Spiralisation de la Nature

Black Elk affirmait que l’Univers tout entier procédait de cercles. Malgré le grand respect que je porte au saint homme de la tribu des Oglalas, qu’il me soit permis aujourd’hui d’apporter une nuance de taille à cette observation. Plus qu’à des cercles, ce sont à des spirales auxquelles nous sommes confrontés. Visibles partout, certaines sont longtemps demeurées dissimulées au regard. C’est le cas de la double hélice de l’ADN ou encore de la manière dont le sang se propage dans les vaisseaux. Alors que d’autres, pour ainsi dire, crèvent les yeux : la spirale de la pomme de pin, celle de la fleur de tournesol, etc. Toutes ces choses mettent en œuvre la suite de Fibonacci qui nous fait toucher au plus près de Ф (phi), le nombre d’or. Cette spiralisation de la Nature, on l’a aussi retrouvée, croissante, au beau milieu du crâne humain, puisque la cérébralisation et l’enroulement progressif du cerveau sur lui-même vont de paire. Oui, pour peu qu’on scrute ici ou là son environnement proche, on constatera que le nombre d’or est partout. Voici deux exemples choisis allant dans ce sens :

  • La relation entre la hauteur totale d’un individu en centimètres et celle à laquelle son nombril se situe par rapport au niveau du sol avoisine toujours peu ou prou Ф, soit environ 1,618… Faites l’expérience et calculez le rapport a/b, vous verrez bien :)

  • Le cerveau humain dessine, par sa courbure vue de profil, une spirale élaborée selon le nombre d’or. Quelques images suffisent à le démontrer :

C’est autrement plus captivant que de tomber dans le piège morose de ceux qui s’imaginent (et/ou font croire) que le vivant procède par étapes hasardeuses et désordonnées. Autant dire que, selon cette hypothèse, nous serions les jouets de forces délirantes, ce à quoi je ne puis adhérer. Quoi de plus désespérant, en effet, que de concevoir que « tout cela » a émergé de rien et pour rien ? Alors que, comme je le crois, cela ne peut être que le fruit d’une indicible et ineffable pensée organisatrice dont il est difficile d’envisager toute l’étendue et le pouvoir

Ces quelques réflexions m’amènent à partager ici avec vous deux extraits tirés de la récente lecture d’un livre de Pierre Teilhard de Chardin (1881-1955), La place de l’homme dans la nature :

  • « N’aurions-nous donc émergé, non seulement de la conscience, mais de la conscience de conscience, que pour sombrer aussitôt dans une plus noire conscience ? – comme si la vie, après nous avoir portés à bout de bras jusqu’à la lumière, se laissait retomber en arrière, épuisée ? » (p. 147).
  • « Le centre extrême de chacun de nous, il ne se trouve pas au terme d’une trajectoire solitaire et divergente ; mais il coïncide (sans se confondre) avec le point de confluence d’une Multitude humaine tendue, réfléchie et unanimisée librement sur elle-même » (p. 167).

On ne peut pas décemment croire que la Vie a collé un peu partout des spirales inspirées de Ф pour rien. Au contraire, n’est-ce point par cette divine proportion, régulièrement exposée à nos regards, que nous faisons l’expérience du Beau (et du Bon, par la même occasion) ?

© Books of Dante – 2023

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