Déjà, alors que nous abordions les huiles essentielles à phénols, nous avions levé un sourcil. Aujourd’hui, à travers le sujet qui nous occupe, il est tout préférable de tiquer. En effet, parce que dans le monde de l’aromathérapie, les cétones se trouvent être les molécules les plus délicates à manier en raison du potentiel toxique qui les habite. Bien entendu, il ne s’agira pas de les condamner mais de rendre compte de cet aspect qui est relatif d’une huile essentielle à une autre.
Fort nombreuses, les cétones élisent domicile dans diverses familles botaniques (Astéracées, Lamiacées, Cistacées, Myrtacées…). Les huiles essentielles qu’on en extrait contiennent parfois d’importantes quantités de cétones, bien que cela n’indique pas forcément que de telles huiles essentielles seraient plus toxiques que d’autres qui en contiendraient moins. Cela s’explique par le fait que toutes les cétones ne sont pas exactement dotées de la même dangerosité. Par exemple, l’huile essentielle d’aneth, contenant 30 à 45 % de carvone, présente moins de risque qu’une huile essentielle de romarin officinal à camphre, dans laquelle on ne trouve seulement que 15 à 25 % de camphre. Il n’est pas uniquement question de quantité mais aussi de la nature de la cétone considérée (de même qu’il existe des cétones agressives dites monoterpéniques, on rencontre des cétones gentilles dites sesquiterpéniques). Si le carvone, dont nous venons de parler, est moins problématique, il demeure pourtant que certaines cétones comme le camphre (ou bornéone), la thujone, le pinocamphone, la pulégone, etc. sont des molécules qu’il convient de bien connaître avant toute utilisation car c’est la rigoureuse connaissance d’un produit qui permettra d’en tirer profit au mieux sans tomber dans certains pièges peu recommandables.
La toxicité des cétones est donc affaire de relativité. Elle tient à plusieurs facteurs : la nature de la cétone, sa concentration dans l’huile essentielle, les doses employées et leur périodicité, la voie d’administration, le seuil de tolérance du patient, la nature même du patient.
Par exemple, pour une même huile, on considère que la voie orale est plus risquée qu’une application cutanée. Par ailleurs, en ce qui concerne la voie orale, la toxicité est inégale d’une cétone à l’autre comme le suggèrent les données suivantes :
++++ : lavande stoechade, menthe pouliot, sauge officinale, hysope officinale
+++ : romarin officinal à camphre, menthe poivrée, menthe des champs, eucalyptus mentholé
++ : hélichryse d’Italie, romarin officinal à verbénone, carvi, lavande aspic
+ : aneth, menthe verte
Nous avons parlé des dangers liés à l’emploi de telles huiles essentielles. Précisons lesquels. Tout d’abord, certaines cétones sont neurotoxiques (camphre, thujone, pulégone…), sans compter que cet effet est cumulatif dans le temps. Le processus d’intoxication est le suivant : dysfonctionnement neuronique => excitation => stupéfaction => dépression => crise clonique => coma (éventuellement suivi d’un décès). Ensuite, certaines huiles essentielles à cétones sont abortives (sauge officinale, hysope officinale, thuya occidental…), elles traversent la barrière placentaire et peuvent grandement endommager le fœtus.
Aussi, les femmes enceintes et celles qui allaitent, les bébés, les enfants ainsi que les personnes neurologiquement fragiles se priveront de l’emploi d’huiles essentielles à cétones.
Cependant, il n’appartient pas au premier venu de se procurer aisément ces huiles essentielles puisque un certain nombre d’entre elles entre dans la liste des huiles essentielles placées sous monopole pharmaceutique (cf. JO n° 182 du 8 août 2007).
Venons-en maintenant aux propriétés thérapeutiques générales des huiles essentielles à cétones :
- Négativantes
- Action sur le système nerveux central : stimulantes à faibles doses
- Action sur la vésicule biliaire : cholagogues et cholérétiques
- Anti-infectieuses (moins puissantes que les phénols) : antibactériennes, antifongiques, mais surtout antivirales
- Antiparasitaires
- Mucolytiques (elles permettent de drainer le mucus excessif hors de l’organisme)
- Lipolytiques (se dit d’une substance qui a la propriété de dissoudre les corps gras lors de la digestion, Wikipédia)
- Désclérosantes et cicatrisantes
Comme toujours, il existe des spécificités. Par exemple, l’huile essentielle de romarin officinal à verbénone est un bon équilibrant endocrinien tandis que celle de sauge officinale est antisudorifique.
Liste (non exhaustive) des huiles essentielles à cétones : aneth (30 à 45 %), carvi (45 à 65 %), ciste ladanifère (5 à 10 %), coriandre (4 à 6 %), curcuma (65 %), eucalyptus mentholé (35 à 40 %), eucalyptus à cryptone (6 %), fenouil doux (3 à 5 %), géranium bourbon (6 à 9 %), hélichryse d’Italie (10 à 15 %), hysope officinale (50 %), lavande aspic (10 à 15 %), lavande stoechade (75 %), lavandin abrial (7 à 11 %), lavandin grosso (6 à 8 %), lavandin super (3 à 7 %), menthe des champs (30 %), menthe poivrée (32 %), menthe pouliot (75 à 80 %, parfois 90 %), menthe verte (45 à 70 %), romarin officinal à camphre (15 à 20 %), romarin officinal à cinéole (5 à 10 %), romarin officinal à verbénone (10 à 15 %), sauge officinale (60 à 70 %), thuya occidental (70 %).
© Books of Dante – 2014
Bonjour, Auriez vous des précisions à m’apporter sur les cétones de l’hélichryse italienne, leur toxicité et leurs précautions d’usage (particulièrement chez l’enfant) ? Suite à ma lecture de Franchomme, j’en étais resté à une contre-indication pour les personnes sensibles aux cétones et pour les enfants, et on m’affirme que comme il s’agir de cétones diterpéniques, il n’y a aucune contre-indications. Merci pour votre réponse.
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Bonjour,
Les cétones contenues dans l’hélichryse sont dites diterpéniques, en effet. Contrairement aux cétones monoterpéniques, elles présentent une toxicité moindre, laquelle est affaiblie par les faibles doses employées la plupart du temps, et ce d’autant plus par interface cutanée et sur un laps de temps court. Cependant, elles restent des cétones que, par précaution, on évitera d’employer à travers l’huile essentielle d’hélichryse d’Italie dans les cas suivants : femme enceinte, femme qui allaite, nourrisson, traitement aux anticoagulants.
Il n’y a donc pas d’interdiction formelle, simplement un principe de précaution.
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Merci beaucoup pour cette réponse, auriez vous la gentillesse de me communiquer des références et des sources à propos de ce sujet (les HE à cétones et leur toxicité ;) ) afin que je complète mes tablettes ;).
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On trouve six bonnes pages au sujet des cétones dans un livre de Baudoux/Miles. Je peux éventuellement vous les scanner et vous les envoyer par e-mail.
Par ailleurs, dans la biographie que je possède à ce sujet, on parle bien évidemment de la toxicité des cétones, mais rien ne vaut les six pages dont je parle ci-dessus.
Enfin, sur Internet, on trouve pas mal de thèses de pharmacie mises en ligne. Peut-être s’en trouve-t-il une à ce sujet ? ;)
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Je vous en remercierais grandement ! :) Je pense que vous devez avoir mon mail qui s’affiche quelque part ;) J’ai cherché sur le net et pour le moment, rien de bien concluant (d’où mes commentaires sur votre blog ;) ).
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Très bien ! Je vous adresserai donc un petit pdf via votre adresse e-mail (que j’ai effectivement sous la main) :)
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Encore un grand merci pour votre aide. Bonne fin de journée
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Bonjour ! Avez-vous reçu le pdf que je vous ai envoyé ?
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Bonjour, serait-il possible de recevoir également le pdf sur les cétones svp ?
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Bonjour, le temps de le retrouver et je vous l’envoie à l’adresse e-mail que vous avez communiquée lors de votre inscription au blog ;)
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Bonjour,
Je serais également intéressée par ces 6 pages. Pourrais-je moi aussi vous demander de bien vouloir me les envoyer par mail? Merci.
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Bonjour, je vous les adresse par mail dans la journée :)
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Bonjour. Idem je serai intéressé par ses 6 pages. Cordialement
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Bonjour, vous les recevrez dans quelques instants :)
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sujet tres interessant et plein de bonnes infos.
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Bonjour je serais intéressée par les 6 pages merci
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Bonjour, je vous adresse cela dans le cours de la journée :)
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Bonjour,
je suis actuellement une formation de naturopathie, et m’intéresse particulièrement à l’aromathérapie. Votre site est une mine d’informations, merci beaucoup !
Est-ce que ce serait possible de m’envoyer les 6 pages dont vous parlez dans les commentaires svp ?
Merci par avance,
Vanessa
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Bonjour, je vous adresse ça par mail dans l’après-midi.
Bonne réception,
Gilles
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Une mine d’informations. Merci beaucoup; sI c’est toujours possible pourrais-je avoir les 6 pages de Mr Baudoux.
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Bonjour, je vous adresse ça par mail dans la journée :)
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Bonjour, je viens de commencer une formation d’aromathérapie et les précautions à prendre sur les cétones m’intéressent
Est-ce possible de m’envoyer les 6 pages svp ?
Salutations.
Vincent
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Bonjour, je vous adresse le document concerné dans la journée.
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Bonjour, pourriez – vous me communiquer le titre de l’ouvrage de Baudoux et Miles auquel vous faites référence ? et merci pour votre partage de connaissances si enrichissantes 😉
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Bonjour, il s’agit du volume n°6 (Réflexologies) des Cahiers pratiques d’aromathérapie selon l’école française, édité chez Amyris. ISBN : 978-2-930353-71-5
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Bonjour, merci beaucoup pour ce partage d’informations plus qu’utile!
pourriez vous m’envoyer s’il vous plait les 6 pages sus-mentionné également :) et éventuellement d’autres documents que vous auriez sur les dangers et la toxicité des huiles essentielles en général…
je vous remercie infiniment pour le temps que vous prendrez pour moi, et vous souhaite une belle journée :)
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Merci beaucoup.. J’aimerais bien recevoir le PDF, sur les cetones si c’est encore disponible… Un grand merci..
Fabienne Toussaint
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Monsieur , je vous suis depuis bien longtemps déjà , vous m’avez tant appris …. vous avez développé mes connaissances et attisé ma passion .Grand merci pour tout ça , car vous avez dû passer de nombreuses heures sur un ordi , pour transmettre ce qu’on trouve sur votre site . Vous avez fait une oeuvre d’utilité publique , j’espère que vous en recevrez la reconnaissance de tous ,elle est méritée .
et si le pdf sur les cétones est toujours dispo , je le veux bien aussi .Immenses mercis a vous et l’espoir de vous suivre encore très longtemps , pour moi , et pour vous , car je crois que la passion nourrit l’âme . Et je vous le souhaite .Sincèrement .
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