Dans l’absolu, le orange est le fruit de l’union du jaune et du rouge. Mais ce sont leur proportion relative qui font du orange soit du vermillon (dominance de rouge), soit du jaune d’or (dominance de jaune). C’est pour cette raison que le orange présente un spectre de vibrations qui s’étend de 470 à 520 trillions par seconde.
Point d’union entre l’or céleste et le rouge chthonien, le orange est une couleur énergique, stimulante, amicale, conviviale, bavarde même ! Spontanéité est l’un de ses nombreux deuxièmes prénoms. Bon, vous l’avez compris, le orange est une couleur vivifiante qui symbolise autant l’espoir que la fertilité/fécondité, en lui on peut entrevoir nouveau départ, amour, joie et guérison. Parce que c’est cela que le orange applique sur le psychisme, de par son dynamisme il apporte un regain de jouvence et de curiosité pour tout ce qui est nouveau. En lui siègent les énergies créatrices et les pulsions instinctives. On dit de lui qu’il favorise le bien-être général, c’est-à-dire l’euphorie qui est, contrairement à ce qu’on pense abusivement, un sentiment de bien-être mêlé à un épanouissement tant physique que spirituel.
Ce n’est donc pas tout à fait un « hasard » si cette couleur est liée à un chakra particulier, le sacré, dont les maîtres mots sont : créativité, fécondité, sécurité, instinct, association, couple, convivialité, honnêteté, esprit d’équipe, plaisir, expression des émotions, etc.
L’on voit donc aisément la passerelle existant entre la couleur orange et le chakra sacré qui est lui-même lié à l’élément Eau, l’eau dont la juste prodigalité n’a plus rien à prouver en terme de fécondité et de fertilité. A ce titre, les Amérindiens ne s’y sont pas trompés. Perspicaces, ils ont associé cette idée de fertilité à la citrouille qui, de par sa rotondité et l’eau qu’elle contient en grande quantité, n’est pas sans évoquer le ventre de la femme enceinte, et dont les graines, pourvoyeuses de vie, sont utilisées en thérapie (on en extrait une huile végétale) au niveau de la sphère génito-urinaire, zone physique du corps dont le chakra sacré a justement la charge ! La voyez-vous cette boucle qui vient d’être rondement bouclée ? ^^
Le orange représente le juste équilibre entre l’esprit et la libido, désir d’amour. De la même façon que le chakra sacré joue le rôle de pivot entre le chakra racine et le plexus solaire.
D’une part, il est normal que le voile qu’offrit Virgile à Hélène présente cette couleur orangée, de la même façon qu’il est également normal que le flammeum, voile dont s’enveloppaient les fiancées de l’Antiquité romaine, soit tout autant orange. Plus près de nous, les jeunes épouses médiévales portaient une robe vermeille… Autre passerelle : considérons l’orange en tant que fruit. Elle est, « comme tous les fruits à nombreux pépins, un symbole de fécondité. Au Vietnam, on faisait autrefois présent d’oranges aux jeunes couples. Dans la Chine ancienne, probablement pour la même raison, l’offrande d’oranges aux jeunes filles signifiait une demande en mariage » (1).
D’autre part, si l’on verse davantage du côté de l’esprit propre au orange, on retrouve cette couleur safranée à travers les robes des bonzes bouddhistes ainsi que sur la croix des chevaliers du Saint-Esprit.
Enfin, l’on retrouve ces deux dimensions que sont le spirituel et les notions de désir et de plaisir à travers les Muses, filles de la Terre et du Ciel (impossible de ne pas voir, là encore, une référence au rouge chthonien de la racine et au jaune solaire du plexus !) qui à l’instar de nos bonzes hommes sont également parées de… safran !
Il semble donc peu utile de privilégier l’un ou l’autre de ces deux aspects mais, bien plutôt, de rechercher un équilibre entre les deux tant il est vrai que la prédominance de jaune dans le orange peut tourner au délire mystique alors que l’inverse – trop de sang dans le orange – peut faire tomber dans la luxure, laquelle n’a alors plus grand chose à voir avec l’expression d’une libido saine et sans vices. Alors, le risque serait grand de passer du goût de vivre au dégoût de vivre. « Cet équilibre, selon les traditions qui remontent au culte de la Terre-Mère, était recherché dans l’orgie rituelle qui était censée amener à la révélation et à la sublimation initiatique » (2). Mais, comme le souligne William Berton, « cet équilibre est fragile. Quand il est rompu, le orange peut devenir symbole d’infidélité, de luxure, ou de sexualité débridée » (3). Éclairé de trop de lumière, chargé d’énergie yang ou obscurci pas trop de noir, d’énergie yin donc, le orange se dénature à la manière de la hyacinthe qui se décolore si on la chauffe. C’est pourquoi, dès lors qu’il perd sa teinte franche qui combine harmonieusement autant de yin que de yang, l’orange abandonne ses capacités élevées et tombe dans le vice.
Nous avons dit plus haut que le orange était couleur de convivialité. S’il force sur le yin, il deviendra timidité et réclusion. Au contraire, s’il est allongé de yang, cette convivialité confinera à l’extraversion parfois ridicule qu’on trouve chez les sans-gêne.
La voie médiane du orange est donc composée d’autant de yin que de yang, d’autant de rouge que de jaune. Car il importe peu qu’un chakra sacré diffuse et absorbe bien, encore faut-il s’attarder sur la qualité de l’énergie qu’il canalise. Pour cela, différents moyens sont mis à notre disposition :
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Les pierres : calcite orange, opale de feu, citrine, topaze impériale, etc.
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Les huiles essentielles : santal blanc, ciste ladanifère mais également genévrier commun, myrte vert, laurier noble, menthe poivrée, romarin officinal à 1-8 cinéole, sauge sclarée, vétiver, etc.
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Chevalier, Jean & Gheerbrant, Alain, Dictionnaire des symboles, Robert Laffont, 1982., p. 708.
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Ibid. p. 708.
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Berton, William, La couleur énergie, santé et lecture du corps par la couleur, Éditions Colorscope, 1997, p. 41.
© Books of Dante – 2013