La patience des jardins (Rumex patientia) et la patience crépue (Rumex crispus)

Grande patience ou patience des jardins (Krzysztof Ziarnek, wikimedia commons).

Synonymes de la Rumex patientia : parelle, grande parelle, parelle des moines, rhubarbe des moines, rhubarbe sauvage, patience des moines, patience commune, patience des jardins, patience officinale, grande patience, oseille aquatique, oseille-épinard, épinard immortel, épinard perpétuel, chou de Paris, dogue.

Synonymes de la Rumex crispus : parelle, patience sauvage, patience frisée, rumex crépu.

Les patiences sont des exemples typiques de la famille des Polygonacées : ce sont des plantes visibles, mais peu élégantes généralement, portant des épillets de fleurs verdâtres et insignifiantes, qui plus est sans corolle ; elles sont dotées de fourreaux qui enveloppent les tiges au-dessus de chacun de leurs nœuds, c’est-à-dire de leurs « genoux », puisque le nom grec polygonos veut dire « qui possède plein de genoux »1, tant les tiges de ces plantes s’apparentent à un jeu de construction, éléments enchâssés les uns dans les autres sans jamais former une véritable ligne droite. Enfin, la dernière caractéristique déterminante de cette famille botanique, c’est que ses membres fabriquent des fruits valvaires constitués par trois des six sépales hypertrophiés. Eh bien, malgré ces clés de détermination tout ce qu’il y a de plus précis, il n’est pas inutile de préciser que l’on s’emmêle assez souvent les pinceaux à l’endroit des patiences, alors qu’a contrario le distinguo entre les oseilles passe pour beaucoup plus simple à établir.

Grâce à tous ces éléments descriptifs, on a la chance de pouvoir reconnaître certaines patiences dans les textes des Anciens, des plantes auxquelles on attribua le nom grec de lapathon, du verbe lapassô, qui signifie « vider le ventre », nom générique de plusieurs plantes à fonction laxative, dont diverses patiences.

Dans la Materia medica que l’on doit à Dioscoride, l’on trouve, dans le chapitre 107 du deuxième livre, le regroupement de plusieurs patiences parmi lesquelles il est autorisé de distinguer les deux patiences qui font l’objet de cet article. Que nous dit-il à propos de ces plantes ? Eh bien, tout d’abord qu’il importe de récolter la racine des patiences en période de lune descendante, et cela de la main gauche, avant même d’imaginer s’en servir pour mondifier le corps, c’est-à-dire le déterger, le nettoyer, autrement dit l’épurer, la qualité dépurative des patiences semblant être déjà connue à cette époque. Ensuite, il est bien d’autres domaines dans lesquels la patience entre en ligne de compte si l’on en croît Dioscoride : les dévoiements d’estomac comme les flux stomacaux anormaux à l’image de la dysenterie, les maladies affectant le foie (jaunisse) ou la vessie (calculs), l’excédent de flux menstruel, les douleurs dentaires et auriculaires, les piqûres de scorpion. Mais si l’on devait résumer en une seule phrase la principale fonction des patiences durant l’Antiquité, l’on appuierait sur la réputation qu’elles avaient d’intervenir dans plusieurs maladies de la peau telles que les squames, la teigne, les affections doublées de démangeaisons, et très probablement pas l’éléphantiasis comme l’a avancé Arétée.

Loin du monde grec et bien auparavant encore, il semblerait que la patience (laquelle ?) ait tenu un rôle quelque peu religieux, puisque, à la relation de Plutarque, cette plante rentrait plausiblement dans la composition du kyphi.

L’on peut remarquer une embellie dans la fonction que joua bien plus tardivement la patience durant les temps médiévaux. En effet, sa culture et sa propagation s’organisèrent par le biais de jardins monacaux, cette plante étant fréquemment consommée comme légume vert en compagnie d’autres verdures comme la ficaire, le lamier ou encore la primevère. Ainsi faisait-on non seulement pour l’alimentation, mais également pour les besoins médicinaux, ce qui perdura jusqu’au XIXe siècle au moins, en France. Il s’avère utile de préciser qu’en général, la patience des jardins était celle des deux qui était le moins usitée en France, vue sa relative rareté, d’où l’emploi plus conséquent de la patience crépue du fait de la plus grande fréquence dont elle sait faire preuve. Ainsi, les substitutions sont tout à fait autorisées, malgré le fait que la patience des jardins soit regardée comme la plus active des deux, même si « on l’appelle ordinairement patience : ce nom spécifique exprime la lenteur de ses effets sur nos organes »2. Encore faut-il savoir de quelle patience l’on parle : la souffrance résignée que l’on endure ou bien cette vertu angélique qui la fait supporter ? Pourtant, ces soi-disant paresse, indolence, apathie qui sont toutes l’antithèse de la promptitude, rappellent ironiquement de quelle manière la patience dégage les situations atoniques caractérisées par leur manque d’ouverture du type horizon bouché. C’est donc avec quelque satisfaction que l’on apprend que Henri Corneille Agrippa considérait la patience comme plante de la constellation du Verseau : en effet, sa lenteur dans l’action refrène l’impétuosité électrique du porteur d’eau.

La patience a été fort prisée par Joseph Roques, que nous avons déjà cité à propos quelques lignes plus haut. Mais en voici encore : la patience est « une plante, dit-il, qui a été fort renommée dans le traitement des affections morbifiques de la peau »3. Nous avons donc ici l’occasion de constater que le crédit dont elle jouissait déjà à ce sujet durant l’Antiquité, ne s’est pas démenti plusieurs siècles après. Mais « les médecins la négligent aujourd’hui, ajoute Roques ; il leur faut des remèdes plus expéditifs, plus énergiques, des pommades irritantes, des bains mercuriels. Parlez-leur de la tisane de patience ou du suc exprimé de la plante fraîche, ils se moqueront de vous et de votre patience »4. Roques, malgré son nom, s’attachait davantage aux régimes agréables et à l’hygiène légère, partisan des soins lents et doux, en particulier en ce qui concerne les affections de la peau chez les personnes indisposées par des troubles de la respiration. Il avait donc fait le lien entre les affections respiratoires et celles cutanées, la peau faisant partie intégrante du système respiratoire, comme nous le rappelle fort justement à propos la médecine traditionnelle chinoise pour qui le tissu organique rattaché à l’élément Métal qui gère le méridien du Poumon s’avère être la peau. D’ailleurs, comme l’on sait, un dysfonctionnement de l’un fait ressurgir des conséquences sur l’autre, afin, très certainement, de rendre manifestement plus visible le problème qu’on n’aura pas la bêtise de confondre avec la cause. Et inversement. D’où, sans doute, l’élévation de Roques face aux techniques agressives dont le XIXe siècle sut se faire le héraut en particulier dans la pratique des arts médicaux. Cette attitude rebelle, qui est l’un des fers de lance du signe astrologique du Verseau s’explique sans doute par le fait que Joseph Roques est né le 9 février 1772 : cela fait donc de lui un Verseau qui apprécie la patience !

Nos deux patiences sont des plantes vivaces, à racine fusiforme et charnue, grosse comme le pouce, jaunâtre plus ou moins safranée à l’intérieur, brune à l’extérieur chez la patience des jardins, et brun plus rougeâtre pour la patience crépue. D’un point de vue du gabarit, c’est du simple au double : si la patience crépue paraît imposante avec son bon mètre de hauteur, la patience dock (comme disent les anglophones), peut s’ériger à près de deux mètres, et cela grâce à des tiges cylindriques, cannelées, robustes, un peu rameuses, et plus ou moins droites, ce en quoi lui ressemble beaucoup la patience crépue.

Les feuilles inférieures forment une touffe basale plus développée chez la patience des jardins que chez la patience crépue. Pétiolées chez les deux espèces, alternes et assez grandes, il est cependant impossible de confondre celles de la patience des jardins avec celles de sa consœur. D’ovales plus ou moins cordiformes, elles deviennent plus étroites, presque lancéolées, très ondulées, frisées-crispées, voire déchiquetées en leur pourtour chez la bien nommée Rumex crispus. Lorsqu’on monte d’un étage, on peut observer chez les deux plantes les feuilles dites supérieures qui deviennent sessiles chez la patience crépue, lancéolées et plus étroites chez la patience des jardins. Pour l’une et l’autre, les inflorescences sont formées par des fleurs qui passeraient pour bien insignifiantes si elles étaient considérées isolément : petites, elles sont aussi verdâtres, c’est-à-dire pas exactement tape-à-l’œil. Ces fleurs verticillées s’épanouissent en revanche durant de longs mois (de juin à octobre). Il faut attendre la fructification pour que les patiences prennent un peu de couleur : les longs épis de fruits des deux espèces s’imprègnent d’un rouge brun soutenu, d’autant plus saisissant quand les patiences sont groupées en colonies.

La patience des jardins, originaire d’Europe orientale du sud-est et d’Asie occidentale, est sans aucun doute la moins répandue des deux en France, se signalant avant tout à proximité des cultures et des habitations, relativement à son ancien statut de plante cultivée par l’homme. Si on la croise par ailleurs, c’est qu’elle s’est échappée des jardins ou bien qu’elle surgit subspontanément à l’abord d’une ancienne zone de culture. En tous les cas, l’on peut dire qu’elle s’adapte à beaucoup de terrains, étant assez peu difficile, à l’inverse de la patience crépue en particulier, et des autres Rumex en général. La patience crépue, que les flores disent fréquente à très fréquente en France, occupe des terrains que l’on peut dire à juste titre incultes : les friches, les décombres, les terrains plus ou moins vagues, les bordures (de rivière, de chemin et de route) sont des lieux qui plaisent habituellement à cette patience, laquelle ne dédaigne pas non plus les terres humides des jardins, des fossés et des prairies, et bien d’autres sols placés entre les littoraux et la moyenne montagne, tant à la mi-ombre qu’en plein soleil. Le seul point commun à l’ensemble de ces substrats, c’est leur nature alcaline : en effet, la patience crépue fait partie de ces plantes que l’on dit bio-indicatrices, renseignant sur les différentes caractéristiques des sols qu’elles occupent. Et à ces activités-là, les patiences s’en sont fait une spécialité : par exemple, la patience sauvage (R. obtusifolius) « signe une destruction du complexe argilo-humique du sol, associée à une libération de fer, de nitrites et d’aluminium. Elle signe également un engorgement en matière organiques et en eau pouvant aboutir à des hydromorphismes5 et des anaérobioses6. On la retrouve également dans les prairies ayant subi des tassements et des piétinements (surpâturages, élevage intensif) »7, sur des sols préférablement acides. En ce dernier cas, il s’apparente assez au rumex violon (R. pulcher), autre habitué des sols compactés. La petite oseille (R. acetosella) se propage quant à elle sur des sols déficitaires en humus, l’oseille commune (R. acetosa) dans des zones fourragères équilibrées tant en eau qu’en matière organique. Enfin, la patience des Alpes (R. alpinus) ressemble beaucoup à la patience sauvage en ce sens qu’elle est aussi un marqueur d’hydromorphisme. Toutes ces plantes bio-indicatrices ne manifestent pas seulement à notre attention la nature de tel ou tel sol, mais agissent sur eux en tant qu’agent de transformation. Par exemple, le Rumex obtusifolius « participe à l’amélioration de l’état du sol sur lequel il pousse »8. En ameublissant le sol, il opère de la même façon qu’à l’état de plante médicinale qui déconstipe l’être humain en lui apportant subséquemment la joie.

Les patiences en phytothérapie

Chez la plupart des plantes de ce type, l’on s’est concentré presque exclusivement sur les racines de plantes sauvages, consommées fraîches de préférence puisque jugées plus énergiques. Elles ont la particularité, si elles ne sont pas loin d’être parfaitement inodores, de posséder une saveur un peu (patientia) à très amère (crispus), laquelle est mêlée à quelque chose d’âpre, d’âcre et d’acerbe. Contenant généralement moins d’oxalates que les oseilles, les patiences sont bien moins acides, du moins par leur feuillage dans lequel on retrouve le lointain souvenir suret de la feuille d’oseille. Effectivement, en terme d’acide oxalique, les patiences sont peu pourvues, que ce soit en oxalate de calcium comme de potassium. Nos deux patiences ont en commun plusieurs substances : du mucilage, du tanin, de la résine, de l’amidon, de l’albumine, plusieurs sels minéraux et oligo-élément parmi lesquels le soufre, le phosphore et surtout le fer, présent sous forme de sels organiques assimilables par l’organisme, ce qui place davantage les patiences sur la même ligne thérapeutique que celle de l’épinard (même si l’on s’absout de l’erreur qui consista à lui octroyer plus de fer qu’il n’en a jamais contenu ; fichue virgule, tiens !). Une autre patience, la grande patience, qui peut contenir jusqu’à pas loin de 0,50 % de sa masse de fer, s’avère être une championne de l’extraction ferreuse, en particulier sur des terrains qui en sont riches, de même que Rumex obtusifolius procède avec d’autres métaux et nitrites en excès dans certains sols.

Dans la patience des jardins, on a décelé une substance pigmentaire qui jaunit la salive quand on mâche de la racine fraîche de cette plante, et dont la structure s’apparente fort à celle de l’acide chrysophanique que l’on croise chez la rhubarbe, ce qui explique les connexions thérapeutiques que l’on peut établir entre ces deux plantes. L’on appelle cette substance la rumicine. Dans la patience crépue, on a mis à jour des flavonoïdes, ainsi qu’une fraction non négligeable d’anthraquinones (2,50 %). Dans l’une et l’autre subsistent quelques traces d’essence aromatique. Enfin, dans les feuilles de ces deux espèces, l’on s’est intéressé à en étudier les vitamines qui y sont nombreuses (A, B1, B2 et C).

Propriétés thérapeutiques

  • Toniques générales, stimulante (crispus), anti-anémique par augmentation des hématies et de l’hémoglobine (crispus)
  • Dépuratives intestinales, purgatives, laxatives douces
  • Diurétique (crispus), sudorifique (patientia)
  • Dépuratives hépatiques, cholagogues
  • Apéritive (patientia), stimulante du côlon (crispus)
  • Antiscorbutiques
  • Émolliente (crispus)
  • Astringente (les feuilles des deux espèces)
  • Antipsorique (crispus)

Usages thérapeutiques

Nous suivrons la prescription de Roques selon qui ces deux patiences se substituent l’une l’autre dans leurs usages.

  • Troubles de la sphère gastro-intestinale : constipation et autres affections atoniques du tube digestif (paresse intestinale, etc.), diarrhée, dysenterie, limitation de la réabsorption des déchets organiques au niveau intestinal
  • Troubles de la sphère hépatobiliaire : hépatisme, engorgement du foie, insuffisance biliaire, diabète, taux de toxines trop élevé dans l’organisme, jaunisse
  • Affections cutanées (dont certaines découlent d’un défaut de dépuration de l’organisme) : acné, eczéma, dartre, teigne, gale, « clou », orgelet, plaie, plaie atone, ulcère, ulcère de jambe, ulcère calleux, ulcère de mauvaise nature (cancéreux ou du moins en ayant l’apparence) abcès froid, rougeur, piqûre d’ortie, inflammations, démangeaisons et autres « incommodités qui ne nous embellissent pas »9
  • Hydropisie, engorgement lymphatique et scrofuleux, engorgement des viscères abdominaux
  • Troubles de la sphère gynécologique : leucorrhée, pertes menstruelles trop importantes, hémorragies utérines anormales et hors menstruations
  • Troubles de la sphère respiratoire : hémoptysie, maux de gorge, toux irritante et rebelle, laryngite
  • Anémie, chlorose, chloro-anémie, fatigue, convalescence
  • Arthrite, rhumatisme chronique
  • Cachexie scorbutique
  • Miction difficile
  • Infection mycosique
  • Fièvre intermittente, fièvre ayant résisté au quinquina (?)
  • Maux de dents, raffermir les gencives des enfants

Modes d’emploi

  • Décoction de racine fraîche (30 à 60 g par litre d’eau), décoction concentrée de racine fraîche (60 à 100 g par litre d’eau).
  • Potage dépuratif (avec oseille et carotte).
  • Macération vineuse de racine fraîche.
  • Poudre de racine.
  • Teinture-mère de racine (en homéopathie, l’on utilise celle de la patience crépue).
  • Suc frais de racine.
  • Suc frais de feuille.
  • Feuilles fraîches écrasées et appliquées en manière de cataplasme.
  • Cataplasme de pulpe fraîche de racines.
  • Pulpe de racine mêlée à du beurre (on en obtient une pommade antipsorique, de même qu’en mélangeant cette même pulpe avec suffisamment de vinaigre pour en constituer une sorte d’onguent). Voici encore une recette de pommade un peu plus élaborée : faire cuire une quantité suffisante de racine de patience dans du vinaigre jusqu’à parfait ramollissement. Ceci fait, on écrase cette pulpe finement, puis on la mêle à son poids de soufre pulvérisé et d’axonge (ou de saindoux).

Précautions d’emploi, contre-indications, autres informations

  • Récolte : d’après Cazin, il est possible de récolter la racine de patience des jardins en toute saison du fait de la vivacité de cette plante. Mais nous préférons penser qu’il est utile de patienter jusqu’à l’automne, comme cela se fait couramment au sujet de la racine de patience crépue, longue et difficile à extirper, d’où, peut-être, une autre explication au terme de patience qui désigne ces plantes. Les feuilles des deux espèces se cueillent au printemps, avant l’apparition des fleurs.
  • Séchage : si l’on argumente en faveur de la racine fraîche de patience, dans certains ouvrages l’on peut apprendre que les racines déchaussées au milieu ou à la fin de l’été sont tout à fait aptes à la dessiccation, à condition de découper ces racines en tronçons, après quoi, on les expose en plein soleil ou bien on les enfile en chapelet sur une cordelette avant de les placer à l’étuve. Ce séchage n’en demeure pas moins délicat, car s’il est mal effectué, les racines sèches peuvent être amenées à moisir, d’autant si les conditions de stockage sont négligées.
  • Alimentation : il y a encore peu dans les campagnes, la patience ne déméritait pas de son statut de plante alimentaire, puisque les jeunes pousses de patience sont comestibles à la manière de celles de l’oseille, de l’épinard ou encore du chou. A ce titre, on fait parfois référence à la patience dans certains ouvrages modernes dédiés aux plantes sauvages comestibles. Généralement, les feuilles à l’état jeune se mangent crues en salade, les plus âgées cuites à l’eau, par exemple, comme les épinards. Une seconde cuisson à l’eau permet de les amender de l’âpreté qu’elles auraient pu conserver. « En Allemagne, on fait blanchir légèrement les feuilles dans l’eau bouillante, puis on les fait frire avec du beurre, et on y ajoute un peu de farine, du sucre et du lait écrémé, ou des jaunes d’œufs »10.
  • Associations : les vertus dépuratives des patiences peuvent être accompagnées de celles de la bardane, du pissenlit, de la fumeterre, de la saponaire et de la douce-amère. Après avoir fait place nette à l’intérieur, ces plantes font tout à la fois peau neuve à l’extérieur.
  • Contre-indications : comme toutes choses, les excès sont toujours nocifs. Ceux qui concernent la patience crépue peuvent se solder par une constipation en raison de la richesse en fer de cette plante. Ensuite, son usage coutumier peut occasionner une irritation du tube digestif ou être carrément vomitive (c’est ce que l’on a observé avec la poudre de racine, passée une certaine quantité ingérée). Enfin, l’on en évitera l’emploi durant la grossesse et l’allaitement, en cas de goutte et de calcul vésical.
  • Autres espèces : – La patience sauvage (R. obtusifolius) : sans doute celle qui possède la plus haute teneur en fer de toutes les patiences. – La patience des Alpes (R. alpinus) : comparée à la rhubarbe officinale, cette patience est loin d’être dénuée d’effets, puisque, au bas mot, elle est dépurative, purgative, laxative, astringente, antiscorbutique, fébrifuge, tonique cutanée et, enfin, rafraîchissante par ses feuilles qui calment les inflammations et les points chauds douloureux externes. – La patience aquatique (R. aquaticus) : c’est encore une patience bien intéressante pour les affections scorbutiques et circulatoires (hémorroïdes, hémorragie utérine, menstruations trop abondantes, hémoptysie), les engorgement (pleurésie), ainsi que les dévoiements intestinaux (diarrhée, dysenterie), c’est-à-dire l’ensemble des flux de nature anormale en somme. – La patience sanguine (R. sanguineus) : elle est essentiellement astringente, apéritive et diurétique, et peut être remplacée dans ces rôles-là par la patience des marais (R. linosus) ou encore la patience violon (R. pulcher). – La langue de vache (R. acutus), hybride de R. crispus et de R. obtusifolius. – Le rumex à écusson (R. scutatus). – La grande oseille (R. acetosa) et la petite oseille (R. acetosella), déjà étudiées sur le blog et visibles ici.
  • La racine de patience des jardins fournissait autrefois une couleur jaune à l’industrie de la teinturerie.

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  1. Derrière cette curieuse appellation, il importe de comprendre les choses autrement : par « genoux », il faut entendre « angles ».
  2. Joseph Roques, Nouveau traité des plantes usuelles, Tome 3, p. 294.
  3. Ibidem.
  4. Ibidem, pp. 294-295.
  5. Hydromorphisme : se dit des sols habituellement saturés d’eau, particulièrement durant la saison hivernale.
  6. Anaérobiose : se dit des sols peu ou pas oxygénés.
  7. Cf. ce lien.
  8. Ibidem.
  9. Anne Osmont, Plantes médicinales et magiques, p. 33.
  10. Joseph Roques, Nouveau traité des plantes usuelles, Tome 3, p. 296.

© Books of Dante – 2021

Les fruits de la patience crépue (Harry Rose, wikimedia commons).

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