre noir : cueilli avant maturité (il est alors vert) puis séché au soleil.
    -Poivre vert : cueilli avant maturité puis surgelé (c’est ainsi qu’il conserve sa couleur)
    -Poivre blanc : cueilli à maturité, lorsque la baie est rouge vif. On la débarrasse ensuite de cette enveloppe pour n’en garder que le cœur se présentant sous forme de petite bille blanchâtre.
    -Poivre gris : c’est un mélange de poivre blanc et de poivre blanc.
    -Poivre rose : abusivement qualifiée de poivre, celle que l’on appelle plus communément baie rose n’est pas une plante de la même famille que celle du poivrier.
    -Poivre de Sichuan : ce n’est pas non plus un poivre, cette plante appartient à la famille des Rutacées.

Selon les usages que l’on souhaite faire du poivre en cuisine, on l’emploiera tantôt entier tantôt moulu. Dans ce dernier cas, mieux vaut l’utiliser le plus tard possible afin d’éviter que ses arômes ne s’éventent et qu’il ne conserve que son piquant.

© Books of Dante – 2015

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