Les Indiens, aquarelles de Karl Bodmer
Bibliothèque de l’image, 1996
Format : 29 x 25,5
Prix : 10 €
Ce livre condense en 96 pages la quintessence de ce que fut l’association du peintre Karl Bodmer (1809-1893) avec le prince Maximilien (1782-1867). Si ce dernier a déjà entrepris une expédition scientifique en Amérique du Sud, le premier, encore jeune à l’époque, n’aura jamais mis les pieds en dehors d’Europe avant d’arriver à Boston le 4 juillet 1832 en compagnie du prince allemand, ami de Humboldt.
Bodmer, qui sera pas la suite photographe, n’a pas employé cette technique qui n’en était alors qu’à ses balbutiements, mais sa palette et ses pinceaux afin d’élaborer des documents iconographiques et ethnographiques d’une inouïe richesse.
Le 24 mars 1833, Bodmer et Maximilien entrent dans Saint-Louis. Là, 4000 km les attendent ; à peu de chose près, la longueur de la rivière Missouri, qui les mènera jusqu’à Fort McKenzie, au Montana. Pour Maximilien, l’objectif était de venir étudier les Indiens d’Amérique du Nord, « sur lesquels il estimait que les Anglo-saxons ne savaient à peu près rien […]. Il s’avéra qu’en Karl Bodmer il avait trouvé un peintre capable de représenter les Indiens nord-américains d’une manière incomparablement minutieuse, sans perdre pour autant de vue leur humanité, leur personnalité et leur romantique majesté ». Si minutieux que Bodmer n’omettra pas de légender ses aquarelles, mentionnant dates et lieux, ce qui, en compagnie des carnets de notes du prince, permet de restituer fidèlement des indices chronologiques et géographiques. Bodmer ira même jusqu’à inscrire le nom de chacun des Indiens qu’il peindra.
C’est à Saint-Louis que les premières rencontres indigènes ont lieu. Le périple jusqu’à Fort McKenzie se déroule en bateau à vapeur, avec tous les inconvénients que cela suppose : orages, bourrasques de vent, bancs de sable, obstacles naturels, troncs d’arbres déracinés… Plus ils remontent vers le nord, et plus ils souffrent de la faim et des dangers liés aux guerres indiennes opposant certaines des tribus qu’ils rencontrent au fil de l’eau (Sioux, Hidatsa, Mandan, Cree, Assiniboine, Atsina, Blackfeet, etc.).
Après de multiples notes et aquarelles, ils parviennent à Fort McKenzie le 10 août 1833, où ils demeurent un mois. Puis, ils s’en retourneront par le même chemin, souffriront du froid en traversant le Dakota du Nord pour, de nouveau, retrouver Saint-Louis. Le 16 juillet 1834, arrivés à New-York, ils embarquent pour l’Europe.
La plus belle réussite de Bodmer « fut une vue de femmes transportant des fagots sur le fleuve Missouri recouvert de glace,
un jour où le thermomètre indiquait – 46° C et où ses couleurs gelaient à répétition ».
Une seule critique. Page 22. La fin de la préface mentionne une erreur de taille quand il est dit ceci : « nommé empereur du Mexique, Maximilien eut une fin tragique : il fut fusillé en 1867 à Quérétaro ». Il y a effectivement erreur sur la personne, puisque le compagnon de Bodmer, même s’il est également mort en 1867, était un prince allemand, et non pas autrichien comme ce fut le cas de Maximilien Ier empereur du Mexique (1832-1867).
© Books of Dante – 2013