Bien qu’on cultive un vétiver « expatrié » dans diverses régions du monde aujourd’hui (USA, Brésil, Réunion, Madagascar, Kenya…), cette plante est originaire du sud-est asiatique (Inde, Sri Lanka, Birmanie, Pakistan, Thaïlande, Cambodge, Indonésie…).
Ses probables origines indiennes (le mot « vétiver » provient de la langue tamoul) expliquent pourquoi on trouve dans un certain nombre de textes sanskrits des références au vétiver, tant pour ses qualités odorantes et culinaires, qu’à travers un ensemble de préparations médicinales, l’Ayurvéda en faisant grand usage. Aujourd’hui encore, le vétiver est très estimé en Inde ; sur les marchés, on pourra le découvrir sur l’étal du gandhika (qui est aussi un prénom féminin signifiant « parfumé »), le marchand d’épices, entre une multitude de bâtonnets d’encens et des copeaux de bois de santal. Associé à de la gomme arabique, on en fait des boulettes qu’on brûle sur des charbons ardents.
Ses propriétés insectifuges sont également mises à l’honneur. Ses racines, une fois tressées, entrent dans la confection de tapis et de stores. Lorsque l’air est relativement humide, cela permet à ces paravents de décharger dans l’atmosphère des habitations des effluves parfumés qui mettent en fuite les insectes, moustiques entre autres (cela en fait donc un diffuseur d’huile essentielle tout ce qu’il y a de plus naturel). D’ailleurs, le terme javanais qui désigne le vétiver – akar wangi – fait directement référence aux pouvoirs odoriférants de la racine fibreuse du vétiver, puisque ce terme signifie « racine parfumée ».
Les racines du vétiver sont si longues et si résistantes, que la plante répond parfois au sobriquet de « chiendent des Indes » (qui a déjà tenté d’arracher de notre chiendent qui prolifère partout saura ce que je veux dire ^^). Elles s’enracinent si profondément que la plante est parfois utilisée pour lutter contre l’érosion des sols. Cela en dit long sur la capacité du vétiver à résister contre vents et marées, ce qui, du reste, rend sa récolte ardue et fort fastidieuse, un exercice exigeant de retourner des quantités conséquentes de terre afin d’en extraire les racines qui s’enfoncent parfois à près de trois mètres sous la surface. Ces racines servent, comme chaume, à la fabrication des toitures, comme aliment pour le bétail. Par ailleurs, la plante présente des capacités dépolluantes (comme le ginkgo, par exemple).
De la famille des Poacées (blé, chiendent, riz, herbe de la pampa…), le vétiver possède l’allure typique des citronnelles : une grosse touffe de feuilles lancéolées partant du sol et grimpant jusqu’à 2,50 m de hauteur, et, sous la terre, une longue barbe de racines plus ou moins blanchâtres.
L’huile essentielle de vétiver en aromathérapie
Contrairement aux citronnelles, lemongrass et autre palmarosa, la partie végétale du vétiver qui intéresse le distillateur se situe sous la terre. Les racines sèches sont distillées par vapeur d’eau à haute pression. Ces racines, fines et denses, devront préalablement avoir passé environ un an sous terre avant d’être récoltées. Ce sont surtout celles de plans vieux de deux à trois ans qui sont arrachées. La distillation permet d’obtenir une huile essentielle « lourde » (densité : 0,99 à 1,02) ; le rendement, moyen, s’étalonne entre 1 et 2 %. L’analyse moléculaire révèle que cette huile essentielle est riche de molécules dites « rares » : sesquiterpènes et sesquiterpénols se partagent le gros des troupes (respectivement 20 et 35 %). On trouve aussi des cétones sesquiterpéniques et des acides, à hauteur de 12-13 % pour chacune de ces familles (ces proportions peuvent varier en fonction de la provenance de l’huile essentielle : Haïti, Madagascar, Réunion…). Cette huile essentielle de couleur brune à verdâtre est relativement épaisse et visqueuse. Pour en faciliter l’emploi, il est préférable de l’acheter dans un conditionnement muni d’une pipette et non d’un codigoutte qui aura rapidement tendance à s’encrasser. Ceci dit, dans ce cas précis, la lenteur du codigoutte permet d’apprendre la patience, d’autant que le vétiver est une huile essentielle « zen », faut pas trop la presser ^^, ce qui laisse tout le temps d’apprécier son odeur persistante, bien connue dans le monde des parfumeurs, que l’on peut qualifier de terreuse, boisée, fruitée, douce, chaude sans excès.
Propriétés thérapeutiques
- Tonique circulatoire artérielle et veineuse, décongestionnante veineuse, lymphotonique, vasodilatatrice majeure
- Antalgique, anti-inflammatoire
- Calmante et apaisante cutanée, régénératrice cutanée, cicatrisante, raffermissante, anti-inflammatoire cutanée, régulatrice des excès de sébum
- Immunostimulante
- Stimulante endocrinienne (hypophyse, pancréas)
- Emménagogue
- Apaisante des muqueuses digestives
- Insectifuge, antiparasitaire
Usages thérapeutiques
- Troubles de la sphère circulatoire : insuffisance coronarienne, coronarite, vascularite, congestion lymphatique, varice, phlébite, hémorroïdes, rétention d’eau, œdème des membres inférieurs, couperose
- Troubles hépatopancréatiques : insuffisance hépatique, insuffisance pancréatique, adjuvant dans le diabète par son effet stimulant sur le pancréas secrétant l’insuline
- Douleurs locomotrices : douleurs articulaires, arthrite, névralgie, sciatique
- Asthénie physique et psychique, épuisement, déficience immunitaire
- Troubles cutanés : peaux sèches, réactives et sensibles, eczéma, urticaire, acné, piqûre d’insecte, transpiration excessive, séborrhée
- Aménorrhée, oligoménorrhée
- Stress, angoisse, dépression
- Mites, gale, teigne, oxyures
Propriétés psycho-émotionnelles et énergétiques
D’aucuns affirment que le puissant système racinaire du vétiver autorise de fait à associer son huile essentielle au chakra de la racine et que, donc, elle « ancrerait et enracinerait ». C’est une explication insatisfaisante, peu convaincante et beaucoup trop restrictive. Pourquoi ?
=> Parce que le vétiver, c’est un feu modéré, mais un feu quand même (cf. acides, sesquiterpénols).
=> Parce que le vétiver, c’est de l’eau (cf. sesquiterpènes).
=> Parce que le vétiver, c’est de la terre, mais en très faible proportion (cf. cétones).
Si l’on considère que l’élément associé au chakra de la racine est la Terre, force est de constater qu’il est sous-représenté chez le vétiver. S’il est un chakra qui concerne particulièrement l’huile essentielle de vétiver, c’est Vishuddha ou chakra de la gorge, gérant la tranquillité d’esprit, la capacité de se détacher des pensées (on est très loin de s’enraciner…), tout cela permettant une disponibilité d’écouter autre que soi-même, et cela, dans l’apaisement et la relaxation. Ceux qui rabâchent, qui s’impatientent, qui coupent la parole, etc., ou, au contraire, qui sont muets et incapables de se faire entendre, devraient essayez l’huile essentielle de vétiver en liaison avec le chakra de la gorge, centre de la création abstraite, lui-même en relation avec le chakra sacré, siège de la création concrète.
Modes d’emploi
- Voie orale diluée
- Voie cutanée diluée ou pure si vous la supportez bien
- Olfaction
- Diffusion atmosphérique
Précautions d’emploi
- Huile essentielle réservée à l’adulte. En éviter l’emploi chez la femme enceinte ou allaitant, ainsi que chez l’enfant de moins de six ans.
© Books of Dante – 2016
Jolie huile essentielle, on l’utilise moins. Et pourtant… Belle journée
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Oui, on l’utilise moins, sans doute parce qu’elle s’occupe davantage de choses spécifiques que générales, comme le font les huiles essentielles de ravintsara, arbre à thé ou autre lavande.
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Tout à fait… Et quand on envisage une trousse « pharmaroma » on la conseille pas
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C’est parti trop vite, désolée… Belle soirée
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J’adore cette huile essentielle, merci pour toutes ces infos
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Une belle huile en effet Laurence :)
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