Huile essentielle d’élémi (Canarium luzonicum)

gomme_oleoresine_elemi-1

Le genre Canarium regroupe un ensemble d’arbres de la famille des Burséracées. Semper virens et à forte stature la plupart du temps, on en rencontre les différentes espèces tant en Afrique qu’en Asie. Parmi eux, il en est dont les fruits sont comestibles et participent à l’économie locale, tel l’élémier d’Afrique (Canarium schweinfurthii), également connu sous le nom vernaculaire d’élémi d’Ouganda. Or, nous, celui qui nous intéresse ici en aromathérapie, c’est l’élémi de Manille (Philippines), dont on trouve, contradictoirement, très peu d’informations dans la littérature spécialisée moderne. Pourtant, il n’en a pas été toujours ainsi, puisque la gomme oléorésine de l’élémi est connue de l’Europe depuis le XVI ème siècle, ayant fait l’objet d’une importation. Cette « resina elemnia », telle qu’on la nommait alors, entrait comme cicatrisante et vulnéraire dans de nombreuses compositions magistrales : le baume de Fioraventi, l’emplâtre diachylon, etc. Ils se destinaient à un usage externe et permettaient de guérir plaies, ulcères et blessures. Nous verrons, à la lecture de ce qui va suivre, que le choix de l’élémi de Manille comme ingrédient était tout à fait éclairé.

L’huile essentielle d’élémi en aromathérapie

La gomme oléorésine d’élémi se présente sous la forme d’une masse épaisse et blanchâtre, contenant des inclusions d’écorce et de bois. En séchant, elle prend alors une teinte jaune d’ambre d’aspect laiteux et perd son parfum balsamique. Très productif, le canarium offre une généreuse résine que l’on récolte après avoir incisé l’écorce de l’arbre. Puis, elle est soumise à une distillation à la vapeur d’eau permettant d’obtenir une huile essentielle liquide et limpide, incolore à jaune pâle, et dont le rendement, très élevé, se situe entre 15 et 30 %.

Que dire du parfum de cette huile essentielle sinon qu’il est frais, légèrement acidulé et épicé ? C’est un suave « mélange » de poivre noir, d’oliban et de citron. A ce titre, on remarque que les monoterpènes sont dominants dans cette huile essentielle, de même que dans les huiles essentielles des trois plantes sus-citées :

  • Monoterpènes (dont limonène, alpha-phellandrène, bêta-phellandrène, sabinène) : 70 %
  • Sesquiterpénols (dont élémol) : 10 %
  • Phénylpropènes (dont élémicine) : 5 %
  • Sesquiterpènes : 5 %

Propriétés thérapeutiques

  • Harmonisante du système nerveux central, tonifiante, immunostimulante, positivante
  • Digestive, anti-infectieuse intestinale
  • Décongestionnante veineuse et lymphatique, activatrice de la circulation collatérale
  • Anti-inflammatoire musculaire
  • Astringente, cicatrisante, anti-inflammatoire cutanée

Usages thérapeutiques

  • Troubles de la sphère gastro-intestinale : dyspepsie, diarrhée, colite, entérocolite, crampes intestinales, amibiase, fermentation intestinale
  • Troubles locomoteurs : dystonie musculaire, gonarthrose, dos voûté, douleur cervicale, douleur à la nuque et aux trapèzes (cette huile essentielle « redresse la colonne vertébrale, corrige la posture, crée de l’espace entre vertèbres et viscères », Michel Faucon, Traité d’aromathérapie scientifique et médicale, p. 394)
  • Troubles de la sphère respiratoire : infections respiratoires, bronchite, toux
  • Affections cutanées : plaie, plaie atone, abcès, ulcère, ulcère variqueux, escarres, brûlure
  • Bourdonnements d’oreilles
  • Stress, nervosité, agitation, excitation, impulsivité

Modes d’emploi

  • Voie orale
  • Voie cutanée
  • Diffusion atmosphérique, olfaction, inhalation
  • Bain

Précautions d’usage

  • Hormis la dilution dans une huile végétale avant application cutanée, rien de fâcheux n’a été recensé en ce qui concerne l’huile essentielle d’élémi.

© Books of Dante – 2016